Pour les élections européennes du 26 mai 2019, les électeurs français ont le choix entre trente-quatre listes. Parmi elles, quatre partis d’extrême droite : Le Rassemblement National, Les Patriotes, Debout La France et La Ligne Claire.
Pas toujours évident de s’y retrouver lorsque les listes se ressemblent, à l’image de celles issues du mouvement de l’extrême droite. Voici en détail les propositions de chaque parti d’extrême droite présent aux élections européennes, avec les différences majeures qui les distinguent.
Pour les élections européennes du 26 mai 2019, les électeurs français ont le choix entre trente-quatre listes. Parmi elles, deux listes issues du mouvement des gilets jaunes, Alliance jaune et Évolution citoyenne, et une troisième, Mouvement pour l’initiative citoyenne, qui partage avec elles la revendication pour le référendum d’initiative citoyenne sans toutefois se déclarer du même mouvement.
Pas toujours évident de s’y retrouver lorsque les listes se ressemblent, à l’image de celles issues du mouvement des gilets jaunes. Voici en détail les propositions de chaque parti « gilets jaunes » présent aux élections européennes, avec les différences majeures qui les distinguent.
Depuis 2004, le parti Europe Démocratie Espéranto se présente aux élections européennes pour développer l’espéranto et en faire la langue officielle de l’Union européenne. En 2019, une liste est uniquement présente en France. A quelques jours du scrutin du 26 mai, nous avons rencontré Laure Patas d’Illiers, candidate pour la liste Espéranto – langue commune équitable pour l’Europe.
Cette année, la France est le seul pays à présenter une liste Europe Démocratie Espéranto. Laure Patas d’Illiers, candidate aux élections européennes, a accepté de répondre à nos questions sur cette langue, encore peu connue du grand public.
Pouvez-vous expliquer ce qu’est l’espéranto ?
C’est une langue au même niveau que les autres, même si on dit souvent que c’est une langue artificielle. Elle a été créée au 19 e siècle et elle n’a pas cessé d’évoluer, comme toutes les langues naturelles. Des mots se créent mais aussi des expressions et une culture. C’est une langue parlée actuellement par plusieurs millions de personnes dans le monde et sur tous les continents. C’est difficile d’évaluer le nombre exact de locuteurs parce que ça dépend du niveau, mais ce sont des chiffres qui varient entre 3 et 6 millions de personnes.
L’anglais est déjà une langue universelle qui facilite les échanges. Pourquoi voulez-vous développer l’espéranto ?
L’espéranto est dix fois plus facile que l’anglais, et c’est une langue qui met les locuteurs à égalité. On constate que l’anglais est une langue difficile. Elle est familière car on la voit souvent, mais en réalité elle est très compliquée. Dans l’Union européenne, il y a environ 78 % d’Européens qui ne sont pas à l’aise en anglais et qui ne sont pas capables de suivre une émission télévisée, un débat ou une conversation. Ce sont en quelque sorte des citoyens de seconde zone.
Il y a 24 langues officielles reconnues par l’Union européenne. Pourquoi dites-vous qu’elles ne sont pas au même niveau ?
L’UE pratique un double langage. Officiellement, la doctrine de l’UE est le plurilinguisme, les 24 langues sont traitées à égalité. Sur le terrain c’est le contraire, on assiste au tout anglais. De plus en plus, sur les sites internet ou les instances de l’UE, on ne trouve que l’anglais, ou alors on trouve des traductions mais beaucoup plus tard, lorsque les documents sont définitifs et que les grandes décisions sont déjà prises. Quand il s’agit de collecter les informations et de construire la législation, tout se passe exclusivement en anglais, et la plupart des organes de l’UE ne fonctionnent qu’avec cette langue. Donc l’anglais s’impose de facto sans que ce soit ni décidé ni explicite.
A terme, votre objectif est d’amener les Européens à parler couramment l’espéranto ?
Oui, nous souhaitons que l’espéranto soit enseigné à tous les élèves de l’UE à l’école pour leur permettre d’apprendre une langue commune et de pouvoir se comprendre. C’est un tremplin pour l’apprentissage d’autres langues, cela a été prouvé par l’expérience. Avoir d’abord appris l’espéranto puis une langue étrangère permet d’apprendre plus facilement la langue suivante. C’est donc aussi un moyen de favoriser le plurilinguisme.
L’espéranto ferait-t-il disparaître les langues nationales ?
Au contraire, l’espéranto est un moyen de protéger les langues nationales. L’idée c’est que chacun continue à parler sa langue maternelle chez lui, et qu’il pratique l’espéranto quand il a besoin de communiquer avec des personnes dont la langue maternelle est différente. L’idée c’est que l’UE, acteur puissant sur la scène mondiale, ait sa propre langue pour tenir tête aux États-Unis et à la Chine. Parce que quand la Commission européenne négocie un traité avec les Américains, le fait de communiquer et de négocier dans la langue de l’adversaire c’est se mettre en position de faiblesse car ils sont plus à l’aise et cela leur donne un avantage.
Comment comptez-vous développer cette langue à l’échelle européenne ?
Les partis qui défendent l’espéranto dans d’autres pays ne se présentent pas cette année. En Allemagne, la liste Europe Démocratie Espéranto s’est déjà présentée, mais cette fois-ci elle n’a pas réussi. Dans les autres pays, les règles électorales sont différentes et les conditions sont beaucoup plus élevées. C’est pour cela qu’ils n’ont pas pu se présenter, mais ils agissent d’une autre façon. En Pologne par exemple, le parti qui défend l’espéranto a organisé une exposition sur la langue au Parlement, et il a des soutiens parmi les parlementaires. Ils agissent autrement que par les élections. Il n’y a pas de parti qui défend l’espéranto dans les 28 pays membres (le parti Europe Démocratie Espéranto existe dans 19 pays).
Est-ce un combat perdu d’avance ?
Notre but n’est pas d’avoir des élus et de compter le nombre de voix qu’on va obtenir. Notre but est d’utiliser cette élection et cette campagne électorale pour présenter l’espéranto et proposer une solution à un problème qui n’est pas posé. Aujourd’hui le problème des langues n’est pas posé, il est tout simplement ignoré comme si les langues étaient juste un détail qui ne méritent pas d’attention. Or les langues c’est une façon de penser. Et les États-Unis souhaitent nous imposer leur langue, leur façon de penser et de consommer. Nous souhaitons éviter ce mécanisme et poser la question de la discrimination linguistique, basée sur la langue maternelle. Dans les emplois européens, il y a un avantage donné aux anglophones de naissance. Cette injustice n’est jamais traitée donc notre but est de poser ce problème et d’y répondre.
La création d’une langue commune est une forme de fédéralisme. Est-ce que les Européens sont prêts à cela ?
On aimerait aller vers ce scénario parce que si l’UE continue avec ses 24 langues, elle va devenir anglophone. Dans deux générations ce ne sera plus l’anglais qui nous sera imposé mais le mandarin. Donc si on accepte l’anglais pour nos enfants, on acceptera le mandarin pour nos petits-enfants. Donc l’UE a tout intérêt à avoir sa langue, pour marquer son importance économique dans le monde. Un sondage sorti récemment montre qu’un très grand nombre d’Européens craint la disparition de l’Europe. Il y a un grand attachement à l’idée européenne, surtout chez les jeunes. Nous avons fait l’Europe, maintenant il faut faire les Européens, le sentiment de faire partie d’un peuple qui nous dépasse. Pour créer ce sentiment, pour donner une âme au projet européen, on propose une langue parce que la langue c’est l’âme d’un peuple.
Les citoyens ont-ils envie de parler une langue commune au détriment de leur langue nationale ?
Pas au détriment, mais à côté pour mieux la protéger. Actuellement toutes nos langues sont en danger, sauf une. C’est la réalité. L’anglais est en train de remplacer toutes les langues dans l’enseignement supérieur et dans les entreprises. On voit que l’usage des termes anglais se répand. Toutes nos langues sont en danger, c’est quelque chose dont les populations n’ont pas forcément conscience et c’est important de le dire. C’est pour ça qu’on est là, parce qu’il y a une logique d’imprégnation où les États-Unis et les multinationales souhaitent que toute l’UE se mette au diapason américain.
Vous dites que l’espéranto est dix fois plus facile à apprendre qu’une autre langue, ne craignez-vous pas un nivellement vers le bas ?
Non, une langue facile ça ne veut pas dire une langue simpliste. Ça veut dire une langue facile à apprendre, mais ça ne signifie pas qu’elle n’est pas souple et qu’elle ne sait pas exprimer toutes les nuances de la pensée. L’espéranto est tout à fait capable d’exprimer des nuances. Par contre c’est une grammaire extrêmement simple. Une grammaire complexe n’ajoute rien à la richesse d’une langue. C’est juste les traces de l’histoire. La grammaire de l’espéranto est simple parce qu’elle a été créée pour ça. Et elle est logique pour être apprise facilement.
Pourquoi l’espéranto n’a jamais vraiment été répandu ?
Il ne bénéficie pas d’un soutien du gouvernement. Si on veut que l’espéranto soit une langue reconnue et utilisée par l’ONU il n’y a pas de problème, il suffit qu’un gouvernement le demande et qu’il paye les traducteurs. C’est comme ça que ça marche. Mais comme aucun gouvernement n’est prêt à soutenir ou à financer des établissements d’enseignement un peu partout dans le monde, l’espéranto se répand juste de bouche à oreille.
Jeudi 9 mai, une 34e liste européenne, portée par l’Union des démocrates musulmans français (UDMF), a été validée, une semaine après la fermeture officielle des candidatures. Appelée « Une Europe au service des peuples », cette nouvelle liste fait face à de nombreuses critiques de communautarisme.
Si ce parti, créé en 2012, demeurait jusqu’ici inconnu pour beaucoup de Français, l’UDMF a vécu sa première victoire électorale en 2014, en se voyant élire un conseiller municipal à la mairie de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Après des résultats décevants aux élections régionales de 2015, puis une impossibilité de présenter un candidat à l’élection présidentielle de 2017, faute de parrainages, l’UDMF compte se refaire un nom lors des élection européennes, qui se tiendront dimanche 26 mai. Le mouvement se revendique « non confessionnel » et vise à combattre la stigmatisation des minorités et l’islamophobie utilisée par les classes politiques comme argument électoral.
Le retard de sa validation comme liste européenne est due à une non-conformité de certains documents administratifs. Il a entraîné une difficulté à rassembler la somme nécessaire au financement de leurs bulletins de vote. Les potentiels électeurs devront donc imprimer eux-mêmes les bulletins, disponibles sur le site officiel du parti.
Que propose la liste « Une Europe au service des peuples » ?
Parmi les propositions phare de la liste UDMF, l’intensification de l’effort environnemental, la mise en place d’un SMIC Européen, la lutte renforcée contre l’optimisation et l’évasion fiscales, et le combat contre les discriminations visant les minorités. Depuis sa création, l’UDMF est régulièrement visée par toutes les classes politiques, qui leur reprochent une forme de communautarisme.
Troisième sur la liste, le franco-syrien et chrétien Bassam Tahhan, contacté par Skype, nous parle des ambitions du parti aux élections européennes et répond à ces critiques.