5 chiffres pour comprendre le nouveau virus venu de Chine

Fin décembre, les autorités chinoises informent l’OMS d’un épisode de cas groupés de pneumonies en lien avec un marché d’animaux dans la ville de Wuhan. Depuis, les cas se multiplient. 5 chiffres pour comprendre ce que l’on sait à ce stade.

Coronavirus visualisé au microscope électronique.
CAVALLINI JAMES / BSIP / AFP
  • 17: C’est le bilan à ce jour des décès liés à ce coronavirus en Chine. « La mortalité est moins élevée que le Sras mais reste importante » » a déclaré mardi sur France Info le professeur Yazdan Yazdanpanah, chef du service maladies infectieuses à l’hôpital Bichat à Paris.
  • 500 personnes infectées par le virus principalement en Chine mais aussi dans d’autres pays d’Asie comme la Thaïlande, Taïwan, le Japon ou la Corée du Sud. Un américain de Seattle de retour d’un voyage en Chine a également contracté le virus. Il est actuellement hospitalisé. Les autorités chinoises craignent un pic de contamination à l’occasion des festivités du nouvel an chinois qui débutent ce week-end.

    Zones touchées par le nouveau virus. Source AFP
  • 11 millions d’habitants de la ville de Wuhan, où a débuté l’épidémie, ont été placés en quarantaine à partir de ce jeudi 23 Janvier. Plus aucun train ou avion ne circule et le port du masque est désormais obligatoire. Les transports publics de la ville sont à l’arrêt et les festivités du nouvel an ont été annulées.

    Habitants de Wuhan portant le masque. Crédit photo: EPA-EFE/CTR China Out
  • 1 mètre: c’est la distance à laquelle on peut potentiellement être contaminé par une personne infectée (toux, éternuement, discussion). Le coronavirus va toucher les voies respiratoires.

 

 

14 jours: C’est la durée d’incubation avant de déclarer des symptômes: fièvre et toux persistante.Les personnes revenant d’un voyage en Chine durant les 15 derniers jours doivent être particulièrement attentives à l’apparition de symptômes respiratoires.

La France se montre rassurante et multiplie les consignes:

L’OMS (Organisation mondiale de la santé) a tenu une réunion d’urgence à Genève mardi 21 janvier. Le comité d’experts n’a pas réussi à trouver un consensus sur la déclaration d’une « urgence de santé publique de portée internationale ». La réunion doit être poursuivie ce jeudi.

A lire aussi sur Francetvinfo.fr: Quarantaine à Wuhan, contrôles aux frontières, masques… Comment s’organise la lutte contre le coronavirus en France et dans le monde

C.D.

Jean Paul Gaultier : ses 5 créations iconiques

Jean Paul Gaultier – Flickr – Crédit photo @poweraxle

 

EN IMAGES – L’annonce, faite le 17 janvier par communiqué, a secoué le petit monde de la mode : Jean Paul Gaultier a présenté son dernier défilé haute-couture hier soir, mercredi 22 janvier, au théâtre du Châtelet.

Une annonce officielle, complétée par la diffusion d’une vidéo légère, complice, presque juvénile, postée sur le compte Twitter du couturier (ci-dessus).

Un point final, empreint d’une grande joie et d’une émotion festive, marquant ses 50 ans de carrière. Pas de panique, toutefois : la marque Gaultier Paris ne tire pas sa révérence. Elle reviendra, prochainement, avec un autre concept.
De quoi tenir en haleine la planète mode toute entière.

En attendant de découvrir ce nouveau projet, retour sur les cinq pièces iconiques qui ont marqué la carrière du créateur, haut en couleurs.

La marinière

Pour homme ou pour femme, la marinière est la pièce signature de Jean Paul Gaultier. Présente dès 1976 lors de son premier défilé, elle fait figure de pièce maîtresse de ses créations en 1983, lors de la présentation de sa première collection de prêt-à-porter masculin.

Grâce à Gaultier, la marinière devient le vêtement intemporel de toute garde-robe un rien achalandée. L’arborant régulièrement comme un clin d’oeil identitaire, le créateur s’amuse à la revisiter lors de chaque défilé. Il en revêtira même le packaging de certains de ses parfums.

Ce mercredi 22 janvier, pour le dernier défilé haute-couture du créateur, Gigi Hadid, arborait une version sexy de la marinière, posée délicatement sur son torse dénudé (ci-dessus).

Le corset conique

Le corset conique, créé pour Madonna en 1990, est probablement la pièce la plus audacieuse et marquante de Gaultier. Selon la légende, lorsqu’il le dessine pour la première fois, il reproduit la poitrine en cônes de carton de son ours en peluche, Nana.
Il revisite sa création initiale en 2009, notamment, pour Lady Gaga, à l’occasion de sa tournée « Monster Ball ».

Le smoking pour femme

Grand adepte des looks masculin-féminin, Gaultier vole le smoking au vestiaire de l’homme pour en habiller très élégamment la femme. Sa première proposition date de 2001. Il n’a jamais cessé depuis. Irina Shayk est la dernière en date à le porter pour la campagne de promotion de son dernier parfum Scandal.

Les épaulettes XXL

Les maxi épaulettes font également partie des marques de fabrique de Gaultier. Il en affuble régulièrement vestes, robes et autres tops. Résultat : des pièces anguleuses, charpentées, souvent déclinées dans des couleurs très acidulées. Un clin d’oeil permanent aux années 80, époque chère au coeur du créateur.

Le chapeau marin

Là encore, le couturier joue, tout au long de sa carrière, sur le côté androgyne et vintage de cette pièce signature. Un accessoire que l’on retrouve régulièrement sur dans les campagnes de promotion de ses parfums, notamment.

 

MB

A lire aussi :

Jean Paul Gaultier : l’enfant terrible de la mode

Jean Paul Gaultier a toujours fait défiler les persona non grata de la mode

« Violences policières » : qu’est-ce que la « doctrine Grimaud » évoquée par Anne Hidalgo ?

Maurice Grimaud, préfet de police, en mai 1968 à éviter le pire pendant les évènements //JOEL SAGET / AFP

VIDEO – Invitée ce matin sur France Inter, la maire de Paris a demandé au ministre de l’Intérieur Christophe Castaner de revenir à la « doctrine Grimaud » de maintien de l’ordre. Mais en quoi consistait cette doctrine ? Explications.

Invitée mercredi 22 janvier dans la Matinale de France Inter, la maire de Paris ne mâche pas ses mots à l’égard du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner et de Didier Lallement, préfet de police. Sur l’antenne, elle déclare :

« Il y a un vrai problème de maintien de l’ordre. (…) Il faut absolument que le préfet de police de Paris revienne à la doctrine Grimaud, le préfet de 1968, qui a été un des penseurs de la doctrine en matière de maintien de l’ordre, c’est-à-dire permettre l’expression libre de toutes les manifestations, et éviter qu’il y ait des morts ou des blessés. »

 

La doctrine évoquée par la maire de Paris n’a jamais été institutionnalisée mais elle reste gravée dans la mémoire collective, notamment  pour ceux qui ont connu Mai 68.

Alors que la capitale vit un moment quasi-insurrectionnel, le bain de sang est évité. Plusieurs centaines de personnes sont blessées mais aucun mort n’est à déplorer. La raison ? Maurice Grimaud, préfet de police depuis un an à peine, choisit de mettre en place un maintien de l’ordre particulièrement tolérant face aux manifestants.

Voulant en finir avec « une certaine culture de la violence » instaurée par son prédécesseur Maurice Papon, il tente d’apaiser les relations entre les policiers et les manifestants. Dans une lettre, datée du 29 mai 1968, il s’adresse aux forces de l’ordre et leur écrit ce passage resté célèbre :

« Frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même en apparaissant sous un jour qui atteint toute la fonction policière. »

Cette phrase qui marque toute la philosophie du maintien de l’ordre à laquelle Maurice Grimaud croyait, a pourtant été récemment supprimée. En 2018, à travers son outil Checknews, Libération atteste ce que plusieurs Gilets Jaunes dénoncent : la suppression d’un passage de la lettre de Grimaud dans le magazine, Liaisons, la revue de la préfecture de police.

Prévenir les dérapages

Quelle était la nature de cette doctrine ? Nos confrères de LCI nous l’apprennent, en 1968, au-delà de l’appel au sang-froid, le patron de la police parisienne a pris des mesures concrètes pour éviter les dérapages lors des arrestations. L’historien Philippe Nivet, professeur à l’université de Picardie, reporte d’ailleurs dans une publication consacrée à Maurice Grimaud que ce dernier avait notamment fait installer des équipes d’assistance médicale dans tous les commissariats où étaient transférés des manifestants « afin de laisser une présence visible qui devait empêcher les passages à tabac« .

En 2008, dans la revue Liaisons, Maurice Grimaud explique aussi à quel point garder le contact permanent avec les syndicats étudiants est essentiel. « Une manifestation dans laquelle on a pu établir des contacts se passe infiniment mieux que celle où l’on va comme sur un champ de bataille« .

Pendant les évènements, Maurice Grimaud, qui a une bonne connaissance du terrain, tient également à soutenir les équipes de police sur place.

Le préfet de police Maurice Grimaud (c) inspecte, le 08 mai 1968, les forces de l’ordre stationnées au Quartier Latin à Paris en prévision de violentes manifestations estudiantines. (Photo by ARCHIVES / AFP) AFP

 

Regarder aussi : L’interview de Maurice Grimaud (préfet de police en mai 1968)

« Une crainte obsessionnelle qu’une de ces affaires se termine mal »

Mais d’où lui vient cette vision du maintien de l’ordre ? À l’âge de 21 ans, le 6 février 1934, Maurice Grimaud est témoin de la confrontation mortelle qu’il y avait eu entre manifestants et forces de l’ordre sur la place de la Concorde. Cette journée dramatique fait état de 37 morts et plus de 2000 blessés, ce qui en fait la plus grande fusillade des forces de l’ordre de la IIIème République.

En 2008, dans Liaisons, Maurice Grimaud raconte aussi « la crainte obsessionnelle qu’une de ces affaires se termine mal, soit par un tir criminel et provocateur du côté des manifestants, soit par une riposte non contrôlée de la part de la police. »

Un homme récompensé et salué

Le 30 mai 1968, le nouveau ministre de l’Intérieur, Raymond Marcellin, est nommé. Les partisans d’une ligne plus rigoriste souhaite limoger le préfet de police mais soutenu par le Premier Ministre de l’époque, Georges Pompidou, Maurice Grimaud reste en place.

En mars 1969, Maurice Grimaud est décoré par de Gaulle.  − JOEL SAGET / AFP

 

En mars 1969, il reçoit les insignes de commandeur de la légion d’honneur de la main du général de Gaulle, ce qui finit de consacrer son travail et son traitement « humaniste » des  émeutes.

 

En 2009, à la mort de Maurice Grimaud, Daniel Cohn-Bendit, l’ex-leader du mouvement de Mai 68 obligé à quitter la France, n’oubliera pas de remercier « ce préfet hors norme ».

« Il a joué un rôle très important parce qu’il a essayé d’expliquer aux policiers les limites de l’action policière. C’était un véritable républicain« .

Agathe Welcomme

 

Christopher Tolkien, héraut de l’œuvre de J.R.R Tolkien

Christopher Tolkien, troisième fils de J.R.R Tolkien, est mort ce 16 janvier à 95 ans. Pendant 40  ans, il a endossé le rôle d’exécuteur littéraire de son père et à en diffuser l’immense héritage.

Christopher Tolkien est décédé à l’âge de 95 ans. Crédit : Cité internationale de la tapisserie Aubusson

L’oeuvre de John Ronald Reuel Tolkien ne s’est jamais limitée aux célèbres Hobbit et Seigneur des Anneaux, et de nombreux autres héros ont parcouru la Terre du Milieu bien avant Bilbo et Frodo. Béren et Luthien, la chute du royaume de Gondolin, la fuite des Hommes de Numénor… autant de noms et d’événements qui résonnent de manière familière et chaleureuses aux oreilles des adeptes de l’écrivain. Et c’est tout un univers, ample, riche et d’une cohérence folle que ce dernier a produit tout au long de plus de 50 ans d’écriture et d’invention.

A lire aussi > J.R.R. Tolkien, au gré de sa fantasy

Mais ces découvertes n’auraient jamais été possibles sans le travail long, acharné, érudit de Christopher Tolkien. Son nom, bien sûr, vous est familier. Son prénom, certainement beaucoup moins. Et pourtant, le troisième fils de J.R.R Tolkien a fait plus pour l’œuvre de son père que son auteur lui-même.

Christopher Tolkien était le premier érudit de la Terre du Milieu. Namarië.

Une histoire de famille

En 1973, quand le créateur de la Terre du Milieu rend son dernier souffle, ne laissant dernier lui que ses deux grandes œuvres achevées, Christopher Tolkien quitte son poste de professeur et philologue à Oxford, où il marchait déjà dans les traces de son père, pour se consacrer à ce qui deviendra un véritable sacerdoce : faire vivre et enrichir son héritage littéraire et veiller à la protection de son intégrité.

Et qui de mieux placé pour accomplir cette mission que celui qui, dès son plus jeune âge, s’endort au rythme des aventures des Valar voyageant en Terre du Milieu et des combats des grands héros contre Morgoth et Sauron, les puissances du Mal ? Christopher Tolkien a été le premier lecteur de son père, son premier critique aussi.  » Si étrange que cela puisse paraître, j’ai grandi dans le monde qu’il avait créé. […] Le soir, il venait dans ma chambre et me racontait, debout devant la cheminée, des histoires formidables, celle de Béren et Luthien par exemple. » confiait-il au journal suisse Le Temps en 2012.

C’est lui qui a cartographié le monde inventé par J.R.R Tolkien, dessiné les courbes du fleuve Anduin et les pics acérés du Mordor. Lui enfin qui a exhumé les centaines de textes épars qui composent le legendarium de Tolkien.

Christopher Tolkien a participé à l’élaboration des cartes de la Terre du Milieu.
Crédit : Tolkien Estate
Un travail de transmission titanesque

En plus de quarante ans, Christopher Tolkien a réuni, compilé, classé, réécrit les manuscrits inachevés de son père pour en offrir un tout cohérent. Sans lui, pas de Silmarillion, ce récit mythologique qui nous plonge au cœur des origines de la Terre du Milieu. Poèmes, contes, romans… en tout, ce sont 17 oeuvres qu’il est parvenu à faire publier, rendant accessibles à tous ces milliers de pages et d’annotations rédigées dans l’écriture serrée de l’auteur.

Sans lui, pas de Contes et légendes inachevés, ces bouts d’histoire qui raccrochent l’histoire d’Aragorn à celle de Béren. Sans lui, pas d’Enfants de Hurin, sur les ébauches duquel il a travaillé 30 ans avant de pouvoir les regrouper dans un texte unique. Sans lui, finalement, l’œuvre de Tolkien n’aurait probablement pas atteint le statut qui est le sien aujourd’hui.

L’histoire de Béren et Luthien a fait l’objet d’une publication en juin 2017. Crédit : Christian Bourgois

Car Christopher Tolkien ne s’est pas contenté de faire découvrir l’histoire cachée de la Terre du Milieu. Dans une démarche inédite, en philologue érudit accompli, il a mis en lumière les travaux linguistiques de son père, spécialiste des sagas nordiques et anglo-saxonnes qui ont tant nourri son inspiration et tant influencé son écriture. Son immense travail de recherche, il l’a ensuite compilé dans L’Histoire du Milieu, construction fleuve de 12 tomes qui nous plongent dans la cosmogonie de la Terre du Milieu, de sa chronologie éclatée aux traditions et langues de ses nombreuses races de personnages.

 » Des millions de personnes dans le monde seront à jamais reconnaissantes à Christopher de nous avoir apporté le Silmarillion, Les Enfants de Hurin et L’Histoire de la Terre du Milieu . Nous avons perdu un titan. », Shaun Gunner, président de la Fondation Tolkien

Par son inépuisable volonté de transmettre l’héritage de son père, Christopher Tolkien lui a offert une indiscutable légitimité et a fourni une multitude de documents et de pistes pour les chercheurs universitaires, tant littéraires que linguistiques.

Avec sa mort, c’est le lien organique que les fans de J.R.R Tolkien entretenaient avec son œuvre qui disparaît. Christopher Tolkien n’était pas un écrivain. Mais il était un passeur, celui de son père. Et tous les lecteurs et lectrices de Tolkien, passés et futurs, jeunes et anciens, lui disent merci.

Audrey P.