Des femmes dans les stades en Iran: une première depuis plus de 40 ans

 

Des protestations apres la mort de Sahar Khodayari

A l’occasion du match de qualification de l’Iran pour le Mondial-2022 de football face au Cambodge, près de 3500 iraniennes ont pu acheter des billets pour la rencontre qui se déroulera a Teheran. Pour la première fois depuis plus de quarante ans, les supportrices pourront assister au match sur le stade.

C’est une délégation de la fédération internationale qui a fait pression sur le gouvernement lors d’une visite a Teheran en septembre. La mort tragique de Sahar Khodayari, une jeune femme qui s’est immolée pour avoir cru être condamnée a la prison ferme pour sa tentative d’entrer dans un stade. Beaucoup de pressions internationales ont été faites a l’Iran pour permettre aux femmes d’accéder aux matchs masculins. Beaucoup de militants avaient même pressé la Fifa de Bannir l’Iran des compétitions internationales.

La journaliste sportive Raha Pourbakhsh ne cache pas sa joie, « Je n’arrive toujours pas à croire que cela va arriver. Après toutes ces années […] à regarder tout à la télévision, je vais maintenant pouvoir vivre ça en personne« .

La présence des femmes dans le stade restera tout de même surveillée, elles seront placés dans des sièges spécifiques et surveillées par plus de 150 policières.

Les internautes de twitter trouvent cet avancée insuffisante et lancent le hashtag #wakeUpFifa, soit réveil toi Fifa surtout après la mise en place de barrières pour séparer les femmes des hommes.

Cet internaute écrit:  » Ceci est ridicule et humiliant et je n’arrive pas a y croire. Ils ne vendent pas de tickets aux femmes et maintenant ils installent des cages pour nous?« .

Amnesty International dénonce aussi la vente de ticket comme un coup de pub cynique; « Tout ce qui n’est pas un reversement complet de l’interdiction d’accés des femmes aux stades est un insulte à la mémoire de Saharr Khodayari et un affront aux droits de toutes les femmes d’Iran.« 

Blocage de l’aeroport de London city par Extinction Rebellion

Activistes d’Extinction Rebellion devant le ministere de l’interieur britannique

Les militants écologistes d’Extinction Rebellion prévoient de bloquer l’aéroport de London City à partir de demain et pendant trois jours. Leur mobilisation qui sera pacifique a pour but de lutter contre le support du gouvernement face à l’expansion du trafic aérien qui est l’un des plus pollueurs au monde. En 2018, 918 millions de tonnes de CO2 avaient été laissés dans le ciel. Cet aéroport est l’un des cinq de Londres, c’est le plus proche du Centre ville, il a vu passer 4,8 millions de passagers en 2018. Le projet d’extension de l’aéroport qui doit couter 2 milliards de livres sterling est pour eux en complète contradiction avec le projet zéro carbone en 2050 du parlement.  

Les militants qui ont lancé lundi des actions dans le monde entier prévoient de se rassembler prés de l’aéroport ce jeudi dés 7h30 (8h30 GMT)depuis les différents sites qu’ils occupent autour de Westminster.Ils entendent mener cette manifestation à la manière « hongkongaise », c’est à dire pacifiquement, ils comptent bloquer les terminaux en s’asseyant, se couchant ou encore en se collant devant les portes. Jusqu’a maintenant, plus d’une centaine de personnes devraient participer demain à la fermeture non violente de l’aéroport et sont prêtes à perdre leur liberté. Selon la police de Londres, plus de 55 personnes ont été arrêtées depuis le début du mouvement lundi.

Le groupe a déclaré que  » Les protestations seront faites contre le support du gouvernement a l’expansion du trafic aérien qui est bénéfique pour les riches et qui puni les pauvres au moment de cette urgence climatique et écologique. » Ils précisent  tout de même que s’ils n’arrivent pas à entrer dans l’aéroport ils le bloqueront de l’extérieur.

 

 

 

Fusillade à Halle : ce que l’on sait

Deux personnes au moins ont été tuées mercredi 9 octobre lors d’une attaque à l’arme à feu en pleine rue, à Halle (Saxe-Anhalt) dans l’est de l’Allemagne.

 

  • Deux morts et deux blessés graves : Le nombre total de blessés est pour l’instant inconnu. L’hôpital de Halle a signalé deux blessés graves en train d’être opérés, en plus des deux morts. L’un des corps a été aperçu couvert d’une bâche bleue sur le bitume, juste après l’attaque.

 

  • Une synagogue était visée : D’après Max Pivorozki, le président de la communauté juive de Halle, le tireur n’a pas pu pénétrer dans le bâtiment, protégé par une porte sécurisée. Près de 80 personnes y célébraient la fête religieuse de Yom Kippur. Après avoir tiré sur la synagogue, le ou les assaillants ont ensuite visé un restaurant turc avec une grenade. Des tirs ont également été entendus à Landsberg, à quinze kilomètres de Halle. Aucun lien n’a pour l’instant été établi entre les deux attaques. Sur une vidéo amateur reprise par de nombreux médias et montrant manifestement un extrait de l’assaut, un homme habillé en kaki et casqué, d’apparence calme, tire au fusil d’assaut en pleine rue.

 

  • Un des auteurs présumés interpelé : Après l’attaque, les auteurs présumés se sont enfuis à bord de leur véhicule. La police de Halle a déclaré avoir arrêté un homme mais elle conseille tout de même aux habitants de rester chez eux.

Des vidéos amateur ont été postées sur Tweeter. On y voit un homme d’apparence calme en tenue militaire kaki et casqué, tirer avec un fusil d’assaut. Il n’y a pas d’images d’un autre assaillant.

  • Le parquet terroriste saisi : Pour l’instant, nous ne savons pas si les auteurs se revendiquent d’une idéologie.  Cette attaque intervient quelques mois après le meurtre, en Hesse, de Walter Lübcke, un élu pro-migrants du parti conservateur de la chancelière Angela Merkel (CDU). Le principal suspect est un membre de la mouvance néonazie. L’affaire a réveillé la crainte d’un terrorisme d’extrême droite à l’image de celui du groupuscule néonazi NSU, responsable du meurtre d’une dizaine d’immigrés en Allemagne entre 2000 et 2007. Plus de 12.700 extrémistes de droite jugés dangereux sont recensés par ls autorités.

 

 

Antonella Francini

 

 

Syrie : la communauté internationale a les yeux rivés sur la Turquie … et les Etats-Unis

Le bras de fer se poursuit entre la Turquie et la Syrie. Dans la nuit de mardi à mercredi, le pays de Recep Tayyip Erdogan a dépêché des véhicules blindés à la frontière entre les deux pays, avant de lancer, ce mercredi, l’opération. Alors que l’offensive turque au nord-est de la Syrie contre une milice kurde préoccupe une partie de la communauté internationale, l’ambiguïté de la politique américaine dans le pays est pointée du doigt. 

Près d’Akcakale, dans la province syrienne de Sanliurfa, l’artillerie turque est prête pour l’offensive. BULENT KILIC / AFP

Le président turc Recep Tayyip Erdogan affirmait lundi qu’une offensive turque contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) dans le nord-est de la Syrie pourrait intervenir à tout moment, après avoir reçu ce qui semblait être un feu vert de son homologue américain Donald Trump. Cette offensive, contre une milice kurde que le pays qualifie de « terroriste », contribuera à apporter « la paix et la stabilité » en Syrie, affirmait ce mercredi Recep Tayyip Erdogan à son homologue russe Vladimir Poutine, quelques heures avant de lancer les opérations.

« Lors de cet entretien, le président a déclaré que l’opération militaire prévue à l’est de l’Euphrate contribuera à la paix et à la stabilité de la Syrie et facilitera la voie vers une solution politique », raconte une source à la présidence turque.

En milieu d’après-midi, le président turc annonce sur twitter avoir lancé le début de « l’Opération Peace Spring » contre les « terroristes » du nord-est de la Syrie. Il poursuit dans un second tweet que cette offensive permettra de « neutraliser les menaces terroristes contre la Turquie et de permettre la mise en place d’une zone sécurisée, facilitant le retour des réfugiés syriens chez eux ».

L’Etat français “très préoccupé”

Malgré des propos qui se veulent rassurants, le président Erdogan ne convainc pas et l’opération militaire menée dans le nord-est de la Syrie préoccupe la communauté internationale.

Après l’ONU, qui indiquait lundi se « préparer au pire » en cas de nouvelle crise humanitaire en Syrie, c’est au tour d’Emmanuel Macron de faire part de son inquiétude. Ce mercredi, le président français se dit « très préoccupé » par une telle offensive. Il avait rencontré lundi la responsable kurde Ilham Ahmed.

« L’idée est de montrer que la France est au côté des FDS (Forces démocratiques syriennes, ndlr), parce que ce sont des partenaires clés dans la lutte contre Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique, EI), qu’on est très préoccupé de la possibilité d’une opération turque en Syrie et qu’on passera ces messages directement aux autorités turques »,  explique l’entourage du chef de l’Etat.

Paris avait exhorté lundi la Turquie à s’abstenir de toute opération militaire en Syrie, qui contribuerait selon la France à la résurgence de l’Etats islamique dans la région. Devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre Edouard Philippe a renouvelé mardi son soutien envers les FDS, qui ont été le fer de lance dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) avec l’appui des Etats-Unis et d’autres pays occidentaux, comme la France.

La politique américaine dans le viseur

De leur côté, les Etats-Unis ont eu une position plus hésitante sur la question syrienne : en début de semaine, la Maison Blanche semblait donner le feu vert à la Turquie, avant de rétro-pédaler quelques jours plus tard. Après plusieurs jours de tergiversation, le président américain déclare ce mercredi qu' »intervenir au Moyen-Orient fut la pire décision de l’histoire des Etats-Unis ». Trois jours plus tôt, il annonçait le retrait de troupes américaines de secteurs proches de la frontière turque en Syrie.

« Nous ramenons désormais lentement et sûrement nos formidables soldats et militaires à la maison », ajoute-t-il sur Twitter, en soulignant que les conflits au Moyen-Orient ont coûté aux Etats-Unis quelque « 8.000 milliards de dollars ».

En Russie, cette politique ambiguë menée par Donald Trump préoccupe la sphère gouvernementale. La politique américaine en Syrie risque de « mettre le feu » à la région, estime Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, en déplacement au Kazakhstan.

Le diplomate dénonce les « contradictions » des Etats-Unis et leur « incapacité à parvenir à des compromis », assurant que « les Américains ont enfreint leurs promesses de nombreuses fois ». Il qualifie par ailleurs de “jeu dangereux” le soutien de Washington aux Kurdes en Syrie ces dernières années, qui a selon lui « provoqué la colère des populations arabes habitant traditionnellement sur ces territoires ».

Les Kurdes se mobilisent 

Les Kurdes du nord de la Syrie, confrontés aux hésitations de leur allié américain, se disent « très inquiets » et « craignent que cela mette le feu à toute la région ». Ils redoutent notamment un éventuel « retour » de l’Etat islamique.

Ils appellent désormais Moscou à l’aide. Evoquant un « dialogue » avec « le gouvernement syrien », l’administration semi-autonome kurde dit dans un communiqué « espérer que la Russie jouera un rôle de soutien et de garant ». De son côté, Damas avait appelé la minorité à revenir dans son giron.

Face à l’offensive imminente, les kurdes décrétaient en début de journée une « mobilisation générale » de trois jours, en exhortant les habitants de la région à la « résistance ».

En cas d’attaque, les forces kurdes en Syrie déclarent qu’elles ne cibleront pas la Turquie, mais qu’elles se réservent le droit de se « défendre jusqu’à leur dernier souffle ».

L’Europe craint une nouvelle crise migratoire

Plusieurs dirigeants européens réunis mardi à Luxembourg se sont inquiétés de voir survenir un nouvel afflux migratoire en raison de la situation en Syrie. Dans un texte transmis aux ministres de l’Intérieur de l’Union européenne (UE), la Grèce, Chypre et la Bulgarie ont souligné « la hausse spectaculaire d’arrivées de migrants sur la route de Méditerranée orientale », y voyant les « signes alarmants de l’émergence d’une crise ».

L’UE appelle alors à « la fin des hostilités » en Syrie, un pays où le conflit a déjà fait depuis 2011 des millions de déplacés et a coûté la vie à plus de 370.000 personnes.

 

Cécile Da Costa avec AFP