Un plan de 2 milliards d’euros annoncé pour les hôpitaux

La ministre de la santé Marisol Touraine, a annoncé mardi dans une interview aux Echos, un plan d’aide pour l’hôpital public d’un montant de 2 milliards d’euros. Objectif : soutenir la réorganisation hospitalière qui sera mise en œuvre à partir du 1er juillet. Chaque hôpital se retrouvera dans un « groupement hospitalier de territoire » (GHT) à partir de cette date, afin de mutualiser un certain nombre de fonctions support et médicales, et in fine, réaliser des économies.

L’investissement, qui s’étalera sur cinq ans, ne représenterait pas une dépense supplémentaire mais une réallocation de moyens. Il devrait également faciliter l’uniformisation des systèmes d’information des hôpitaux, jugés trop souvent incompatibles entre eux. Cette annonce de la ministre, intervient alors que s’ouvre mardi la Paris Healthcare Week, le salon de l’hôpital, Porte de Versailles à Paris.

Victorien Willaume

La patronne d’EELV au gouvernement, l’estocade finale?

Trois écologistes font désormais partie du gouvernement Valls III. À l’issue du remaniement de ce jeudi 11 février, le sénateur Jean-Vincent Placé se voit confier la Réforme de l’État et de la Simplification, la députée Barbara Pompili hérite de la Biodiversité et la Secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse, du ministère du Logement. Une véritable prise de guerre pour François Hollande qui fragilise encore un peu plus plus un parti déjà miné par de nombreux départs.

Emmanuelle Cosse / AFP / JOEL SAGET
Emmanuelle Cosse / AFP / JOEL SAGET

Emmanuelle Cosse, une « caution écolo » pour le gouvernement

« Ce remaniement a été instrumentalisé dans le but de servir la seule obsession de François Hollande : se faire réélire en 2017. » Le constat est signé Julien Bayou. Joint par le CelsaLab, le porte-parole d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) encore un peu sonné par la nomination de la Secrétaire nationale de son parti regrette que la prise de fonction d’Emmanuelle Cosse ne se soit pas faite « en concertation avec le bureau politique d’EELV« . « Nous n’étions pas dupe des intentions du gouvernement ni de la volonté de François Hollande de faire le vide autour de lui en fragilisant ceux qui pourraient lui nuire« , ajoute-t-il. Julien Bayou n’épargne pas celle qui fut un temps présidente d’Act Up-Paris (association de lute contre le Sida). « Emmanuelle Cosse y est allée en toute connaissance de cause puisqu’elle sait pertinemment que ce gouvernement ne sert à rien« , avance-t-il. Il en veut pour preuve sa parfaite connaissance de « l’état du ministère qu’elle récupère« . Elle qui a été vice-présidente du Conseil Régional d’Ile-de-France chargée du logement sait pertinemment d’après Julien bayou « qu’elle n’ira pas loin sur ce dossier en 14 mois et un budget aussi inconséquent. »

Ceux qui partent font « beaucoup de bruit« 

Cosse, « opportuniste« , ils sont quelques-uns à le penser parmi les militants d’EELV. « Je ne suis pas surprise mais je suis très déçue et j’ai mal à ma carte d’adhérente« , explique Dominique Trichet-Allaire, membre du Conseil fédéral du parti. La prise de fonction d’Emmanuelle Cosse est vécue comme une trahison par la militante de Nantes, farouchement opposée à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes : « On a déjà fait des pactes avec le PS qui n’ont jamais été respectés« . « Je n’ai pas confiance en ce gouvernement« , conclut-elle. Mais le gouvernement a, lui, manifestement confiance en les écologistes puisque François Hollande, dont on disait la rupture avec EELV consommée depuis le départ de Cécile Duflot, en a nommé trois, ce qui fait du gouvernement Valls III le plus « vert » de l’Histoire. Si Emmanuelle Cosse a profité de sa nomination pour prendre « ses distances » avec le parti, Jean-Vincent Placé et Barbara Pompili ont quant à eux claqué la porte d’EELV dès l’été 2015. À l’instar des deux nouveaux secrétaires d’État, ces derniers mois, de nombreux cadres ont largué les amarres, jugeant que le parti selon les mots du dissident François de Rugy s’était trop « gauchisé. » Une série de départs qui n’inquiète pas pour autant Dominique Trichet-Allaire: « Ceux qui partent font beaucoup de bruit. Ils sont surtout peu nombreux« , explique-t-elle.

L’herbe est toujours moins verte chez les voisins

Peu nombreux certes, mais suffisamment charismatiques pour entacher l’image d’Europe Écologie-Les Verts. Une image qui pâtit d’abord du « manque de débat au sein du parti« , soutient Anne Souyris, co-présidente du groupe écologiste au Conseil de Paris. La nomination, dans le brouhaha d’Emanuelle Cosse est pour elle symptomatique d’un défaut de concertation et de réunions qui se font de plus en plus rares depuis 2 ans entre les membres du parti. Surtout, la conseillère de la ville de Paris estime qu’EELV perd son temps en axant ses préoccupations autour des stratégies d’alliance et de rapprochement : « Je suis toujours, quand c’est possible, des lignes autonomistes« , avance-t-elle. Mais celle qui est encartée au parti depuis 16 ans ne balaye pas pour autant les deux tendances – ceux qui prônent un cap plus à gauche et ceux qui estiment qu’EELV devrait être un parti de gouvernement – qui animent son parti: « Cette double mouvance est inscrite dans l’ADN d’EELV« . « L’écologie n’est pas un voie politique simple, c’est pour cela qu’on est très critiques envers nous-mêmes« , conclut-elle. Il reste que s’il veut reconquérir un électorat qui semble de plus en plus lui échapper, EELV devra vite passer de l’auto-critique à l’élaboration d’un discours cohérent et viable. La restructuration du parti devrait ainsi figurer en bonne position dans l’ordre du jour de son Congrès du moins de juin.

Rania Berrada

Le référendum de Notre-Dame-des-Landes est-il légal ?

François Hollande a annoncé le 11 février la mise en place d’un référendum d’ici au mois d’octobre pour connaître l’avis de la population sur le dossier brûlant de Notre-Dame des Landes. Or, le référendum, local, concerne un projet national. De quoi douter de la légalité du projet. 

Loïc Venance/AFP
Loïc Venance/AFP

« A un moment, il faut prendre une décision. D’ici le mois d’octobre, je demande au gouvernement d’organiser un référendum local pour savoir exactement ce que veut la population. » Ce sont les mots prononcés par François Hollande sur TF1 et France 2 le 11 février, en réponse à la question de David Pujadas : où en est le dossier de Notre-Dame des Landes ? D’ici à octobre, la question devrait donc être posée aux électeurs des régions Pays-de-la-Loire et sans doute en Bretagne également. Oui ou non : une réponse simple à un dossier fort complexe, qui au-delà de l’avis du peuple, offre plusieurs scénarios possibles.

Si l’annonce est intervenue ce jeudi dans la soirée, de nombreux rebondissements ont relancé le sujet ce vendredi. De grandes questions restent en suspens et l’une d’elles fait tâche : ce projet de référendum est-il vraiment légal ? « Non » répond Me Arnaud Gossement, avocat à Paris et également docteur en droit à la Sorbonne. Dans une tribune publiée sur le site Mediapart, il explique clairement que la dimension nationale propre à ce projet d’aéroport s’oppose au questionnement des collectivités locales.

La question de droit est donc de savoir si un référendum local peut être organisé pour permettre à la population de trancher l’avenir du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. A notre sens, le droit actuel ne le permet pas. (…) L’aéroport de Notre-Dame des Landes étant un projet d’intérêt national qui a déjà été autorisé, il ne peut faire l’objet de cette procédure, à supposer que celle-ci soit définitivement créée. 

Il cite notamment l’article LO.1112-1 du code général des collectivités territoriales, selon lequel, précise-t-il sur Mediapart, « une collectivité territoriale ne peut pas soumettre à référendum un projet de délibération qui ne relève pas de sa compétence. » Et cette compétence, ce pouvoir décisionnel, les régions de l’Ouest ne l’ont pas selon lui. L’aéroport du Grand Ouest resterait donc un projet d’ordre national. Retrouvez également son interview sur France Info. 

Même son de cloches du côté de certains médias. Les Echos rappellent notamment que les référendums locaux viennent directement de la réforme constitutionnelle sur la décentralisation, qui date de mars 2003. Encore une fois, il est indiqué que ce type de scrutin ne peut avoir lieu que dans le cadre d’une affaire concernant uniquement la collectivité. A référendum local, contexte local. En attendant, le président français n’a pas réagi à ces remarques portant sur la légalité du référendum.

Margaux Malinge