Le procès de Christophe Dettinger,
boxeur des gilets jaunes, reporté

Mercredi soir, le boxeur professionnel parisien, Christophe Dettinger comparaissait devant le tribunal correctionnel de Paris. Malgré une demande de libération sous contrôle, il a été écroué.

Lundi matin, Christophe Dettinger se présente à la police. Cet homme dont l’identité est alors inconnue est recherché depuis l’agression filmée de deux gendarmes sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor, samedi à Paris.

Les faits se sont déroulé pendant « l’acte VIII » des gilets jaunes. Sur la vidéo qui circule en boucle notamment sur les réseaux sociaux, on y voit l’ancien champion de France boxer deux gendarmes. Derrière sa silhouette massive, l’ancien champion de France des lourds-légers a comparu devant le tribunal correctionnel de Paris. Crâne rasé, les yeux cernés,  le père de famille de 37 ans, aujourd’hui fonctionnaire dans une mairie de l’Essonne est entré dans le box à 22 heures. Pendant sa comparution, il a sollicité le report de son procès pour « violences volontaires en réunion sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». « Je regrette mes actes. (…) Quand je vois ces images, je ne suis pas fier de moi« , a déclaré l’ancien sportif. Il a expliqué être venu pacifiquement manifester ce samedi en famille comme lors des précédentes mobilisations des gilets jaunes. « j’ai vu des gendarmes matraquer un jeune homme et une femme au sol (…), j’ai perdu mon sang froid« . Placé en détention provisoire, son procès a été renvoyé au 13 février.

Un accès de colère « incontrôlée »

Ses avocats ont évoqué un accès de colère incontrôlée de courte durée en insistant sur le profil exemplaire d’un père de famille inséré professionnellement et n’ayant jusqu’ici eu aucun problème avec la justice. « Il ne veut être ni un héros, ni un symbole, ni un porte-parole des gilets jaunes », a déclaré Maître Laurence Léger. En garde à vue, le prévenu a refusé de s’expliquer sur les raisons de sa fuite. Afin d’éviter une soustraction à la justice »et conformément aux réquisitions du parquet, le tribunal correctionnel a ordonné son placement en détention provisoire. Dans le tribunal, cette décision a été accueillie par des cris de protestations allant dans sens des avocats des deux gendarmes blessés dénonçant des violences graves et méthodiques.

 

« J‘ai vu des gendarmes matraquer un jeune homme et une femme au sol et j’ai perdu mon sang froid  »

 

Dans une vidéo postée sur You Tube, l’ancien champion de boxe avait admis avoir mal réagi, cependant il affirme s’être défendu face aux violences policières : « J’ai vu la répression. J’ai vu la police gazer, la police faire mal à des gens avec des flashballs« . Selon une source proche du dossier, par la suite, il s’est excusé auprès des enquêteurs pour son comportement.

 

« Je regrette mes actes.
Quand je vois ces images, je ne suis pas fier de moi « 

Retour sur les faits

Les violences qui lui sont reprochées avaient éclaté samedi lors d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre sur la passerelle qui relie les deux rives de la Seine au niveau du Jardin des Tuileries. Plusieurs vidéos avaient alors circulé avec la captation d’une séquence digne d’un combat de boxe. En effet, on y voit Christophe Dettinger frapper un premier gendarme à terre et asséner une série de coups de poings à un second protégé derrière son bouclier. Les deux agents des forces de l’ordre ont respectivement eu 15 et 2 jours d’incapacité totale de travail (ITT).


Interrogé par les enquêteurs comme au tribunal, l’homme affirme avoir réagi ainsi pour protéger une femme des forces de l’ordre qu’il jugeait trop répressive. Dimanche, lors d’une perquisition à son domicile à proximité de Massy, les enquêteurs avaient par ailleurs retrouvé les vêtements visibles sur les images ainsi qu’un fusil de chasse. La découverte de cette arme de catégorie D1 en acquisition libre a conduit le parquet d’Évry à ouvrir une enquête.

Suite à cette affaire, une cagnotte en soutien à l’ancien boxeur avait été ouverte. Malgré un vif succès, celle-ci a été fermé mardi. En cause : Les critiques du gouvernement et syndicats de police. Depuis, une cagnotte en soutien, cette fois, aux forces de l’ordre a également été ouverte.

A lire aussi : Crise des gilets jaunes : Paris, Bourges… L’acte 9 se précise

Gabon : autopsie d’un coup d’état raté

Alors que le président gabonais Ali Bongo Ondima est en convalescence au Maroc, un groupe armé s’empare des médias et envisage de prendre le pouvoir.

L’allocution annuelle du président gabonais Ali Bongo n’a pas eu l’effet escompté. Alors qu’il est en convalescence à Rabat suite à un accident vasculaire cérébral, il présente comme à l’accoutumée ses vœux annuels au peuple gabonais. Une tentative de coup d’état vient entacher ce début d’année.

Pendant que ses partisans se réjouissent d’avoir de ses nouvelles, la contestation ne se fait pas attendre dans les rangs de l’opposition. Les nombreux adversaires du Parti démocratique gabonais (PDG), le parti au pouvoir, ne comprennent pas l’exil médical du Président et remettent en cause sa capacité à gouverner depuis son AVC en octobre dernier. Mais la plus forte démonstration de mécontentement se fait entendre dès 4 heures du matin le lundi 7 janvier, lorsque des prétendus militaires s’emparent de la radio nationale.

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Cinq hommes, portant l’uniforme de l’armée s’introduisent dans les locaux de la Radiotélévision Gabonaise, séquestrant les journalistes et autres employés présents sur les lieux. Réquisitionnant l’antenne, ils se présentent comme appartenant au « Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité », une faction méconnue sur le plan politique. Leur porte-parole, Ondo Obiang Kelly, un lieutenant de la Garde Républicaine, annonce à la radio l’instauration d’un « Conseil national de restauration » pour remplacer l’actuel Président Ali Bongo Ondimba et appelle au putsch. Ses déclarations passent en boucle pendant la durée de l’embargo, entrecoupées du chant de campagne de l’opposant Jean Ping.

Libreville au point mort

Peu après cette déclaration le signal radio est interrompu et des coupures d’électricité ont lieu dans plusieurs quartiers de la capitale. De nombreux tirs se font entendre autour de la maison de la radio. Tous les moyens de communication sont coupés : les habitants de Libreville sont chez eux, n’ayant plus la télévision ni l’Internet. Le signal radio revient. L’assaut militaire prend fin au bout de quelques heures avec l’anéantissement des rebelles.

Sur Internet des vidéos authentifiées du coup d’état circulent, présentant trois militaires portant la tenue de la Garde Républicaine et armés de fusils d’assaut. Malgré l’appel au passage à l’acte, ni l’armée ni les foules ne suivent.

Un pays enlisé dans la crise

Le Président Bongo est arrivé au pouvoir en 2009, mais sa présence à la tête du Gabon est contestée. Dans la lignée des quarante années de siège de son père Omar Bongo, il serait à l’origine de la crise économique qui frappe le pays. Sa réélection en 2016 a suscité de nombreuses de critiques dues notamment à l’évincement de certains adversaires. Parmi eux Jean Ping, principal chef de file de l’opposition, qui se proclame « président élu » du Gabon. Peu après les résultats de l’élection de 2016, son quartier général est attaqué par des militaires. Depuis, il est vu comme une figure forte et pacifique de la politique gabonaise. Cependant, en décembre 2018, lors d’un rassemblement à Libreville, il déclare avoir épuisé tous ses moyens contre le pouvoir : « quand la concertation est bloquée, il ne reste plus que la confrontation. Nous y sommes, ça passe, ou ça casse ». Message qu’il réitère dans un Tweet:

Quelques heures après la fin de tentative de putsch, ses partisans se rassemblent dans la capitale économique du pays Port-Gentil, mais la police coupe court à la manifestation et dissipe les opposants.

Sur le plan international, le Tchad et le Burundi condamnent l’action des mutins. Il en est de même pour l’Union Africaine dans un Tweet de son Président :

De son côté, la France « condamne toute tentative de changement de régime extra-constitutionnel ».

Retour sur les faits marquants de cette journée :

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Qu’est-ce que le passeport diplomatique, utilisé par Benalla après son départ de l’Elysée ? (Sabrina M)

L’ex-chargé de mission a continué à utiliser, après son départ de l’Elysée, un document délivré au titre de missions diplomatiques de première importance.

Depuis son départ du cabinet de la présidence de la République, au mois de mai, Alexandre Benalla a continué à utiliser un passeport diplomatique pour se déplacer à l’étranger, selon des informations publiées par Mediapart (accès abonnés) et Le Monde, jeudi 27 décembre. L’ex-chargé de mission de l’Elysée, notamment mis en examen pour « violences volontaires » après les manifestations du 1er-Mai, possédait deux passeports diplomatiques pendant sa mission auprès du président – dont l’un, renouvelé le 24 mai, lui aurait notamment servi à se rendre au Tchad, au Cameroun et au Congo-Brazzaville, en novembre et en décembre.

Lire aussi | Voyage au Tchad : Alexandre Benalla s’est reconverti dans la diplomatie privée en Afrique

Vendredi 28 décembre, le ministère des affaires étrangères a décidé de saisir la justice sur cet usage d’un passeport hors du cadre d’une mission pour l’Etat. « Toute utilisation de ces passeports [diplomatiques] postérieure à la fin des fonctions qui avaient justifié l’attribution de ces documents serait contraire au droit », a expliqué le Quai d’Orsay dans un communiqué. L’attribution et l’usage d’un passeport diplomatique – document réservé aux cadres de la diplomatie française pour faciliter leur déplacement à l’étranger – sont, en effet, strictement encadrés par la loi.

A quoi sert un passeport diplomatique ?

Théoriquement, tout porteur d’un passeport diplomatique bénéficie de la protection de la convention de Vienne de 1961, qui garantit aux diplomates d’éviter toute arrestation ou perquisition à l’étranger. Dans les faits, avoir un passeport diplomatique ne suffit pas à disposer de l’immunité ni de l’inviolabilité, protections réservées aux ambassadeurs et cadres diplomates de métier – qui sont identifiés autrement que par leur passeport.

Plus concrètement, il s’agit surtout d’un coupe-file, accélérant les procédures dans les aéroports et aux frontières. De couleur bleue, il peut notamment permettre d’éviter le contrôle des douanes, sans le garantir systématiquement. L’inscription suivante, symbolique, figure sur l’une des pages du passeport : « Nous, ministre des affaires étrangères, requérons les autorités civiles et militaires de la République française et prions les autorités des pays amis et alliés de laisser passer librement le titulaire du présent passeport et de lui donner aide et protection. »

Comme tous les voyageurs, les porteurs d’un passeport diplomatique doivent demander un visa pour se rendre dans les pays qui en exigent un. Un guichet spécifique existe, cependant, en France pour faciliter les demandes avant un départ – et certains pays mettent en place des procédures spécifiques pour les passeports diplomatiques.

De son côté, le Quai d’Orsay n’a pas la possibilité de suspendre l’utilisation d’un passeport : si l’Etat peut être tenu au courant de l’utilisation d’un titre d’identité sur son territoire (à l’aéroport par exemple), un titre d’identité français reste valable à l’étranger si sa date de validité n’est pas dépassée.

Qui peut en bénéficier ?

L’arrêté ministériel encadrant les passeports diplomatiques établit une liste précise des ayants droit :

  • les cadres de la diplomatie : les ambassadeurs, les conseillers et secrétaires des affaires étrangères, les responsables des systèmes d’information et de communication à l’étranger ;
  • le président de la République, le premier ministre, le président du Sénat, le président de l’Assemblée nationale et les membres du gouvernement, pour la durée de leur fonction ;
  • les conseillers spécialisés occupant un poste de chef de service auprès d’une mission diplomatique française à l’étranger, uniquement pour la durée de leur mission ;
  • à titre exceptionnel, les titulaires d’une mission gouvernementale diplomatique « lorsque l’importance de cette mission est jugée suffisante par le ministre des affaires étrangères » ;
  • à titre de courtoisie, les anciens présidents de la République, premiers ministres et ministres des affaires étrangères, ainsi que les anciens agents ayant obtenu la « dignité d’ambassadeur de France ».
  • les conjoints et enfants mineurs des titulaires d’un passeport diplomatique peuvent également en faire la demande.

En complément, il existe aussi un « passeport de service » destiné aux fonctionnaires qui ne peuvent pas demander le passeport diplomatique. Il sert notamment aux militaires ou logisticiens qui doivent se rendre à l’étranger pour une mission précise au service de l’Etat et a une durée de validité de cinq ans.

Comment l’utilisation d’un tel passeport est-elle encadrée ?

Le titulaire d’un passeport diplomatique ne doit pas, selon les règles du ministère des affaires étrangères, l’utiliser lors de voyages privés, mais uniquement dans le cadre de ses déplacements pour l’Etat. « Il est restitué au ministère des affaires étrangères à l’expiration de sa validité », explique, par ailleurs, l’arrêté dédié aux passeports. La durée maximale de validité est de dix ans mais peut être moindre : un des passeports diplomatiques d’Alexandre Benalla, renouvelé le 24 mai 2018, expire le 19 septembre 2022 – une date potentiellement choisie pour assurer sa validité jusqu’à la fin du mandat d’Emmanuel Macron.

Les passeports délivrés « à titre exceptionnel » ont, eux, une validité maximale d’un an. La loi précise qu’en cas d’arrêt de la mission avant la date de fin de validité d’un passeport, celui-ci doit être restitué « dès lors que son utilisation n’est plus justifiée ». C’est sur cette base que le Quai d’Orsay a envoyé à l’ex-chargé de mission, après son départ de l’Elysée, une lettre recommandée à la fin du mois de juillet pour demander la restitution des passeports – lettre à laquelle Alexandre Benalla n’a, jusqu’à maintenant, pas apporté de réponse. C’est aussi sur cette base que le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a décidé de saisir le procureur de la République.

Lire aussi | Passeports diplomatiques de Benalla : Jean-Yves Le Drian saisit le procureur de la République

Qu’est-ce que le passeport diplomatique, utilisé par Benalla après son départ de l’Elysée ? (Hayet)

L’ex-chargé de mission a continué à utiliser, après son départ de l’Elysée, un document délivré au titre de missions diplomatiques de première importance.

Depuisson départ du cabinet de la présidence de la République, au mois de mai, Alexandre Benalla a continué à utiliser un passeport diplomatique pour se déplacer à l’étranger, selon des informations publiées par Mediapart et Le Monde, jeudi 27 décembre.

L’ex-chargé de mission de l’Elysée, notamment mis en examen pour « violences volontaires » après les manifestations du 1er-Mai, possédait deux passeports diplomatiques pendant sa mission auprès du président – dont l’un, renouvelé le 24 mai, lui aurait notamment servi à se rendre au Tchad, au Cameroun et au Congo-Brazzaville, en novembre et en décembre.

Vendredi 28 décembre, le ministère des affaires étrangères a décidé de saisir la justice sur cet usage d’un passeport hors du cadre d’une mission pour l’Etat. « Toute utilisation de ces passeports [diplomatiques] postérieure à la fin des fonctions qui avaient justifié l’attribution de ces documents serait contraire au droit », a expliqué le Quai d’Orsay dans un communiqué.

L’attribution et l’usage d’un passeport diplomatique – document réservé aux cadres de la diplomatie française pour faciliter leur déplacement à l’étranger – sont, en effet, strictement encadrés par la loi.

A lire aussi La mise au point du Quai d’Orsay dans l’affaire des passeports diplomatiques d’Alexandre Benalla

 

A quoi sert un passeport diplomatique ?

Théoriquement, tout porteur d’un passeport diplomatique bénéficie de la protection de la convention de Vienne de 1961, qui garantit aux diplomates d’éviter toute arrestation ou perquisition à l’étranger. Dans les faits, avoir un passeport diplomatique ne suffit pas à disposer de l’immunité ni de l’inviolabilité, protections réservées aux ambassadeurs et cadres diplomates de métier – qui sont identifiés autrement que par leur passeport.

Plus concrètement, il s’agit surtout d’un coupe-file, accélérant les procédures dans les aéroports et aux frontières. De couleur bleue, il peut notamment permettre d’éviter le contrôle des douanes, sans le garantir systématiquement.

L’inscription suivante, symbolique, figure sur l’une des pages du passeport : « Nous, ministre des affaires étrangères, requérons les autorités civiles et militaires de la République française et prions les autorités des pays amis et alliés de laisser passer librement le titulaire du présent passeport et de lui donner aide et protection. »

Comme tous les voyageurs, les porteurs d’un passeport diplomatique doivent demander un visa pour se rendre dans les pays qui en exigent un. Un guichet spécifique existe, cependant, en France pour faciliter les demandes avant un départ – et certains pays mettent en place des procédures spécifiques pour les passeports diplomatiques. De son côté, le Quai d’Orsay n’a pas la possibilité de suspendre l’utilisation d’un passeport : si l’Etat peut être tenu au courant de l’utilisation d’un titre d’identité sur son territoire (à l’aéroport par exemple), un titre d’identité français reste valable à l’étranger si sa date de validité n’est pas.

Qui peut en bénéficier ?

  • L’arrêté ministériel encadrant les passeports diplomatiques établit une liste précise des ayants droit :
    les cadres de la diplomatie : les ambassadeurs, les conseillers et secrétaires des affaires étrangères, les responsables des systèmes d’information et de communication à l’étranger ;
  • le président de la République, le premier ministre, le président du Sénat, le président de l’Assemblée nationale et les membres du gouvernement, pour la durée de leur fonction ;
  • les conseillers spécialisés occupant un poste de chef de service auprès d’une mission diplomatique française à l’étranger, uniquement pour la durée de leur mission ;
  • à titre exceptionnel, les titulaires d’une mission gouvernementale diplomatique « lorsque l’importance de cette mission est jugée suffisante par le ministre des affaires étrangères » ;
  • à titre de courtoisie, les anciens présidents de la République, premiers ministres et ministres des affaires étrangères, ainsi que les anciens agents ayant obtenu la « dignité d’ambassadeur de France ».
  • les conjoints et enfants mineurs des titulaires d’un passeport diplomatique peuvent également en faire la demande.
  • En complément, il existe aussi un « passeport de service » destiné aux fonctionnaires qui ne peuvent pas demander le passeport diplomatique. Il sert notamment aux militaires ou logisticiens qui doivent se rendre à l’étranger pour une mission précise au service de l’Etat et a une durée de validité de cinq ans.

 

Comment l’utilisation d’un tel passeport est-elle encadrée ?

Le titulaire d’un passeport diplomatique ne doit pas, selon les règles du ministère des affaires étrangères, l’utiliser lors de voyages privés, mais uniquement dans le cadre de ses déplacements pour l’Etat.

« Il est restitué au ministère des affaires étrangères à l’expiration de sa validité », explique, par ailleurs, l’arrêté dédié aux passeports. La durée maximale de validité est de dix ans mais peut être moindre : un des passeports diplomatiques d’Alexandre Benalla, renouvelé le 24 mai 2018, expire le 19 septembre 2022 – une date potentiellement choisie pour assurer sa validité jusqu’à la fin du mandat d’Emmanuel Macron.

Les passeports délivrés « à titre exceptionnel » ont, eux, une validité maximale d’un an. La loi précise qu’en cas d’arrêt de la mission avant la date de fin de validité d’un passeport, celui-ci doit être restitué « dès lors que son utilisation n’est plus justifiée ».

C’est sur cette base que le Quai d’Orsay a envoyé à l’ex-chargé de mission, après son départ de l’Elysée, une lettre recommandée à la fin du mois de juillet pour demander la restitution des passeports – lettre à laquelle Alexandre Benalla n’a, jusqu’à maintenant, pas apporté de réponse. C’est aussi sur cette base que le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a décidé de saisir le procureur de la République.

Pour approfondir

Arrêté ministériel encadrant les passeports diplomatiques

Bulletin officiel du ministère des affaires étrangères de janvier-mars 2009