Paris 2024 : pourquoi tant d’engouement autour de Victor Le Masne, créateur de l’hymne des JO ?

L’hymne « Parade », véritable hit créé spécialement pour les Jeux olympiques, est dès aujourd’hui disponible sur toutes les plateformes de streaming. Son compositeur, Victor Le Masne, directeur musical de Paris 2024, est déjà bien connu dans le milieu de la musique, mais l’engouement autour du tube lui a donné une visibilité inédite.

 

C’est le tube de l’été que personne n’attendait. Le morceau « Parade », hymne des Jeux olympiques, est désormais disponible sur les plateformes de streaming musicales. Composé par Victor Le Masne, le directeur musical de Paris 2024, le morceau a rencontré un fort engouement auprès du public, repris sur les réseaux sociaux et diffusé partout le temps de la compétition. Il y a quelques semaines, l’artiste et producteur était pourtant encore inconnu du grand public.

Composition symphonique émouvante, puis suite électro entraînante, la mélodie accrocheuse a plu aux spectateurs olympiques. Au point que de nombreux internautes se sont amusés à reprendre le titre sur Tik Tok. Le producteur et DJ « No Koriander » en a même fait un remix encore plus rythmé pour « ambiancer ses potes », qui a lui aussi cartonné sur les réseaux sociaux, écouté « plus de trois millions » de fois selon son créateur.

@nokoriander A la base on etait juste venus pour nettoyer la plage 😂 #jeuxolympiques #remix #olympics #jo #paris2024 ♬ Remix des JOs – No Koriander sur Spotify

« Quand les gens écoutent le morceau, ça leur rappelle l’engouement des JO. Ils l’associent à cette émotion positive », analyse la productrice de musique Anaïs Rambaud. Pour Séverine Abhervé, agent artistique de compositeurs de musiques de films, le succès du titre s’explique aussi par « le fait de parler à tous les publics ». « Il y a une sorte de modernité de passer du côté classique au côté moderne », explique-t-elle. « Ça touche les personnes des anciennes et des jeunes générations. C’est très rassembleur », confirme Anaïs Rambaud.

Producteur pour Juliette Armanet, Philippe Katherine, Eddy de Pretto…

La carrière de Victor Le Masne fait écho à ses inspirations diverses pour « Parade ». Fils d’un flûtiste, il se forme au Conservatoire à Rayonnement Régional de Boulogne-Billancourt. Puis, il passe à un registre plus électro et cofonde le groupe « Housse de Racket », ce pourquoi il est aujourd’hui considéré comme l’un des représentants de la « French touch », déclinaison française du courant de musique « house ». En parallèle, il collabore en tant que producteur avec de nombreux artistes comme Juliette Armanet, Philippe Katherine et Eddy de Pretto.

En 2022, le musicien assure la direction musicale et l’arrangement de « Starmania », sous la mise en scène d’un certain Thomas Jolly. Le directeur artistique des cérémonies d’ouverture et de fermeture des Jeux olympiques et paralympiques le rappelle alors en 2024 pour diriger la partie musicale de ce vaste projet. Il n’en est pas à son premier coup puisqu’en 2021, il réarrange La Marseillaise pour la cérémonie de clôture des JO de Tokyo.

« Il a cette facilité à se réinventer au fil des projets, qu’ils soient jazz, électro… Il a une très solide base classique qui lui permet d’aller dans des directions différentes », observe Séverine Abhervé. Pour la spécialiste des bande-son cinéma, Victor Le Masnes a ainsi mis « tout ce qu’il savait faire » dans « Parade », passant de l’orchestre symphonique, à l’électro, puis à une partie « percussions du monde ». « L’écriture liée à la narration de l’événement » du compositeur lui rappelle celle des musiques de films.

« Il va y avoir des répercussions » post-JO – Anaïs Rambaud, productrice musicale

Beaucoup s’interrogent désormais sur les retombées que les JO pourraient avoir sur la carrière de Victor Le Masne. Un album rassemblant l’ensemble des morceaux arrangés pour les JO pourrait même voir le jour. Il incluerait potentiellement le titre « Meah Culpa (Ah! ça ira !) » du groupe de métal français Gojira, mais aussi « Nightcall » de Kavinsky en duo avec la chanteuse Angèle, tous deux entendus lors des cérémonie d’ouverture et de cloture de Paris 2024.

« Il n’a pas attendu les JO pour être connu dans un son milieu. Il a collaboré avec énormément d’artistes, mais en tant qu’artiste de l’ombre », rappelle Angèle Chatelier, journaliste musicale pour Rolling Stone et Radio Nova.

En revanche, pour la productrice Anaïs Rambaud, « il va y avoir des répercussions ». « Soit il va signer plus de partenariats avec des grosses boîtes de production, où bien « Parade » va générer beaucoup de streams et plus de buzz », ajoute-t-elle. « Il y a des chances pour que son nom ressorte ces prochains mois dans d’autres projets », estime de son côté Séverine Abhervé, pour qui « des opportunités vont lui être proposées à l’international ».

Emma Launé-Téreygeol

Crédit photo : JOEL SAGET / AFP

Quatre questions à Jewell Usain, rappeur en quête de revanche

Entre la sortie de son premier album, et une tournée dans toute la France, le rappeur Jewell Usain n’a pas eu le temps de souffler. Après de nombreuses années de travail sans véritable reconnaissance, le natif d’Argenteuil a attendu de souffler sa trente-quatrième bougie pour réellement goûter à la vie d’artiste. Rencontre avec une pomme tardive du rap français, l’occasion pour lui de faire un premier bilan après « l’année la plus riche de sa carrière ».

En fin d’année dernière, tu sortais « Où les garçons grandissent », ton premier album en dix-sept titres. Aujourd’hui, à tête reposée, es-tu satisfait du projet ?

Jewell Usain : Oui, je crois. C’était vraiment ce que je voulais, un projet pur-rap, complet et sans concessions. Avant de sortir mon album, toute mon équipe avait peur qu’il soit trop long, et que les gens n’accrochent pas à la direction artistique du projet. Il faut dire qu’aujourd’hui, peu de rappeurs sortent des albums aussi longs. Généralement, au lieu de dix-sept titres, ils en sortent quatorze, grand maximum. Mais les gens ont adhéré à mon parti-pris, celui de mettre en avant l’écriture avant le reste, et de ne pas tomber dans la fainéantise du rap mainstream. En ce sens d’ailleurs, le public a aimé ce parti-pris de ne pas collaborer avec des artistes qui « vendent », mais bien avec artistes que j’apprécie et qui correspondent à mon travail, comme Tuerie ou Prince Waly. Je pense qu’il y a toujours un public lorsque le travail est bien fait.

En parlant de public, tu l’as enfin rencontré en tournée dans toute la France. Ça s’est bien passé ?

J. U. : J’avais déjà fait des concerts par le passé, mais c’est la première fois que j’ai eu l’impression de défendre un vrai projet. C’était vraiment un gros défi, mais un beau défi. Quand on organise une tournée, il faut faire des choix, des concessions qui t’amènent à faire un bénéfice à la fin. Dans mon cas, j’ai surtout privilégié la musique avant le profit. Sur scène, je fais venir un batteur, un claviériste, un bassiste, un trompettiste et mon backeur. D’habitude, les rappeurs sont presque seuls sur scène avec un DJ, et nous on voulait défendre le projet comme celui d’un groupe. Les gens ont vraiment eu l’air d’apprécier, car cela correspondait vraiment à la direction artistique du projet, et à cette envie de se détacher un peu des codes de l’industrie rap pour faire ce qu’on aimait vraiment faire.

Qu’est-ce que tu retiens en premier de cette année à grande vitesse ?

J. U. : Le véritable enseignement de ces derniers mois, c’est que je n’ai jamais aussi bien marché que lorsque j’ai enfin réussi à proposer un projet vraiment proche de moi. En racontant mon quotidien, en partageant ces choses que je ne dis jamais à voix haute avec un rap très introspectif, cela a plus aux gens. Au départ, la musique, c’était pour moi et pour personnes d’autres. Avec cet album, les gens ont appris à me connaître, à ne pas me ranger dans une case. Ils ont compris que les artistes de rue faisaient la même chose que les peintres, au fond. J’ai tenté de faire de mon premier album une toile authentique, sans peindre avec les mots des autres.

Même si le grand public te connaît depuis peu de temps, cela fait douze ans que tu fais de la musique. Qu’est-ce qui a vraiment changé depuis tes débuts ?

J. U. : En deux mots ? Mon équipe. On l’évoquait tout à l’heure, cela fait douze ans que je suis dans le rap, mais j’ai jamais été aussi bien entouré que maintenant. Entre mes amis, mes enfants, le label et les artistes présents sur scène avec moi ou qui m’aident à composer, j’ai vraiment l’impression de construire mes projets avec tout ce beau monde. Ce sont eux qui m’ont aidé à prendre ma revanche sur cette industrie qui n’a pas voulu me laisser une chance pendant longtemps. Leurs yeux, c’est le reflet de ce que je fais, c’est le recul que je n’ai pas toujours. Sans eux, t’arrives à que dalle.

Pour découvrir le premier album de Jewell Usain, Où les garçons grandissent : cliquez ici

Marin Tézenas du Montcel

Le Global Citizen Live: Un concert mondial de 24H

Après une édition de 2020 diffusée uniquement sur les ondes, la prochaine édition du concert organisé par l’ONG Global Citizen a lieu ce samedi.

Un festival de musique mondial de 24h, contre le changement climatique et « pour l’équité en matière de vaccins et la famineC’est l’évènement annoncé par l’ONG Global Citizen, coutumière des grands rendez-vous, comme son « Vax Live » au printemps à Los Angeles, en faveur de la vaccination contre le Covid-19.

Stevie Wonder à Los Angeles, Elton John à Paris ou Billie Eilish à New York : Ce samedi, les plus grandes stars de la chanson pop du XXIe siècle se produiront en direct et avec du public. Le programme est arrangé pour combler tous les fuseaux horaires de la journée. A Paris, où 20.000 spectateurs sont attendus sur le Champ-de-Mars, Ed Sheeran, les Black Eyed Peas ou encore Christine and the Queens seront sur scène. Le Greek Theatre de Los Angeles accueillera également Adam Lambert, Demi Lovato ou encore ONE REPUBLIC. Les prestations seront retransmises sur Apple Music, Apple TV App, YouTube, Twitter, ainsi que TF1 et TMC en France.

L’ONG Global Citizen, crée par Hugh Evans, un Australien «prodige dans le monde de la philanthropie» selon le New York Times, se décrit comme un «mouvement de citoyens engagés.» Cette série de concerts doit cette fois permettre, selon ses organisateurs, d’appeler «les gouvernements, les grandes entreprises et les philanthropes à travailler ensemble pour défendre la planète et vaincre la pauvreté, en se concentrant sur les menaces les plus urgentes.»

Charlotte de Frémont