Lyon : un homme en fauteuil roulant tué à l’arme blanche

Un homme quadragénaire en fauteuil roulant a été tué ce mercredi dans le 9e arrondissement de Lyon, frappé au cou par arme blanche.

This photograph taken on September 27, 2023, shows the Police logo on a police truck at the Paris National Police Academy (ENPP). (Photo by JOEL SAGET / AFP)

Mercredi soir, à Lyon, un homme en fauteuil roulant a été tué par un coup de couteau dans la gorge, selon des sources proches de l’enquête. La victime était en arrêt cardio-respiratoire quand les secours sont arrivés. Selon les pompiers, l’homme n’a pas pu être réanimé.

Un passant les avaient alertés peu avant 22h30 de cette agression survenue près d’une barre d’immeubles dans le 9e arrondissement.

Tué dans sa rue 

L’homme, de nationalité irakienne et âgé de 50 ans, habitait dans la rue du drame.  Selon un témoin, un homme l’attendait et l’a frappé au cou. L’auteur « a ensuite pris la fuite à pied », a-t-elle précisé. Ce matin des traces de sang restaient visibles sur place. Le gardien de l’immeuble tentait de les nettoyer.  « Il y avait du sang à l’intérieur de l’immeuble », sur « les vitres, la porte et toute l’entrée », a-t-il expliqué.

« C’était une personne vulnérable, en fauteuil roulant, qui ne marche pas » et « un voisin sans problème […] qui ne parlait à personne », a ajouté une habitante de l’immeuble. Après avoir entendu « comme une altercation », son mari est descendu et a porté secours à la victime, a-t-elle ajouté. « Il s’est pris un coup de machette au niveau de la carotide », a-t-elle assuré.

Romanée Ducherpozat et AFP

Miss France : face au livre d’Hubert Guérin, l’organisation et ses Miss répondent d’une seule voix

Dans Miss France, du rêve à la réalité, Hubert Guérin, ancien proche de Geneviève de Fontenay, retrace un siècle d’histoire du concours et rapporte des témoignages anonymes de candidates affirmant avoir subi des violences sexuelles dans les années 1990-2000. La sortie de l’ouvrage a suscité de vifs démentis de Miss et de l’organisation.

Le comité Miss Île-de-France regrette que « certains cherchent à l’affaiblir le concours avec des polémiques infondées. » © Crédit photo : AFP / GUILLAUME SOUVANT

 

Hubert Guérin, professeur d’histoire-géographie en Bourgogne, est avant tout un passionné du concours. Son histoire avec Miss France commence tôt : à 12 ans, il écrit à Geneviève de Fontenay pour demander un autographe, obtient un déjeuner avec elle et devient peu à peu un proche. Adolescent, il l’aide bénévolement à gérer ses réseaux sociaux, puis l’accompagne sur les tournées de Miss Prestige National, l’élection concurrente que la « dame au chapeau » avait lancée après sa rupture avec Endemol. Il se présente aujourd’hui comme son dernier collaborateur.

Un livre critiqué pour ses imprécisions

Son ouvrage de près de 500 pages retrace l’histoire du concours depuis un siècle. Mais ce sont quelques lignes qui font l’effet d’une bombe : des témoignages anonymes de candidates affirmant avoir subi des violences sexuelles dans les années 1990-2000. Le professeur déclare sur le plateau de Cyril Hanouna avoir « recueilli les témoignages des soixante miss encore vivantes ». L’auteur a d’ailleurs été rattrapé par ses propres approximations : Camille Cerf (Miss France 2015) a sèchement démenti sur le réseau social X les propos qu’il lui attribuait concernant des violences subies : « Je n’ai jamais discuté avec Hubert Guérin, ce qu’il dit à mon sujet est faux et inventé de toutes pièces. » Ce dernier a présenté ses excuses, parlant d’une « imprécision de langage ». Sylvie Tellier, également citée dans l’ouvrage, affirme « n’avoir jamais été interviewée ».

 

« Le livre ne repose sur aucun élément concret »

La sortie du livre a déclenché une réaction rapide de la société Miss France : un communiqué officiel rappelle que les faits évoqués concerneraient « une période antérieure à la reprise par Endemol » et « souhaite rappeler que toute forme de violence sexuelle, d’abus ou de harcèlement est inacceptable et condamnable ».

 

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Dans la foulée, plusieurs miss des années 2008 à 2020, de Malika Ménard à Iris Mittenaere, ont publié des messages quasi identiques : elles disent n’avoir jamais vécu de telles situations et soulignent avoir été protégées par l’organisation.

Du côté des comités régionaux, le silence est majoritaire. La plupart n’ont pas souhaité répondre à nos sollicitations. Le comité Miss Île-de-France affirme toutefois : « Le livre évoqué ne repose sur aucun élément concret : ni faits établis, ni dates, ni noms. Le seul impact que nous observons est l’élan de solidarité de nombreuses Miss qui ont immédiatement dénoncé les faussetés contenues dans cet ouvrage. Le concours se porte très bien et continue de rassembler un large public. »

Un discours qui illustre la machine de communication bien huilée du concours : front uni, messages alignés et peu de place pour les voix discordantes.

Un pavé dans la mare malgré tout

Pour l’instant, le livre de Hubert Guérin a le mérite de relancer un sujet longtemps resté dans l’ombre : celui des comportements déplacés dont certaines jeunes femmes auraient pu être victimes dans l’univers très controversé des miss. Face à cela, l’organisation Miss France répond d’une seule voix et continue de cultiver une image lisse et rassurante. Reste à savoir si cette affaire encouragera de nouveaux témoignages ou si le concours choisira de tourner la page sans ouvrir davantage le débat.

Plusieurs milliers de manifestants en colère réunis place du Châtelet, à Paris, pour « Bloquons tout »

Plusieurs milliers de personnes étaient présentes au coeur de Paris, à la place du Châtelet, ce mercredi 10 septembre, dans le cadre du mouvement national de contestation “Bloquons tout”.

Parmi les slogans brandis, on entendait : « Non au budget. Oui à la taxe Zucman » ou « De l’argent pour les lycées et l’hôpital, pas pour l’armée et les Rafales ». Ces messages ont été portés par des manifestants ce mercredi 10 septembre à Paris, place du châtelet, où ils sont plusieurs milliers à avoir répondu à l’appel de rassemblement de l’intersyndicale. Parmi eux, soignants, étudiants, enseignants et salariés en colère ont fait de ce carrefour une véritable scène de protestation.

Pour Alain Bourdaire, 53 ans, brancardier à la clinique privée Montaigne Santé (8e arrondissement), « ce rassemblement répond à un ras-le-bol général de la politique du gouvernement ». « On n’en pouvait déjà plus, mais le budget de Bayrou, c’est la goutte qui a fait déborder le vase », ajoute-t-il, alors qu’une poignée de manifestants scandent « Macron démission ».

Le pouvoir d’achat au centre des revendications

« Il va falloir arrêter d’enrichir les riches et d’appauvrir les pauvres », affirme Valérie Borieux, 39 ans, employée en restauration. « Il faut revaloriser le SMIC, parce qu’avec l’inflation, on ne peut plus rien s’offrir », insiste-t-elle. Non loin de la Fontaine du Palmier, qui trône au centre de la place du Châtelet, une pancarte portant l’inscription « Génération ZUCMAN », faisant référence à la taxe Zucman, proposée par l’économiste du même nom, survole la foule. Elle appartient à Marius Perimbert, 22 ans, étudiant en ingénierie agronome à Paris Cité. Il explique : « Je dois travailler à côté de mes études parce que tout coûte de plus en plus cher. Pendant ce temps, les Français les plus riches paient moins d’impôts que mes parents proportionnellement à ce qu’ils gagnent.»

« On nous parle de la dette économique mais la vraie dette, c’est la dette climatique »

La question climatique revient régulièrement dans les conversations des manifestants. « La justice sociale et climatique, c’est un seul et même combat. Ce mouvement transpartisan peut faire avancer les choses en allant chercher l’argent là où il est pour réduire les inégalités et mieux s’occuper de notre planète. On nous parle de la dette économique mais la vraie dette, c’est la dette climatique», estime Ina Greutt, 23 ans, tout juste diplômée en droit de Sciences Po Paris.

« Il faut arrêter de se foutre de nous »

Cette mobilisation intervient au lendemain de la nomination de Sébastien Lecornu, ex-ministre des Armées, au poste de Premier ministre, après le départ de François Bayrou. Le choix d’Emmanuel Macron ne semble pas avoir calmé la défiance des manifestants. « J’avais très envie de venir, mais je ne savais pas si je me déplacerais. J’ai décidé de venir après l’annonce de Lecornu : c’est encore et toujours du recyclage de macronistes, il faut arrêter de se foutre de nous », s’indigne Frédéric Aliot, 48 ans, professeur de mathématiques dans un collège de banlieue parisienne.

Après cette journée de mobilisation, qui a rassemblé près de 250 000 manifestants selon la CGT et un peu moins de 200 000 selon Bruno Retailleau, Ministre de l’Intérieur, à travers le pays, le mouvement « Bloquons tout » appelle à une nouvelle journée de mobilisation le 18 septembre, avec blocages et rassemblements prévus dans toute la France.

Hugo Duport

Tout comprendre sur les arrestations de travailleurs Sud-Coréens aux États-Unis

Depuis l’arrestation de 300 travailleurs sud-coréens sur le chantier d’une usine aux États-Unis, la tension monte entre Séoul et Washington. En Corée du Sud, l’affaire choque et fait douter de l’allié américain.

Que s’est-il passé ?

Ce mercredi, un vol charter a quitté Séoul pour les États-Unis afin de rapatrier les travailleurs sud-coréens arrêtés dans l’État de Géorgie le 4 septembre. 475 personnes, dont 300 citoyens sud-coréens avaient été arrêtées par la police de l’immigration américaine, sur le chantier d’une usine de batteries électriques Hyundai, dans la ville d’Ellabel.

Les ressortissants sud-coréens avaient été placés en détention, et Séoul avait envoyé du personnel diplomatique aux États-Unis dès le 5 septembre pour entamer des négociations.

Pourquoi cette arrestation ?

Selon les autorités américaines, les Sud-Coréens étaient en situation illégale sur le territoire américain. Au lendemain de l’arrestation, Steven Schrank, un agent du ministère américain de l’Intérieur, avait affirmé que ce raid était le résultat d’une « enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales ».


Interrogé par la presse dans l’après-midi, Donald Trump a qualifié les travailleurs d’ « étrangers en situation d’illégalité » et a affirmé que la police de l’immigration « faisait simplement son travail ». Il s’agit, selon les autorités américaines, de l’opération la plus importante jamais réalisée sur un seul site dans le cadre de la campagne d’expulsions orchestrée par l’administration Trump.

De quelle usine s’agit-il ?

L’usine où l’arrestation a eu lieu est codétenue par les coréens Hyundai Motor et LG Energy Solution. Sa construction s’inscrit dans une politique d’investissements de la Corée du Sud aux États-Unis, car elle doit permettre d’y créer 8 500 emplois d’ici à 2031, dans la construction de véhicules électriques et hybrides.

Le 30 juillet, Séoul promettait d’investir 350 milliards de dollars aux États-Unis en échange d’une réduction des droits de douane, passés de 25 à 15%. En mars, Trump avait personnellement félicité Hyundai Motor pour ses promesses d’investissements, à hauteur de 21 milliards de dollars sur quatre ans.

Sous le mandat de Joe Biden, Samsung, Hyundai et LG avaient promis de débourser des dizaines de milliards pour construire des méga-usines aux Etats-Unis, notamment pour fabriquer des semi-conducteurs et des batteries. Ces secteurs nécessitant une main d’oeuvre qualifiée, Hyundai, LG et leurs sous-traitants ont fait venir leurs travailleurs pour terminer la construction de l’usine d’Ellabel.

Quelles sont les réactions en Corée du Sud ?

L’affaire préoccupe la classe politique. Le ministre des Affaires étrangères sud-coréen, Cho Hyun, s’est rendu lundi à Washington et a qualifié la détention des ressortissants sud-coréens de « situation grave ».

Le raid américain a également fait la une des médias en Corée du Sud. Le quotidien de gauche Hankyoreh s’interroge : «Est-ce ainsi que les Etats-Unis traitent un allié ?», tandis que le quotidien conservateur Chosun Ilbo évoque une « rupture de confiance ».

Enfin, une vingtaine de manifestants se sont rassemblés mardi devant l’ambassade américaine à Séoul, pour demander la libération des détenus et dénoncer la politique migratoire violente des États-Unis.

À quoi s’attendre pour la suite ?

Si l’avion de rapatriement a bien décollé mercredi matin, aucune heure de retour n’a été communiquée pour l’instant. Les autorités sud-coréennes ont averti que le vol de retour serait retardé « en raison de la situation du côté américain », sans donner plus de détail.

Le 10 septembre, un avion de la compagnie Korean Air a décollé depuis Séoul pour rapatrier les 300 travailleurs arrêtés aux États-Unis. Crédits : YONHAP / AFP.

Pour Séoul, un des enjeux de la négociation serait d’obtenir que les travailleurs quittent les États-Unis dans le cadre d’un départ volontaire plutôt que d’une expulsion. Un point que le ministre Cho Hyun devait aborder mercredi matin avec le secrétaire d’État américain Marco Rubio.

De son côté, Donald Trump a publié lundi un message sur son réseau Truth Social pour rassurer les entreprises étrangères : «Vos investissements sont les bienvenus, et nous vous encourageons à faire venir LÉGALEMENT vos collaborateurs les plus brillants, dotés d’un grand talent technique, afin de créer des produits de classe mondiale.»

Anna Esnault-Carcuac