Remaniement : beaucoup de bruit, pas de vraie stratégie

Le départ de Laurent Fabius vers la présidence du Conseil constitutionnel, acté ce matin, entraînera logiquement un remaniement ministériel. Depuis une dizaine de jours, beaucoup de noms ont été avancés dans les médias pour désigner les futurs ministres, sans que le flou ne soit levé. Que nous apprennent ces noms sur la stratégie gouvernementale ? Décryptage.

Laurent Fabius a annoncé son départ du ministère des Affaires étrangères à l'issue du Conseil des ministres. Crédit STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Laurent Fabius a annoncé son départ du ministère des Affaires étrangères à l’issue du Conseil des ministres.
Crédit STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Fin janvier, Bruno Le Roux, le patron des socialistes à l’Assemblée nationale, l’avait déjà annoncé : un remaniement aurait lieu dans les semaines à suivre. Ses propos étaient d’ailleurs corroborés par le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, qui annonçait le changement pour « après le 10 février ». Ce qui nous amène donc à … tout de suite après.

Le départ de Laurent Fabius du ministère des Affaires étrangères étant un secret de polichinelle, les spéculations sur le nom de son remplaçant au Quai d’Orsay sont allées et vont encore bon train. Outre Laurent Fabius, Sylvia Pinel, actuelle ministre du Logement, a fait part de son souhait de quitter le gouvernement très bientôt pour se concentrer pleinement sur son nouveau rôle de vice-présidente de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Deux places à prendre, donc, et beaucoup de bruit. Pour rien ? Peut-être, car les refus essuyés par François Hollande pourraient bien faire de ce remaniement un classique jeu des chaises musicales, et donner un gouvernement dénué d’ancrage stratégique.

  • Ségolène Royal : l’hypothèse la plus probable pour le Quai d’Orsay ?

Le nom de l’actuelle ministre de l’Écologie est peut être celui qui a le plus circulé. Et non sans raison : grâce à son poste, elle est beaucoup intervenue sur la scène internationale, rencontrant de nombreux chefs d’États importants. La ministre a gagné une véritable stature internationale en quelques années, qui lui donne la crédibilité pour le rôle. Encore proche de François Hollande, loyale, sa nomination permettrait de s’assurer de la continuité de la présence de pro-gouvernements au sein de l’exécutif.
Pourtant, Ségolène Royal n’a pas tout à fait le profil : réputée pour son caractère entier, elle n’est pas vraiment ce que l’on qualifie de « diplomate ». L’incident diplomatique tout juste évité après sa sortie sur Nutella en est la preuve la plus récente.
Pas de précipitation tout de même : dans les colonnes de Challenges, Nicolas Domenach raconte « l’union sacrée contre Ségolène Royal ». Diplomates et politiques lui reprocheraient, entre autres, d’être une femme (!) et une grande gueule un peu potiche. Rien n’est joué, donc.

  • Martine Aubry : un poids lourd à la gauche de la gauche

« J’ai cru à un gag », aurait dit la maire de Lille au quotidien La Voix du Nord. Non, elle n’a pas demandé à faire parti du gouvernement, et non, elle n’y entrera pas, malgré les informations que délivrait Le Parisien en début de semaine. Sa nomination à la tête du Quai d’Orsay n’aurait pourtant pas déplu à Laurent Fabius. En décembre 2014, alors que tous deux participaient à une conférence de presse, il avait déclaré : « Martine est une amie de longue date. Sur la politique internationale, il n’y a aucune différence d’approche. » Sur la politique internationale, peut-être, mais la maire PS de Lille n’a pas caché son désaccord avec la politique menée par le chef de l’État. Récemment, elle s’est déclarée hostile à la déchéance de nationalité, dénonçant une mesure qui divise et qui porte atteinte au principe d’égalité.
Il reste que Martine Aubry, qui représente encore pour beaucoup la gauche de la gauche à l’heure où la ligne socialiste est battue en brèche par le gouvernement, pourrait justement permettre un recentrage. Après le départ de Christiane Taubira, le gouvernement actuel est orphelin d’une personnalité forte ancrée à la gauche de la gauche. Martine Aubry aurait donc pu logiquement remplir ce rôle.

  • Placé, Pompili, De Rugy et Baylet : miser sur l’ouverture

En plein procès Cahuzac, le timing n’aurait pû être meilleur : la Haute Autorité pour la transparence de la vie politique (HATVP), chargée de passer au peigne fin les déclarations fiscales des futurs ministres et élus, aurait reçu de la bouche du Président l’ordre d’inspecter les finances d’un certain nombre de personnes, non communiqué par l’organisme. Si les noms, eux non plus, n’ont pas été divulgués, Delphine Gouédard, chef adjointe du service politique d’iTélé, annonce sur Twitter que les noms de Barbara Pompili, Jean-Vincent Placé, Emmanuelle Cosse et Jean-Michel Baylet ont été transmis par l’Elysée à la HATVP.


Point commun de ces personnalités : elles se situent toutes plus à gauche que le gouvernement. La preuve de l’intérêt de François Hollande pour une ouverture de son gouvernement. A un peu plus d’un an de l’élection présidentielle, et alors que de nombreuses voix à gauche s’élèvent pour qu’une primaire soit mise en place, le chef de l’État a plutôt intérêt à donner des gages à l’aile gauche en lui ouvrant la porte du gouvernement.

Trois des quatre noms cités sont des écologistes. Emmanuelle Cosse, patronne d’EELV, est peut-être la plus improbable. Cette écologiste n’est pas pro-gouvernement, et sa nomination, si elle constituerait une belle prise pour François Hollande, serait nécessairement soumise à condition. On pense notamment à l’arrêt du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Pour Emmanuelle Cosse, entrer au gouvernement serait pourtant une prise de risque énorme. Déjà mise à mal par les nombreux départs dans son parti, elle risque le désaveu de ceux qui lui sont restés fidèles. Barbara Pompili, qui a quitté les Verts justement fin septembre, serait peut-être plus pratique pour François Hollande. Plus à gauche que le gouvernement, elle serait une caution d’ouverture qui ne nécessiterait a priori pas de contreparties. Mais la députée de la Somme a voté contre la déchéance de nationalité, affichant ainsi son opposition à la politique gouvernementale.

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Résultat du vote sur l’article 2 du projet de révision constitutionnelle, relatif à la déchéance de nationalité. Capture d’écran du site de l’Assemblée Nationale

Parmi les frondeurs d’EELV restent Jean-Vincent Placé et François de Rugy. Le nom du second n’a a priori pas été évoqué, mais il a exprimé mardi 9 février son souhait que le remaniement « soit un remaniement d’élargissement », qui pourrait donc inclure les écologistes. Jean-Vincent Placé a lui aussi proposé ses services à l’Élysée. Lundi 8 février, Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement a indiqué que « des écologistes authentiques » avaient leur place au gouvernement.

Quant à Jean-Michel Baylet, sa nomination au sein de l’exécutif ne fait que peu de doutes. Le président des radicaux de gauche remplacerait le départ de Sylvia Pinel. Les rumeurs annoncent qu’il voudrait un grand ministère, et d’aucuns pensent qu’il récoltera l’Agriculture, Stéphane Le Foll souhaitant en effet s’en écarter.

  • Nicolas Hulot : le choix de la popularité

Arrivé en tête du sondage Ifop pour le JDD le 31 janvier dernier sur les personnalités politiques préférées des français, Nicolas Hulot a tapé dans l’œil des Français. La moitié des sondés veulent le voir jouer un rôle de premier plan au cours des prochaines années, et leur appel semblait avoir été entendu par François Hollande. Proche du président, l’écologiste avait été reçu mercredi dernier à l’Élysée. Il se serait vu promettre le poste de Ségolène Royal, qui inclut, outre l’écologie, l’énergie et les transports. Battu à plate couture par Eva Joly à la primaire écologiste en 2011, Nicolas Hulot a décidé de s’écarter de la politique politicienne, si présente en période pré-électorale. Sur Twitter, il a annoncé son refus d’entrer au gouvernement. Dommage, car l’ancien envoyé spécial de l’État pour la protection de la planète aurait pu être un choix rassembleur.

  • Elisabeth Guigou : le choix de Laurent Fabius

La présidente de la Commission des affaires étrangères à l’Assemblée Nationale a les faveurs du ministre sortant. Compétente, spécialiste des affaires européennes (elle a longtemps ambitionné un poste à Bruxelles), elle est clairement taillée pour le rôle. En outre, François Hollande a besoin de rétablir la parité au sein de son gouvernement. Seul problème : si près de l’élection présidentielle, le chef de l’État a besoin d’un gouvernement de campagne. Hors Elisabeth Guigou, 69 ans, n’est plus vraiment dans le jeu politique.

  • Ayrault et Fekl : relancer l’amitié franco-allemande

Les deux hommes partagent un point commun : ils sont germanophones et maitrisent la culture allemande. Un vrai point fort pour atterrir au Quai d’Orsay et un bénéfice considérable pour la relation franco-allemande. Jean-Marc Ayrault serait le plus à même des deux à enfiler les habits de ministre des Affaires Étrangères, lui qui a déjà connu les arcanes du pouvoir en tant que Premier ministre. Matthias Felk, secrétaire d’État au Commerce extérieur, a certes la cote chez les diplomates de Berlin, mais il est encore jeune (38 ans) et totalement inconnu du grand public. Un manque d’expérience qui le place donc plutôt dans la peau d’un outsider.

Lisa Boudet

Uber indemnise ses chauffeurs en grève

Des chauffeurs travaillant pour l’entreprise Uber auraient touché 100 euros en dédommagement des heures passées à manifester.  Le numéro 1 du VTC a confessé à demi-mot le versement d’indemnisations « à quelques chauffeurs« .

Manifestation VTC Paris février 2016 / AFP / DOMINIQUE FAGET
Manifestation VTC Paris février 2016 / AFP / DOMINIQUE FAGET

La rumeur avait fait le tour du web, elle a été confirmée mercredi matin à l’AFP. Le géant du VTC Uber a bel et bien mis la main au portefeuille pour inciter ses chauffeurs parisiens à manifester. La direction d’Uber aurait ainsi versé des « primes exceptionnelles » de 100 euros à plusieurs de ses employés, en tant que « compensation symbolique de la perte de chiffre d’affaires subie en raison des rassemblements « , a ainsi indiqué un porte-parole d’Uber.

Tous les chauffeurs n’auraient pas bénéficié de cet avantage : seuls ceux qui prouveraient, photo à l’appui, qu’ils manifestaient, auraient touché le pactole. L’information a été dévoilée par l’hebdomadaire La Tribune, qui dans son numéro de mercredi, publie la retranscription d’un enregistrement audio le prouvant.

Si Uber a graissé la patte de ses chauffeurs, c’est que l’application est dans une mauvaise position et espère s’en sortir en protestant. Manuel Valls a demandé aux applications de type Uber, SnapCar ou Chauffeur-Privé de se mettre en conformité avec la loi d’ici le 28 février. Jusqu’à présent, les chauffeurs exerçaient avec une licence de transport collectif (Loti). Or, cette licence leur interdit de ne véhiculer qu’une seule personne à la fois. Ils redoutent donc de se voir déconnectés des plateformes et de perdre ainsi leur plus importante source de revenus. Le petit cadeau d’Uber était donc le bienvenu.

Nivin POTROS.

A l’Opéra, une bataille entre pro-classiques et pro-contemporains

Mercredi 10 février, Stéphane Lissner, le directeur de l’Opéra national de Paris dévoilait le programme de la saison 2016-2017. Les choix de Benjamin Millepied, l’ancien directeur de la danse, sont loin de faire l’unanimité. 

« Trop américain », « pas assez de classique », « pas de nouveautés ». Les habitués du Palais Garnier sont démunis devant la nouvelle programmation de Benjamin Millepied. « Je suis très étonnée de la programmation. Et pas dans le bon sens » s’exclame Catherine N’Guyen, jeune danseuse de 18 ans abonnée à l’Opéra de Paris. « Il y a beaucoup trop de créations ! Et à l’inverse, les ballets du répertoire sont vus et revus » se plaint-elle.

Pour beaucoup, les choix sont trop américains. Et pour cause, Benjamin Millepied est issu du New York City Ballet fondé par le chorégraphe Georges Balanchine. Comme en 2015, il a puisé dans ses influences et est resté fidèle à sa vision de la danse. Alors évidemment, les mêmes chorégraphes tiennent le haut de l’affiche : Balanchine, Forsythe, Peck. Pourtant, le public de l’Opéra de Paris reste attaché à ses grands ballets classiques en trois actes, souvent chorégraphiés à Paris, comme Le Lac des Cygnes.

Mais pour certains c’est aussi l’occasion rêvée de découvrir un répertoire encore peu connu du public français. Joëlle Bonnet enchaîne les spectacles de danse. Elle n’hésite pas aller voir trois fois le même pour comparer les danseurs. « Il y a beaucoup de choses que je ne connais pas. Mais j’ai l’impression que beaucoup de choses seront très intéressantes. Comme l’American Ballet Theater qui ouvrira la saison » explique t-elle. 

Des rendez-vous à ne pas manquer

Certaines œuvres font déjà l’unanimité. Alors que les abonnements s’ouvrent tout juste à la vente, les passionnés se ruent vers les grands classiques, La Sylphide et Le Lac des Cygnes, mais aussi vers le spectacle de l’école de danse et Impressing the Czar de William Forsythe. 

« C’est génial d’avoir refait le gala des écoles de danse pour fêter les 40 ans de l’école. Ça permet de découvrir des talents ! » ajoute Catherine. Aujourd’hui, elle s’est ruée pour acheter son abonnement. Premier billet dans son panier : une place pour le gala des écoles de danse où les grandes écoles internationales se rejoindront sur scène le temps d’une soirée. Mais impossible aussi de rater les démonstrations où les petits rats présentent un cours de danse sur scène. Joëlle, elle, a privilégié les classiques. Elle a même déjà prévu d’aller voir deux fois la Sylphide. « Mais je compte bien tout découvrir ! » admet-elle.

Ce sera à Aurélie Dupont de faire le lien entre les curieux qui ont soif d’influence américaine et un public qui a encore très à cœur la tradition française de la danse classique vieille de 300 ans.

Cyrielle Cabot

A l’Opéra, une dernière danse à l’américaine

Mercredi 10 février, Stéphane Lissner, le directeur de l’Opéra de Paris a présenté, aux côtés de Benjamin Millepied, le programme de la saison 2016-2017. Côté danse, beaucoup de similitudes avec la saison précédente, avec la danse contemporaine en tête d’affiche.

« L’Opéra n’attend que vous ». Nouveau slogan pour une nouvelle saison à l’Opéra national de Paris. Stéphane Lissner, le directeur de l’institution dévoilait mercredi 10 février le programme de la saison 2016-2017. La semaine précédente, le directeur de la danse, Benjamin Millepied provoquait l’étonnement en annonçant sa démission. Les treize spectacles à l’affiche seront la dernière contribution de l’Américain en tant que directeur de la danse.

Cette année, c’est le néo-classique qui est mis à l’honneur. Sur scène, ce sera des danseurs, toujours pointes aux pieds, mais exécutant une chorégraphie contemporaine. La nouvelle saison se veut être celle de la nouveauté. Le public va pouvoir découvrir quinze oeuvres inédites : neuf créations et six oeuvres jamais dansées jusqu’alors à l’opéra. Ormis celle de Millepied lui-même, ces nouvelles créations seront signées quatre jeunes talents prometteurs : Sébastien Bertaud, Bruno Bouché, Nicolas Paul et Simon Valastro.

Les chorégraphes américains à l’honneur

Mais en parallèle, la saison a un goût de déjà-vu. On retrouve les chorégraphes fétiches de Benjamin Millepied, comme Georges Balanchine ou William Forsythe, déjà mis en avant en 2015-2016, en donnant à la programmation un air très américain. « L’année dernière, Millepied avait promis un ballet de Ratmansky racontant une histoire. Finalement, il n’y est pas mais on a cinq Balanchine » explique Amélie Bertrand, chroniqueuse du site Danse avec la plume, dédié à la danse. « On a l’impression qu’il fait ce qu’il veut sans se soucier de la compagnie qu’il a entre les mains. Il avait fait la même chose pour la saison précédente, mais on l’excusait en disant qu’il ne connaissait pas encore bien l’institution ! » reprend-elle.

« Cette saison est un portrait de Millepied. On a ses maîtres, Balanchine, la compagnie qu’il préfère, l’American ballet theater et les chorégraphes qu’il aime », résume Laura Darrieussecq, membre de l’AROP, l’association pour le rayonnement de l’Opéra de Paris. « Très peu d’audace finalement. On retrouve tout ce qui passe dans les théâtres anglo-saxons mais il n’ose intégrer aucun chorégraphe européen » ajoute t-elle.

L’un des moments phares de la saison : Le Songe d’une nuit d’été de Georges Balanchine, avec des décors signés Christian Lacroix. Mais la compagnie invitée du Semperoper Ballette Dresden sera aussi très attendue avec sa reprise d’une célèbre chorégraphie de William Forsythe, Impressing the Czar. « Ce ne sont pas des nouvelles créations, mais elles promettent d’être très intéressantes. Ils font sans aucun doute partie des incontournables » reprend Amélie.

 

Peu de grands classiques

Les passionnés qui veulent voir leurs étoiles préférées briller dans les grands ballets du répertoire seront décus. Pour les fêtes de fin d’années, ils pourront, certes, admirer le célèbre Lac des Cygnes, avec la chorégraphie de Rudolf Noureev mais le ballet était déjà au programme en 2014. « Benjamin Millepied n’aime pas Noureev, il ne comprend pas sa musicalité. Donc il décide de n’en mettre qu’un. Cela faisait bien longtemps que ce n’était pas arrivé ! » reprend Laura Darrieussecq. Et le second ballet sera aussi pour les fans de tutus blancs. C’est en effet la Syphide de Pierre Lacotte qui investira la scène. Encore une histoire d’amour donc : James s’éprend de la sylphide, une créature magique de la forêt. Mais son mariage est déjà prévue avec une autre, une femme en chair et en os…

Benjamin Millepied impose ainsi à l’Opéra sa vision américaine de la danse classique. Pour le public français, un ballet classique est en trois actes avec tutus comme Le Lac des Cygnes ou Giselle. « Pour un Américain, il suffit que les danseurs est des pointes aux pieds ! Le classique c’est aussi le néo-classique » explique Amélie. Autre habitude américaine : le « three bills », autrement dit, ces soirées où on présente trois courtes oeuvres plutôt qu’une longue. La prochaine saison compte six programmes de ce genre où plusieurs artistes se partagent les mêmes soirées. « Finalement, ce qu’il se produit c’est que les néophytes connaissent peu les chorégraphes proposés. Et les habitués aimeront beaucoup d’oeuvres mais ont un sentiment de déséquilibre globalement. » conclue Amélie.

Aurélie Dupont, ancienne danseuse étoile, remplacera Benjamin Millepied pour gérer ce nouveau programme. Lors de sa nomination, elle avait promis davantage de grands ballets pour permettre aux quelques 150 danseurs de la compagnie de se produire. Pas de doute, la saison qu’elle signera en 2017-2018, verra les grands ballets, à la française, remonter sur les planches de l’Opéra de Paris.

Cyrielle Cabot