Un psychologue qui agressait sexuellement ses patientes

Ce lundi, s’est ouvert le procès aux Assises de Maurice M., psychologue accusé d’agressions sexuelles sur trois de ses patientes. 

Le psychologue s’est avéré peu loquace ce lundi, premier jour de son procès. Maurice M. est accusé d’agressions sexuelles par ses patientes. Il est jugé jusqu’à jeudi par la cour d’Assises de Nanterre. Problème : l’accusé ne reconnaît pas le terme d’agression mais parle de « soins » prodigués à ses patientes. Les faits remontent à 2015. Lors de séances dites « de relaxation », l’homme âgé de 70 ans aurait touché à plusieurs reprises les seins de ses patientes et procédé à des pénétrations digitales. Selon Maurice M., ces techniques ont été apprises en formation et permettent « de sortir du traumatisme grâce à une approche corporelle ». « Je touche les gens aux méridiens énergétiques, ce sont des contacts inspirés du shiatsu », a-t-il déclaré à la cour. Face aux multiples relances de la présidente lui intimant de développer ses méthodes, l’homme n’en dira pas plus. « Vous êtes quelqu’un de cultivé, vous avez du vocabulaire mais vous n’êtes pas capable d’expliquer clairement vos pratiques ? », s’impatiente la présidente. La cour n’en saura rien.

« La psychanalyse française est très fermée »

Mutique face aux questions de la présidente, le détenu est plus prolixe quand il s’agit de faire le procès de la psychanalyse française. « Ce sont des pratiques reconnues dans d’autres pays mais en France, c’est vrai que ce sont des pratiques à risques. », se justifie-t-il, « La psychanalyse française est très fermée ». Pour appuyer ses propos, l’homme, droit dans son box, avance les cas de patientes satisfaites de son travail. Pourtant, face à lui, deux femmes, le visage fermé et les traits tirés ont vécu ces méthodes comme une agression. Chez le prévenu, la question du consentement n’est jamais évoquée.

Le prévenu est coutumier des faits. En 1996, 2009 et 2014, il avait déjà été condamné pour viols et agressions sexuelle dans l’exercice de sa fonction.

 

Dorine Goth

Le premier concours Miss Monde en fauteuil roulant s’est déroulé à Varsovie

Le premier concours Miss Monde en fauteuil roulant s’est tenu samedi dernier dans la capitale polonaise.

C’est une compétition inédite. Samedi dernier à Varsovie, vingt-quatre jeunes femmes de 19 pays ont concouru pour décrocher le titre de la première Miss Monde en fauteuil roulant. Lors de la soirée de gala, devant un millier de spectateurs, elles ont défilé en trois tenues différentes : costume national, tenue de cocktail et de soirée. La couronne de Miss Monde est allée à la Biélorusse Alexandra Chichikova, 23 ans, étudiante en psychologie et pédagogie sociale. La Sud-Africaine Lebohang Monyatsi et la Polonaise Adrianna Zawadzinska sont respectivement première et deuxième dauphines.

C’est la première occasion du genre pour montrer au monde que nous sommes capables de faire vraiment ce que nous voulons.

Maria Diaz, Chilienne, joueuse professionnelle de tennis en fauteuil roulant

 


Le concours a été organisé à l’initiative de la fondation polonaise Jedyna Taka. Les candidates ont été soit pré-sélectionnées dans des concours nationaux, soit choisies par des ONG contactées par la fondation. Chaque pays pouvait être représenté par deux compétitrices.

Malgo Nieziolek

Des chauffeurs de VTC bloquent les locaux du nouveau Taxify

Plusieurs dizaines de chauffeurs de voitures de transports (VTC) ont bloqué le bureau de recrutement de Taxify à Paris, en début d’après-midi ce lundi. Ils dénoncent « l’arrivée agressive » de la nouvelle entreprise estonienne dans la capitale.

L'entreprise Taxify est déjà présente dans 19 pays, en Europe et en Afrique.
Taxify est déjà présente dans 19 pays, en Europe et en Afrique. (Karlis Dambrans/Flickr)

C’est un nouveau rebondissement dans le marché des voitures avec chauffeurs. Aux alentours de 13h, la station de recrutement de Taxify dans le 11e arrondissement de Paris a été bloquée par quelques dizaines de chauffeurs VTC. « Nous ne sommes pas d’accord pour qu’ils cassent les prix du marché, qui sont déjà déplorables », regrette Helmi Mamlouk, porte-parole du syndicat FO-CAPA VTC. Le blocage de la station de Taxify s’est poursuivi pendant une heure. Les locaux sont restés fermés tout l’après-midi.

Prix cassés

Taxify est le petit nouveau sur le marché des VTC, déjà extrêmement concurrentiel dans la capitale. L’entreprise, basée en Estonie, propose une offre à prix cassé sur tout le mois d’octobre. Une baisse de 50% sur les tarifs, qui représente des trajets très intéressants pour les passagers. Taxify assure aux chauffeurs une compensation pour juguler cette offre.

Déjà présente dans 19 pays, en Europe mais aussi en Afrique, Taxify bénéficie des investissements du géant chinois Didi Chuxing.

Arrivée à Paris la semaine dernière, l’entreprise entend faire sa place aux côtés de Uber, leader européen du secteur VTC. Ses tarifs, assure l’entreprise estonienne, sont 10% moins chers que ceux d’Uber.

Au conflit qui oppose les chauffeurs de taxis aux VTC, s’ajoute désormais l’affrontement des différentes plateformes.

Léa DUPERRIN

Agressions sexuelles : autour de la parole, le tabou persiste

viol-agression-sexuelle-1280x660-810x418

Image tirée d’une campagne de sensibilisation aux agressions sexuelles en Italie. source

La récente polémique suscité par un extrait de l’émission « On est pas couché » où la romancière Christine Angot s’en prend violemment à l’écologiste Sandrine Rousseau a relancé le débat sur la parole autour des agressions sexuelles.

#ViolencesdeGenre La situation des victimes d’agressions sexuelles a beau avoir évoluée au cours des décennies, elle n’en est pas pour autant satisfaisante : Seulement 10% des femmes agressées déposent plainte, et 90% des affaires semblables ne donnent lieu à aucune suite. Cela prouve combien il est difficile pour les victimes de parler de ce qu’elles ont subi.

De plus, la parole n’est pas nécessairement salvatrice. Christine Angot et l’élue EELV Sandrine Rousseau l’ont prouvé lors d’un échange houleux durant l’émission « On n’est pas couché » du 30 septembre 2017. Christine Angot a violemment pris à parti l’élue venue promouvoir un livre dans lequel elle raconte avoir été agressée sexuellement par l’ancien député écologiste Denis Baupin (voir la vidéo ci-dessous) .Il se trouve que Christine Angot a également subi une agression sexuelle grave (elle a raconté dans trois de ses romans que son père la violait).

Extrait d’On est pas couché du 30 septembre 2017. (cliquez pour visionner la vidéo)

Il y a là un échange compliqué pour les spectateurs, et douloureux pour les deux femmes. Deux positions s’affrontent : Sandrine Rousseau propose la parole collective comme force de combat tandis que Christine Angot lui oppose l’impossibilité de la parole de groupe pour tenter de surpasser un traumatisme qui est avant tout personnel.

Parler ou se taire ?

Les associations d’aides aux victimes de violences sexuelles doivent sans cesse se confronter à cette posture : « Il est très difficile de recueillir la parole des femmes victimes de violences « , confie Ariane, 23 ans, en service civique au sein de l’association Ni Putes Ni Soumises depuis un an. »Bien sûr il faut d’abord tisser une relation de confiance avec beaucoup de temps et de douceur. Mais très peu expliquent clairement ce qui leur est arrivées. Certaines veulent de l’aide mais refusent en bloc de raconter.  Il est rare de les accompagner pour porter plainte ».

Le silence des victimes pose également la question de l’impunité des agresseurs. Si celles-ci ne s’expriment pas, comment empêcher la récidive ?  » Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir, mais parfois les victimes rentrent chez elles en sachant très bien ce qu’il se passera. Lorsqu’elles sont mineures, nous sommes tenus de porter plainte. Mais les femmes majeures, on ne peut pas les empêcher et là il y a des drames « , déclare Ariane.

Pour aller plus loin  : Le clash Rousseau-Angot, quel signal pour les victimes d’agressions sexuelles ?

Christine Angot parle de son oeuvre « L’inceste » chez Thierry Ardisson (1999)

plusieurs facteurs empêchent les victimes de s’exprimer publiquement sur les agressions : le caractère profondément intime du traumatisme, le sentiment de honte, voire de culpabilité, la conviction que personne ne peut comprendre, la peur d’être catégorisé comme « victime » de manière définitive. De plus, de nombreux préjugés subsistent encore sur les agressions sexuelles : en 2015, une étude conduite par le collectif Mémoire Traumatique et Victimologie démontrait que les sphères familiale et amicale étaient les plus favorables aux violences sexuelles, et que les agressions étaient commises par des membres de la famille dans la majorité des cas d’agressions sur mineures. Les résultats transcendent toutes les catégories sociales. Rien à voir avec le mythe de l’agresseur isolé et inconnu dans une ruelle sombre.

Ainsi, le clash entre Christine Angot et Sandrine Rousseau a eu le mérite de mettre en lumière la difficile parole sur les agressions sexuelles, mais aussi les nombreux tabous qui pèsent encore sur notre société. Pour libérer la parole des femmes victimes de violences sexuelles, il faut d’abord libérer les femmes tout court.

Asmaa Boussaha