Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat a assuré jeudi matin sur FranceInter être « favorable » à la création d’une cellule d’écoute pour traiter les cas de violences contre les femmes au sein du parti. « Il y a un rôle d’exemplarité des partis politiques et il faut prendre en charge cette question, il faut être implacable […] sans pour autant préjuger des choses« , a déclaré le candidat à la présidence du parti.
La gauche dans la tourmente
Ces déclarations surviennent alors que la gauche est secouée depuis plusieurs semaines par plusieurs affaires de violences sexistes et sexuelles. Après le coordinateur de LFI Adrian Quatennens, contre lequel une main courante pour violence a été déposé par sa future ex-femme selon les informations du Canard Enchainé, c’est au secrétaire général du parti Europe Écologie Les Verts, Julien Bayou, d’être visé par des accusations de « comportements qui sont de nature à briser la santé morale » de plusieurs femmes. Les deux mis en cause se sont mis en retrait de certaines activités au sein de leur parti. Quelques mois plutôt, c’était Éric Coquerel, député LFI et alors tout juste nommé à la tête de la Commission des Finances, qui se voyait accusé de harcèlement et agression sexuel.
« Bal des tartuffes »
Devant les journalistes, Bruno Retailleau a fustigé le décalage entre les valeurs avancées par la gauche et les comportements de certains de ses membres. « C’est un bal des tartuffes déjà, parce que beaucoup de ces gens-là, de l’extrême gauche, passent leur temps à donner des leçons sur la vertu féministe et on se rend compte […] que certains de ces donneurs de leçons étaient aussi des donneurs de gifles« , a critiqué le sénateur LR.
De son côté, le député Aurélien Pradié, également candidat à la présidence de LR, a dénoncé sur Sud Radio « tout un tas de bidules, de cellules d’écoute etc » dont il affirme ne pas croire en l’efficacité. Celui-ci plaide plutôt pour la création d’une « juridiction spécialisée […] comme ça se fait en Espagne« .
Une soldat ukrainien relâché par les Russes. AFP / Service de sécurité ukrainien
Kiev doit récupérer 215 prisonniers militaires dont plusieurs chefs de défense d’Azovstal, symbole de la résistance. En échange, 55 prisonniers sont remis à Moscou, parmi lesquels un député proche de Vladimir Poutine.
Nouvelle avancée entre l’Ukraine et la Russie. Les deux pays ont procédé à un échange de prisonniers militaires, le plus important depuis le début de l’offensive fin février. « Nous avons réussi à libérer 215 personnes« , a déclaré mercredi soir Andriï Iermak, le chef de l’administration présidentielle ukrainienne.
La Russie, elle, récupère 55 prisonniers dont un proche intime de Vladimir Poutine, l’ex-député Viktor Medvedtchouk. Volodymyr Zelensky, le président ukrainnien, avait proposé son échange en avril dernier contre des civils. L’oligarque, qui a longtemps été considéré comme le représentant de Moscou à Kiev, est accusé de haute trahison en Ukraine.
Des “héros” de la résistance et des militaires étrangers échangés
Parmi les prisonniers échangés, Kiev a notamment récupéré 188 « héros » ayant défendu l’usine métallurgique Azovstal dans la ville de Marioupol, symbole de la résistance à l’invasion russe. Parmi ces prisonniers se trouvent 108 militaires du régiment d’Azov. Cinq commandants militaires, dont des chefs de la défense d’Azovstal, ont été transférés en Turquie, a souligné le président ukrainien. Ils resteront dans ce pays « en sécurité absolue et dans des conditions confortables jusqu’à la fin de la guerre« , aux termes d’un accord avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, selon le chef de l’Etat ukrainien.
“Nous allons tout faire pour sauver tous ceux qui se trouvent en captivité russe” a promis Volodymyr Zelensky qui a précisé que parmi les prisonniers échangés se trouvaient des femmes enceintes.
Dix prisonniers de guerre, dont cinq Britanniques et deux Américains, ont été transférés de la Russie vers l’Arabie saoudite, ce jeudi matin, dans le cadre d’un échange entre Moscou et l’Ukraine qui avait été annoncé par la diplomatie saoudienne.
Guerre en Ukraine: Kiev et Moscou procèdent à leur plus important échange de prisonniers depuis l’invasion pic.twitter.com/GTREAGTLZZ
Cet échange intervient quelques heures après l’ordre de mobilisation de réservistes donnée par Vladimir Poutine. 300 000 militaires doivent donc prochainement s’engager pour relancer l’offensive russe en Ukraine. Depuis, de nombreuses manifestations s’improvisent dans au moins 38 villes de Russie, qui ont provoqué l’arrestation d’au moins 1 332 personnes. Il s’agit des plus importantes protestations en Russie depuis celles ayant suivi l’annonce de l’offensive russe en Ukraine.
Dans l’attente d’un jugement sur le fond, la justice vient d’affirmer que Virginie Calmels pourrait se présenter à la tête du parti des Républicains. Ces derniers avaient interdit sa participation à l’élection, jugeant que la femme politique de droite avait pris sa carte au parti trop tard.
Virginie Calmels n’en demandait pas plus pour se présenter fièrement comme “candidate à la présidence Les Républicains” sur son compte Twitter. La justice vient d’estimer que Les Républicains n’avaient pas à rejeter sa candidature à la présidence du parti. Le tribunal judiciaire de Paris, qui statuait en urgence, « condamne Les Républicains » à lui verser « la somme de 5.000 euros« , selon la décision en référé.
Le 29 août dernier, la Haute autorité des Républicains avait rejeté sa candidature. Pour Henri de Beauregard, le président de l’institution, Virginie Calmels aurait réadhéré au parti trop tard, puisqu’elle n’était pas à jour de cotisation à la date du 22 juillet 2022. Mais cette condition, « n’ayant été publiée et communiquée aux adhérents que le 25 juillet 2022, a nécessairement privé Virginie Calmels de la possibilité de régulariser sa cotisation pour la date butoir du 22 juillet« , estime le tribunal.
De plus, cette date « doit être regardée, de manière évidente, comme une condition nouvelle par rapport à celles prévues par les statuts et le règlement intérieur » qui eux-mêmes « comportent des clauses ambiguës« , note le tribunal, qui renvoie au juge du fond une appréciation sur ces clauses.
Le parti LesRepublicains a été condamné ce jour par le tribunal judiciaire de Paris à me verser 5000€ pr avoir soutenu de manière mensongère que je n’étais pas à jour de mes cotisations et que je ne pouvais pas me présenter à la présidence de LR. Me voilà rétablie ds mes droits.
L’ancienne élue à Bordeaux avait annoncé sa candidature le 23 août au Figaro. Virginie Calmels avait proposé aux électeurs sa politique « équilibrée » et « à l’épicentre des différents courants de LR« . Il lui faut désormais remplir les conditions de parrainage (485 adhérents et 10 parlementaires) pour pouvoir officiellement se présenter.
L’élection du président de LR est programmée pour le weekend du 3 décembre. L’ex-numéro deux du parti devra se battre pour remporter la tête du parti. D’autres candidats sont déjà dans la course. Le député des Alpes-maritimes Éric Ciotti, le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, le secrétaire général du parti Aurélien Pradié et le maire d’Orléans Serge Grouard prétendent au titre.
Une cinquantaine de militants écologistes et de la cause animale était présente ce mercredi à 13h pour accueillir Sandrine Rousseau à son arrivée sur le parvis du tribunal judiciaire de Paris. Assignée en justice par la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC) pour avoir affirmé « qu’un féminicide sur quatre est lié à une arme de chasse », la députée écologiste devait assister à sa première audience, finalement dématérialisée.
Des militants d’Europe Ecologie-Les Verts, beaucoup de Jeunes Ecologistes, quelques membres du Parti Animaliste … mais pas de Julien Bayou. Comme pressenti, le désormais ex co-président du groupe parlementaire, mis en cause par son ancienne compagne pour son comportement supposé violent, n’a pas fait le déplacement pour soutenir l’élue. Lors de la déposition de la plainte par la FNC le 25 août dernier, Sandrine Rousseau s’était étonnée d’être la seule cible du syndicat. L’instance la somme de lui verser 98 879.40€, soit 10 centimes par détenteur d’un permis de chasse, pour « dénigrement » et « propos stigmatisants ». En effet Julien Bayou avait tenu un discours similaire à l’encontre de la chasse en février 2022, et fait part de sa volonté de venir soutenir sa collègue au tribunal. Il ne se sera finalement pas rendu sur place. Interrogée sur l’absence du député de la 5e circonscription de Paris, Sandrine Rousseau botte en touche. « L’identité des personnes venues me soutenir aujourd’hui importe peu. Ce qui compte, c’est de construire ensemble une société non-violente. Il est plus que jamais nécessaire de repenser notre rapport aux autres et au vivant » a déclaré l’ancienne présidente du conseil politique de Yannick Jadot durant la campagne présidentielle.
Soutien sans faille des militants
Au pied de la tour de verre de 160m de hauteur imaginée par Renzo Piano qui abrite le nouveau tribunal judiciaire de Paris depuis 2018, les militants font bloc derrière leur championne. Plusieurs brandissent des pancartes sur lesquelles on peut y lire un laconique « #LaChasseTue. 1 féminicide sur 4 provoqué par une arme de chasse ». Le 22 février dernier sur le plateau des 4 vérités de France 2, Sandrine Rousseau avait déclaré : « Ca n’est pas un loisir que d’aller tuer des animaux les week-ends avec des fusils. Et par ailleurs (…), le reste de la semaine, on peut aussi le braquer contre sa femme. On a vu qu’un féminicide sur quatre est lié à des armes de chasse ». Irène Godard, adhérente au Parti Animaliste, souscrit complètement aux propos de la députée écologiste. « Un fusil, c’est pratique pour buter les animaux et sa femme », assène-t-elle. A ses côtés, Christian, un badge Viande = meurtre épinglé sur la poitrine, abonde : « Il faut mieux réguler la chasse. Il y a trop d’accidents, ce n’est pas normal». En février 2022, Sandrine Rousseau s’était exprimée trois jours après la mort d’une randonneuse dans le Cantal, victime d’une balle perdue. Membre des Jeunes Ecologistes depuis 1 an, Simon loue la résistance de l’élue en qui il voit une infatigable porte-parole. « Elle se fait très souvent attaquer dans les médias alors qu’elle ne fait que souligner des faits ». Originaire des Pyrénées, le jeune homme connaît bien le milieu de la chasse dans lequel il a grandi. Pour lui, la régulation de cette pratique ne se limite pas à un clivage entre ruraux et urbains : « Des amis ont peur de se promener en forêt. On a perdu le contact avec l’animal, la chasse est presque devenue industrielle », déplore-t-il.
Jean-Marie Hupel, militant écologiste, voit en cette audience une « procédure bâillon » visant à décrédibiliser le discours de Sandrine Rousseau. « Si la FNC conteste les chiffres qu’elle avance, il y a d’autres moyens de le faire savoir », observe-t-il. La députée de la 9e circonscription de Paris avait repris le comptage du collectif Féminicide par compagnon ou ex, selon lequel un fusil de chasse était employé dans un quart des féminicides en France en 2020 et 2021. L’homme, qui fait partie des organisateurs de l’événement, ne se formalise pas de l’absence de Julien Bayou. « C’est normal au vu de la situation depuis deux jours. Ce sont leurs affaires, déconnectées du combat que nous menons », juge-t-il. En interne, la cellule d’enquête et de sanction contre les violences sexuelles et sexistes continue de mener l’enquête. Aucune information judiciaire n’a encore été ouverte.
Le programme chahuté
Alors qu’ils attendaient patiemment la venue de l’assignée, les militants sont rappelés à l’ordre par un homme de la Préfecture de police. Habillé en civil, il somme les soutiens de Sandrine Rousseau de se déplacer de l’autre côté du tribunal. Motif : la manifestation n’a pas été déclarée sur le parvis mais à quelques centaines de mètres, le long du boulevard Berthier. L’évacuation se déroule dans le calme, sous le regard de trois agents de la paix. A son arrivée sur les lieux quelques minutes plus tard, la militante est chaleureusement accueillie par Marie-Charlotte Garin et Julie Laernoes, elles aussi députées écologistes, et Annie Lahmer, conseillère régionale écologiste francilienne. « Merci d’être là ! », lance-t-elle en souriant à ses militants qui l’applaudissent en chœur.
Au moment de pénétrer l’édifice, Sandrine Rousseau apprend que son audience a été dématérialisée. Imperturbable, elle propose immédiatement à la petite assemblée de s’attabler avec elle à la terrasse d’un café. « On va faire un Zoom en buvant un coup », s’amuse-t-elle. Profitant du micro tendu par une chaîne de télévision sur le parvis du tribunal, Sandrine Rousseau réaffirme ses propos tenus à l’antenne en février, et confie prendre l’affaire au sérieux. « C’est un combat passionnant à mener», décoche-t-elle sans se départir de son sourire. T-shirt rentrée dans son chino, une main dans la poche et parée d’un k-way, rien ne semble décidément perturber l’élue, prête à braver toutes les intempéries.