La Grèce en passe d’alléger sa dette ?

Au lendemain d’une grève nationale massivement suivie en Grèce, le ministre des finances Euclide Tsakalotos a annoncé ce mardi que le pays était parvenu à un accord préliminaire avec ses créanciers, à savoir l’Union européenne et le Fonds monétaire international.

Les négociations, commencées en octobre et reprises le 29 avril dernier portent sur des réformes du marché du travail, de l’énergie ainsi que sur la baisse du coût des retraites et des hausses d’impôts. Le gouvernement Tsipras se dit optimiste et espère que ces mesures lui permettront de négocier un allègement de la dette. « La voie est désormais ouverte » a en tout cas déclaré son ministre des finances.

Avant cela, l’accord doit tout de même être validé par l’Eurogroupe. Une réunion des ministres des finances de la zone euro est prévue le 22 mai prochain à cet effet.

Antoine Colombani

Le Congrès américain devrait éviter le « shutdown »

Les parlementaires républicains et démocrates sont parvenus cette nuit à se mettre d’accord sur un projet de budget qui devrait être adopté d’ici la fin de semaine. Le texte de plus de 1 500 pages doit permettre le financement des administrations centrales pour éviter la paralysie budgétaire, le fameux « shutdown », comme en 2013.

Le projet de loi détaille 1 163 milliards de dollars de dépenses dont près de 600 milliards pour l’armée (+ 4,5% par rapport à 2016), une augmentation du budget militaire dont se félicitent les républicains.


« L’Amérique sera plus forte et plus en sécurité grâce à ce budget » – Paul Ryan

Pour parvenir à cet accord, les démocrates ont obtenu qu’aucun dollar fédéral ne soit alloué pour entamer le chantier de construction du mur à la frontière Mexicaine en 2017. lls sont également parvenus à conserver le versement des subventions liées à l’Obamacare ainsi que le financement du planning familial.

 

❌ Pas d’argent pour le mur de Trump

❌ Pas d’arrêt du financement du planning familial

❌ Aucune coupe budgétaire majeure voulue par Trump

 

Antoine Colombani

Le FMI salue les réformes engagées par les pays du Golfe

Jihad Azour

Les réformes lancées dans les pays du Golfe face à la baisse des prix pétroliers vont “dans la bonne direction”, d’après le directeur régional du FMI, Jihad Azour. « Si elles continuent sur cette voie durant les trois ou cinq prochaines années, le niveau du déficit sera inférieur à 2% », a-t-il expliqué à l’AFP.

Depuis la mi-2014, les revenus pétroliers des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui regroupe l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Koweït, Oman et le Qatar, ont fortement baissé. Il leur a donc fallu revoir leur modèle économique et baisser leurs dépenses publiques.

Parmi les réformes mises en place par les pays du CCG se trouvent la baisse des subventions aux produits pétroliers, la fin de la gratuité de certains services publics ainsi que l’instauration d’une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) en 2018.

Pour M. Azour, l’imposition d’une telle taxe est un « pas important » qui aidera à diversifier les revenus hors pétrole et à renforcer les institutions fiscales. Le rapport régional du FMI montre d’ailleurs que le taux de croissance du secteur non-pétrolier dans les monarchies du Golfe devrait passer d’environ 2% en 2016 à 3% cette année.

 

Gautier VIROL

Pour être guide touristique, « il ne suffit pas de regarder sur Wikipédia ! »

Un projet d’arrêté interministériel destiné à élargir l’accès à la profession provoque la colère des guides touristiques, qui craignent l’arrivée d’une horde de concurrents non qualifiés.

 

« Mais elle est où ? Mais elle est où ta formation ? ». Le Conseil d’Etat d’un côté, le musée du Louvre de l’autre. Sur la place du Palais Royal à Paris, les guides-conférenciers étaient mobilisés ce jeudi 3 novembre pour défendre leur profession.

A l’origine de leur colère, un projet d’arrêté interministériel visant à élargir l’accès au métier de guide. Selon ce projet, toute personne avec un master, quel qu’il soit, et un an d’expérience cumulée sur cinq ans dans la présentation du patrimoine pourra prétendre à l’obtention de la carte professionnelle de guide.

Une « aberration » pour les guides. « Comme si un diplômé en biologie pouvait faire des visites » , lance Marie-Paule, qui dresse un parallèle avec les autres secteurs : « Vous imaginez si on faisait pareil pour les médecins ? ». Marie-Paule est guide depuis six ans. Elle travaille aujourd’hui au château de Chantilly dans l’Oise, et a dû pour cela suivre un cursus bien spécifique.

Être guide ne s’improvise pas, plaide Ryoko, agitant une pancarte où est inscrit « Le patrimoine est en danger ». « On étudie un certain temps, on s’investit beaucoup. C’est vraiment un métier de passion : il ne suffit pas de regarder sur Wikipédia ! ». Pour elle, ce projet d’arrêté n’est qu’une stratégie, « très mauvaise », pour réduire les chiffres du chômage « en donnant une carte de guide à tout le monde ».

« Profession sinistrée »

Un peu plus loin, Vincent, guide depuis quinze ans, proteste contre la concurrence déloyale que risque d’instaurer l’arrêté : « On a peur que les agences qui nous emploient ne jouent pas le jeu et embauchent un personnel moins qualifié, qui prétendra à un salaire moins élevé que nous. » Vincent travaille pour Paris City Vision. « Lorsque je parle de notre situation à des clients, raconte-t-il, ils me disent qu’ils veulent des guides qualifiés, comme moi. Mais ils ne sauront pas quelles qualifications a leur guide. »

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La crainte de la précarisation est d’autant plus forte que le secteur du tourisme connaît déjà une période difficile. « Profession sinistrée, enterrez l’arrêté », scandent les manifestants. « La saison a été désastreuse, explique Pascale. Il n’y a pas beaucoup de travail cette année, est-ce que c’est le moment pour un texte comme cela ? On marche sur la tête ! »

Ce n’est pas la première fois que les guides voient leur statut menacé. L’année dernière, une disposition de la loi Macron envisageait purement et simplement la suppression de leur carte professionnelle.

Contre cette nouvelle tentative de déréglementation de leur activité, les guides demandent au gouvernement d’appliquer les normes techniques européennes, qui définissent une formation spécifique pour être guide.

Lundi prochain, une réunion d’information est prévue entre le gouvernement et les principaux représentants de la profession (SPGIC, SNGC, UNSA, FNGIC et ANCOVAR) pour discuter du nouveau texte et de son application.

Richard Duclos