Revenu universel : Benoit Hamon aurait-il fait machine arrière?

Article 1

Rédigé le 18/01/2017

En pleine campagne des primaires de gauche, Benoit Hamon remet en cause la mise en place d’ un revenu universel d’ici 2022.

Il s’agit de la mesure phare de son programme, et pourtant. Le candidat à la primaire de la gauche Benoît Hamon a largement revu à la baisse ces derniers jours sa promesse d’instaurer un revenu universel, versé à tous les citoyens sans exiger aucune condition. Ce mardi, à cinq jour du premier tour de la primaire, deux points clés de sa proposition ont été discrètement supprimés de son site internet :

  • le fait que ce qu’il qualifie de « revenu universel » serait versé à terme à tous les Français de plus de 18 ans, sans condition de ressources ;

  • le fait qu’il atteindrait le seuil de 750 euros par mois.

proposition visible sur le site de campagne de Benoit Hamon le 8 janvier 2017

                       proposition visible sur le site de campagne de Benoit Hamon le 8 janvier 2017

 

 

« Une grande conférence citoyenne »

Il est désormais question d’une « grande conférence citoyenne » chargée de discuter du périmètre du revenu universel et de son calendrier. Benoît Hamon continue d’évoquer un « revenu universel », mais il ne s’engage donc plus clairement à mettre en place cette « révolution » sociale avant 2022, s’il remportait la présidentielle.

Une promesse qui vaut 468 Milliards d’Euros

La promesse de l’ancien ministre a fait l’objet de nombreuses critiques, principalement à cause de son coût. Selon l’Insee, il y avait environ 52 millions de Français de plus de 18 ans au 1er janvier 2017. Verser à toute cette population, sans condition, 750 euros par mois, coûterait donc en année pleine 468 milliards d’euros.

Suppression d’aide sociales en échange du revenu universel

De ce coût, on pourrait déduire plusieurs aides sociales qui pourraient être effacées au profit du revenu universel (prestations maternité-famille, aides au logement, aides pour la lutte contre la pauvreté). Benoît Hamon n’a pas détaillé quelles aides pourraient disparaître au profit du revenu universel, mais cela pourrait représenter une enveloppe de l’ordre de 90 milliards d’euros à déduire de son coût. Resterait donc, tout de même, autour de 300 milliards à 400 milliards d’euros à financer, ce qui en ferait une dépense supplémentaire équivalente au budget actuel de l’Etat (387 milliards d’euros de dépenses prévus en 2017).

Sa proposition nouvelle version n’est finalement plus si éloignée du « revenu décent » de Manuel Valls créé en fusionnant les différentes aides sociales. A l’exception des 18-25 ans, auxquels l’ex-premier ministre souhaite appliquer une condition de ressources pour le versement de l’aide, contrairement à Benoit Hamon.

Article 2

Mis à jour le mercredi 18/01/2017 à 12h02

Benoit Hamon défend toujours le revenu universel

Benoit Hamon a t-il reculé sur sa proposition phare de sa campagne : Le revenu universel ? Un article du monde met en lumière la remise en cause  l’universalité de l’allocation. Le candidat à la primaire de gauche  s’est défendu du contraire mardi matin à l’antenne de France Inter.

Il est désormais question d’une « grande conférence citoyenne » chargée de discuter du périmètre du revenu universel et de son calendrier. L’ancien ministre  continue d’évoquer un « revenu universel », mais il ne s’engage donc plus clairement à mettre en place cette « révolution » sociale avant 2022, s’il remportait la présidentielle.

Une promesse qui vaut 468 Milliards d’Euros

La promesse de l’ancien ministre a fait l’objet de nombreuses critiques, principalement à cause de son coût. Selon l’Insee, il y avait environ 52 millions de Français de plus de 18 ans au 1er janvier 2017. Verser à toute cette population, sans condition, 750 euros par mois, coûterait donc en année pleine 468 milliards d’euros.

Suppression d’aide sociales en échange du revenu universel

De ce coût, on pourrait déduire plusieurs aides sociales qui pourraient être effacées au profit du revenu universel (prestations maternité-famille, aides au logement, aides pour la lutte contre la pauvreté). Benoît Hamon n’a pas détaillé quelles aides pourraient disparaître au profit du revenu universel, mais cela pourrait représenter une enveloppe de l’ordre de 90 milliards d’euros à déduire de son coût. Resterait donc, tout de même, autour de 300 milliards à 400 milliards d’euros à financer, ce qui en ferait une dépense supplémentaire équivalente au budget actuel de l’Etat (387 milliards d’euros de dépenses prévus en 2017).

Pas de remise en cause du revenu, mais une réalisation par paliers

L’article paru sur le site  des decodeurs du Monde.fr affirmait que la version initiale du site internet de campagne de Benoit Hamon mettait en valeur le versement d’ un revenu universel pour  toute personne de plus de 18 ans et ce à partir de 2022.  Inivité sur France Inter pour se justifier sur la suppression du site  de la mesure, le candidat déclare :

«Le montant annoncé était de 750 euros. J’ai toujours dit que c’était une cible irréalisable du jour au lendemain.

Pour Benoit Hamon, il ne s’agit pas d’une modification de sa proposition. Pourtant, dans une deuxième version du site, le montant de l’allocation  n’était que de 600 euros pour atteindre « à terme » la somme de 750 euros. L’article dans sa version finale ne faisait plus apparaitre la mention d’universalité, c’est à dire pour tous les Français de plus de 18 ans, ni la somme de 750  €.

L’ancien ministre réagit clairement sur France Inter en expliquant qu’il n’y a pas de remise en cause de l’allocation mais qu’il s’agit d’une réalisation en deux temps  :

  •  » Première étape, revaloriser le RSA à 600 euros. Un tiers des pauvres éligibles à cette mesure n’en bénéficient pas en réalité. Il faut que ça change. Les jeunes doivent aussi être les premiers bénéficiaires, car ils doivent être accompagnés dans leur insertion professionnelle.
  • Puis, avec les partenaires sociaux, et les citoyens nous réfléchirons au périmètre de ce revenu et son financement. Je fixe un cap et une manière d’agir.»

Il a précisé que sa mesure n’avait « rien à voir » avec le revenu décent proposé par Manuel Valls.

 

Article 3

Mis à jour le 19/01/2017 09h03

Primaire de gauche : un revenu universel revu et corrigé ou un bug?

Le site internet de la campagne de Benoit Hamon pour les primaires de gauche a été modifié à plusieurs reprises. Erreurs techniques, justifications et approximations ont alimenté les articles de presse sur le sujet.

Mardi 17/01/17 : disparition de deux mesures phares du site de campagne de Benoit Hamon :

  • le fait que ce qu’il qualifie de « revenu universel » serait versé à terme à tous les Français de plus de 18 ans, sans condition de ressources ;

  • le fait qu’il atteindrait le seuil de 750 euros par mois.

Toujours mardi, dans la journée,  toujours, Benoît Hamon contacté par Franceinfo évoque la difficulté d’instaurer une telle réforme en quelques mois et privilégie la mise en place par paliers. La verser aux quelques 52 millions de Français de plus de 18 ans coûterait en effet 468 milliards d’euros, soit une dépense équivalente au budget actuel de l’Etat. L’ancien ministre propose toutefois une réduction du temps de travail et la revalorisation du RSA à 600 euros.

Mercredi, il était évoqué sur le site la réalisation d’une « grande conférence citoyenne » qui débattra du périmètre du revenu universel et de son calendrier et précisait que « ce revenu sera ensuite étendu à l’ensemble de la population. A terme, il atteindra la somme de 750 euros. »

Contacté par Franceinfo, le directeur de campagne de Benoit Hamon, Mathieu Hanotin, dément tout recul et parle plus d’une « clarification » et d’une erreur humaine :

  « La personne qui a fait les modificationsa eu la main un peu lourde »

Il insiste sur la complexité d' »une réforme comme on en fait tous les cinquante ans ». « Il faut faire un vrai travail de modélisation qu’on ne pourra faire qu’avec le ministère de l’Economie », insiste Mathieu Hanotin, en soulignant également  l’importance de la concertation.

La mise en place avant 2022 n’est plus envisagée, mais l’objectif de créer un revenu universel pour tous les plus de 18 ans et de 750 euros par mois « à terme » est donc de nouveau d’actualité.

 

 

 

Filière jihadiste à Champigny: 3 à 10 ans de prison requis en appel

L’avocat général a requis lundi des peines de trois à dix ans d’emprisonnement contre douze prévenus au procès en appel de la filière jihadiste de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne).

A l’issue du procès en première instance, le parquet avait fait appel car les peines prononcées à l’encontre de certains des prévenus étaient inférieures aux réquisitions, ou n’étaient pas assorties de la période de sûreté des deux tiers demandée par l’accusation.

 

La filière de Villiers-sur-Marne

Par deux vagues successives, les 10 et 12 août 2013, les membres de ce groupe s’étaient rendus en Syrie. Plusieurs d’entre eux s’y trouveraient encore et ont été condamnés par défaut, en leur absence, le 12 avril dernier par le tribunal correctionnel de Paris. Ils s’étaient radicalisés pour la plupart en fréquentant la mosquée Triton de Villiers-sur-Marne. Notamment au contact de son « imam » Mustapha Mraoui, en fuite, décrit comme un « gourou » et d’un autre homme, Karim Assani, qui occupait une place de référent religieux. Il est sans doute mort en Syrie, tout comme un autre des prévenus, Mikaël Batista. simpsonPeine maximale requise

Le parquet général a requis la peine maximale encourue, dix ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers, contre les sept prévenus absents, sous le coup d’un mandat d’arrêt. Le magistrat a requis neuf ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers contre Hedi Arbouche et Abdelhakim Ahl Tahar, qui comparaissent détenus. Ils avaient été condamnés respectivement à huit et sept ans de prison. L’avocat général a demandé

 

Mickaël Dos Santos, « fanatique du groupe »

Concernant la compagne de l’un des absents, le parquet a demandé à la cour de confirmer la peine prononcée en première instance: cinq ans de prison dont trois avec sursis assorti d’une mise à l’épreuve. Cette jeune mère de famille s’était rendue avec ses trois enfants en Syrie pour y rejoindre son mari, d’avec qui elle est aujourd’hui en instance de divorce. Elle avait transporté dans sa valise, en soute, deux lunettes de visée. Dans cette affaire apparaît Mickaël Dos Santos, décrit par le parquet comme « le fanatique du groupe », qui a rejoint les rangs du groupe jihadiste État islamique (EI), mais fait l’objet d’une autre procédure, criminelle. Cet homme a posté sur Facebook des photos de têtes coupées et se vante de multiples exactions, avec des messages tels:

« La dernière fois que j’ai tué, c’était hier ».

Alep : la trêve n’aura pas eu d’effets

A moins d’une heure de la fin de la « pause humanitaire » décrétée par la Russie à Alep, vendredi, encore aucun civil ne s’était aventuré dans les « couloirs humanitaires », ouverts depuis le début de matinée.

Décidée unilatéralement par les forces russes, soutien du régime syrien, la courte trêve instaurée par la Russie n’aura pas eu d’effets sur la situation humanitaire, dans la ville assiégée par Damas. Alors que les Nations Unies ont très vite déclaré ne pas être liées à l’initiative russe, les rebelles syriens, qui occupent toute la partie Est de la métropole, l’ont rejetée. Selon l’agence de presse officielle Sana, les forces rebelles auraient tiré sept roquettes sur l’axe d’évacuation du Castello, faisant trois blessés.

Cette « pause humanitaire », qui devait expirer à 19 heures (18h, heure française), devait permettre, outre l’évacuation de civils, le départ des combattants rebelles qui le souhaitaient vers d’autres régions sous leur contrôle. Elle intervient alors que les forces dissidentes ont lancé une vaste offensive, le 28 octobre, contre les quartiers Ouest contrôlés par l’armée de Bachar Al-Assad, aggravant encore la situation des habitants.

Le 22 octobre, un premier cessez-le-feu de trois jours mis en place par les armées russe et syrienne avait expiré sans avoir permis l’évacuation de civils et de blessés, ni le retrait de combattants des quartiers Est, où vivent au moins 250 000 personnes. Les habitants de la partie rebelle sont privés d’aide humanitaire depuis plus de trois mois et menacés de pénurie alimentaire.

Winny Claret

La députée Josette Pons condamnée pour sous-déclaration de patrimoine

jojo-pons

Josette Pons a été condamnée à 45 000 euros d’amende par le Tribunal de grande instance de Paris, vendredi. La députée LR du Var comparaissait pour avoir sous-évalué ses biens dans une déclaration de patrimoine de février 2014. Ces omissions représentent un total évalué à 2,1 millions d’euros, dont 1,3 millions de biens immobiliers. La députée-maire de Brignolles (Var) a reconnu les faits et a plaidé coupable. C’est la plus lourde amende qu’elle risquait, mais elle encourait aussi une peine allant jusqu’à 3 ans de prison et une durée d’inéligibilité.

La députée avait envoyé en juin 2015 une nouvelle déclaration de patrimoine rectifiant ses précédentes omissions. La démarche de comparution après reconnaissance préalable de la culpabilité qu’elle avait choisie d’adopter a aussi joué en sa faveur.

Dans cette affaire, le Parquet de Paris avait été saisi en 2015 après une enquête menée par la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique. Depuis sa création, la HATVP a transmis aux instances judiciaires des dossiers sur une quinzaine d’élus. Le seul dossier ayant donné lieu à une condamnation définitive était celui du sénateur LR Bruno Sido, condamné en avril dernier à six mois de prison et 60 000 euros d’amende pour omission dans sa déclaration de patrimoine et blanchiment de fraude fiscale (compte en Suisse non déclaré). Josette Pons avait peu de chances de voir un tel verdict tomber, les faits qui lui sont reprochés étant autrement moins graves.

A.D