Faux pass sanitaires : 36 000 Français soupçonnés

270 soignants sont suspectés de fraude au pass sanitaire. D’après un bilan présenté par l’Assurance maladie, ils seraient 36 000 à avoir bénéficié de leurs « services ».

Photo : sentidos humanos on Unsplash

Dans son dernier bilan, l’Assurance maladie, fait état de 350 procédures ouvertes pour fraudes au pass sanitaires. Depuis la rentrée, les caisse locales d’assurance maladie reçoivent entre 6 et 10 signalements de fraudes par jour.

En tout, 270 soignants sont aujourd’hui dans le viseur des autorités sanitaires et judiciaires. Ils sont soupçonnés d’avoir fourni de faux pass sanitaires à leurs patients. 36 000 personnes sont aussi dans le viseur pour avoir, elles, utilisé de faux pass.

« Évidemment la présomption d’innocence s’applique« , a rappelé le directeur de la caisse nationale d’assurance maladie, lors d’une conférence de presse. Il a aussi précisé que la plupart des 36 000 assurés mis en cause sont liés aux professionnels de santé suspectés de fraude. Chaque pass devra être vérifié au cas par cas.

Les faussaires peuvent se voir sanctionner d’une peine allant jusqu’à 5 ans de prison et 150 000 euros d’amende.Tant qu’aux utilisateurs de faux pass, ils risquent 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende pour recel de fraude.

B.G.

Les Etats-Unis doublent leurs dons de vaccins

Pour freiner la propagation du coronavirus, Joe Biden a promis 500 millions de vaccins supplémentaires pour les pays pauvres, mercredi. 

Les Etats-Unis mettent les bouchées double dans la lutte contre le coronavirus et multiplient par deux le nombre de vaccins Pfizer/BioNTech promis aux pays pauvres. Ce seront donc 1,1 milliard de doses qui seront envoyées en tout aux pays les plus démunis, a annoncé Joe Biden, mercredi, à la Maison-Blanche.

« J’ai fait la promesse, et je la tiens, que l’Amérique sera l’arsenal de vaccins du monde« , a ajouté le président américain. Toutes les doses promises devraient être distribuées d’ici août 2022, selon un communiqué de Pfizer et BioNTech. À ce jour, 160 millions de doses ont déjà été envoyées dans plus de cent pays. Un effort qui s’ajoute aux 500 millions de doses promises par l’Union européenne. La Chine, elle, affirme vouloir « fournir au total 2 milliards de doses de vaccin au monde d’ici la fin de l’année », mais ne précise pas s’il s’agira de dons ou de ventes.

Dans certains pays, le nombre de personnes vaccinées reste très faible. À Haïti, seul 0,35 % de la population a reçu une première dose et 1,4 % au Cameroun. Aux Etats-Unis, 80 % de la population est déjà totalement vaccinée.

À lire aussi : Etats-Unis, une troisième dose de vaccin Pfizer autorisée pour les séniors

Michèle Bargiel

Crise des sous-marins : la situation s’apaise entre les Etats-Unis et la France

Joe Biden et Emmanuel Macron se sont entretenus par téléphone, mercredi, pour calmer la crise diplomatique entre les Etats-Unis et la France et renouer le dialogue, après la rupture du contrat du siècle avec l’Australie.

Après la crise, l’apaisement. Suite à un entretien téléphonique d’une trentaine de minutes, le 22 septembre, le président américain, Joe Biden, et son homologue français, Emmanuel Macron ont dévoilé des engagements pour rétablir la confiance brisée entre les deux pays. Le 16 septembre, la rupture d’un contrat de vente de douze sous-marins à l’Australie avait provoqué un séisme diplomatique entre la France et les Etats-Unis. « Des consultations ouvertes entres alliés » auraient « permis d’éviter cette situation », précise un communiqué commun, publié par l’Elysée et Washington, à l’issu de l’entretien téléphonique. Joe Biden a reconnu un défaut de communication et espère un « retour à la normale ».

Pour rétablir le dialogue, Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères français va rencontrer le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, ce jeudi, à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Cette étape de l’apaisement sera suivie d’une rencontre entre Emmanuel Macron et Joe Biden en Europe, à la fin du mois d’octobre. D’ici cette rencontre, les deux présidents ont également annoncé dans un communiqué le lancement d’ « un processus de consultations approfondies visant à mettre en place les conditions garantissant la confiance », qui acte le retour de l’ambassadeur français, Philippe Etienne, à Washington, la semaine prochaine.

Une crise diplomatique sans précédent

Philippe Etienne avait été rappelé en France, le 17 septembre. Paris avait ainsi manifesté son mécontentement à cause la signature du pacte de sécurité, Aukus, entre les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume. Dans le cadre de cette alliance, l’Australie avait rompu le « contrat du siècle », convenu avec la France en 2016 et, ce, sans prévenir l’Hexagone. « Un coup dans le dos », pour Jean-Yves Le Drian. L’Australie n’achètera donc pas douze sous-marins à propulsion conventionnelle à la France et a opté pour des sous-marins à propulsion nucléaire américains. Il s’agit de la pire crise diplomatique entre les Etats-Unis et la France depuis que l’Hexagone a refusé d’épauler son allié dans la guerre d’Irak en 2003.

Malgré le renouement du dialogue, la relation avec les Etats-Unis a été remise en cause par cette crise. Ce jeudi, le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, a affirmé sur Franceinfo que l’Union européenne ne peut « plus compter » sur les Etats-Unis pour sa protection et appelle à « construire son indépendance stratégique ».

Michèle Bargiel

L’Éducation Nationale en grève pour de meilleures conditions de travail

Alors que la rentrée des classes a eu lieu il y a à peine trois semaines, les enseignants du primaire et du secondaire sont appelés à la grève le 23 septembre partout en France. Leurs revendications : une meilleure protection contre l’épidémie dans les écoles, une hausse des effectifs et une revalorisation des salaires.

Il y a un véritable « déni de réalité » de la part du gouvernement. Quatre syndicats, CGT, FO, FSU et Sud Education, ont lancé un appel national à la grève ce jeudi 23 septembre. Les cortèges défileront dans l’après-midi partout en France pour dénoncer, entre autres, le manque de personnel dans les établissements scolaires et l’impréparation critique face au coronavirus lors de la rentrée de septembre 2021.

« Nos organisations appellent la profession à se mobiliser afin d’exiger un plan d’urgence pour le service public d’Éducation » ont écrit conjointement les syndicats dans un communiqué d’appel à la grève. D’après eux, le système éducatif manque à la fois cruellement de moyens et de mains parmi les métiers comme professeurs, CPE ou encore surveillants.

Hausse des salaires

Une des revendications centrales qui sera défendue lors de cette journée de mobilisation : la revalorisation des salaires. Un sujet très discuté dernièrement dans l’actualité, alors que la candidate du Parti Socialiste à la présidentielle 2022, Anne Hidalgo, a proposé le doublement des salaires des jeunes professeurs.

Le salaire moyen des enseignants en France se situe en effet dans la moyenne basse des pays de l’Union européenne et des Etats de l’OCDE. Après quinze ans d’expérience, les enseignants du primaire et secondaire touchent en moyenne 35 000 euros par an, ce qui fait de la France le 21ème pays de l’OCDE sur ce critère. De son côté, Jean-Michel Blanquer a fixé pour objectif qu’aucun professeur ne gagne moins de 2000 euros par mois d’ici 2024.

Lutte contre l’épidémie

Les syndicats appellent également le gouvernement à mieux les protéger dans l’exercice de leur métier. Depuis le début de la crise sanitaire, les écoles sont restées très majoritairement ouvertes sur le territoire, exposant de fait les salariés de l’Éducation nationale au virus de manière importante. D’autant que la couverture vaccinale des jeunes de moins de 18 ans en France est encore relativement faible à l’heure actuelle.

Certes, les syndicats se réjouissent « que les élèves bénéficient sans rupture de la socialisation et de l’enseignement-apprentissage dans un cadre scolaire non virtuel » , peut-on lire dans le communiqué de la CGT. Mais pour autant, ils réclament des protections sanitaires supplémentaires : « capteurs de CO2, purificateurs d’air, masques FFP2, masques gratuits pour les élèves, matériel de protection spécifique pour les AESH, campagnes de test dans les écoles et établissements ».

Maintien du baccalauréat

Autre revendication : celui du maintien du baccalauréat en tant qu’examen. Cela fait deux années consécutives, en juin 2020 et juin 2021, que l’examen du baccalauréat n’a pas lieu de manière conventionnelle, mais en grande partie par contrôle continu.

Les syndicats réclament la fin de la généralisation du contrôle continu comme évaluation des terminales pour valider leur bac. Ils veulent, en outre, le retour des épreuves nationales en présentiel et anonymes.

 

Joséphine Boone