Prix Goncourt : le tourbillon médiatique

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Baignée d’un soleil hivernal, la Place Gaillon, au coeur de Paris, était le centre de toutes les attentions, ce midi. Une heure avant l’annonce des gagnants des Prix Goncourt et Renaudot 2016, de nombreux journalistes faisaient déjà le pied de grue devant le restaurant centenaire Drouant, rendez-vous traditionnel de l’évènement. Et si, chaque année, c’est le même rituel, l’atmosphère qui y règne est toujours aussi saisissante.

12h30 – hommes de lettres et journalistes se pressent dans le hall de l’établissement, d’où s’élève une rumeur grandissante. Chacun y va de son pronostic, et le nom de la jeune Franco-marocaine Leïla Slimani est dans toutes les bouches. Une masse se forme au pied des marches d’où doit descendre le jury du Goncourt et l’on commence à se marcher dessus, à mesure que l’heure tourne.

Pourtant l’atmosphère est plutôt calme dans l’établissement parisien. Les clients du restaurant affichent un air indifférent, comme s’ils n’avaient pas conscience de l’animation environnante, et les critiques littéraires discutent, accoudés au bar. Seule la foule des journalistes est en pleine effervescence, se préparant à capter le moindre petit détail, le moindre petit mot. On se bouscule déjà, alors que le jury est encore en train de déjeuner et de délibérer dans l’intimité des salons, à l’étage.

Un peu avant 13h, le jury fait son entrée. Du haut de l’escalier, l’écrivain et juré Didier Decoin annonce de manière lapidaire les lauréates du jour. Les pronostics ne se sont pas trompés, le prix Goncourt est décerné à Leïla Slimani pour Chanson douce (éd. Gallimard). Quelques amateurs applaudissent. Ils sont vite rabroués par les journalistes soucieux des images et des sons qu’ils ramèneront à leur rédaction. Le juré reprend, pressé par la foule. La lauréate du prix Renaudot est la romancière et dramaturge Yasmina Reza, pour son roman Babylone (éd. Flammarion). Une fois les noms dévoilés, la masse compacte se disperse pour revenir sur la place, devant le Drouant.

Commence alors une attente impatiente de l’arrivée des deux lauréates, prévenues de leur nomination. Cette fois, malgré le temps clément, l’atmosphère est carrément électrique. Les présentatrices télé piétinent, jetant des coups d’œil inquiets à leur montre, pendant que caméras, perches et micros forment une véritable haie d’honneur au bord de la route. Yasmina Reza est la première à pointer le bout de son nez, Place Gaillon, entourée de deux amies. En quelques secondes, le temps que les journalistes reconnaissent l’auteur-lauréate, la horde l’encercle et l’assaille de questions. Cachée derrière ses lunettes de soleil, elle parvient à s’arracher à la ronde des médias, cramponnée par un voiturier du Drouant, et grimpe vite à l’étage, où l’attendent les jurés.

À l’arrivée de la gagnante du prix Goncourt, la horde se transforme en meute. Sous l’oeil hagard des amateurs venus pour l’occasion, un mouvement de foule se crée autour de Leïla Slimani, qui manque plusieurs fois de se prendre un coup de perche. Bombardée de flashs et de questions, elle finit par abandonner et décide de ne donner aucune réaction avant d’être installée à l’étage, dans le salon gardé par la sécurité.

Après les secousses provoquées par les deux égéries littéraires de 2016, les journalistes quittent les lieux au compte-goutte, tournant les talons sur l’établissement centenaire, laissé en pagaille par ce tourbillon médiatique annuel. Rendez-vous en 2017!

 

Winny Claret

Roland-Garros J3 : ce qu’il faut retenir à 17h

À 17h, 11 des 18 Français en lice lors de la 3e journée du tournoi de Roland-Garros avaient joué leur match. Entre le défilé des tenues zébrées et les coups de génie de Rafael Nadal, les spectateurs ont assisté à une journée haute en couleur.

Les Français du jour

6 victoires, 5 défaites pour les 10 Français engagés jusqu’à 17h. On a presque envie de faire les difficiles en comparant ce bilan du jour au sans-faute réalisé la veille par les Tricolores.

A l’inverse, les têtes d’affiches féminines Alizé Cornet (6/1, 6/0 contre Flipkens) et Kristina Mladenovic (6/2, 6/4 contre Schiavone) ont séduit par la qualité de leur jeu, ce qui laisse espérer de belles choses pour la suite de la compétition. Virginie Razzano y est elle aussi allée de sa victoire (4/6, 6/1, 6/0 contre Soylu). Quant à la toute jeune bombardière Océane Dodin, elle a réussi à prendre un set à l’ancienne vainqueur du tournoi Ana Ivanovic (6/0, 5/7, 6/2). De belles promesses pour l’avenir. Cornet, Mladenovic et Razzano rejoignent Caroline Garcia et Myrtille Georges au deuxième tour. Et si c’était l’année des Françaises ?

Chez les messieurs, Lucas Pouille a fini par prendre la mesure de Julien Benneteau (6/3, 4/6, 6/4, 7/6), après l’interruption de leur match la veille. Le jeune Nordiste a véritablement explosé cette année et capitalise sur son excellent parcours au Masters 1000 de Rome (demi-finaliste). On continue à penser que la surprise française cette année à Roland Garros, ce sera lui. Autre espoir, autre victoire. Quentin Halys, 19 ans (encore plus jeune que Pouille), a écrasé Hyeon Chung (6/1, 6/4, 6/4) et tentera de poursuivre son bonhomme de chemin au deuxième tour. A noter enfin la victoire de Nicolas Mahut, facile contre Berankis (7/6, 6/2, 6/1).

Les favoris du jour

Les favoris du jour, eh bien ils n’ont pas traîné. 3 jeux à Groth, 5 à Lu. C’est ce qu’ont respectivement laissé Rafael Nadal (6/1, 6/1, 6/1) et Novak Djokovic (6/4, 6/1, 6/0) à leur adversaire. Et en plus, Nadal nous a gratifié de quelques coups spectaculaires, comme ce magnifique tweener!

Difficile d’évaluer leur état de forme contre ces joueurs de seconde zone, mais, une chose est sûre, le « Taureau de Majorque » et le « Djoker » sont prêts. Pas Andy Murray. Le Britannique, qui arrivait pourtant en pleine confiance après son titre à Rome contre Novak Djokovic, est passé à deux doigts de l’élimination. Le n°3 mondial a connu un sérieux retard à l’allumage face à l’imprévisible Radek Stepanek, avant de finalement s’imposer (3/6, 3/6, 6/0, 6/3, 7/5). Pour juger de sa capacité à remporter le tournoi, on attend de voir sa réaction lors des prochains tours.

La tendance du jour

Ou plutôt de cette édition 2016, est sponsorisée par l’équipementier Adidas. La marque aux trois bandes a revêtu ses athlètes d’une tenue zébrée intégrale (de la casquette aux chaussures en passant par la robe ou le polo). Une touche stylée qui électrise!

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La Serbe Ana Ivanovic, tombeuse d’Océane Dodin, parée de la tenue zébrée de son sponsor Adidas

Le chiffre du jour

0. Comme le nombre de jeux inscrites par l’adolescente française Tessah Andrianjafitramo, contre la Chinoise Zhuang. A 17 ans, la jeune espoir repart de Roland en vélo (un 6/0, 6/0 s’intitule « double roue de bicyclette » dans le jargon), pour sa première apparition dans le tableau principal. Cruel. On espère que vous serez là l’année prochaine pour l’applaudir quand elle inscrira son premier jeu à Paris.

La surprise du jour (qui n’en est peut-être pas une)

La tête de série n°3 à la trappe ! Angélique Kerber, vainqueur de l’US Open et au jeu parfaitement adapté à la terre battue, disparaît dès le premier tour à Paris. L’Allemande était blessée à l’épaule. Son bourreau ? La Néerlandaise Kiki Bertens, classée au-delà de la 50ème place mondiale, mais en pleine bourre actuellement. On se rappelle notamment les parpaings qu’elle enfilait à la pelle au service lors de la demi-finale de Fed Cup contre la France. Demandez donc à Caroline Garcia et Kristina Mladenovic.

 

Douglas de Graaf et Winny Claret

LIVE / Roland-Garros J3

Bonjour bienvenue sur le live du CelsaLab pour cette troisième journée du tournoi de Roland-Garros!

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Hier, le programme était chargé sur les courts de la Porte d’Auteuil. Soixante matchs prévus, en plus des six rencontres reportées ou interrompues de la première journée. La pluie martelait encore la terre battue hier matin, et les premières rencontres n’ont pu commencer qu’à 13h30 (12 matchs annulés).

Du côté des Français, (et c’est assez rare pour être souligné), c’est un sans-faute! 7 joueur tricolores/7 ont passé le cap du 1er tour, alors que Lucas Pouille et Julien Benneteau doivent reprendre leur duel interrompu hier soir! Le jeune Nordiste de 22 ans mène deux sets à un (6/3 ; 4/6 ; 6/4)

Le tenant du titre suisse Stan Wawrinka s’est fait peur. Il s’est extirpé difficilement du piège tendu par le Tchèque Lukas Rosol en cinq sets (4/6 ; 6/1 ; 3/6 ; 6/3 ; 6/4, en 3h11)

Un autre Tchèque a causé du souci à une tête de série hier : Radek Stepanek menait son duel face à l’Ecossais Andy Murray (6/3 ; 6/3 ; 0/6 ; 2/4), interrompu hier soir après 2h15 de jeu. La rencontre reprendra cet après-midi sur le court Philippe Chatrier.

Le programme du jour est, lui aussi, chargé. Pas moins de 18 Français s’échineront à rallier le deuxième tour, pour tenter de faire aussi bien que leurs compatriotes, hier. En début de programmation, Kristina Mladenovic et Alizé Cornet, deux des meilleures chances françaises côté féminin, entrent en piste. La première devra se méfier de l’Italienne Francesca Schiavone, vainqueur du tournoi en 2010 et finaliste en 2011, tandis que la seconde affrontera la Belge Kirsten Flipkens. Puis, à partir du début d’après-midi, les Tricolores commenceront à coloniser les courts : Jo-Wilifried Tsonga (n°6) en tête d’affiche (contre l’Allemand Struff), mais aussi Mahut, Mathieu, Razzano, Parmentier, ou les espoirs Herbert, Halys et Dodin.

Du côté des favoris, on suivra avec attention les premiers pas de Novak Djokovic (n°1) et Rafael Nadal (n°3), qui ne devraient pas connaître de grosses difficultés contre leurs infortunés adversaires (respectivement le Taïwanais Yen-Hsun Lu et l’Australien Sam Groth), alors qu’Andy Murray démarrera cette journée à un set de l’éliminiation (1-2 contre Radek Stepanek). L’entrée en lice de la n°1 mondiale Serena Williams sera également scrutée, elle qui connaît quelques couacs depuis le dernier US Open. Si vous voulez aussi jeter un oeil sur les autres cadors, Angélique Kerber (n°3), Victoria Azarenka (n°5), Tomas Berdych (n°7) ou David Ferrer (n°11) sont là pour le plaisir des yeux.

Vous trouverez le programme du jour complet sous ce live. Bons matchs à tous!

Live Blog Jour 3 Roland Garros
 

Court Philippe-Chatrier (à partir de 11h00) :
Angelique Kerber (ALL/n°3) – Kiki Bertens (HOL) : 1-0
Radek Stepanek (RTC) – Andy Murray (GBR/n°2 Interrompu 6-3, 6-3, 0-6, 2-4
Novak Djokovic (SER/n°1) – Yen-Hsun Lu (TAI) : 1-0
Jan-Lennard Struff (ALL/Q) – Jo-Wilfried Tsonga (FRA/n°6) : 0-2
Serena Williams (USA/n°1) – Magdalena Rybarikova (SVQ) : 1-0

Court Suzanne-Lenglen (à partir de 11h00) :
Francesca Schiavone (ITA) – Kristina Mladenovic (FRA/n°26) : 1-1
Rafael Nadal (ESP/n°4) – Sam Groth (AUS) : 0-0
Océane Dodin (FRA/WC) – Ana Ivanovic (SER/n°14) : 0-0
David Ferrer (ESP/n°11) – Evgeny Donskoy (RUS) : 0-0

Court 1 (à partir de 11h00) :
Vasek Pospisil (CAN) – Tomas Berdych (RTC/n°7) : 2-0
Lucas Pouille (FRA:n°29) – Julien Benneteau (FRA) Interrompu 6-3, 4-6, 6-4
Venus Williams (USA/n°9) – Anett Kontaveit (EST) : 1-0
Karin Knapp (ITA) – Victoria Azarenka (BLR/n°5) : 1-0
David Goffin (BEL/n°12) – Grégoire Barrère (FRA/WC) : 0-0

Court 2 (à partir de 11h00) :
Alizé Cornet (FRA) – Kirsten Flipkens (BEL) : 4-2
Inigo Cervantes (ESP) – Dominic Thiem (AUT/n°13) : 0-0
Nicolas Mahut (FRA) – Ricardas Berankis (LIT) : 3-2
Andrea Petkovic (ALL/n°28) – Laura Robson (GBR) : 0-0

Court 3 (à partir de 11h00) :
Bernard Tomic (AUS/n°20) – Brian Baker (USA) : 1-0
John Isner (USA/n°15) – John Millman (AUS) Interrompu 6-7(4), 7-6(12)
Ipek Soylu (TUR/Q) – Virginie Razzano (FRA/WC) : 0-0
Paul-Henri Mathieu (FRA) – Santiago Giraldo (COL) : 0-1
Monica Niculescu (ROU/n°31) – Pauline Parmentier (FRA) : 3-2

Court 4 (à partir de 11h00) :
Tatjana Maria (ALL) – Jelena Jankovic (SER/n°23) : 0-1
Pablo Cuevas (URU/n°25) – Tobias Kamke (ALL/Q) : 0-0
Marcel Granollers (ESP) – Fabio Fognini (ITA/n°32) : 3-3
Elina Svitolina (UKR/n°18) – Sorana Cirstea (ROU/Q) : 0-0

Court 5 (à partir de 11h00) :
Samantha Crawford (USA) – Timea Babos (HON) : 0-0
Silvia Soler-Espinosa (ESP) – Timea Bacsinszky (SUI/n°8) : 0-2
Joao Sousa (POR/n°26) – Damir Dzumhur (BOS) : 0-0
Paolo Lorenzi (ITA) – Carlos Berlocq (ARG/Q) : 0-0

Court 6 (à partir de 11h00) :
Carla Suarez Navarro (ESP/n°12) – Katerina Siniakova (RTC/Q) : 0-0
Hyeon Chung (CDS) – Quentin Halys (FRA/WC) : 0-0
Donna Vekic (CRO) – Madison Keys (USA/n°15) : 0-0
Kevin Anderson (AFS/n°18) – Stéphane Robert (FRA/WC) : 2-0

Court 8 (à partir de 11h00) :
Saisai Zheng (CHN) – Dominika Cibulkova (SVQ/n°22) : 0-0
Thomas Fabbiano (ITA/LL) – Feliciano Lopez (ESP/n°21) : 0-0
Dmitry Tursunov (RUS) – Roberto Bautista Agut (ESP/n°14) : 2-0
Monica Puig (PRI) – Olga Govortsova (BLR) : 0-0

Court 10 (à partir de 11h00) :
Borna Coric (CRO) – Taylor Fritz (USA) : 0-0
Louisa Chirico (USA/Q) – Lauren Davis (USA) : 0-0
Rajeev Ram (USA) – Jiri Vesely (RTC) : 0-0
Yulia Putintseva (KAZ) – Aleksandra Wozniak (CAN) : 0-0

Court 13 (à partir de 11h00) :
Victor Estrella Burgos (DOM) – Illya marsenko (UKR) : 0-0
Thiemo De Bakker (HOL) – Guillermo Garcia-Lopez (ESP) : 1-1
Kurumi Nara (JAP) – Denisa Allertova (RTC) : 0-0
Irina Falconi (USA) – Mona Barthel (ALL) : 0-0

Court 14 (à partir de 11h00) :
Gerald Melzer (AUT/Q) – Aljaz Bedene (GBR) : 0-0
Alizé Lim (FRA/WC) – Camila Giorgi (ITA) : 0-0
Nicolas Almagro (ESP) – Philipp Kohlschreiber (ALL/n°24) : 5-3
Johanna Konta (GBR/n°20) – Julia Goerges (ALL) : 0-0

Court 15 (à partir de 11h00) :
Malek Jaziri (TUN) – Florian Mayer (ALL) : 1-0
Ekaterina Makarova (RUS/n°27) – Varvara Lepchenko (USA) Interrompu 5-7, 6-4, 4-1
Anna-Lena Friedsam (ALL) – Daria Kasatkina (RUS/n°29) : 0-1
Anastasija Sevastova (LET) – Sachia Vickery (USA/Q) : 0-0
Denis Istomin (OUZ) – Juan Monaco (ARG) : 1-0

Court 16 (à partir de 11h00) :
Laura Siegemund (ALL) – Eugénie Bouchard (CAN) : 0-0
Marsel Ilhan (TUR) – Steve Darcis (BEL) : 0-0
Gilles Muller (LUX/Q) – Marcos Baghdatis (CHY/Q) : 0-2
Taylor Townsend (USA/WC) – Amandine Hesse (FRA/WC) : 0-0

Court 17 (à partir de 11h00) :
Qiang Wang (CHN) – Tessah Andrianjafitrimo (FRA/WC) : 0-0
Samantha Stosur (AUS/n°21) – Misaki Doi (JPN) Interrompu 6-2, 1-3
Facundo Bagnis (ARG) – Kenny De Schepper (FRA/Q) : 0-0
Daria Gavrilova (AUS) – Mariana Duque-Marino (COL) : 0-0
Alexander Zverev (ALL) – Pierre-Hugues Herbert (FRA) : 0-0

Court 18 (à partir de 11h00) :
Arina Rodionova (AUS/WC) – Ana Konjuh (CRO) : 0-0
Pablo Carreno Busta (ESP) – Federico Delbonis (ARG/n°31) : 0-3
Andreas Seppi (ITA) – Ernests Gulbis (LET) : 1-4
Teliana Pereira (BRE) – Kristyna Pliskova (RTC) : 0-0

Visite du pape François : le retour de Cuba sur la scène internationale

Le pape François et Kirilli se sont rencontrés pour la première fois ce vendredi 12 février à l’aéroport de La Havane. Depuis son rapprochement avec les États-Unis, Cuba joue un rôle très actif sur la scène mondiale. La venue du pape en septembre 2015 avait déjà marqué les esprits.

 

 

Le drapeau cubain est hissé sur le département d'Etat américain à Washington, lundi 20 juillet 2015. AFP/Paul J Richards
Le drapeau cubain est hissé sur le département d’Etat américain à Washington, lundi 20 juillet 2015.
AFP/Paul J Richards

 

Un moment historique pour Cuba

Nicolas Demerond reviens sur son blog sur l’histoire difficile de Cuba : « Le 3 février 1962, alors que Cuba installait des missiles soviétiques sur son île, John F. Kennedy décrétait un embargo qui allait priver les Cubains de nombreux biens et services. Lors de la chute de l’URSS en 1991, qui portait l’île à bout de bras, Cuba se referma entièrement sur elle-même, à l’exception de la base navale Guantanamo qui demeurait depuis 1902 une enclave américaine vendue pour un chèque de quelques milliers de dollars… jamais encaissé par les Castro. Depuis, les Cubains ont dû faire le grand écart entre une alimentation rythmée par des tickets de rationnement, et un afflux touristique qui explosa à partir des années 1980 et devint la principale source de croissance économique. »  Un demi-siècle plus tard, le 17 décembre dernier, Barack Obama mettait enfin un terme à ce « bloqueo » américain.

La dernière visite du pape François remonte au mois de septembre 2015. Il s’agit alors de la troisième visite d’un pape à Cuba en 17 ans, après Jean Paul II (1998) et Benoît XVI (2012). Un traitement privilégié pour ce pays, dont 10% de la population se revendique catholique, même si le nombre des baptisés est bien plus important, beaucoup mélangeant cultes afro-cubains et catholicisme.

Avec la rencontre entre le pape François et Kirilli, Cuba consacre son ouverture non seulement aux USA mais également aux pays de l’occident, après les nombreux déplacements officielle du président Raul Castro en Europe. Lors de sa dernière visite en France, le 1er février dernier, François Hollande a souhaité accompagner Cuba sur la voie de l’ouverture, et affirmait : « Nous sommes en train d’écrire une nouvelle page de l’histoire entre l’Europe et Cuba et, plus encore, demain entre le monde et Cuba. Parce que nous voulons que Cuba puisse accompagner, participer pleinement à la communauté internationale, je confirme ici que la France fera tout son possible au sein de l’Union européenne pour faire disparaître les derniers obstacles. »

Une politique intérieure dictatoriale

À Cuba, les libertés sont toujours bafouées. Le nombre d’interpellations d’opposants augmente, avec souvent des agressions physiques contre les Dames en blanc – les épouses de prisonniers politiques – et autres manifestants. La censure et la pression s’exercent aussi dans la culture, comme si l’appareil idéologique du parti unique craignait de perdre sa fonction.

La Havane, qui a signé en 2008 les deux pactes des Nations unies sur les droits individuels et collectifs, ne les a pas ratifiés ni respectés. Les médias et la police politique agissent comme les derniers bunkers du pouvoir. L’usage d’Internet reste limité à une infime minorité, malgré la publicité donnée à quelques espaces Wi-Fi. La faible connectivité révèle les pesanteurs du régime, capables de désespérer à la fois les investisseurs étrangers et les simples usagers cubains.

Wassim Sabri Alem