Le nouveau traitement contre la bronchiolite suscite l’attente

Cette maladie est souvent une source d’inquiétude chez les jeunes parents. La bronchiolite, une infection virale très contagieuse qui concerne les nourrissons, dispose du « Beyfortus », depuis ce vendredi 15 septembre. Disponible dans les établissements de santé et, sur commande en pharmacie, ce nouveau traitement préventif est attendu par beaucoup de parents.

À Levallois-Perret, Ilana Moatti vient de récupérer ses deux enfants. Arrivée à sa voiture, la maman installe sa fille de deux ans et demi à l’arrière avant de déposer son fils de sept mois sur le siège passager. La jeune femme âgée de 26 ans espère que son fils pourra bénéficier de ce nouveau traitement contre la bronchiolite, le « Beyfortus », qui vient d’être autorisé : « J’en ai entendu parler grâce à mon cousin, il est pharmacien, explique-t-elle, il faut que j’aille voir ma pédiatre mais je pense le faire », déclare la jeune femme sans hésiter. Ilana Moatti souhaite que son fils âgé d’à peine sept mois ne contracte pas de « formes graves » de la maladie : « Ma fille de deux ans et demi n’était pas gardée donc il n’y avait pas de problème mais mon dernier va aller à la crèche donc il y a plus de risques de l’attraper » conclut-elle en hochant la tête.

Pourtant, d’autres parents sont moins certains. Près de la terrasse du Riva Café, Sofia hésite encore en ce qui concerne ses jumeaux, tout juste âgés de quatre mois : « Ma pédiatre m’en a parlé hier mais je ne sais pas trop ». La maman de 31 ans pointe un manque de recul sur le vaccin avant de hausser les épaules : « Apparemment, il est en phase de test depuis plusieurs années, se résigne-t-elle, donc oui, je pense que je vais le faire. » Tout comme Sofia, de nombreux jeunes parents ont été informés de ce nouveau traitement par le biais de leur pédiatre comme l’explique cette pharmacienne qui constate déjà une certaine attente : « On a déjà pas mal de demande. Les pédiatres transmettent l’information, donc des parents viennent nous voir », souligne Octavie de l’Atrium Pharmacie Métro Louise Michel qui rappelle que la plateforme pour obtenir le traitement est ouverte depuis hier : « On les a commandés mais on ne les a pas encore reçus. » 

Un traitement, pas un vaccin

Les bébés qui attrapent la bronchiolite ont souvent du mal à respirer et subissent des toux fréquentes difficiles à supporter. Dans certains cas, les formes sévères peuvent conduire à une hospitalisation, ce qui concerne 2 à 3% de nourrissons chaque hiver. Ce traitement préventif proposé gratuitement concerne les bébés nés depuis le 6 février 2023 et âgés de moins d’un an. Le nirsévimab est la molécule à l’origine du traitement commercialisé sous le nom de « Beyfortus » par le géant pharmaceutique Sanofi. Il permet de lutter contre le virus respiratoire syncytial (VRS), responsable de la majorité des bronchiolites chez les nouveau-nés. Cyril Schweitzer, professeur de pédiatrie à l’Hôpital d’Enfants de Nancy, rappelle que ce n’est pas un vaccin : « Ce traitement permet d’injecter des immunoglobulines, clarifie-t-il, c’est-à-dire qu’on donne les anticorps VRS, qui sont pathogènes, pour permettre une immunisation passive à la maladie. »

C’est une première puisqu’avant, le seul traitement préventif concernait les bébés à risque et nécessitait plusieurs injections. Le « Beyfortus » est, lui, administré en une fois et permet à l’enfant d’être protégé pendant cinq mois durant la période hivernale : « C’est ce qui le rend intéressant. Avant, celui donné aux enfants à risques devait être administré tous les mois » assure Cyril Schweitzer. Quant aux doutes concernant le traitement, le spécialiste rappelle que des études sont menées depuis « deux ou trois ans et que des tests cliniques ont été réalisés en milieux hospitaliers et pédiatriques. »  L’hiver dernier, l’épidémie la plus virulente de bronchiolite depuis dix ans avait provoqué la saturation des services pédiatriques en France et avait été particulièrement intense. Cyril Schweitzer rappelle que la bronchiolite touche près de 30% des nouveau-nés (soit 480 000 nourrissons) chaque année :  « Il faut bien comprendre qu’en ce qui concerne les enfants hospitalisés par cette maladie, ce n’est que la face immergée de l’iceberg. »

Julie Zulian

L’Inde affronte le dangereux virus Nipah, mortel entre 40% et 75%

Les autorités indiennes ont annoncé cette semaine qu’elles s’efforçaient de contenir une épidémie de Nipah, un virus rare transmis des animaux aux humains et qui provoque notamment une forte fièvre avec un taux de mortalité élevé.

Qu’est-ce que le virus Nipah ?

La première épidémie de Nipah a été enregistrée en 1998 après que le virus s’est répandu parmi les éleveurs de porcs en Malaisie. Le virus porte le nom du village de ce pays d’asie du Sud-Est où il a été découvert.

Les épidémies de ce virus sont rares, mais Nipah a été répertorié par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) – aux côtés d’Ebola, Zika et Covid-19 – comme l’une des nombreuses maladies méritant une recherche prioritaire en raison de leur potentiel à provoquer une épidémie mondiale. Nipah se transmet généralement aux humains par les animaux ou par des aliments contaminés, mais il peut également se transmettre directement entre humains.

Les chauves-souris frugivores sont les porteuses naturelles du virus et ont été identifiées comme la cause la plus probable des épidémies suivantes. Les symptômes comprennent une fièvre intense, des vomissements et une infection respiratoire, mais les cas graves peuvent se caractériser par des convulsions et une inflammation cérébrale entraînant un coma.

Il n’existe pas de vaccin contre le virus Nipah. Les patients connaissent un taux de mortalité compris entre 40% et 75%, selon l’OMS.

Quid des précédentes épidémies ?

La première épidémie de Nipah a tué plus de 100 personnes en Malaisie et entraîné l’abattage d’un million de porcs dans le but de contenir le virus. Elle s’est également propagée à Singapour, avec 11 cas et un décès parmi les travailleurs des abattoirs entrés en contact avec des porcs importés de Malaisie.

Depuis lors, la maladie a été principalement signalée au Bangladesh et en Inde, ces deux pays enregistrant leurs premières épidémies en 2001. Le Bangladesh a été le plus durement touché ces dernières années, avec plus de 100 personnes décédées du Nipah depuis 2001.

Deux épidémies en Inde ont tué plus de 50 personnes avant d’être placées sous contrôle. L’État du Kerala, dans le sud du pays, a enregistré deux décès dus à Nipah et quatre autres cas confirmés depuis le mois dernier. Les autorités ont fermé certaines écoles et fait de larges campagnes de tests.

Cette dernière épidémie de Nipah représente la quatrième vague au Kerala en cinq ans. Le virus a tué 17 personnes lors d’une première apparition en 2018.

Les zoonoses sont-elles plus fréquentes ?

Apparues il y a des milliers d’années, les zoonoses – maladies transmissibles des animaux aux humains – se sont multipliées au cours des 20 à 30 dernières années.

Le développement des voyages internationaux leur a permis de se propager plus rapidement. En occupant des zones de plus en plus larges sur la planète, les humains contribuent également à la perturbation des écosystèmes et augmentent la probabilité de mutations virales aléatoires transmissibles aux humains, soulignent les experts.

L’agriculture industrielle augmente le risque de propagation d’agents pathogènes entre animaux tandis que la déforestation augmente les contacts entre la faune sauvage, les animaux domestiques et les humains.

En se mélangeant davantage, les espèces transmettront davantage leurs virus, ce qui favorisera l’émergence de nouvelles maladies potentiellement transmissibles à l’homme. Le changement climatique va pousser de nombreux animaux à fuir leurs écosystèmes vers des terres plus habitables, prévenait une étude publiée par la revue scientifique Nature en 2022.

Selon les estimations publiées dans la revue Science en 2018, il existerait 1,7 million de virus inconnus chez les mammifères et les oiseaux, dont 540.000 à 850.000 auraient la capacité d’infecter les humains.

 

Avec AFP

Inde: restrictions suite à deux morts du virus Nipah

La mort de deux personnes atteintes du virus Nipah poussent les autorités indiennes à mettre en place jeudi des restrictions et à ordonner la fermeture de certaines écoles dans le Sud du pays. Le virus mortel se transmet par les chauves-souris et les porcs et a un haut potentiel épidémique. 

L’Inde a limité les rassemblements publics et fermé certaines écoles au Kerala, Etat dans le Sud du pays, après la mort de deux personnes atteintes du Nipah, un virus mortel transmis par des chauves-souris ou des porcs, ont annoncé jeudi les autorités.

Ni vaccin ni traitement

Il n’existe ni vaccin ni traitement contre ce virus dont le taux de mortalité varie de 40% à 75%, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Les symptômes comprennent une forte fièvre, des vomissements et une infection respiratoire. Les cas les plus graves peuvent entraîner des encéphalites mortelles et des comas.

Trois autres personnes ont été testées positives et plus de 700 personnes, dont 153 employés du secteur médical, sont en observation après avoir été en contact avec les personnes contaminées, ont indiqué les autorités sanitaires.

Au moins quatre personnes ont été hospitalisées dont l’enfant, âgé de neuf ans, d’une des victimes. Initialement transmis par des animaux tels que les chauves-souris frugivores ou les porcs, il peut également se transmettre par contagion directe entre humains, selon l’OMS.

La période d’incubation –c’est-à-dire le temps écoulé entre l’infection et l’apparition des symptômes– varie entre quatre et 14 jours environ, mais elle peut aller jusqu’à 45 jours.

Virus à haut potentiel épidémique

En 2018, au moins 17 personnes sont décédées après avoir été infectées par le virus dans l’Etat du Kerala.

Le virus a été identifié pour la première fois en 1998 après s’être propagé parmi des éleveurs de porcs en Malaisie. Il avait alors coûté la vie a plus de 260 personnes.

En Inde, le premier foyer de Nipah avait été signalé dans l’Etat du Bengale occidental en 2001.

L’OMS classe le Nipah parmi les maladies qui présentent « le plus grand risque pour la santé publique en raison de leur potentiel épidémique » et pour lesquelles il n’y a « pas ou pas suffisamment de moyens de lutte ».

 

avec AFP

Les ondes émises par l’iPhone 12 sont-elles dangereuses pour notre santé?

Alors que l’Agence nationale des fréquences (ANFR) a annoncé le 12 septembre la suspension des ventes de l’iPhone 12 à cause de ses ondes électromagnétiques trop élevées, les avis concernant leur dangerosité divergent.
Les ondes émises par l’iPhone 12 d’Apple, sorti en 2020, émet des ondes légèrement supérieures aux normes européennes. Photo: Steve Cho/Penta Press/SHUTTERSTOCK

Tandis que la marque à la pomme dévoilait son tout nouvel iPhone 15, la France annonçait l’arrêt des ventes d’un modèle plus ancien, l’iPhone 12 sorti en 2020. En cause? Les ondes électromagnétiques d’une puissance de 5.76 watts par kilogramme (w/kg) émises par l’appareil alors que la norme européenne fixe à 4w/kg le débit d’absorption spécifique (DAS) «membre» —c’est-à-dire lorsque nous tenons notre téléphone à la main ou qu’il se trouve dans une poche de pantalon par exemple.

Le ministre du Numérique, Jean-Noël Barrot, a voulu se montrer rassurant dans une interview donnée au Parisien: «La norme européenne est dix fois inférieure au niveau des émissions qui, selon les études scientifiques [fixant le seuil à 40w/kg, ndlr], peut entraîner des conséquences sur les utilisateurs. Et, dans ce cas précis, l’iPhone 12 ne dépasse que de très légèrement». Dans son communiqué, l’ANFR assurait par ailleurs que ce modèle de smartphone, analysé comme 140 autres téléphones, respectait la limite des 2W/kg du DAS « tronc », pour les téléphones portés dans une poche de veste.

Inutile donc de s’inquiéter face à ces seuils dépassés? Pour l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) citée par l’AFP, les ondes ne sont pas considérées comme étant  dangereuses. «Rien n’indique pour l’instant que l’exposition à des champs électromagnétiques de faible intensité soit dangereuse pour la santé humaine».

Les ondes électromagnétiques, classées comme cancérigènes?

Pourtant, certains spécialistes et études scientifiques ne semblent pas de cet avis. «En 2011, l’International Agency for Research on Cancers (l’IARC) a classé les ondes électromagnétiques dans la catégories des cancérigènes possibles, explique le docteur Dominique Tripodi, chargé d’enseignement et chercheur au CHU de Nantes dont l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques est l’une de ses expertises J’ai une position réservée sur le fait de dire que ce n’est pas nocif».

Pour le spécialiste, la décision de l’ANFR n’est pas anodine et montre bien qu’il faut faire plus attention aux ondes «haute fréquence, émises par les antennes relais, le wifi ou le bluetooth» par exemple, différentes des «ondes basse fréquence» du réseau électrique. «On prend un risque en s’exposant aux ondes électromagnétiques, assure le spécialiste, c’est un peu comme la cigarette. On ne tombe pas tous malades, mais on augmente les risques en fumant». Il précise néanmoins qu’il faudrait «encore des dizaines d’autres études scientifiques sur le sujet».

Rester prudent et adopter de bonnes habitudes peut ainsi limiter les risques selon le docteur Dominique Tripodi. «Evitez de garder un téléphone près de la tête plusieurs heures par jour, pour passer des appels par exemple, de le charger la nuit près de vous et mettez le en mode avion, conseille-t-il avant d’ajouter, [que] cela concerne les modèles Apple mais aussi les autres smartphones» qui émettent aussi des ondes.

Selon l’ANFR, les seuils d’émissions peuvent être corrigés grâce à une mise à jour. Les ventes étant suspendues durant deux semaines, le ministre du numérique a néanmoins avertit l’entreprise américaine: «Si [Apple] ne le faisait pas, je suis prêt à ordonner le rappel des iPhone 12 en circulation. La règle est la même pour tout le monde, y compris pour les géants du numérique», a-t-il assuré dans Le Parisien.

Elena GILLET