Stéphane Mallat, nouveau lauréat de la médaille d’or du CNRS

Le mathématicien Stéphane Mallat a reçu ce jeudi 11 septembre la médaille d’or 2025 du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) pour ses travaux sur le stockage des données concernant l’intelligence artificielle.

Stéphane Mallat a recu la médaille d’or pour se travaux sur le stockage des données concernant l’IA Jean-Christophe VERHAEGEN / AFP

C’est l’une des plus prestigieuses récompenses scientifiques françaises. Stéphane Mallat, âgé de 62 ans et professeur au Collège de France et membre du département d’informatique de l’Ecole normale supérieure (ENS) est le nouveau lauréat de la convoitée médaille d’or 2025 du CNRS.

Il est un spécialiste « mondialement reconnu pour ses travaux sur les ondelettes, une méthode qui permet de stocker des données avec peu de mémoire et de les analyser efficacement », explique le CNRS dans un communiqué. Le chercheur a notamment mené des recherches pionnières sufr les neurones, l’apprentissage et l’IA générative, qui ont fortement influencé les mathématiques et l’informatique.

Dix brevets internationaux 

Le lauréat a fondé en 2001 la start-up « Let It Wave » qu’il a dirigée jusqu’en 2007. Celle-ci transforme ses avancées théoriques majeures en technologies industrielles comme, par exemple, le développement des puces de super-résolution pour la vidéo haute définition.

Il a également développé des applications à partir de travaux théorique originaux jusqu’au transfert industriel, en déposant notamment dix brevets internationaux, rappelle le CNRS.

Il recevra sa médaille d’or lors d’une cérémonie le 17 décembre, avec une dotation de 50.000 euros de la Fondation CNRS.

Romanée Ducherpozat et AFP

Lyon : un homme en fauteuil roulant tué à l’arme blanche

Un homme quadragénaire en fauteuil roulant a été tué ce mercredi dans le 9e arrondissement de Lyon, frappé au cou par arme blanche.

This photograph taken on September 27, 2023, shows the Police logo on a police truck at the Paris National Police Academy (ENPP). (Photo by JOEL SAGET / AFP)

Mercredi soir, à Lyon, un homme en fauteuil roulant a été tué par un coup de couteau dans la gorge, selon des sources proches de l’enquête. La victime était en arrêt cardio-respiratoire quand les secours sont arrivés. Selon les pompiers, l’homme n’a pas pu être réanimé.

Un passant les avaient alertés peu avant 22h30 de cette agression survenue près d’une barre d’immeubles dans le 9e arrondissement.

Tué dans sa rue 

L’homme, de nationalité irakienne et âgé de 50 ans, habitait dans la rue du drame.  Selon un témoin, un homme l’attendait et l’a frappé au cou. L’auteur « a ensuite pris la fuite à pied », a-t-elle précisé. Ce matin des traces de sang restaient visibles sur place. Le gardien de l’immeuble tentait de les nettoyer.  « Il y avait du sang à l’intérieur de l’immeuble », sur « les vitres, la porte et toute l’entrée », a-t-il expliqué.

« C’était une personne vulnérable, en fauteuil roulant, qui ne marche pas » et « un voisin sans problème […] qui ne parlait à personne », a ajouté une habitante de l’immeuble. Après avoir entendu « comme une altercation », son mari est descendu et a porté secours à la victime, a-t-elle ajouté. « Il s’est pris un coup de machette au niveau de la carotide », a-t-elle assuré.

Romanée Ducherpozat et AFP

À quoi vont ressembler les prochains jours du nouveau Premier ministre ?

Alors que la France traverse une crise politique inédite sur fond de revendications sociales, Sébastien Lecornu fait ses débuts à Matignon avec un programme chargé. 

À peine investi de ses fonctions, Sébastien Lecornu s’est déjà mis au travail. Peu de temps avant la passation de pouvoir avec François Bayrou, le nouveau Premier ministre avait annoncé vouloir rencontrer les représentants des principaux partis politiques français.

Cela a débuté cet après-midi. À 14 heures, Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates à l’Assemblée nationale, a été reçu à Matignon. Puis ce fut au tour de Gabriel Attal, chef de file des députés Renaissance. Plusieurs leaders du parti Les Républicains ont été conviés à 15 h 30, à savoir Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez, François-Xavier Bellamy et Mathieu Darnaud.

À 17 h 30, le Premier ministre doit recevoir le représentant du parti Horizons.

Un agenda soumis au calendrier parlementaire

Dans les prochains jours, Sébastien Lecornu échangera également avec les principaux syndicats.

Tout l’enjeu pour le nouveau locataire de Matignon est de tisser suffisamment d’alliances en amont du vote du budget 2026 à l’Assemblée nationale.

Il a également la charge de constituer un gouvernement. Sur Franceinfo ce midi, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a affirmé qu’aucun membre de son parti ne participera à ce gouvernement.

Du côté du Rassemblement national, Jordan Bardella a appelé à « une censure totale »  du gouvernement s’il « continue la politique d’Emmanuel Macron ».

Par ailleurs, le 1ᵉʳ octobre prochain sera une date importante pour Sébastien Lecornu marquée par la reprise des travaux parlementaires.

 

Domitille Lefebvre

« On ne le vit pas bien » : l’hôtellerie redoute le mouvement « bloquons tout »

Après les hausses de charges ou l’évolution de la loi sur les pourboires, ce mercredi, le mouvement social « bloquons tout » inquiète les hôteliers. Déjà fragilisés par des crises antérieures comme les gilets jaunes, les professionnels du secteur craignent  des conséquences économiques liées aux contestations.

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Ce mercredi, l’UMIH précise que le mouvement est très « circonscrit ». Crédits : fr.freepik.com

« On a vraiment hésité à tout annuler », confie Melissa en balade dans une avenue près de l’Arc de Triomphe. Sourire aux lèvres, cette touriste américaine originaire de Pennsylvanie profite aujourd’hui sereinement de la capitale, aux côtés de son mari Jonathan. Mais, il y a encore quelques jours, l’annonce du mouvement social « bloquons tout » avait semé le doute auprès du couple. L’appel à une journée de blocages généralisés contre la politique budgétaire du gouvernement Bayrou avait sérieusement inquiété ces touristes, au point de remettre en question leur départ.  « On avait organisé ce voyage depuis plusieurs mois et on avait déjà tout réservé mais quand on a commencé à voir sur les réseaux sociaux des posts qui annonçaient des grèves dans les aéroports et les transports en commun, on a vraiment stressé » explique la jeune femme. « Aux Etats-Unis on a encore tous en tête l’image des gilets jaunes. J’avais peur de me retrouver avec des policiers partout, des casseurs dans les rues, bloqués à l’aéroport et surtout sans logement. On a appelé notre hôtel il y a une semaine et il nous a dit qu’on n’aurait pas de soucis, ça nous a finalement motivé à venir » ajoute la trentenaire qui constate que pour l’instant « tout va bien ».

« Tous les mouvements sociaux dès lors qu’ils prennent de l’ampleur […] ne sont jamais un point positif pour l’attractivité de la destination France », Guillaume Beurdeley, secrétaire général adjoint des Entreprises du Voyage.

Maxime lui, s’est montré plus prudent. Ce commercial de 28 ans devait aujourd’hui se rendre à Lyon dans le cadre de son travail. Il a préféré renoncer à son déplacement. « Je me suis dit que ça allait être la galère pour y aller niveau transport, qu’il y aurait des manifs un peu partout donc j’ai annulé ma réservation d’hôtel » déplore ce parisien, aujourd’hui en télétravail.

Des professionnels inquiets 

En début de semaine déjà, les professionnels de l’hôtellerie s’inquiétaient des conséquences du mouvement social sur leur activité. « On ne le vit pas bien. On constate déjà des annulations de chambres car on sait très bien qu’en Île de France tout le monde sera en télétravail » présageait Franck Delvaux, Président de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) Paris île de France lundi sur BFMTV. Même si il ne se passe rien, le mal est déjà fait dans l’esprit des gens qui se disent « on ne sait pas ce qui va arriver» donc  on sait que le 10 ne va pas bosser » s’agaçait-il. Le représentant du syndicat patronal du secteur de l’hôtellerie-restauration a défendu clairement sa position vis-à-vis du mouvement : «  Nous sommes contre le blocage du pays mais on partage la colère sur beaucoup de points comme la loi sur les pourboires qui va entrer en vigueur fin décembre ou les charges trop élevées ». 

Des conséquences limitées 

Ce mercredi, l’UMIH précise que le mouvement est très « circonscrit ». « Il n’ y a aucune consigne de fermeture ni d’appel à s’associer à des actions en ce 10 septembre et pas de conséquences au niveau national » précise Ophélie Rota, directrice de la communication et des relations institutionnelles à l’UMIH. Si elle affirme disposer d’aucun chiffre concernant les annulations dans l’hôtellerie, elle attire cependant l’attention sur le boycott des paiements par carte bancaire au profit de ceux en espèces annoncé par certains restaurateurs et établissements hôteliers pour dénoncer le « ras le bol de la profession vis-à-vis des banques » selon Franck Delvaux. « Sur ce point, on indique simplement ce qui est légal ou non pour que nos adhérents n’est pas de mauvaises surprises. Ils peuvent le faire librement mais sous certaines conditions ».

« On constate déjà des annulations de chambres car on sait très bien qu’en île de France tout le monde sera en télétravail », Franck Delvaux, Président de l’UMIH.

À l’image de l’UMIH, l’Entreprise des voyages, organisation de représentation des experts du tourisme, reconnaît ne pas disposer de chiffres sur les conséquences de « bloquons tout » sur les recettes des établissements hôteliers ou les annulations de réservations mais observe cependant quelques perturbations liées au mouvement. « On a aujourd’hui des conséquences qui sont immédiates pour nous et pour nos clients notamment en ce qui concerne les déplacements. L’accès à certains aéroports comme à Toulouse ou à Nantes est bloqué. Certains départs sont perturbés mais on a pas de cas d’annulations notables ou de perspectives de fortes baisses de la fréquentation ou des réservations dans les établissements hôteliers ou les agences de voyage » observe Guillaume Beurdeley, secrétaire général adjoint des Entreprises du Voyage. Il espère cependant que le mouvement ne va pas s’étendre et va se limiter à la journée. « Tous les mouvements sociaux dès lors qu’ils prennent de l’ampleur et qu’ils sont repris dans la presse étrangère ne sont jamais un point positif pour l’attractivité de la destination France par rapport à d’autres pays européens plus attractifs qui peuvent prendre des parts de marchés dans notre secteur. Il y a toujours un impact sur l’accueil des touristes étrangers comme c’était le cas avec les gilets jaunes » met-il en garde même si pour l’instant cela ne semble pas être (encore) le cas. 

Ana Escapil-Inchauspé