Les Républicains et Macron : entre éloignement et mains tendues

Les Républicains sont divisés sur la ligne à conduire en cas de victoire d’Emmanuel Macron. Certains sont prêts à travailler avec lui dans son prochain gouvernement. D’autres ne l’envisagent pas.

Après avoir pris acte de sa défaite le soir du premier tour, François Fillon a tout de suite appelé ses militants et électeurs à voter pour Emmanuel Macron. Dans son sillage, de nombreux ténors du parti Les Républicains ont apporté leur soutien à l’ancien ministre de l’Economie. Mais certains cadres du parti sont allés plus loin, déclarant être prêts à travailler avec le candidat d’En Marche! s’il est élu. C’est le cas des députés Nathalie Kosciusko-Morizet et de Bruno Le Maire, ou encore du sénateur Jean-Pierre Raffarin. Des déclarations qui ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Dans Le Figaro, Emmanuel Macron a déclaré trois jours après, que sa « majorité ne s’appellerait pas forcément uniquement En Marche! ».

« Des signaux parfaitement décryptés par Les Républicains », écrit Ludovic Vigogne, journaliste à l’Opinion dans un article publié par son journal. Pour le journaliste, ces appels du pied ne laissent pas insensibles des cadres du parti. « Certains élus ne s’en cachent pas : ils sont prêts à faire partie de la majorité d’Emmanuel Macron. Il y a ceux qui aimeraient avoir le label ‘majorité présidentielle’ pour partir aux législatives et imaginent de siéger dans un groupe ‘progressiste’ distinct des Républicains à l’Assemblée nationale. D’autres n’excluent pas de participer au gouvernement », écrit-il.

Une position qui ne fait pas l’unanimité

Une ligne que ne partage pas l’aile droite du parti, notamment représentée par Eric Ciotti et Laurent Wauquiez. «  Je ne participerai pas à une coalition autour d’Emmanuel Macron », a déclaré Laurent Wauquiez de son côté au Figaro, qui se verrait bien prendre la tête du parti après les législatives. Eric Ciotti est allé encore plus loin en déclarant dans un communiqué que Emmanuel Macron était « l’héritier d’un quiquennat désastreux« . Ni vote, ni alliance ne sont possibles pour l’ancien député.

Face à toutes ces divergences, François Baroin, qui va conduire la campagne du parti pour les législatives, a tenté de ramener les brebis égarées au sein du troupeau.  Il a déclaré avec fermeté ce mercredi matin au micro de RTL que « les élus qui se rapprochent du Front national » pour la présidentielle ou qui «se rapprochent de Macron » avant les législatives, seront exclus du parti.

Cette unification de façade ne permettra sans doute pas d’effacer les deux lignes ( l’une centriste, l’autre plus radicale ) présentes au sein des Républicains. Le Canard enchaîné a affirmé mercredi matin que Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-Pierre Raffarin, Xavier Bertrand et Christian Estrosi souhaitaient quitter Les Républicains après les législatives pour fonder un nouveau parti. Affaire à suivre…

 

Par Joanne Saade

Christian Estrosi favorable à une coalition avec En Marche !

Christian Estrosi n’exclut pas une coalition avec En Marche!, le mouvement d’Emmanuel Macron. Le président Les Républicains (LR) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a estimé ce mercredi au micro d’Europe 1 qu’il ne fallait pas « laisser la France en panne pendant cinq ans », si Emmanuel Macron est élu président mais qu’il ne dispose pas de majorité à l’Assemblée.

Le maire de Nice a « du mal à penser » que Les Républicains puissent obtenir une majorité absolue à l’issue des législatives, qui se dérouleront les 11 et 18 juin prochains. Les propos de Christian Estrosi vont à l’encontre de la consigne donnée mercredi matin par François Baroin. Désigné pour mener la campagne de la droite et du centre aux législatives, le sénateur-maire de Troyes a menacé « d’exclure du parti » les élus républicains qui se rapprocheraient d’Emmanuel Macron pendant la campagne législative.


Défaite, second tour, Emmanuel Macron… par Europe1fr

Dorine Goth

François Baroin : « Les élus qui se rapprochent du Front national seront exclus du parti »

François Baroin met en garde les élus Républicains. Invité au micro de RTL ce mercredi, il a menacé « d’exclure du parti » tous les élus « qui se rapprochent du Front national pour la présidentielle » ainsi que ceux « qui se rapprocheront d’Emmanuel Macron » avant les législatives. Malgré tout, celui qui vient d’être désigné pour mener la campagne législative du parti Les Républicains (LR), a appellé à soutenir le candidat d’En Marche ! pour le second tour de la présidentielle.

Adoubé la veille par le bureau politique LR pour être le « chef de file du comité de campagne de la droite est du centre« , le sénateur-maire est pressenti pour être nommé à Matignon, en cas de victoire du parti aux élections législatives qui se tiendront les 11 et 18 juin prochains.

Dorine Goth