L’industrie pharmaceutique indienne épinglée dans le cadre d’une dizaine de décès d’enfants

L’agence de presse Reuters a dévoilé, ce mercredi, une enquête sur les angles morts de la production de médicaments en Inde, à l’origine de douze à 141 décès de jeunes enfants. 

Des enfants indiens auraient ingéré près de 360 fois la limite autorisée de produits toxiques, présent dans un sirop pour les enfants. Reuters révèle, ce mercredi, une longue enquête sur une série de décès d’enfants en Inde, morts entre 2019 et 2020, après voir ingéré un sirop pour la toux.

L’agence de presse décompte « au moins » seize cas, douze décès et quatre enfants lourdement handicapés, liés à la consommation du médicament COLDBEST-PC, du fabricant Digital Vision Pharma. Les autorités régionales indiennes auraient trouvé jusqu’à 35,87% de diéthylène glycol lors de tests dans le produit. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la limite d’utilisation de diéthylène glycol, fréquemment utilisé dans les antigels, ne doit pas dépasser les 0,1% dans les sirops.

Un manque de suivi de la part des producteurs

Pour l’OMS, cela pourrait être le début d’une vague qui s’étend, pour l’instant, jusqu’en Gambie, au Cameroun et en Ouzbékistan. Au total, une quinzaine de pays seraient concernés par cet usage de la toxine, mais aussi de son dérivé l’éthylène glycol. Deux autres fabricants sont dans le viseur de l’OMS : Maiden Pharmaceuticals et Marion Biotech. Ce dernier pourrait être lié à près de 65 décès en Ouzbékistan, et aurait exporté des sirops depuis plus d’une décennie sans jamais les tester.

L’agence internationale de la santé estime que plus de 141 décès d’enfants seraient liés à l’utilisation de diéthylène glycol dans des sirops pour la toux. Alors que le suivi de production de ce composant se révèle complexe, l’enquête montre même que certains fabricants auraient utilisé des versions industrielles du produit, et non celles destinées à l’usage pharmaceutique.

Face à la multiplication des intoxications, le pays a lancé, cette année, une vague d’inspections, au sein d’une industrie qui lui rapporte 42 milliards de dollars par an. Et a trouvé des violations des normes dans approximativement neuf usines sur dix, sur les 160 inspectées. Les fabricants concernés n’ont, eux, pas réussi à fournir des preuves qu’ils avaient réalisé les tests nécessaires, comme l’exige la loi indienne.

 

Shad De Bary

Dix patients portent plainte contre un centre de santé holistique près d’Aix-en-Provence

Dix anciens patients ont déposé une plainte collective pour exercice illégal de la médecine et escroquerie contre le centre holistique Complexus Care, situé à Pélissanne près d’Aix-en-Provence, a indiqué vendredi 02 juin le parquet de Marseille.

« Mes clients se sentent honteux de ce qu’il s’est passé et ne comprennent pas comment ils ont pu se faire avoir par quelqu’un qui se présentait comme médecin, qui leur prescrivait des traitements lourds sans étude précise de leurs pathologies« , a expliqué à l’AFP Me Maya Lahloul, avocate des plaignants.

Les nutritionnistes et naturopathes du centre Complexus Care, fondé par l’influenceur Hocine Sekkiou, prescrivaient des traitements médicamenteux lourds aux patients sans les rencontrer et prônaient les médecines non-conventionnelles.

Les faits sont passibles de cinq ans de prison et 750 000 euros d’amende. « Cette plainte sera étudiée par le pôle spécialisé Santé publique en vue de la détermination des suites à donner« , a indiqué le parquet de Marseille à l’AFP.

Elena Gillet/AFP

Sergio Rico, Ever Banega, Sam Querrey… ces cinq sportifs gravement blessés en dehors des terrains

Sergio Rico, gardien du Paris Saint-Germain, s’est gravement blessé ce dimanche 28 mai à cheval. Avant lui, d’autres sportifs ont aussi subi de graves accidents en dehors des terrains.

Se blesser en dehors des terrains peut parfois s’avérer bien plus grave que sur le terrain / Crédit : Pixabay

« Il n’y aura pas de fête samedi. On est tous touchés », a témoigné l’entraineur du Paris Saint-Germain Christophe Galtier. Son gardien Sergio Rico est toujours à l’hôpital, après une grave chute de cheval survenue ce dimanche 28 mai. L’occasion de retracer ces histoires de sportifs gravement accidentés en dehors des terrains.

Sergio Rico (Football)

L’actuel gardien du Paris Saint-Germain est toujours, ce vendredi 2 juin, en soins intensifs à l’hôpital à Séville. Alors qu’il se rendait au pèlerinage d’El Rocio, dans le sud de l’Espagne, le gardien de 29 ans est tombé de son cheval, qui lui a donné des coups de sabot ensuite. Il est grièvement touché à la tête, victime d’un traumatisme crânio-encéphalique.

Ever Banega (Football)

Alors qu’il faisait le plein de sa voiture en marge de son entraînement, le footballeur argentin a oublié de lever le frein à main. La voiture écrase la jambe de celui qui est alors joueur à Valence, passé également – comme Sergio Rico – au FC Séville, et la casse. Résultat : six mois d’absence après une double fracture ouverte au niveau de la cheville.

Jérôme Fernandez (Handball)

Le handballeur français a été contraint de déclarer forfait à l’Euro 2000 à cause d’une douche trop chaude. Alors qu’il se préparait au petit matin, le joueur, qui avait alors 23 ans, ne fait pas attention à la température. Il se brûle au troisième degré, et subit dans la foulée une greffe à la jambe gauche.« Le médecin m’a dit que je ne pourrai plus jamais rejouer », a-t-il indiqué après sa blessure.

Sam Querrey (Tennis)

« Le pire jour de ma vie. » En marge d’un tournoi à Bangkok (Thaïlande) en 2009, le tennisman américain s’assoit sur une table basse pour mieux refaire ses lacets. La table en verre se brise alors, entraînant celui qui est alors 25e mondial dans sa chute. En tombant, Sam Querrey s’ouvre le bras droit sur un morceau de verre. Saignant abondamment, il a été opéré en urgence dans un hôpital de la capitale thaïlandaise.

La blessure de Sam Querrey l’a éloigné des terrains pendant près d’un an © Pixabay

Darren Barnard (Football)

De la faute de Zak. Le chien du footballeur Darren Barnard a uriné dans la cuisine, et le joueur de Barnsley a glissé sur la flaque. Résultat, une rupture du ligament du genou qui l’a éloignée des terrains pendant cinq mois.

Ulysse Llamas

Les professionnels de santé ouvrent le bal des manifestations de la rentrée sociale

Plus d’une centaine de personnes se sont réunies ce jeudi midi, devant le siège de l’APHP, dans le 4e arrondissement, à quelques pas de l’Hôtel de Ville, avant le mouvement interprofessionnel du jeudi 29 septembre. Après un été compliqué, les manifestants sont plus que critiques envers la gestion de l’hôpital public et comptent bien remettre leurs revendications à l’ordre du jour.

« Nous ne voulons plus d’un gouvernement qui ne fait qu’un constat d’une situation que nous connaissons. Nous voulons une politique offensive ». C’est sur l’estrade installée devant le siège de l’APHP, que Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT Santé et action sociale, prononce ces mots devant la centaine de personnes présentent au rassemblement. Il est environ 13 h 30.

Manifestants, représentants syndicaux et élus se mélangent dans la foule. L’après-midi, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, et des députés de la Nupes tel comme François Ruffin, Alexis Corbière, Manuel Bompard ou encore Raquel Garrido, font leur apparition. Comme Mathilde Panot, la députée de la 5e circonscription de Seine-Saint-Denis, est apostrophée par un soignant du centre hospitalier de Plaisir. Malgré la musique, on peut l’entendre glisser « S’il vous plaît, ayez un mot pour nous ».

François Ruffin était présent au rassemblement devant le siège de l’APHP. (Keisha MOUGANI)

L’oubli. C’est ce qui est ressenti par certains manifestants et représentants syndicaux. « Il y a des effets d’annonce et la réalité », confie Simon Chiaroni, secrétaire général de la CGT de l’hôpital Bichat. L’établissement doit fusionner avec l’hôpital Beaujon. Un projet qui selon lui mènera « à la baisse de l’offre de soins dans des territoires qui répondent à un besoin de proximité comme les services d’urgence ou de maternité », détaille-t-il.

Dans ce rassemblement, les revendications sont multiples : arrêt des projets de structurations de l’APHP, le maintien des services gériatriques, le financement des promotions professionnelles, entre autres.  Mais ce sont surtout les critiques sur la gestion de l’hôpital public qui se sont davantage fait entendre cet après-midi. Blaise Constant Tchamko et Mariama sont soignants et membres du syndicat CGT de l’hôpital Rothschild. Leur établissement a connu également une grande salve de départs, et une fermeture de lits, notamment en service gériatrie. Il accueille des personnes âgées, qui peuvent en général passer dix jours, voire plus, à l’hôpital. À présent, elles sont dispatchées dans les services neurologie, Ssr (soins de suite et de rééducation).

Blaise Constant Tchamko et Mariama (au mileu) entourés de leurs collègues de l’hôpital Rothschild (Keisha MOUGANI)

Ils pointent deux problèmes dans la gestion l’hôpital public : un management plus axé sur le profit et essentiellement un manque de reconnaissance. Ce qui est à l’origine des nombreux problèmes rencontrés dans les services : la fermeture de lits, la mutualisation des services qui résulte au surmenage de certains professionnels, qui préfèrent quitter la profession. « Si tout le monde est là aujourd’hui, c’est surtout parce qu’il y a un manque de reconnaissance, souligne Blaise. On a du mal à recruter, les jeunes préfèrent se tourner vers le semi-privé ou l’intérim. » « Ça leur permet de travailler quand ils veulent. »  constate Mariama.

Sur l’estrade, les représentants syndicaux continuent de s’adresser à la foule et de scander des slogans, en espérant se faire entendre de la direction.

Keisha Mougani