Coke en stock. Dans la nuit de mardi à mercredi, les autorités portugaises ont fait une curieuse découverte à 370 kilomètres de leurs côtes : un voilier long de 16 mètres avec, à son bord, une tonne de cocaïne. Le navire, battant pavillon polonais et en provenance d’Amérique latine, a été intercepté « en haute mer » par l’unité de lutte contre le trafic de drogue.
Un « étranger de 53 ans » a été arrêté, avant d’être escorté jusqu’à une base navale au sud de Lisbonne. « Nous constatons actuellement que d’importants flux de drogues, en particulier de cocaïne et de haschisch, entrent en Europe », a souligné le chef des autorités de lutte antidrogue.
Alors que Taha Bouhafs comparaît ce vendredi au Tribunal judiciaire de Paris, suite à une plainte pour diffamation publique envers la police, déposée en 2019 par Christophe Castaner, retour sur les grandes lignes de cette affaire.
En 2019, deux jeunes décèdent dans un accident de la route à Grenoble alors qu’une interpellation par la police était en cours. À l’époque, Taha Bouhafs pointe du doigt la responsabilité des forces de l’ordre dans ce drame.
Qui est qui ?
Taha Bouhafs – l’accusé: journaliste et militant français originaire d’Echirolles, une ville proche de Grenoble. Il s’est fait connaître pour son activisme sur les réseaux sociaux, en particulier sur Twitter, où il partage des commentaires politiques et des vidéos en direct lors de manifestations. Il est notamment connu grâce à sa vidéo d’Alexandre Benalla, responsable de sécurité et agent public contractuel français, en train de molester un manifestant place de la Constrescarpe à Paris.
Christophe Castaner – le plaignant : homme politique français, il a occupé plusieurs postes de La République en Marche (LREM), dont celui de porte-parole et secrétaire national chargé des relations avec les partis politiques. En 2017, il est nommé ministre de l’Intérieur dans le gouvernement d’Édouard Philippe, sous la présidence d’Emmanuel Macron.
Taha Bouhafs, défendu par Arié Alimi, au tribunal vendredi pour diffamation envers la Police.
Voir leur présentation fallacieuse des faits (posts 1 et 2)…et les accusations directes portées par Bouhafs à l’époque.
— Polémique-Victor (@FredericLefevre) May 31, 2023
Que s’est-il passé la nuit du 2 mars 2019 à Grenoble ?
Le samedi 2 mars 2019 à Grenoble, deux jeunes âgés de 17 et 19 ans ont perdu la vie. Ils circulaient à scooter lorsque, peu avant 22h30, quand ils ont percuté un car appartenant à un club de football amateur. Le car sortait de l’autoroute A480 et circulait dans la même direction sur le pont de Catane. Les deux jeunes gens, originaire du quartier Mistral, tentaient d’échapper à la police.
Suite à l’accident, les forces de l’ordre présentes sur les lieux ont dû faire face à des jets de cocktails Molotov. Le soir-même, Taha Bouhafs publiait sur sa page Tweeter: » Ils ne se sont pas « tués » seuls, c’est la police qui a causé leur mort », il concluait son tweet avec le #LaPoliceAssasine
Que risque Taha Bouhafs ?
Taha Bouhafs risque une amende, puisque la diffamation publique contre un policier est passible de 45 000 euros d’amende.
Cet énième procédure bâillon m’opposera donc à la police nationale pour « diffamation ».
Ce procès est une insulte a la mémoire de Adam et Fatih morts à grenoble pendant une interpellation plus que contestable.
Ce jeudi, loin de la chaleur écrasante qui enveloppe les alentours du Tribunal de Paris, dans une salle aux bancs ivoires, le président annonce les plaidoiries pour les prévenus dans le dossier du Mediator. Depuis janvier, la responsabilité des laboratoires Servier est de nouveau à l’étude pour déterminer si le groupe a tardé à retirer de la circulation ce médicament anti-diabétique. Il a été prescrit depuis la fin des années 1970 jusqu’en 2009 comme « coupe-faim » et a entraîné de graves pathologies chez les patients, mais aussi la mort de plusieurs centaines d’entre eux.
L’audience s’ouvre sur des bancs clairsemés, du côté du public comme du côté des avocats. « Je me permets de les qualifier d’intermittents de l’audience », lance la défense en préambule, avant d’être reprise par le président. « Le terme « intermittent » signifierait qu’ils sont venus aux moins quelques fois », reprend-il, amusé. « Un scandale sanitaire jugé en appel 14 ans après la suspension du Mediator, et 7 ans après l’ordonnance de renvoi », rappelle l’avocate de la défense, qui défend les salariés des laboratoires Servier. Mais ce jeudi 1er juin, c’est l’ancien assureur Axa qui est au cœur des enjeux. Le groupe d’assurance s’est constitué partie civile, et accuse Servier de ne pas l’avoir informé des risques de détournement des usages du médicament, notamment en raison de son caractère anorexigène. « Oui, le Mediator benfluorex [le nom de la molécule NDLR] a largement été prescrit comme un anorexigène. Pourquoi ? Parce qu’il fonctionnait de manière incroyable ! », ironise l’avocate de l’accusation.
« Nous n’avons pas été informés des risques pourtant répertoriés dès 1997 », affirme la défense
L’alerte sur la déviation de son usage est claire depuis 1997 et en 1998, l’agence européenne du médicament demande une réévaluation des risques. Or, « entre 1989 et 2005, on observe un record de prescriptions ! », tempête-t-elle. Axa invoque également une clause qui ne couvrait pas le laboratoire si le médicament provoquait des troubles. Pour Servier, le benfluorex a seulement été « assimilé à un anorexigène », sans pourtant être un produit défini comme tel. « Rien dans la police d’assurance ne définit ce qu’est un produit anorexigène », affirme la défense. « Je pense à mes confrères », reprend l’accusation. « C’est quand même compliqué de défendre qu’entre 1984 et 2011, on ne soit pas capable d’étayer ce qu’on a dit à son assureur ! Nous n’avons pas été informés des risques pourtant répertoriés dès 1997. »
Pour le laboratoire, Axa fait preuve de déloyauté. « On connaît tous cette assurance qui encaisse des primes et qui invoque telle clause, de tel paragraphe… C’est un classique, les assurances ne veulent pas payer ! », assène-t-elle, avant d’assurer que ces différents n’influent en rien sur les indemnisations aux victimes.
La semaine dernière, l’accusation a requis une amende à hauteur de 200 millions d’euros, dont 182 millions pour « la confiscation du bénéfice », contre le laboratoire Servier. Le délibéré est attendu le 20 décembre prochain.
Rémy Daillet-Wiedemann, soupçonné d’avoir commandité l’enlèvement de la petite Mia, est sorti mercredi 31 mai de la maison d’arrêt de Strasbourg (Bas-Rhin). Figure des milieux complotistes, l’homme de 56 ans est assigné à résidence avec un bracelet électronique.
Une figure du complotiste remise en liberté. Notamment soupçonné d’avoir planifié des attentats contre l’Elysée en 2021, Rémy Daillet a vu sa détention provisoire prendre fin. Il est désormais assigné à résidence avec port d’un bracelet électronique.
Un ancien cadre du Modem
Rémy Daillet est le fils de l’ancien député centriste Jean-Marie Daillet. En octobre 2008, il devient responsable du Modem Haute-Garonne à Toulouse avant d’être exclu du parti en 2010. Les idées de Rémy Daillet sont jugées très conservatrices, notamment en termes d’éducation. Il plaide pour faire l’école à la maison. Rémy Daillet tient aussi des discours anti-avortement.
Après son expulsion du Modem, Rémy Daillet commence à côtoyer des cercles conspirationnistes. En plus d’être anti-avortement, il est opposé à la 5G et à la vaccination. Il est soupçonné d’être à la tête d’un groupe d’ultra-droite qui aurait prémédité des actions violentes et un coup d’état contre le gouvernement, nommé l’ «Opération Azur ».
Entre mai et octobre 2021, douze personnes de l’entourage de Rémy Daillet appartenant à l’ultradroite sont mises en examen. Leurs profils sont divers : ex-militaire, ingénieur chimiste, ex-candidat FN aux législatives 2012, agent de sécurité, intermittent du spectacle, etc. Plusieurs de ces personnes seraient proches du groupuscule néonazi « Honneur et nation ».
Affaire Mia
Le 13 avril 2021, l’enlèvement de la petite Mia, âgée de huit ans, survient dans les Vosges. Elle avait été enlevée par plusieurs hommes sur demande de sa mère qui n’en avait plus la garde. Cinq jours plus tard, la mère et la fillette sont retrouvées dans un squat en Suisse, saines et sauves.
Installé en Malaisie, Rémy Daillet est soupçonné d’avoir incité l’enlèvement. Mi-juin 2021, il est inculpé pour complicité d’enlèvement d’un mineur de 15 ans en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre le crime d’enlèvement de mineur de quinze ans en bande organisée.
Assigné à résidence
Depuis 2021, Rémy Daillet était en détention provisoire à la maison d’arrêt de Strasbourg (Bas-Rhin). Son avocat Dylan Slama avait déposé une demande de remise en liberté. La chambre de l’instruction de la cour d’appel y a répondu favorablement. L’homme de 56 ans est assigné à résidence et doit porter un bracelet électronique.