Prix du tabac, contrats de générations… Les préconisations de la Cour des comptes

AFP PHOTO / THOMAS SAMSON
AFP PHOTO / THOMAS SAMSON

Dans son rapport 2016, la Cour des comptes épingle les mauvaises gestions des deniers publics. Lutte contre le tabac, fraude dans les transports ou contrats de génération, tour d’horizon des recommandations des Sages.

  • Objectif de réduction de déficit jugé « incertain »

Une fois de plus, la Cour des comptes doute de la capacité du gouvernement à tenir son objectif de réduction du déficit public de 0,5 point en 2016. « Sa réalisation est incertaine car il repose sur une prévision de croissance des recettes qui pourrait être surévaluée de 0,1 à 0,2 point de PIB » estiment les magistrats financiers. Si la dette reste élevée – 96,4% du PIB -, le déficit public s’était stabilisé à 3,8%.

  • Hausse du prix des cigarettes

Une fois n’est pas coutume, les magistrats saluent le « volontarisme » du plan Cancer III, le dernier plan en vigueur pour lutter contre la maladie. Cependant ils soulignent aussi qu’il va être difficile de parvenir à 1,34 million de fumeurs en moins d’ici à 2019, et 3,9 millions en moins d’ici à 2024, sans augmenter le prix du paquet. Inclure la lutte anti-tabac dans la rémunération des médecins est une piste également évoquée.

  • Le flop des contrats de génération

C’était une mesure phare du candidat Hollande, les contrats de génération devaient permettre de lutter contre le chômage. Le président avait fixé l’objectif de 500 000 contrats de génération d’ici à 2017. Seuls 40 300 avaient été signés fin juillet 2015. Le dispositif, qui associe l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans avec le maintien d’un emploi d’un senior de plus de 57 ans, est jugé « complexe et peu lisible par les entreprises ».

  • La douche froide pour Science  Po

En 2012, la Cour des comptes avait jeté un pavé dans le mare de Science Po Paris en accusant l’institution de dilapider l’argent public (en rémunération, primes, décharge et logement de fonction). Dans son nouveau rapport, la Cour se félicite d’une remise en ordre « bien engagée » et d’ »irrégularités de gestion corrigées ». Cependant les magistrats soulignent une persistance du manque de clarté dans la rémunération des cadres dirigeants. L’école est encore trop endettée et dépend des fond publiques. Ils enjoignent Sciences Po à « revoir » ses implantations en région jugées trop coûteuses. Ils réclament aussi des scénarios financiers plus prudents que ceux présentés.

  • Lutte contre la fraude dans les transports franciliens

La Cour des comptes juge « préoccupant » le développement de ce phénomène dans les transports franciliens, l’un des plus importants en Europe. Le taux de fraude est particulièrement important dans les bus et les trams. En 2013, cela représentait 123 millions de voyages fraudés pour les bus, 84 millions pour le métro, 23 millions pour les trams et 14 millions pour le RER.

  • Cher nucléaire

Le parc nucléaire français vieillit et demande de plus en plus d’investissement pour maintenir sa productivité ou simplement répondre au normes de sécurité. De 1 milliard d’euros en 2007, ces dépenses ont atteint 4,4 milliards en 2014. La Cour estime que nos centrales vont nous coûter 100 milliards d’euros, d’ici à 2030.

 

Antoine Etcheto

L’ancien community manager de Hollande passe chez Juppé

La nouvelle recrue d’Alain Juppé se distingue de par son parcours : avant de gérer la cellule web du candidat à la primaire de la droite et du centre, Antoine Adam s’occupait de la com président de la République.

Alain Juppé ne cache pas ses ambitions présidentielles (Photo AFP)
Alain Juppé ne cache pas ses ambitions présidentielles (Photo AFP)

 

L’animatrice de l’équipe a recruté Antoine Adam à la cellule web en charge de la campagne de la primaire, révèle aujourd’hui L’Obs. Celui qui travaille pour le maire de Bordeaux depuis quelques mois à titre bénévole a déjà l’expérience de la campagne. En 2011-2012, il s’occupait de la communication web du candidat Hollande, et gérait notamment l’e-mailing. Puis pendant les deux premières années du quinquennat, Antoine Adam était le community manager du président de la République.

« Hollande n’a pas su fixer de ligne »

Du haut de ses 27 ans, le diplômé de Science Po Rennes n’a pas d’états d’âmes sur son revirement politique. Antoine Adam rappelle qu’il n’a jamais été encarté au PS et se décrit comme « pas dogmatique ». Et il n’est pas tendre avec son ancien patron : « C’est objectivement mauvais. Les deux derniers quinquennats ont été catastrophiques. Au début à l’Élysée, j’ai été frappé par le degré d’impréparation sur certains dossiers. Et je suis déçu par les divisions de la gauche française et son incapacité à gouverner. Hollande n’a pas su fixer de ligne, plus personne ne sait ce qu’il veut faire. »

Désormais son candidat, c’est Juppé. « C’est la meilleure chose qui puisse arriver à la France en 2017 », assure Antoine Adam avant de poursuivre : « Il a la stature d’un homme d’État. » Selon une étude Ipsos-Sopra Steria réalisée pour le CEVIPOF, l’ancien Premier ministre serait crédité de 44% des intentions de vote parmi les participants à la primaire de la droite et du centre en novembre, devant Nicolas Sarkozy.

 

 

Procès Cahuzac : à peine débuté, déjà suspendu

Le procès pour fraude fiscale de l’ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac est suspendu, deux jours seulement après son ouverture. Son avocat avait déposé trois questions prioritaires de constitutionnalité pour contester le cumul de sanctions pénales et fiscales, ce qui a bloqué la procédure. Le tribunal correctionnel de Paris a annoncé la reprise du procès pour le 5 septembre prochain. 

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Etats-Unis : la Cour suprême suspend le plan climat d’Obama

Après examen des plaintes de 25 États, la Cour suprême des États-Unis a décidé mardi 9 février de suspendre le « Clean Power Plan » de Barack Obama, censé lutter contre le réchauffement climatique.

US President Barack Obama delivers remarks at a Clean Power Plan event at the White House in Washington, DC, August 3, 2015. President Barack Obama described climate change as one of the key challenges of our time Monday as he announced the first ever limits on US power plant emissions. As a step to try to adapt, Obama announced power plant owners must cut carbon dioxide emissions by 32 percent from 2005 levels by 2030. AFP PHOTO/JIM WATSON / AFP / JIM WATSON
US President Barack Obama présente le Clean Power Plan à la Maison Blanche, Washington, DC. Le 3 août 2015. crédits / JIM WATSON / AFP

C’est une très mauvaise surprise pour le président américain. La Cour suprême, la plus haute instance de justice américaine, a suspendu mardi 9 février son programme, censé limiter les émissions polluantes des centrales thermiques de 32 % d’ici à 2030 par rapport à 2005, en laissant aux États la souplesse nécessaire pour y parvenir. Les différentes mesures du « Clean Power Plan » avaient été finalisées en août dernier et le président américain les avait présentées lors de la COP21 à Washington. Mais 27 États américains, dont la majorité sont républicains, ont saisi la Cour Suprême début décembre et ont voté contre le projet du président, demandant son annulation. La décision de la Cour suprême, qui a voté avec une majorité de cinq juges sur neuf, a réagi avec une rapidité étonnante et a finalement annulé le « Clean Power Plan » d’Obama.

5 voix contre 4 : une majorité fragile

Concrètement, l’application de ces nouvelles règles n’est que retardée, au moins jusqu’à l’été, le temps qu’une cour d’appel examine les arguments avancés par les États détracteurs. Malgré ce déboire, la Maison Blanche a réaffirmé sa « confiance » en son plan de lutte contre le réchauffement climatique. « Nous sommes en désaccord avec la décision de la Cour suprême de suspendre le ‘Clean Power Plan' », a souligné l’exécutif dans un communiqué, tout en affirmant que le plan repose sur des bases « techniques et légales solides ».

Un retard pour la COP21

Les clans républicain et démocrate se déchirent une fois de plus face à cette décision. Le candidat à la primaire démocrate américaine Bernie Sanders, qui a emporté haut la main la primaire dans le New Hampshire, a jugé « profondément décevante » la décision de la Cour suprême. Le procureur de Virginie occidentale Patrick Morrisey, un des frondeurs du plan d’Obama, a, quant à lui, salué sur son compte Twitter une « victoire monumentale ».

Au-delà de la rivalité politique, c’est un boulet au pied des États-Unis qui s’ajoute. Si la législation finit tout de même par être adoptée, le pays sera nettement en retard sur le calendrier fixé à l’occasion de la COP21.

Mathilde Pujol