Le PSL-Lab, un lieu chaleureux où les start-ups des jeunes prennent leur envol

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Une centaine de porteurs de projets sont accueillis par le PSL-Lab, un espace de coworking à Paris. Ils ont moins de 28 ans, étudiants ou jeunes diplômés, et y mettent sur pied leurs entreprises. Un cadre convivial et une formule gagnante.

En lettres argentées, les mots PSL-Lab ornent le hall d’entrée des bureaux, hommage à l’union d’universités dont ils dépendent. Sur les murs, les photos de jeunes entrepreneurs et de leurs créations accueillent les visiteurs. Impossible de l’ignorer, on est dans un temple de l’entrepreneuriat, on y vient pour apprendre à entreprendre. Ici, une centaine de jeunes sont accueillis pour être accompagnés dans leurs projets depuis l’ouverture du Lab il y a deux ans. Pour y être admissible, il suffit d’avoir moins de 28 ans et l’envie d’entreprendre !

L'espace de travail du PSL-Lab.
L’espace de travail du PSL-Lab.

Des locaux pour travailler dans de bonnes conditions, une salle de réunion, un téléphone professionnel, un mentor et une équipe capable de prodiguer des conseils et d’établir des contacts avec des experts, c’est ce qu’offre le PSL-Lab. Les murs couleur vert pomme accueillent aussi des espaces de détente, et une cuisine pour se restaurer et échanger avec d’autres jeunes entrepreneurs. Toutes ces ressources sont accessibles pour 20 à 25 euros par mois, à condition d’être choisi par l’équipe du Lab, jusqu’à 3 ans après l’obtention du dernier diplôme.

Le PSL-Lab est l’une des nombreuses structures en place pour les jeunes qui choisissent de se lancer eux-même plutôt que suivre la voie classique du salariat. Il n’y a pas que les étudiants qui y sont les bienvenus. “Vous pouvez être accompagnés ici à partir du moment où vous avez le bac”, explique Kim Salmon, animatrice du Lab. “Vous venez de finir vos études ou de sortir du lycée, vous ne comptez pas faire plus, alors vous avez possibilité d’intégrer le PSL-Lab.” En plus de l’accompagnement qu’offre cet espace, il y a un diplôme d’étudiant entrepreneur à la clé, à condition de suivre de courts ateliers hebdomadaires, pour se former à l’entrepreneuriat.

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Un environnement riche d’idées

Sarah Tondji, fondatrice de Job'n'Roll.
Sarah Tondji, fondatrice de Job’n’Roll.

Affairée sur l’un des tables du Lab, on peut croiser Sarah Tondji, l’air professionnel mais détendu. Si la table qu’elle utilise est prévue pour dix personnes, elle exploite tout l’espace disponible ; ordinateurs, classeurs, papiers en vrac et gobelets de café vides parsèment son espace de travail, témoins de son ardeur. Le projet sur lequel elle est penchée, c’est Job’n’Roll. Cette boîte met en relation les jeunes en recherche d’un emploi et les entreprises en recherche d’employés, pour des missions à court terme ou des temps partiels.

Sarah a monté ce projet pendant ses études avec deux associés. Elle profite de la vague d’ubérisation qui lui permet de créer un modèle économique viable avec pour seul support un site internet ou une application. Moins de coûts pour elle, mais une masse de travail à fournir pour maintenir le site, mettre au point les algorithmes et étendre son business. Des tâches qu’elle effectue au PSL-Lab. “Ici, on peut travailler à plusieurs, et on a un encadrement tant psychologique que technique, grâce aux ateliers”, explique-t-elle. “Il y a des problématiques qui se présentent aux entrepreneurs qui vont être liées à la comptabilité, à la fiscalité, au droit. Quand on est seul, ça peut vite nous décourager. Ici on a des intervenants qui peuvent nous apprendre comment faire un tableau de compta et nous lancer, c’est essentiel.”

Marion Favre, fondatrice de Ici Là Là.
Marion Favre, fondatrice de Ici Là Là.

A quelques pas de Sarah Tondji, des écouteurs dans les oreilles, une jeune fille plus discrète s’affaire sur son ordinateur. Les cheveux châtains et le sourire amenant, Marion Favre s’échine à mettre en contact entreprises et restaurants. Son business, Ici Là Là, est un pionnier du “dîner nomade” : on prend l’apéritif, le plat et le dessert dans trois restaurants différents. Ce qui permet de mélanger les convives, idéal pour les dîner d’entreprise par exemple. Le concept est né comme un projet étudiant pour Marion, mais il a rapidement évolué en parallèle de ses études. “Quand j’ai découvert le statut d’étudiant-entrepreneur, je me suis lancée”, explique Marion. “J’ai la chance d’avoir un projet qui marche, une petite graine qui a commencé à pousser. Je ne veux pas arrêter sous prétexte que je dois trouver un travail.

Marion se considère chanceuse. “Je suis accompagnée depuis deux ans par le PSL-Lab, j’ai un espace de coworking au coeur de Paris pour 20 euros par mois… J’y trouve une convivialité, des échanges. On mange ensemble, ça permet de développer son réseau et de ne pas se sentir isolé.” Cet environnement a porté ses fruits : Ici Là Là a reçu le Prix de la Start Up Étudiante de BNP Paribas en février dernier.

 

 

 

 

 

Jean-Gabriel Fernandez

 

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Pour les jeunes entrepreneurs, un seul outil est suffisant : l’ordinateur.

135 000 entreprises ont été créées par des jeunes en 2016, un chiffre en constante augmentation. La création d’entreprise se simplifie et les jeunes en tirent profit, car elle est particulièrement avantageuse pour ceux qui n’ont jamais eu d’emploi. De nombreuses structures sont en place pour soutenir les entrepreneurs de la nouvelle génération.

Nombre d'entreprises créées par des personnes de moins de 30 ans.
Nombre d’entreprises créées par des personnes de moins de 30 ans.

Vous venez de finir vos études, donc vous cherchez un emploi ? Si la démarche est classique, de plus en plus de jeunes la rejettent et suivent une voie alternative. 135 000 entreprises ont été créées en 2016 des jeunes de moins de 30 ans, 10 000 de plus qu’en 2014. Chaque année, le nombre d’entreprises lancées par des jeunes augmente de façon importante. L’âge moyen des créateurs d’entreprises est en diminution depuis des années, et les moins de 30 ans se taillent une place parmi les entrepreneurs (source: Insee). C’est le domaine du transport et de l’entreposage qui a rajeunit le plus

rapidement ; l’âge moyen y est passé de 36 ans en 2014 à 29 ans aujourd’hui. Cette ouverture de l’entrepreneuriat aux très jeunes laisse entrevoir une alternative viable aux traditionnels CDD et CDI à la sortie de l’école.

On a de plus en plus d’étudiants intéressés par l’entrepreneuriat et souhaitant développer leurs propres projets”, explique Carole Lahbabi, responsable de la sensibilisation de l’Entrepreneuriat à HEC Paris. “Il y a un vrai changement de mentalité dans ces nouvelles générations, les étudiants veulent être à la tête de leur propre projet, de leur propre emploi.” Les chiffres parlent d’eux-même : en 2004, 10% des étudiants d’HEC se lançaient dans l’entrepreneuriat, aujourd’hui 20% des diplômés lancent une start-up à la sortie de l’école et + de 100 start-ups sont effectivement lancées par an. Les autres grandes écoles françaises suivent la même cadence. Une centaine de start-ups sont créées chaque année par les diplômés de l’EDHEC à Paris, et autant par ceux de l’EMLyon.

La jeunesse, un atout dans la création d’entreprise

Pour certains, l’entrepreneuriat est une passion, l’envie irrésistible de donner vie à leur projet. Mais récemment, créer une start-up est également devenu un moyen efficace de s’assurer un avenir professionnel sans devoir dépendre du marché de l’emploi. HEC, l’une des plus grandes écoles de commerce au monde, pousse ses étudiants à créer leur propre entreprise, et sensibilise chacun d’entre eux à la question. Etienne Krieger, directeur scientifique du Centre d’Entrepreneuriat de l’établissement, note le changement radical ces dernières années. “Les grands groupes sur le campus doivent maintenant développer des trésors de créativité pour attirer les jeunes, parce qu’ils ont un intérêt particulier pour les start-ups.”

L’attrait pour l’entrepreneuriat est marqué chez les jeunes car ils ont généralement peu de frais fixes. Beaucoup n’ont pas de famille à charge, pas de prêt à rembourser, de loyer à payer… “Vous pouvez vous lancer quand vous êtes jeunes parce que vous pouvez rebondir. Tous ne réussiront pas, mais le coût quand on se plante est peu important quand on est jeune”, explique Etienne Krieger.

Même si l’aventure de l’entrepreneuriat ne mène nulle part, après ce n’est pas difficile de retrouver un emploi”, Etienne Krieger en est convaincu. Créer une entreprise implique des connaissances importantes, un esprit d’initiative et une grande motivation. Autant de qualités très valorisées dans le monde de l’entreprise. Les grands groupes recherchent des employés ayant ces qualités et cette connaissance des outils de coopération.

Entreprendre, plus facile que jamais

Le boom de l’entrepreneuriat des jeunes est corrélé au boom de l’informatique. Des ordinateurs puissants, peu chers et capables de traiter un grand nombre de données : un outil sans pareil pour monter une entreprise. Les délais et le coût de l’information chutent drastiquement depuis des années, et la stabilité de l’économie numérique se renforce constamment. L’ubérisation de la société touche aussi les jeunes et leurs méthodes de création d’entreprises. La génération qui est née avec le numérique maîtrise l’outil informatique et bénéficie donc d’un avantage certain.

L'âge moyen des créateurs d'entreprise de transport a diminué de 7 ans depuis 2014
L’âge moyen des créateurs d’entreprise de transport a diminué de 7 ans depuis 2014

Plus besoin d’investir dans des locaux, des outils de travail ou le salaire de collaborateurs, quand ils peuvent travailler sur leur ordinateur, depuis chez eux, et automatiser l’essentiel des processus. C’est pour cela que les entrepreneurs dans les secteurs de l’information et de la communication sont parmi les plus jeunes. Ceux qui travaillent dans l’industrie ou l’immobilier sont plus âgés, 40 ans en moyenne, car ces secteurs peuvent difficilement être dématérialisés.

Les entrepreneurs sont particulièrement choyés. Dans la plupart des universités, des structures sont en place pour soutenir les projets des étudiants ou des diplômés. Il est de plus en plus facile de mettre sur pied une start-up, ou l’embryon d’une start-up, avant d’achever ses études. Pour les plus jeunes, des associations comme 100 000 Entrepreneurs ou EPA France interviennent même dans les collèges et lycées. Les structures et ressources existantes sont pensées pour les étudiants, mais même les autres peuvent se lancer dans l’aventure. Les jeunes qui ne souhaitent pas faire d’études supérieures, ils peuvent quand même décrocher un diplôme universitaire en fondant leur propre boîte à condition d’avoir le bac. Ils peuvent aussi profiter des prix et des statuts propres aux jeunes créateurs d’entreprises.

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Avec le statut d’étudiant-entrepreneur, qui ouvre de nombreux avantages à tout créateur d’entreprise de moins de 28 ans, le gouvernement Ayrault s’est engagé. Il permet d’accéder à des lieux dédiés comme des Fablabs, où tous les outils nécessaire sont à leur disposition, comme des imprimantes 3D ou des robots industriels.

Il y a beaucoup de structures d’accompagnement si on a un projet,” se félicite Marion Favre, détentrice du Prix de la Start-Up Étudiant by BNP Paribas. Elle a bénéficié d’une couveuse d’entreprise, qui permet de tester la viabilité du modèle avant de se lancer, pour permettre à son projet d’arriver à maturation. “Pour avoir participé à des événements à l’étranger, je peux dire que les jeunes en France sont bien lotis. Il y a mille et une façons de rentrer dans cet écosystème.

Un entrepreneuriat plus accessible, plus attractif donne toutes les clés aux jeunes pour se lancer dans l’aventure. C’est un changement sociétal structurel, et pas une simple mode. Le gouvernement, mais aussi les plus grandes universités s’en rendent comptent et ouvrent la voie. “Dans le futur, il y aura besoin d’entrepreneurs et d’intrapreneurs”, affirme Carole Lahbabi “C’est toute une transformation de la société qui s’opère ici.

Jean-Gabriel Fernandez

 

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La réalité augmentée au coeur de la médecine

En plein développement, la réalité augmentée a franchi un nouveau pallier. Mardi, à l’hôpital Avicenne de Bobigny en Seine-Saint-Denis, une opération chirurgicale assistée par cette nouvelle technologie a été réalisée avec succès.

Table d’opération, outils de chirurgie, médecins vêtus d’une blouse bleue et d’un calot sur la tête… A première vue, c’est une opération comme les autres. Sauf que Thomas Gregory, chirurgien orthopédiste, possède un gadget un peu particulier. Il est équipé d’un casque de réalité augmentée pour réaliser la pose d’une prothèse d’épaule sur une patiente octogénaire. A travers ces lunettes HoloLens de la marque Microsoft, ce médecin peut directement voir le squelette de la patiente, comme s’il voyait à travers sa peau. Cela est possible grâce à la projection d’une sorte d’hologramme en 3D généré grâce aux données collectées avant l’opération. Une aide précieuse qui lui permet d’améliorer ses gestes en « augmentant ses sens » afin de faciliter ses prises de décision durant l’opération.

« C’est une révolution numérique » selon Thomas Gregory. Une révolution à laquelle le monde entier a pu assister en direct. Car en effet, une nouvelle fois grâce à ce casque de réalité augmentée, le monde entier pouvait voir l’opération à travers les yeux du chirurgien. Cette dernière étant retransmise en direct. Le chirurgien français a donc pu être épaulé par trois de ses confrères, qui eux, étaient dispersés aux quatre coins du monde : un Américain, un Britannique et un Sud-coréen. « Ils voient ce que je vois et ce que je réalise lors de l’intervention et peuvent me donner des indications visuelles ou m’éclaircir en cas d’interrogation » explique Thomas Gregory. C’est donc une véritable coopération internationale à distance qui est désormais possible dans le domaine médical grâce à cette nouvelle technologie.

Une nouvelle étape pour la réalité augmentée ?

Une opération qui a donc été une véritable réussite, faisant office de démonstration mondiale de l’efficacité de ce nouveau dispositif pour la médecine. Mais au-delà du domaine sanitaire, l’enjeu est très grand pour la société Microsoft qui fournit ce casque HoloLens au chirurgien français.

La réalité augmentée étant en plein développement, c’est un marché qui pourrait peser jusqu’à 50 milliards de dollars d’ici à 2021. Ainsi, d’autres sociétés sont sur le coup et n’hésiteront pas à dégainer leurs appareils dans un futur proche. La firme américaine a donc pris une longueur d’avance sur ses concurrents en réussissant cette opération, à la fois chirurgicale, mais aussi commerciale. D’autant plus que équiper le personnel hospitalier donne de la crédibilité à son produit avant de s’attaquer à un public beaucoup plus large.

Clément Dubrul et Asmaa Boussaha

Mondialisation : une autre voie est-elle possible ?

Concept critiqué par les uns, encensé par les autres, créateur de richesses mais creusant aussi les inégalités : la mondialisation nous concerne tous. Mais quelle est réellement la nature de ce système qui régit le monde depuis plusieurs décennies ?

Il y a quelques années, un mème (image ou slogan populaire sur le web) venu du Royaume-Uni avait suscité de nombreuses réactions, tant il décrivait parfaitement les conséquences de la mondialisation dans la vie de tous les jours. Le voici :

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« Être britannique, c’est conduire une voiture allemande pour aller dans un pub irlandais boire une bière belge,

puis rentrer à la maison en achetant sur le chemin un curry indien ou un kebab turc, qu’on mangera assis sur

canapé suédois en regardant des programmes américains sur une télévision japonaise ».

Les progrès dans les télécommunications (Internet) et les moyens de transports ont généré une accélération des flux économiques et commerciaux. De plus, les frontières ne sont plus une limite au dialogue humain (téléphone, réseaux sociaux). La mondialisation, en connectant l’intégralité de la planète par le biais du commerce et des échanges financiers, a permis de nouveaux modes de vie et de consommation, autrefois bien moins accessibles : achat d’un vêtement cousu en Chine, repas américain dans un fast-food… le tout à des prix très bas.

La mondialisation, une notion qui divise

Différents observateurs ont observé l’accroissement des inégalités entre les pays du nord et les pays du sud, qui seraient les grands perdants de la mondialisation au profits des multinationales occidentales. Mais certains économistes voient le modèle globalisé comme étant, à l’heure actuelle, le meilleur fonctionnement puisqu’il a permis le progrès dans certains pays. C’est le cas de l’économiste Alain Minc, auteur en 1997 d’un livre nommé La mondialisation heureuse, et qui déclarait le 5 janvier 2017 que ce système a bénéficié à « des centaines de millions de gens, chinois, désormais indiens (…) qui sont sortis de la pauvreté et qui ont fabriqué une immense classe moyenne ». Jacques Attali, autre spécialiste des questions économiques en France, regrette également que la mondialisation soit aujourd’hui remise en question. « On a tout pour créer une ­globalisation démocratique et heureuse, et on est en train, progressivement, un peu partout à travers le monde, de se replier sur le national « , déplorait-il dans un article du Monde.

Par ailleurs, il existe depuis les débuts de la mondialisation un courant opposé qui prône la « démondialisation ». Les revendications principales sont la restauration des barrières douanières et le retour des productions sur leurs territoires nationaux. Jacques Sapir, économiste et professeur des universités français, a publié un ouvrage sur la question en 2011.

Il est également reproché à la mondialisation l’interdépendance qu’elle créé entre les acteurs d’un même domaine. Si l’un d’entre eux est en difficulté, alors il entraînera les autres avec lui par effet domino. C’est ce qu’il s’est passé avec l’éclatement de la crise financière de 2008. Ce « krach » boursier a d’abord commencé aux Etats-Unis avec la faillite de Lehman Brothers, puis s’est propagé en Europe à cause du système bancaire mondialisé.

Enfin, certains dénoncent l’uniformisation des modes de vies influencés par la société américaine, le recul des productions nationales, et l’on observe également une volonté de retrouver des barrières pour juguler les flux de population rendus possibles par la mondialisation.

 Vidéo : La première manifestation anti-mondialisation a eu lieu en 2012.

La fin de la mondialisation ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la mondialisation n’est pas un phénomène récent. Le mot « mondialisation » n’apparaît que dans les années 1980, mais le processus commence dès le XVème siècle La colonisation, les grandes explorations maritimes espagnoles et portugaises (notamment la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb) rapprochent les territoires éloignés et l’Europe. Le commerce se développe et les marchandises circulent. Les maladies aussi : les premières pandémies de peste noire se propagent grâce à ces interactions accrues.

Au cours du XIXème siècle, de nombreux progrès (révolution industrielle, créations de firmes multinationales) vont contribuer à faire tomber les barrières entre états. Les deux guerres mondiales et l’affrontement entre les Etats-Unis et l’URSS communiste ayant cristallisé les enjeux politiques et économiques, il faut attendre la chute de l’URSS et l’avènement de la superpuissance américaine pour voir apparaître le développement de la production délocalisée, l’abaissement des droits de douane, l’essor des pays asiatiques, la naissance d’un marché mondial déréglementé avec des capitaux qui circulent. Pour le monde de l’économie et de la finance, le soleil ne se couche plus : Lorsque la bourse américaine ferme, le CAC 40 français prend la relève. Puis c’est au tour de la bourse japonaise.

La mondialisation est donc un phénomène ancien, éprouvé et aujourd’hui plus en plus remise en cause. L’impact sur l’environnement (marées noires, pollution, gaspillage alimentaire ou encore agriculture intensive) est également sévèrement critiquée et les états reconnaissent qu’il est aujourd’hui urgent de renouveler ce modèle. Depuis la crise financière de 2008, les Etats n’ont pas retrouvé le même niveau d’échanges, et le système est de plus en plus contesté. Cependant, même si la mondialisation s’essouffle, il est pour l’instant difficile d’entrevoir une autre voie.

Asmaa Boussaha et Clément Dubrul.