Les ondes émises par l’iPhone 12 sont-elles dangereuses pour notre santé?

Alors que l’Agence nationale des fréquences (ANFR) a annoncé le 12 septembre la suspension des ventes de l’iPhone 12 à cause de ses ondes électromagnétiques trop élevées, les avis concernant leur dangerosité divergent.
Les ondes émises par l’iPhone 12 d’Apple, sorti en 2020, émet des ondes légèrement supérieures aux normes européennes. Photo: Steve Cho/Penta Press/SHUTTERSTOCK

Tandis que la marque à la pomme dévoilait son tout nouvel iPhone 15, la France annonçait l’arrêt des ventes d’un modèle plus ancien, l’iPhone 12 sorti en 2020. En cause? Les ondes électromagnétiques d’une puissance de 5.76 watts par kilogramme (w/kg) émises par l’appareil alors que la norme européenne fixe à 4w/kg le débit d’absorption spécifique (DAS) «membre» —c’est-à-dire lorsque nous tenons notre téléphone à la main ou qu’il se trouve dans une poche de pantalon par exemple.

Le ministre du Numérique, Jean-Noël Barrot, a voulu se montrer rassurant dans une interview donnée au Parisien: «La norme européenne est dix fois inférieure au niveau des émissions qui, selon les études scientifiques [fixant le seuil à 40w/kg, ndlr], peut entraîner des conséquences sur les utilisateurs. Et, dans ce cas précis, l’iPhone 12 ne dépasse que de très légèrement». Dans son communiqué, l’ANFR assurait par ailleurs que ce modèle de smartphone, analysé comme 140 autres téléphones, respectait la limite des 2W/kg du DAS « tronc », pour les téléphones portés dans une poche de veste.

Inutile donc de s’inquiéter face à ces seuils dépassés? Pour l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) citée par l’AFP, les ondes ne sont pas considérées comme étant  dangereuses. «Rien n’indique pour l’instant que l’exposition à des champs électromagnétiques de faible intensité soit dangereuse pour la santé humaine».

Les ondes électromagnétiques, classées comme cancérigènes?

Pourtant, certains spécialistes et études scientifiques ne semblent pas de cet avis. «En 2011, l’International Agency for Research on Cancers (l’IARC) a classé les ondes électromagnétiques dans la catégories des cancérigènes possibles, explique le docteur Dominique Tripodi, chargé d’enseignement et chercheur au CHU de Nantes dont l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques est l’une de ses expertises J’ai une position réservée sur le fait de dire que ce n’est pas nocif».

Pour le spécialiste, la décision de l’ANFR n’est pas anodine et montre bien qu’il faut faire plus attention aux ondes «haute fréquence, émises par les antennes relais, le wifi ou le bluetooth» par exemple, différentes des «ondes basse fréquence» du réseau électrique. «On prend un risque en s’exposant aux ondes électromagnétiques, assure le spécialiste, c’est un peu comme la cigarette. On ne tombe pas tous malades, mais on augmente les risques en fumant». Il précise néanmoins qu’il faudrait «encore des dizaines d’autres études scientifiques sur le sujet».

Rester prudent et adopter de bonnes habitudes peut ainsi limiter les risques selon le docteur Dominique Tripodi. «Evitez de garder un téléphone près de la tête plusieurs heures par jour, pour passer des appels par exemple, de le charger la nuit près de vous et mettez le en mode avion, conseille-t-il avant d’ajouter, [que] cela concerne les modèles Apple mais aussi les autres smartphones» qui émettent aussi des ondes.

Selon l’ANFR, les seuils d’émissions peuvent être corrigés grâce à une mise à jour. Les ventes étant suspendues durant deux semaines, le ministre du numérique a néanmoins avertit l’entreprise américaine: «Si [Apple] ne le faisait pas, je suis prêt à ordonner le rappel des iPhone 12 en circulation. La règle est la même pour tout le monde, y compris pour les géants du numérique», a-t-il assuré dans Le Parisien.

Elena GILLET

Compléments alimentaires : une pratique à haut risque pour les sportifs

Souvent nécessaire pour les sportifs de haut niveau, la prise de compléments alimentaires comporte des risques liés au dopage, lorsque des substances interdites font partie d’une composition parfois floue.

En moins d’une journée, les cas du footballeur Paul Pogba et de la tenniswoman Simona Halep ont mis en lumière deux affaires de dopage qui semblent avoir un dénominateur commun : les compléments alimentaires.

Dans le cas du milieu de terrain de la Juventus Turin, contrôlé positif lundi à la testostérone, et dans celui de l’ancienne n°1 mondiale roumaine, suspendue pour quatre ans mardi après un test positif au roxadustat, un médicament antianémique, les traces retrouvées seraient, selon les accusés, dus à une consommation involontaire suite à une prise de compléments alimentaires. Une manière pour eux de prendre de la distance avec ces accusations et de s’assurer une ligne de défense.

Une optimisation nécessaire

Ces compléments rythment la vie de nombreux sportifs, afin d’optimiser au mieux leurs performances. « Dès que vous faites de l’activité physique, c’est presque indissociable », expose Nicolas Aubineau, diététicien nutritionniste du sport à La Rochelle. « Ce n’est pas obligatoire, mais ça va souvent de pair avec la pratique à haut niveau », ajoute-t-il.

La prise de compléments alimentaires permet aux sportifs de combler des besoins spécifiques pour l’effort demandé par le haut niveau. « La complémentation vient boucher des trous », explique Nicolas Aubineau. Leur consommation a des bénéfices directs sur les performances, notamment au niveau de la récupération. « C’est le plus important. Plus vous récupérez vite, plus vous êtes performants », précise-t-il.

Confiance totale aux médecins

Dans cette optique, il est donc courant que les sportifs de haut niveau se tournent vers des médecins pour avoir recours à des compléments alimentaires. Et souvent, la prise de ces compléments pour le sport passe par une confiance presque aveugle dans un médecin et le fabricant des compléments. « Vous pouvez faire tout avaler, et c’est là où c’est un risque et il faut être totalement honnête », affirme Nicolas Aubineau.

Dans le cas de Paul Pogba, le joueur aurait d’ailleurs fait confiance à un ami médecin américain, lui qui, selon ESPN, a admis à son club qu’il avait pris des compléments alimentaires sans savoir ce qu’ils contenaient.

À cela s’ajoute un possible manque de clarté sur la composition de ces produits. En juillet, des chercheurs américains ont notamment montré qu’aux Etats-Unis, là où Pogba se serait fourni, 89 % des compléments sportifs à base de plantes sont mal étiquetés. Une raison de plus pour les sportifs d’être particulièrement vigilants à ce qu’ils ingèrent, pour ne pas se retrouver face à des tests anti-dopage positifs.

Un risque de dopage à assumer

A propos de cette possibilité, l’Agence française de lutte anti-dopage (AFLD) rappelle d’ailleurs que « le sportif est responsable de toutes substances retrouvées dans son organisme ». Ainsi, si des produits interdits sont consommés à cause de la prise de compléments alimentaires, une suspension peut-être prononcée pour sanctionner l’infraction, même si elle est involontaire.

Les cas de tests positifs à cause de compléments alimentaires peuvent cependant être évités si l’on se renseigne suffisamment bien. Spécialiste du dopage dans le sport, le docteur Jean-Pierre de Mondenard a rappelé sur X (anciennement Twitter) que l’Agence française de normalisation (AFNOR) avait mis en place une mention pour labelliser les produits « exempts de substances prohibés ».

Il a également soutenu que la plupart des instances conseillaient de faire vérifier par un organisme spécialisé les « produits hors médicament que des fabricants peu scrupuleux contaminent à dessein de substances illicites pour les rendre efficaces ». Ce qui montre une potentielle négligence de certains sportifs dans leurs renseignements, lorsqu’ils n’ont pas recours à ces contrôles.

Sans vigilance, l’athlète risque donc une longue suspension allant, selon l’AFLD, jusqu’à quatre ans dans les cas les plus graves. Et ce même s’il n’y avait aucune intention de se doper.

Crédit image en une : Thomas Breher/Pixabay

L’industrie pharmaceutique indienne épinglée dans le cadre d’une dizaine de décès d’enfants

L’agence de presse Reuters a dévoilé, ce mercredi, une enquête sur les angles morts de la production de médicaments en Inde, à l’origine de douze à 141 décès de jeunes enfants. 

Des enfants indiens auraient ingéré près de 360 fois la limite autorisée de produits toxiques, présent dans un sirop pour les enfants. Reuters révèle, ce mercredi, une longue enquête sur une série de décès d’enfants en Inde, morts entre 2019 et 2020, après voir ingéré un sirop pour la toux.

L’agence de presse décompte « au moins » seize cas, douze décès et quatre enfants lourdement handicapés, liés à la consommation du médicament COLDBEST-PC, du fabricant Digital Vision Pharma. Les autorités régionales indiennes auraient trouvé jusqu’à 35,87% de diéthylène glycol lors de tests dans le produit. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la limite d’utilisation de diéthylène glycol, fréquemment utilisé dans les antigels, ne doit pas dépasser les 0,1% dans les sirops.

Un manque de suivi de la part des producteurs

Pour l’OMS, cela pourrait être le début d’une vague qui s’étend, pour l’instant, jusqu’en Gambie, au Cameroun et en Ouzbékistan. Au total, une quinzaine de pays seraient concernés par cet usage de la toxine, mais aussi de son dérivé l’éthylène glycol. Deux autres fabricants sont dans le viseur de l’OMS : Maiden Pharmaceuticals et Marion Biotech. Ce dernier pourrait être lié à près de 65 décès en Ouzbékistan, et aurait exporté des sirops depuis plus d’une décennie sans jamais les tester.

L’agence internationale de la santé estime que plus de 141 décès d’enfants seraient liés à l’utilisation de diéthylène glycol dans des sirops pour la toux. Alors que le suivi de production de ce composant se révèle complexe, l’enquête montre même que certains fabricants auraient utilisé des versions industrielles du produit, et non celles destinées à l’usage pharmaceutique.

Face à la multiplication des intoxications, le pays a lancé, cette année, une vague d’inspections, au sein d’une industrie qui lui rapporte 42 milliards de dollars par an. Et a trouvé des violations des normes dans approximativement neuf usines sur dix, sur les 160 inspectées. Les fabricants concernés n’ont, eux, pas réussi à fournir des preuves qu’ils avaient réalisé les tests nécessaires, comme l’exige la loi indienne.

 

Shad De Bary

Dix patients portent plainte contre un centre de santé holistique près d’Aix-en-Provence

Dix anciens patients ont déposé une plainte collective pour exercice illégal de la médecine et escroquerie contre le centre holistique Complexus Care, situé à Pélissanne près d’Aix-en-Provence, a indiqué vendredi 02 juin le parquet de Marseille.

« Mes clients se sentent honteux de ce qu’il s’est passé et ne comprennent pas comment ils ont pu se faire avoir par quelqu’un qui se présentait comme médecin, qui leur prescrivait des traitements lourds sans étude précise de leurs pathologies« , a expliqué à l’AFP Me Maya Lahloul, avocate des plaignants.

Les nutritionnistes et naturopathes du centre Complexus Care, fondé par l’influenceur Hocine Sekkiou, prescrivaient des traitements médicamenteux lourds aux patients sans les rencontrer et prônaient les médecines non-conventionnelles.

Les faits sont passibles de cinq ans de prison et 750 000 euros d’amende. « Cette plainte sera étudiée par le pôle spécialisé Santé publique en vue de la détermination des suites à donner« , a indiqué le parquet de Marseille à l’AFP.

Elena Gillet/AFP