Rassemblement des « faucheurs de chaises » autour du procès Cahuzac

Une action a été menée par les faucheurs de chaises ce matin à Paris en marge de l’ouverture du procès Cahuzac. L’occasion pour ces militants altermondialistes de pointer la responsabilité des banques dans la fraude fiscale.

Crédit MIGUEL MEDINA / AFP
  Procès Cahuzac: les faucheurs de chaises dans la rue  Crédit MIGUEL MEDINA / AFP

Leurs méthodes sont atypiques. Les « faucheurs de chaises », qui, comme leur nom l’indique, dérobent des chaises dans les banques pour dénoncer l’évasion fiscale, se sont réunis ce lundi matin à proximité du Palais de justice en marge du procès Cahuzac, qui s’ouvrait aujourd’hui. Ils ont emmené avec eux 196 chaises, symbolisant chacune des 196 parties présentes à la COP21. Leur but : dénoncer l’immobilisme économique face aux enjeux climatiques. Elles avaient toutes été volées ces derniers mois lors de « réquisitions » au sein de succursales d’agence de banques accusés de favoriser la fraude fiscale. Durant ces précédentes actions, plusieurs membres ont été interpellés puis placés en garde à vue.

Parmi les 150 militants altermondialistes sur place, plusieurs associations étaient représentées avec des membres de l’Attac, Les Amis de la Terre, Action non violente (ANV)-COP21 et Bizi. Ils entendaient profiter du prétexte de l’actualité pour relancer le débat sur la responsabilité des banques. « Les banques françaises sont massivement impliquées dans les paradis fiscaux et personne ne leur demande des comptes. Le gouvernement nous brandit le chiffre de 2,5 milliards d’euros récupérés provenant de fraudes, mais on sait que l’évasion fiscale représente entre 60 et 80 milliards d’euros. » a ainsi dénoncé l’économiste et porte-parole d’Attac Thomas Coutrot, des propos rapportés par Le Monde. Bloqués par les CRS, ils sont finalement repartis aux alentours de 11h, laissant leurs 196 chaises derrière eux.


LD

Combien coûterait un Brexit ?

David Cameron marche sur la corde raide. Mercredi 3 février, devant le parlement britannique il s’est efforcé de convaincre les députés qu’un accord avec l’UE était indispensable. La sortie de l’Union divise profondément l’opinion et même le propre parti du premier ministre. Entre les eurosceptiques de l’Ukip et les pro-Europe, chacun y va de sa propre prédiction quant aux conséquences d’une telle rupture. Entre apocalypse économique annoncée et promesse d’un renouveau britannique, difficile d’y voire clair.

Si le Royaume-Uni sort de l’Union européenne à l’horizon 2018, quel horizon peut-on entrevoir pour les années à venir ?

Trois scénarios sont possibles.

  • Selon le Bertelsmann stiftung, un think tank allemand (pro Europe), en sortant de l’Union européenne, le Royaume-Uni pourrait perdre jusqu’à 14% de son PIB arrivé en 2030. C’est l’équivalent de 313 milliards d’euros. Selon Open Europe (libéral), la perte du PIB atteindrait seulement – 2,2%.
  • Deuxième scénario : si le Royaume-Uni signe des accords de libre-échange avec l’UE, lui permettant de maintenir le marché unique établi jusqu’ici, son PIB pourrait varier de +0,8 à -0,6% de son PIB, toujours selon Open Europe.
  • Troisième cas de figure, le plus optimiste : le Royaume-Uni pourrait gagner 1,55% de son PIB à condition d’établir, une fois la sortie de l’UE négociée, des accords commerciaux avec le reste du monde, principalement l’Asie.

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Dans le XIV arrondissement, la chasse au gaspillage alimentaire

Débuté samedi dernier, la semaine du développement durable se terminera vendredi 5 juin. Pour l’occasion, l’association Le Chaînon Manquant, créée en 2014, récupère les invendus des enseignes du 14e arrondissement pour les redistribuer aux associations du secteur. Toute la journée, Julien Meimon, directeur exécutif de l’association, et Ninon Chappet ont sillonné les rues à bord de leur fourgon réfrigéré, afin d’apporter des denrées alimentaires aux plus démunis.

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Mobilisation mitigée sous les fenêtres d’Areva à la Défense

A la veille d’une réunion de travail sur le nucléaire à l’Elysée, plusieurs milliers de salariés d’Areva ont manifesté ce mardi 2 juin, à l’appel de l’intersyndical. Devant le siège du groupe à la Défense, comme dans six de ses sites, syndicats et salariés ont dénoncé le « plan de réduction des frais de personnel » proposé par la direction. En cause : 3 000 à 4 000 suppressions de postes en France d’ici à 2017.

Devant l’immense tour Areva à la Défense, Michel Toudret, 54 ans, donne de la voix. Ce syndicaliste CFDT crie « pour oublier la fatigue ». Avec plusieurs de ses collègues, ils ont pris la route très tôt ce matin de Cherbourg jusqu’à la Défense. Présent dans toutes les manifestations depuis le début de la gronde en mai, Michel Toudret est venu pour « sensibiliser les cadres et salariés de la Défense » qui ont, selon lui, « autant à perdre que les ouvriers de Marcoule, de Tricastin ou de la Hague ».

Au pied de la tour de la Défense, 200 salariés ont manifesté contre un plan de licenciement proposé par la direction.
Au pied de la tour de la Défense, 200 salariés ont manifesté contre un plan de licenciement proposé par la direction.

Depuis 9 heures, entre deux coups de fil à ses « camarade de la Hague», Michel Toudret distribue tracts, banderoles et sifflets, en vain. La plupart des salariés d’Areva, comme Mathieu Bertio, passent devant l’intersyndical sans même s’arrêter. « Pas le temps et pas concerné », explique ce jeune chef de section. « On espérait mobiliser au moins 1 000 personnes », confesse Michel Toudret, « ça va être compliqué ». A la Défense, seuls 200 salariés ont quitté leur bureau pour assister à une Assemblée générale « express » au pied de la tour.

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« Je reçois des photos des autres manifestations », explique Michel Toudret, « ici à la Hague, ils étaient 90% de grévistes ».

José Montès, coordinateur Areva FO est le second à s’exprimer lors de l’AG. Comme ses collègues syndicalistes, son discours est bien rodé. « Areva est une grande entreprise viable qui continue de faire du bénéfice. il faut que l’Etat le comprenne et agisse mais il faut qu’on soit unis ». Pour lui, si le groupe a perdu 5 milliards d’euros en 2014, c’est principalement à cause d’une « vision stratégique inexistante et un actionnaire majoritaire fantôme ». L’Etat, qui détient 87% des parts du groupe, refuse de « recapitaliser » le groupe ou de réévaluer sa dette, « seule issue à la crise économique actuelle », explique José Montès.

Les cinq syndicats avaient appelés à la grève ce mardi 2 juin.
Les cinq syndicats avaient appelé à la grève ce mardi 2 juin.

Les salariés acquiescent. « Les bons problèmes sont pointés du doigt », explique Anthony Celerault, ingénieur mécanique. Pour lui comme pour sa collègue Elise, la mauvaise gestion d’Areva est la cause de bien des maux au sein du groupe. Quelques mètres plus loin, d’autres salariés hochent également de la tête. « Depuis quelques semaines, l’ambiance s’est détériorée, nous avons besoin de savoir ce qui nous attend. Beaucoup craignent pour leur avenir », précise Anthony Celerault. Les deux ingénieurs ne sont pas inquiets mais ont tenu à exprimer leur solidarité avec leurs collègues : « Nous sommes jeunes et diplômés, il sera facile de rebondir, contrairement à d’autres plus âgés ou peu qualifiés ».

Nivin POTROS