Euro 2024 : la Turquie devra respecter les droits de l’homme

L’UEFA (union des associations européennes de football) a annoncé, lundi soir, qu’elle tiendra compte d’un critère relatif à la « protection des droits de l’homme » dans son choix entre l’Allemagne et la Turquie pour l’organisation de l’Euro-2024 de football. L’instance européenne a transmis la semaine dernière à l’Allemagne et à la Turquie, seuls candidats à l’organisation de l’Euro-2024, la liste des critères qui seront pris en compte dans le choix du pays organisateur en septembre 2018. Ces critères sont basés sur les principes établis par l’Organisation des Nations Unies et contiennent également des exigences concernant le respect des droits de l’homme. Si la Turquie est retenue par l’UEFA pour 2024, ce sera le plus grand événement sportif jamais accueilli par ce pays qui a déjà postulé trois fois pour accueillir l’Euro.

Clément Dubrul

Coupe de France : quand foot amateur et professionnel font jeu égal

Les huitièmes de finale de la Coupe de France commencent ce soir, et comme chaque année, cette compétition fait s’affronter des clubs amateurs et des clubs professionnels. Bien souvent, cette compétition offre son lot de surprises, mais cette incertitude tend à disparaître à mesure que le fossé  se creuse entre clubs de Ligue 1 et clubs amateurs. 

 

Ils sont tous réunis, et éclatent de joie. Les joueurs de Trélissac (CFA) sont tout heureux d’affronter l’Olympique de Marseille en huitièmes de finale de Coupe de France. Un enthousiasme paradoxal quand on sait que quatre divisions séparent les deux clubs. En toute logique, il n’y pas match. L’OM, champion d’Europe il y a 22 ans, ne devrait faire qu’une bouchée du petit club de la banlieue de Périgueux (Dordogne).

 

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Mais la Coupe nationale nous a habitués à des retournements de situations inattendus. En huitièmes de finale de l’édition 2015-2016, cinq clubs amateurs sont encore en lice pour passer le prochain tour. Un bon total, étant donné que 11 clubs professionnels sont encore présents.

Pas de recette miracle

Les exploits réalisés par les clubs amateurs ne se rangent pas forcément tous derrière un complexe de supériorité des favoris. « Depuis une vingtaine d’années, les équipes amateurs n’en sont plus vraiment. Elles s’entraînent presque comme des pros, la plupart du temps au moins quatre fois par semaine. Techniquement, physiquement, l’écart de niveau s’est extrêmement réduit », explique Alfred Wahl, historien du football, à 20 minutes. Les méthodes d’entraînement professionnelles inspirent les amateurs. D’autant plus que de nombreux joueurs amateurs sont issus des mêmes centres de formation que leurs adversaires d’un soir. Esprit de revanche, agressivité et combativité sont souvent de la partie.

Malgré cela, les clubs amateurs n’ont pas de recette miracle pour battre les « gros ». Qu’y-a-t-il de commun entre l’épopée de Calais en 2000, qui atteint la finale, et les trois victoires d’affilées contre des écuries de Ligue 1 de Chambéry en 2011 ? Pas grand chose sinon de la gnaque, une tactique tenue à la lettre et qui met en échec les plus chevronnés des footballeurs français. Des exploits qui permettent des allers-retours entre monde amateur et foot pro. En 2009, un jeune amateur du club de Besançon brille contre l’Olympique de Marseille. Une prestation qui, si elle se solde par une défaite, attire l’œil de clubs professionnels. Le jeune footballeur, formé au FC Sochaux, en même temps qu’un certain Jérémy Menez, international français, signe en Ligue 2, au Stade Lavallois. Romain Hamouma est aujourd’hui à Saint-Etienne. Sans ce révélateur de la Coupe de France, ce joueur serait passé entre les mailles du filet des recruteurs.

Romain Hamouma a réussi sa carrière professionnelle en brillant chez les amateurs en Coupe de France © AFP

Le cas de Régis Brouard est aussi significatif. L’entraîneur de l’US Quevilly a réussi l’exploit d’emmener ses troupes en demi-finale, en 2010 et 2012. Un moyen de signaler que les clubs amateurs ont souvent des ressources insoupçonnées. Et que les clubs professionnels respectent cette réussite, en puisant dans ce vivier méconnu.

Regis Brouard a été récompensé par ses exploits en Coupe de France
Regis Brouard a été récompensé par ses exploits en Coupe de France © AFP

 

À la fin, ce sont toujours les professionnels qui gagnent

Si les « petits Poucets » brillent régulièrement, ils ne gagnent quasiment jamais. En 98 éditions (avant celle en cours), seuls deux clubs de niveau inférieur à la Ligue 1 l’ont emporté (Guingamp en 2009 et Le Havre en 1959). Des statistiques, qui montrent, malgré les exploits, l’écrasante supériorité des clubs professionnels. Mais qui passionne les foules et permet, le temps d’un match, de rêver à la victoire de David contre Goliath. « C’est la célébration des footballeurs ouvriers qui aiment le travail bien fait, les ‘petites patries’ de France dont on ne parle jamais, ça permet de montrer cette autre France, estime Paul Dietschy, historien du football, dans une interview au site francetvinfo. Encore aujourd’hui, on retrouve dans la Coupe de France cette notion d’égalitarisme qui travaille la société française : chacun a sa chance sur un match. »

Une chance qui s’amenuise, avec les investissements colossaux faits dans le foot professionnel. Le Paris Saint-Germain en est l’exemple parfait. Au niveau national, le PSG est intraitable, et ne laisse aucune bouchée à ses concurrents, et encore moins aux amateurs. Au stade des huitièmes de finale, le fossé entre les deux extrêmes, Granville (CFA2) et le PSG, qui s’affronteront peut-être au prochain tour, les statistiques montrent que les deux clubs ne rivalisent absolument pas :

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Pour beaucoup d’observateurs, ce creusement entre foot professionnel et amateur, entre la base et l’élite est dommageable pour la santé du sport, qui se coupe de ses valeurs. « On oublie souvent à quelque point le terme même de professionnel a pu fonctionner comme une insulte dans l’univers sportif, écrivent Florence Weber et Yvon Lamy dans la revue Genèse consacrée au thème du professionnalisme. Transformer une activité qui reposait sur une éthique du désintéressement en profession (…) ne s’est pas fait sans heurts et sans difficulté. » Mais la Coupe de France demeure une compétition qui permet de rêver et de croire en les chances du petit Poucet. Et nul doute que cette édition ne dérogera pas à la règle.

 

Clément Brault

 

Foot : les six équipes à suivre de la Copa América

Du 11 juin au 4 juillet prochain, c’est l’ensemble du football sud-américain qui sera à la fête lors de la Copa América au Chili.  Les 10 pays du cône sud et les deux invités, le Mexique et la Jamaïque, en découdront pour remporter le 44ème trophée de l’histoire de la compétition. Pour l’occasion, la rédaction du Celsalab a concocté un dossier spécial. Forces, faiblesses, joueurs à surveiller et grands absents, vous saurez tout sur les équipes candidates à la victoire finale.

L’Argentine et ses artistes
Cette fois, pour le Chili, c’est la bonne
Mexique B à l’assaut de la Copa
L’Uruguay sans mordant
Le Brésil doit redorer son blason
La génération dorée colombienne

Palmarès de la Copa América