Accusé d’avoir couvert des actes pédophiles, l’archevêque de Washington Donald Wuerl démissionne

Donald Wuel a remis sa démission ce vendredi au Pape François. Crédit photo : Win McNamee / Getty Iimages North America / AFP)
Donald Wuel a remis sa démission ce vendredi au Pape François. Crédit photo : Win McNamee / Getty Images North America / AFP

Le pape François a annoncé avoir accepté cette décision, trois mois après celle du cardinal McCarrick.

Après 12 ans d’exercice, Donald Wuerl n’est officiellement plus l’archevêque de Washington. Le pape François a accepté son retrait ce vendredi 12 octobre, lui qui avait déjà eu connaissance de cette intention en septembre dernier. Cette démission a lieu dans le cadre d’un vaste scandale d’agressions sexuelles qui secoue l’Eglise américaine. Le cardinal Wuerl est accusé d’avoir étouffé certains actes pédophiles en tant qu’archevêque ou lorsqu’il était évêque de Pittsburgh entre 1988 et 2006.

Depuis août et la publication d’un rapport du grand jury sur des abus sexuels commis depuis 70 ans par plus de 300 membres de l’Eglise sur 1000 personnes – principalement des enfants – la pression était de plus en plus forte. Ce rapport couvrait plusieurs diocèses de Pennsylvanie, dont celui de Pittsburgh alors dirigé par le Cardinal Wuerl.

En juillet dernier déjà, Theodore McCarrick était devenu le premier cardinal à démissionner de ses fonctions depuis 1927. Ce dernier était alors accusé d’avoir agressé un garçon de 16 ans il y a plus de 50 ans, et d’avoir forcé des séminaristes adultes à avoir des relations sexuelles avec lui. Il avait alors affirmé que le Cardinal Wuerl était au courant de ces accusations, ce que l’intéressé a toujours nié. Agé de 77 ans, Donald Wuerl devrait néanmoins assurer des fonctions administratives, comme le lui a demandé le souverain pontife, jusqu’à ce que son successeur soit nommé.

 

 

Facebook supprime de nombreuses pages, les accusant de désinformation

Facebook a annoncé avoir fermé de nombreuses pages et comptes.
Facebook a annoncé avoir fermé de nombreuses pages et comptes. Crédit photo : Capture d’écran.

Le réseau social américain a annoncé avoir désactivé de nombreuses pages, avançant que celles-ci ne respectaient pas les conditions d’utilisation du site.

559 pages et 251 comptes supprimés de Facebook. C’est ce qu’a annoncé le réseau social de Mark Zuckerberg jeudi 11 octobre, comme le relaie Le Monde. Ce coup de filet de grande ampleur se fait dans le cadre d’une nouvelle politique de lutte contre le spam et la désinformation, à un mois des élections de mi-mandat aux Etats-Unis.

Accusé d’influencer les précédentes campagnes, notamment par le camp Républicain, le réseau social souhaite ainsi montrer sa volonté de lutter contre les tentatives de diffusion d’informations erronées sur son site. Parmi les pages visées, la plupart se voulaient très engagées et militantes, et pouvaient compter sur d’importantes communautés de « fans ». Pour justifier sa décision, la plateforme a, via son chef de la sécurité Nathaniel Gleicher et son chef produits Oscar Rodriguez dans un post de blog, avancé le fait que les pages en question avaient violé ses conditions d’utilisation contre le spam et « les comportements inauthentiques coordonnés ».

Parmi les responsables des pages concernées, certains invoquent le manque de clarté des règles d’utilisation de Facebook ou estiment exercer une activité militante « dans leur bon droit », rejetant toute accusation de désinformation. Cette décision du réseau social relance le débat sur ses interférences dans la vie politique et militante, après les accusations formulées après les élections de 2016 qui ont entraîné des auditions de son président-directeur général Mark Zuckerberg devant le Congrès américain en avril dernier.

 

 

Fermeture d’une maternité: 69 élus de l’Indre démissionnent

Le sort de la maternité du Blanc sera scellé le 19 octobre, date à laquelle le conseil de surveillance de l’hôpital se réunira pour décider officiellement de sa fermeture.

Protesters and politicians among which the President of the Centre Val de Loire region Francois Bonneau (3R) and Le Blanc's mayor Annick Gombert (C) hold a banner reading "Our territories too have right a to a future" during a march against the closure of maternity hospital in Le Blanc, central France on September 15, 2018. (Photo by GUILLAUME SOUVANT / AFP)
Mobilisation contre la fermeture de la maternité du blanc dans l’Indre (Photo par GUILLAUME SOUVANT / AFP)

A la maternité du Blanc, les accouchements sont suspendus depuis le mois de juin pour cause de manque de personnel. L’Agence régionale de Santé a préconisé l’ouverture d’un centre de périnatalité, sans accouchements, à la suite d’une rapport publié début octobre. Face à une potentielle fermeture de cette maternité, 19 maires et 50 adjoints de l’Indre ont donné leur démission jeudi soir à la préfecture.

Sur le buste doré de Marianne, ils ont déposé leur écharpe tricolore en signe de protestation, à la préfecture de Châteauroux: « « Pour que le mot égalité de notre devise nationale s’applique aussi aux territoires éloignés des métropoles, il suffirait que vous preniez la décision de maintenir de manière pérenne cette maternité géographiquement isolée », ont-ils déclaré dans une lettre adressée à Emmanuel Macron.

Ce cas s’inscrit dans une réelle crise dans les territoires isolés. De nombreuses communes se vident de leurs médecins et des centres de santé.  A Châteauroux, les femmes enceintes devront faire une heure de route pour accoucher dans la maternité la plus près. Les élus démissionnaires espèrent se faire entendre par leur action choc.

« C’est un SOS pour alerter le gouvernement. Depuis des mois, on demande à être reçus par la ministre (de la Santé, Agnès Buzyn, ndlr) et on le vit comme un profond mépris vis-à-vis des territoires ruraux », a déclaré Mme Gombert, maire du Blanc

Le conseil de surveillance de l’hôpital se réunit le 19 octobre. Il décidera officiellement de la fermeture ou non de la maternité du Blanc.

Zina Desmazes

 

L’église suédoise de Paris vient en aide aux migrants afghans

L’église suédoise de Paris accueille des migrants afghans déboutés du droit d’asile en Suède. C’est toute une communauté qui aide ces jeunes qui cherchent en France une seconde chance d’obtenir le statut de réfugié.

Église suédoise de Paris
Les paroissiens de l’église suédoise de Paris donnent des cours de français aux migrants afghans © Zina Desmazes

Assis sur une chaise bleue au milieu de la cour pavée, Nesar est souriant. Depuis trois mois, il est officiellement réfugié en France. Dans l’enceinte de l’église suédoise de Paris, ce jeune afghan de 25 ans vient déjeuner avec d’autres compatriotes. Ils sont entre 20 et 30 jeunes à venir chaque jour dans cette église aux murs de briques.

Ces jeunes migrants viennent tous de Suède, où ils ont été déboutés du droit d’asile. Ce pays scandinave a donné la priorité aux Syriens, arrivés pendant la grande vague migratoire de 2015, pour l’obtention du statut de réfugié.

Quelques mois plus tard, les réactions hostiles aux migrants sont apparues et se sont accrues. Le gouvernement conservateur suédois a fini par refuser les demandes d’asile des mineurs isolés afghans devenus majeurs.

Face à ces refus, plusieurs ont fait le choix de venir en France. C’est le cas de Nesar, arrivé à Paris en août 2017. « Je suis resté deux ans en Suède et ça a été très dur de décider de venir en France, mais ma demande d’asile a été refusé trois fois en Suède, c’est le maximum, » explique le jeune homme à la coiffure très soignée avec des mèches blonde sur les longueurs.

J’ai vu passé plus de 300 jeunes depuis un an

Pendant près de 9 mois, la Suédoise Sara Brachet a été employée par la paroisse pour aider les migrants afghans. Aujourd’hui simple bénévole, elle est toujours très impliquée.

Tout à commencé lorsqu’une amie d’enfance l’a contactée : « Elle travaille pour un organisme qui s’occupe des mineurs isolés en Suède et elle m’a demander d’aider un jeune homme qui arrivait à Paris, raconte-t-elle. C’est là que j’ai appris que l’église suédoise accueillait les migrants dans la journée. »

A l’église, tout se passe en suédois. Grâce à un français parfait, elle aide les jeunes afghans en traduisant des documents administratifs ou en donnant des cours de français. Depuis octobre 2017, Sara Brachet a tissé des liens avec certains des jeunes qui comptent sur elle. Mais difficile de rester en contact avec tous : « J’ai vu passer plus de 300 jeunes depuis un an donc je ne sais pas tous ce qu’ils deviennent. Certains viennent régulièrement et d’autres viennent pendant une semaine ou quelques mois seulement. »

L’église suédoise, plus qu’un lieu de rencontre

Le lieu est lumineux et très chaleureux. Les murs clairs côtoient le mobilier en bois, dans la pièce principale tout le monde se retrouve pour discuter, manger des sandwiches ou boire un café.

Ce point de rendez-vous pour les migrants venus de Suède est un repère pour ces jeunes qui ne parlent ni français ni anglais. Sans papiers, ils ne peuvent pas avoir de compte en banque ni recevoir de l’argent. Certains étaient logés par des familles d’accueil en Suède, « certains reçoivent de l’argent de ces familles et grâce à l’église ils ont une adresse de référence, » précise Sara Brachet, installée depuis 30 ans à Paris.

Principalement afghans, les migrants sont en majorité musulmans mais certains font le choix de se convertir au christianisme. « Nous avons organisé plusieurs baptêmes dans l’église, des cours de religion sont également dispensés pour ceux qui veulent se convertir. » Pour Sara Brachet, il est important d’inclure les migrants aux paroissiens pour que la cohabitation se passe au mieux : « Tout se passe bien, certains s’impliquent pour aider les garçons mais il était crucial que leur venue ne soit pas brutale et bien vécue par les habitué de l’église. »

L’église suédoise de Paris offre un accueil exclusivement de jour, la nuit les nouveaux arrivés dorment souvent dehors. « Le plus difficile à Paris c’est le logement, en ce moment je dors chez l’habitant grâce à une association mais je change de famille tous les mois, » raconte le jeune homme.

 

Aujourd’hui Nesar est heureux parce qu’il a trouvé un travail, non sans difficultés : « C’est très dur de trouver du travail parce que je ne parle pas bien français et je n’ai pas de diplôme. » A partir de la semaine prochaine, il sera vendeur dans une grande marque de prêt-à-porter.

Parti d’Afghanistan en 2010, Nesar a obtenu un parti de séjour de 10 ans en France. Il peut enfin travailler alors que le reste de sa famille est en Iran : « Je n’ai pas voulu rester en Iran parce que là-bas les afghans sont renvoyés dans leur pays s’ils sont arrêtés ou envoyé en Syrie pour combattre. »

Zina Desmazes