Pour la semaine du goût du 9 au 15 octobre, des ateliers sont organisés dans les classes. Ce mardi matin, des primaires d’une école du 16ème arrondissement de la capitale ont appris une recette anti-gaspillage avec le chef Akrame Benallal. L’occasion pour eux de goûter des cakes particuliers.
Toques sur la tête, cuillère dans les mains… les CE2 de l’école Paul Valéry à Paris attendent impatiemment l’arrivée du chef étoilé Akrame Benallal. Et surtout de goûter ce qu’il a préparé. Le but de l’atelier : leur faire découvrir des saveurs originales et les inciter à ne pas gaspiller. Devant les enfants, trois mets sucrés. Ils ne le savent pas encore, mais ils s’apprêtent à manger un cake à la peau de banane, de la crème vanille préparée avec des épluchures de carottes et des chips à la pelure de pomme. « C’est à quoi ? » interroge d’emblée un élève. Le chef garde la surprise. Alors, les écoliers se lancent.
« Il y a de la banane » conclut Elisa, 8 ans. « Moi je sens de la vanille et de la noisette » ajoute Rayhanna. A 7 ans, elle a déjà un fin palais. Elle a beaucoup appris avec sa mère, pâtissière. « Je sais même faire des gâteaux en trompe-l’œil » raconte-t-elle fièrement entre deux bouchées, peu impressionnée par le cake dans son assiette. Rayhanna confond pourtant la noisette avec les fanes (c’est-à-dire les feuilles) de carottes. A la révélation des ingrédients secrets, surprise générale. Les « miam » laissent place aux « beurk ». Etonnés, les enfants se rendent compte qu’ils ont mangé – et même apprécié – des ingrédients habituellement jetés à la poubelle.
« Rien ne se jette »
« On peut cuisiner avec des restes, tout se mange et rien ne se jette, insiste le cuisinier et père de famille. Je veux sensibiliser les enfants à l’anti-gaspillage et qu’ils se rendent compte qu’il faut manger proportionnellement à ce que notre corps demande. » Les yeux écarquillés, les élèves sont attentifs et comprennent très vite la notion de gaspillage. « Pourquoi à la cantine on jette le pain alors ? » s’inquiète Clément. Lui n’a pas tout mangé ce matin mais a retenu la leçon. Les apprentis cordons-bleus n’hésitent pas à proposer des idées au chef. « On peut faire frire des épluchures de tomates ? » l’interrompt Rayhanna. « Pourquoi pas » lui sourit-il.
Akrame Benallal aime surprendre. « Dans mes restaurants je fais pareil. Je cache certains intitulés car les gens ont des a priori. Si on leur dit qu’ils vont manger des épluchures de banane, ils ne vont pas vouloir goûter ou vont dire qu’ils n’aiment pas. C’est d’autant plus vrai avec les enfants » confie-t-il.
Le ventre bien rempli, les cuisiniers en herbe rendent toques et tabliers. Dotés de la recette, ils pensent déjà à la reproduire à la maison et promettent même de finir leur assiette. Affaire à suivre.
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Lou Portelli