Libye: Des milliers de morts auraient pu être évitées, selon l’ONU

Le patron de l’Organisation météorologique mondiale dépendant de l’ONU a dénoncé la désorganisation liée à l’instabilité politique dans le pays.

La plupart des milliers de morts dans les inondations dans l’est de la Libye « auraient pu être évitées », a estimé jeudi le patron de l’Organisation météorologique mondiale qui dépend de l’ONU.

« La plupart des victimes auraient pu être évitées », a affirmé Petteri Taalas lors d’un point de presse à Genève, pointant du doigt la désorganisation liée à l’instabilité politique dont souffre la Libye depuis des années.

L’aide internationale s’intensifie

D’autre part, l’aide internationale à la Libye s’intensifie jeudi après les inondations dévastatrices qui ont fait des milliers de morts et de disparus dans l’Est du pays, ravageant la ville côtière de Derna.

L’ONU, les Etats-Unis, l’Union européenne et de nombreux pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ont promis d’envoyer des équipes de secours et de l’aide, notamment de la nourriture, des réservoirs d’eau, des abris d’urgence et des fournitures médicales.

Libération du Français arrêté au Niger

Le Français Stéphane Jullien, conseiller des Français de l’étranger basé au Niger, a été libéré, selon le ministère français des Affaires étrangères. Il avait été arrêté le 8 septembre dernier par les forces de sécurité nigériennes qui dénoncent le soutien de Paris au président renversé Mohamed Bazoum.

La France a annoncé jeudi la libération du Français Stéphane Jullien, conseiller des Français de l’étranger basé au Niger, qui avait été arrêté par les forces de sécurité nigériennes le 8 septembre dernier.

« La France se réjouit de la libération de Stéphane Jullien », a annoncé Anne-Claire Legendre, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères sans autre précision.

Le Quai d’Orsay avait rendue publique mardi l’arrestation de son ressortissant et appelé à « sa libération immédiate ». Il n’avait toutefois pas précisé les circonstances de son arrestation.

Une source diplomatique a indiqué jeudi à l’AFP que Stéphane Jullien avait été libéré mercredi soir.

Contexte tendu entre Paris et Niamey

Un conseiller des Français de l’étranger représente ses compatriotes expatriés auprès des ambassades et des consulats.

Cette affaire est intervenue dans un contexte extrêmement tendu entre Paris et Niamey, depuis le coup d’Etat militaire du 26 juillet au Niger.

Paris considère toujours le président renversé Mohamed Bazoum, retenu captif par la junte, comme le chef de l’Etat légitime, et refuse jusqu’à présent de répondre aux revendications des putschistes.

Ces derniers réclament le départ de l’ambassadeur à Niamey et ont dénoncé les accords de défense avec la France, qui déploie 1.500 soldats au Niger.

Avant le coup d’Etat, le Niger était un de ses derniers alliés au Sahel et pays clé dans le dispositif français de lutte contre le terrorisme.

Ehpad : le reste à charge encore trop élevé pour les résidents et leur famille

Les trois quarts des séniors en Ehpad n’ont pas les revenus nécessaires pour payer la facture de leur résidence. Face à ce constat, la députée PS Christine Pirès-Beaune propose des solutions dans un rapport qui doit être examiné cet automne.

Le reste à charge reste trop cher. Soixante-seize pourcent des résidents en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) n’ont pas les entrées d’argent suffisantes pour le payer. Même après les aides auxquelles ils peuvent avoir droit. « L’accessibilité financière pour les familles demeure un vrai problème », pointe Christine Pirès-Beaune, députée PS du Puy-de-Dôme. Elle a été mandatée par la Première ministre pour suggérer des solutions censées alléger le reste à charge en Ehpad. A l’occasion des assises nationales des Ehpad ces 12 et 13 septembre, elle revient sur ses propositions.

Le reste à charge pour les résidents ou leur famille s’élève à 1957 euros par mois. Il n’est que de 47 euros mensuels quand le sénior est hébergé à domicile, selon une étude de la Dress sur les données de 2019. Il y a plus d’un an, le journaliste Victor Castanet épinglait hyper profits d’établissements privés dans son livre-enquête Les Fossoyeurs.

« Le niveau de vie des retraités va continuer d’augmenter, mais moins vite que celui des actifs », assure Jean-Philippe Vinquant, président du Haut Conseil de l’Âge (HCFEA). Concrètement, les séniors vont connaître une perte relative de pouvoir d’achat. Aujourd’hui, leur niveau de vie est « trop souvent inférieur au reste à charge », déplore Jean-Philippe Vinquant. Il rappelle que « le niveau de vie des résidents en Ehpad est en-deçà d’une centaine d’euros à celui des non-résidents ».

Aides insuffisantes

Aujourd’hui, les personnes vivant en Ehpad peuvent bénéficier d’aides au logement, de l’aide sociale à l’hébergement (ASH), et de l’aide personnalisée d’autonomie (APA). La loi permet aussi des réductions d’impôts jusqu’à 25 %, quand le retraité intègre un Ehpad. Cette mesure est « insuffisante » pour Christine Pirès-Beaune. « Il n’y a que ceux qui payent des impôts que ça aide », pointe-t-elle. Les résidents les moins aisés se retrouvent lésés.

« Il persiste des disparités territoriales très importantes », souligne Jean-Philippe Vinquant. Pour Christine Pirès-Beaune, il y a « presque autant de règles que de départements pour l’aide sociale à l’hébergement (ASH) ». Des règles « disparates » qui compliquent leur accès. « L’ASH en est le meilleur exemple », rappelle-t-elle. Le taux de recours à cette aide stagne à 28%.

Solutions

Face à ce constat, Christine Pirès-Beaune propose de fusionner les quatre aides auxquelles peuvent avoir droit les résidents. « Cela limiterait les non-recours », explique-t-elle. Place à une allocation universelle et solidaire d’autonomie en établissement (Ausae). Une aide unique « plus juste, car elle varierait en fonction des revenus », selon la députée.

Autre proposition : transformer l’actuelle réduction d’impôts en crédit d’impôt. Christine Pirès-Beaune imagine aussi une fusion des sections soins et dépendances. « Ce serait 150 euros de moins dans le reste à charge pour les familles », déclare-t-elle. Enfin, la députée aimerait que les établissements privés payent une contribution. Son rapport doit être examiné cet automne, à l’occasion du prochain projet de loi de finance de la sécurité sociale (PLFSS 2024). « Cela fera débat », plaisante-t-elle.

 

Léo Guérin

Procédure d’impeachment contre Biden, une stratégie à double tranchant pour les républicains

Le président républicain de la chambre des représentants, Kevin McCarthy, a annoncé mardi l’ouverture d’une procédure d’impeachment à l’encontre du président Biden, accusé de corruption en faveur de son fils Hunter. Une manoeuvre loin de faire l’unanimité dans son propre camp.

 

Alors que Donald Trump est inquiété ces derniers mois dans pas moins de quatre procès, c’est son principal rival aux présidentielles de 2024, Joe Biden, qui risque virtuellement de se retrouver sur le banc des accusés. Il est en effet visé, depuis mardi, par une procédure d’impeachment déclenchée par le président républicain de la chambre des représentants, Kevin McCarthy.

Une commission de la Chambre va mener une enquête sur des soupçons de corruption portant sur le temps où Joe Biden était vice-président de Barack Obama. Les républicains l’accusent de longue date d’avoir profité de sa position d’alors pour favoriser les affaires controversées de son fils, Hunter, en Ukraine.

Pression d’une « frange extrémiste »

Pour Michael Behrent, historien américain écrivant notamment sur la politique américaine dans la revue Esprit, cette procédure à cependant « très peu de chances d’aboutir. Il n’est même pas sûr que les républicains aient une majorité à la Chambre pour la poursuivre au-delà. » Les représentants doivent pourtant voter un à un les actes de mise en accusation avant un éventuel procès du président devant le Sénat.  

Mais cet impeachment est le fruit de la pression exercée sur Kevin McCarthy par une « frange assez extrémiste du parti, qui ne représente qu’une minorité de l’électorat, peut-être entre 30 et 40%. » S’ils ont obtenu gain de cause, cette procédure « représente un réel risque de retour de flamme, car il pourrait montrer que le parti est complètement sous contrôle » de cette minorité d’élus pro-Trump.

Plutôt que d’affaiblir Joe Biden, l’impeachment pourrait surtout souligner les importantes divisions du Grand old party (GOP), majoritaire à la Chambre des représentants. Il avait déjà fallu 15 tours de scrutin, un record, pour élire Kevin McCarthy comme speaker de la Chambre.

Un potentiel repoussoir

Pour l’historien, cette manœuvre relève donc probablement « davantage d’une stratégie strictement personnelle de ces députés » que d’une offensive généralisée contre Joe Biden. Il est d’ailleurs « intéressant de noter que les élus qui s’y opposent ne sont pas forcément modérés », souligne-t-il.

Et si les défenseurs de l’impeachment ont parfois reçu « 60 à 70% des scrutins  » lors des midterms, une partie des autres républicains sont moins certains d’être réélus. Le sénateur Mitch McConnell s’est notamment signalé contre ce choix qui risque d’agir comme un repoussoir pour les électeurs centristes qui ont été une des clés de la victoire du GOP dans des Etats ou des circonscriptions très disputés.

En outre, le soutien apporté par Donald Trump à différents candidats dans des états traditionnellement acquis aux républicains n’a pas empêché leur conquête par les démocrates.

« Aveu de faiblesse »

Pour Micheal Behrent, la décision de lancer l’impeachment est un « aveu de faiblesse » pour Kevin McCarthy, forcé aux concessions par une majorité qu’il ne parvient pas à contrôler. Comme un symbole, il n’a finalement pas soumis l’éventualité d’un impeachment au vote, comme il s’y était engagé, faute de disposer d’une majorité.

Mais, si cet impeachment ne devrait pas trop inquéter Joe Biden, l’historien s’inquiète de la « grande polarisation » de la société américaine. Même si Donald Trump devait être condamné dans un ou plusieurs de ses procès, « beaucoup y verraient un coup d’Etat contre lui, et se verraient renforcés dans leurs convictions. »