Après deux mois d’absence sur les cours, Serena Williams s’est qualifiée facilement pour le second tour du tournoi WTA de Rome. L’Américaine, actuellement 11e joueuse mondiale, a battu la Suédoise Rebecca Peterson (64e) en 2 sets : 6-4, 6-2. Après des ennuis de santé à répétition, une blessure au genou gauche à Miami et un virus au tournoi Indian Wells, Serena Williams réussit son retour sur les courts.
La Roumaine Simona Halep, finaliste des Masters 1000 de Madrid et dauphine du tennis mondial, se rapproche de la première place du classement WTA. À deux semaines des internationaux de France, elle pourrait prendre rapidement la place de Naomi Osaka, l’actuelle leader du tennis féminin à l’échelle mondiale. Désormais sur la deuxième marche du podium après une défaite face à la Néerlandaise Kiki Bertens (4e) en finale du tournoi de Madrid, Simona Halep n’est plus qu’à 200 points de la Japonaise.
Après un début de saison décevant, Caroline Garcia vient de remporter deux tournois de suite, en Chine. Les raisons d’une telle embellie ? Sa stratégie gagnante de renoncer à la Fed Cup pour se consacrer sur sa carrière individuelle, notamment. Mais pas que…
Caroline Garcia en Chine, c’est : 2 titres – Wuhan et Pékin, où elle a notamment vaincu la n°1 mondiale Simona Halep en finale, ce dimanche -, 11 victoires d’affilée, cinq joueuses du top 20 battues et une 9e place mondiale à la clé. Plus question, désormais, de la cataloguer « joueuse de coups ». Cette même Caroline Garcia, qui était capable de terrasser des cadors du circuit avant de balbutier son tennis contre des joueuses plus modestes, semble avoir passé un cap au niveau de la régularité. Qui pourrait bien l’emmener tutoyer les sommets dans un futur proche …
En janvier, la Lyonnaise annonçait sa décision de ne pas jouer la Fed Cup cette année, pour se donner plus de chances de bien figurer dans les tournois individuels. « C’est une compétition qui demande beaucoup d’énergie mentale et physique », se justifiait-elle. « Quand je joue en équipe de France, je me donne au maximum, je donne tout ce que j’ai et parfois je le paie un peu après. »
Un choix critiqué… mais gagnant
Ce choix avait surpris bon nombre d’observateurs du tennis, qui doutaient également de sa pertinence. Jean-Baptiste Baretta, journaliste à Tennis Magazine, était de ceux-là. « Je ne pensais pas que ce serait une bonne idée, confie-t-il. Des rencontres où tu affrontes les meilleures joueuses d’un pays, avec la pression des médias et du public français, sont des expériences très bénéfiques. Elle pouvait aussi beaucoup progresser aux côtés d’Amélie Mauresmo (capitaine de l’équipe de France de Fed Cup, ndlr). »
Mais force est de constater que cette décision a porté ses fruits. Pour expliquer son étincelante forme actuelle, la principale intéressée n’hésitera sûrement pas à placer son choix comme facteur n°1. « C’est vrai que cette compétition, qui est une institution en France, pompe pas mal d’influx. Ça lui a aussi permis de se recentrer sur son environnement familial, qui est très important pour elle », concède Jean-Baptiste Baretta.
Un cap mental franchi
Mais le journaliste estime que ce sont plutôt les conséquences inattendues de cette décision qui ont profité à la Française de 24 ans. « Elle a été énormément critiquée, ça l’a beaucoup touchée, mais je pense que c’était un mal pour un bien. C’était son premier gros coup dur et ça lui a permis de s’endurcir. Cela se ressent sur le terrain où elle a énormément progressé au niveau mental, qui était son point faible. »
Un déclic psychologique qui est à situer bien avant Wuhan et Pékin. « Avant, elle n’arrivait pas à jouer son jeu à Roland-Garros à cause de la pression. Mais, cette année, pour la première fois, elle a fait un bon résultat (quarts de finale) parce qu’elle s’est détachée du regard des autres. Désormais, elle peut se dire : ‘J’ai réussi à passer outre mes peurs à Roland-Garros donc je peux le faire partout' ».
Surfer sur la vague de confiance
C’est donc surtout hors des terrains que la nouvelle n°1 française a construit les fondements de son renouveau tennistique. « Certes, elle est également plus régulière dans l’échange, elle cherche moins à faire le point tout de suite. Mais son niveau de jeu ces dernières semaines, c’est avant tout une question de confiance. Et la confiance, ça peut aussi s’effriter… »
Une question subsiste donc : celle qui est coachée par son père Louis-Paul parviendra-t-elle à maintenir son niveau de jeu sur le long terme ? Jean-Baptiste Baretta en est convaincu : « Tout le monde sait qu’elle a le niveau tennistique et le physique, il lui manquait juste le mental. Ça y est, c’est fait. Elle est désormais épanouie dans les tournois individuels, il n’y a pas de raison pour que ça ne dure pas. Je suis même persuadé qu’elle pourra combiner sa propre carrière et la Fed Cup dès l’an prochain. » Histoire que tout le monde soit content.
À 17h, 11 des 18 Français en lice lors de la 3e journée du tournoi de Roland-Garros avaient joué leur match. Entre le défilé des tenues zébrées et les coups de génie de Rafael Nadal, les spectateurs ont assisté à une journée haute en couleur.
Les Français du jour
6 victoires, 5 défaites pour les 10 Français engagés jusqu’à 17h. On a presque envie de faire les difficiles en comparant ce bilan du jour au sans-faute réalisé la veille par les Tricolores.
A l’inverse, les têtes d’affiches féminines Alizé Cornet (6/1, 6/0 contre Flipkens) et Kristina Mladenovic (6/2, 6/4 contre Schiavone) ont séduit par la qualité de leur jeu, ce qui laisse espérer de belles choses pour la suite de la compétition. Virginie Razzano y est elle aussi allée de sa victoire (4/6, 6/1, 6/0 contre Soylu). Quant à la toute jeune bombardière Océane Dodin, elle a réussi à prendre un set à l’ancienne vainqueur du tournoi Ana Ivanovic (6/0, 5/7, 6/2). De belles promesses pour l’avenir. Cornet, Mladenovic et Razzano rejoignent Caroline Garcia et Myrtille Georges au deuxième tour. Et si c’était l’année des Françaises ?
Chez les messieurs, Lucas Pouille a fini par prendre la mesure de Julien Benneteau (6/3, 4/6, 6/4, 7/6), après l’interruption de leur match la veille. Le jeune Nordiste a véritablement explosé cette année et capitalise sur son excellent parcours au Masters 1000 de Rome (demi-finaliste). On continue à penser que la surprise française cette année à Roland Garros, ce sera lui. Autre espoir, autre victoire. Quentin Halys, 19 ans (encore plus jeune que Pouille), a écrasé Hyeon Chung (6/1, 6/4, 6/4) et tentera de poursuivre son bonhomme de chemin au deuxième tour. A noter enfin la victoire de Nicolas Mahut, facile contre Berankis (7/6, 6/2, 6/1).
Les favoris du jour, eh bien ils n’ont pas traîné. 3 jeux à Groth, 5 à Lu. C’est ce qu’ont respectivement laissé Rafael Nadal (6/1, 6/1, 6/1) et Novak Djokovic (6/4, 6/1, 6/0) à leur adversaire. Et en plus, Nadal nous a gratifié de quelques coups spectaculaires, comme ce magnifique tweener!
Difficile d’évaluer leur état de forme contre ces joueurs de seconde zone, mais, une chose est sûre, le « Taureau de Majorque » et le « Djoker » sont prêts. Pas Andy Murray. Le Britannique, qui arrivait pourtant en pleine confiance après son titre à Rome contre Novak Djokovic, est passé à deux doigts de l’élimination. Le n°3 mondial a connu un sérieux retard à l’allumage face à l’imprévisible Radek Stepanek, avant de finalement s’imposer (3/6, 3/6, 6/0, 6/3, 7/5). Pour juger de sa capacité à remporter le tournoi, on attend de voir sa réaction lors des prochains tours.
Ou plutôt de cette édition 2016, est sponsorisée par l’équipementier Adidas. La marque aux trois bandes a revêtu ses athlètes d’une tenue zébrée intégrale (de la casquette aux chaussures en passant par la robe ou le polo). Une touche stylée qui électrise!
Le chiffre du jour
0. Comme le nombre de jeux inscrites par l’adolescente française Tessah Andrianjafitramo, contre la Chinoise Zhuang. A 17 ans, la jeune espoir repart de Roland en vélo (un 6/0, 6/0 s’intitule « double roue de bicyclette » dans le jargon), pour sa première apparition dans le tableau principal. Cruel. On espère que vous serez là l’année prochaine pour l’applaudir quand elle inscrira son premier jeu à Paris.
La surprise du jour (qui n’en est peut-être pas une)
La tête de série n°3 à la trappe ! Angélique Kerber, vainqueur de l’US Open et au jeu parfaitement adapté à la terre battue, disparaît dès le premier tour à Paris. L’Allemande était blessée à l’épaule. Son bourreau ? La Néerlandaise Kiki Bertens, classée au-delà de la 50ème place mondiale, mais en pleine bourre actuellement. On se rappelle notamment les parpaings qu’elle enfilait à la pelle au service lors de la demi-finale de Fed Cup contre la France. Demandez donc à Caroline Garcia et Kristina Mladenovic.