Le Premier ministre maintient le cap malgré les critiques

La semaine s’annonce chargée pour le gouvernement: manifestation des fonctionnaires, union des syndicats contre les ordonnances, débat sur le budget 2018. Face aux différents fronts, le Premier ministre prévient qu’il ne pliera pas.

En avant toute. A l’approche de la manifestation des fonctionnaires et de la réunion des syndicats contre les ordonnances sur le code du travail, rien ne semble perturber l’exécutif. Edouard Philippe continue à défendre le projet de loi de finances 2018 qualifié « d’injuste » par certains observateurs.

  • Il persiste sur la hausse de la CSG pour tous

Le Premier ministre persiste notamment sur l’augmentation de la Cotisation Sociale Généralisée (CSG) pour toutes les catégories de population, y compris les fonctionnaires. Une source d’inquiétude pour ceux qui seront dans la rue mardi 10 octobre. Contrairement aux employés du privé, ils ne devraient pas voir augmenter, en contrepartie, leurs salaires. Mais ce n’est pas l’unique raison du mécontentement. Les enseignants, infirmiers, policiers défilent principalement contre la multiplication de mesures qu’ils jugent « inacceptables ». Ils pointent la suppression de 120 000 postes en cinq ans, les rémunérations gelées mais aussi la suppression du jour de carence.

Concernant la CSG, le Premier ministre a garanti qu’elle serait « neutre » pour les fonctionnaires. Ceux qui paient des cotisations devraient voir leur contribution baisser. Quant aux autres, ils devraient recevoir le « versement d’une prime« , précise-t-il. Il a également souhaité rassurer les fonctionnaires qui dénoncent collectivement les dégradations de leurs conditions de travail. Ils « ne sont pas du tout déconsidérés » et demeurent « essentiels dans le fonctionnement de notre pays », a-t-il ajouté. En dépit de ces remarques, il affirme assumer « pleinement les mesures qui ont été prises ».

  • Le gouvernement maintient sa décision sur la baisse de l’ISF

Le Premier ministre a également soutenu l’une des mesures du budget 2018 : la réforme de l’Impôt Sur la Fortune (ISF). Ce pan du projet de loi de finances 2018 a soulevé de nombreuses critiques, dont celle de l’ancien ministre de l’Economie de François Hollande, Michel Sapin. Il juge ce budget favorable « non pas aux riches » mais « aux très, très riches », sur LCI ce lundi. Une attaque injustifiée pour Edouard Philippe soulignant que « le transfert de pouvoir d’achat qui va être réalisé vers les actifs n’a pas d’équivalent ».

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Le chef du gouvernement défend la stratégie d’Emmanuel Macron. Pour le chef de l’Etat, cette politique devrait permettre de réinjecter de l’argent dans l’économie et de créer à terme de la richesse pour tous. « C’est un pari si vous voulez », a lancé Edouard Philippe au micro d’Europe 1. « Nous avons tout à gagner à faire en sorte que l’argent s’investisse en France dans les petites entreprises en France et dans les entreprises moyennes ».

Un amendement devrait tout de même être déposé pour taxer les yachts. Des produits de luxe qui ont particulièrement enflammé la critique sur les réseaux sociaux. Le patron du groupe La République En Marche à l’Assemblée, Richard Ferrand, présentera lui-même un amendement qui vise à taxer les propriétaires de bateaux de plus de 30 mètres.

  • Les réformes sociales ne sont pas encore au calendrier

Le prochain chantier du gouvernement devrait être la réforme de l’Unédic, organisme responsable de l’assurance-chômage. C’est une mesure phare du candidat à la présidentielle, Emmanuel Macron, qui devait être le gage social de sa politique de l’emploi. Cette réforme devrait assurer tant les indépendants et les démissionnaires que les personnes licenciées. Cette réforme incarne la flexi-sécurité car elle garantit à chacun un gilet de sauvetage pour tous ceux qui se retrouvent soudainement sans emploi.

Mais une telle ambition pourrait être revue à la baisse. Selon Les Echos, cette mesure pourrait coûter très cher à l’Etat : de 8 à 14 milliards d’euros la première année, puis de 3 à 5 milliards d’euros les années suivantes. Pour l’heure, l’objectif du gouvernement est de faire des économies. Il n’est donc pas sûr qu’Emmanuel Macron autorise un tel projet. Pour réduire le coût de la réforme, le gouvernement pourrait décider d’échelonner la baisse des indemnités chômage ou encore de revoir le montant des allocations versées.

 

Elisa Centis

Disparition de Jean Rochefort, un des acteurs préférés des Français

Icône du cinéma français populaire, l’acteur Jean Rochefort est décédé dans la nuit de dimanche à lundi 9 octobre à 87 ans. Il était hospitalisé depuis août pour des douleurs abdominales. 

« Au fond, je ne me prends pas du tout au sérieux. Ni moi, ni mon ‘art’. Monter sur une scène, faire le fou avec une bande de copains suffit à mon bonheur », confiait Jean Rochefort à Télérama en 1994. Un bonheur partagé. En environ 60 ans de carrière, il est devenu l’un des acteurs les plus populaires du cinéma français et une figure incontournable de la comédie.

Jean Rochefort laisse derrière lui plus de 150 films. S’il commence sa carrière au cinéma dans les années 50, c’est au début des années 70 qu’il connait le succès grâce au registre qui restera sa prédilection : la comédie. D’abord abonné aux seconds rôles, il tient pour la première fois le haut de l’affiche en 1972 dans Les Feux de la Chandeleur de Serge Korber. Affublé de sa célèbre moustache qu’il ne quittera plus, il devient le comédien fétiche d’Yves Robert, chantre du cinéma populaire, qui le fera tourner dans Le Grand Blond avec une chaussure noire (1972). C’est avec le rôle d’Etienne dans Un éléphant, ça trompe énormément et sa suite, Nous irons tous au paradis qu’il devient une figure familière du grand public.

Un acteur aux trois Césars

Plébiscité par les Français comme comédien populaire, c’est par ses rôles dans des films dramatiques qu’il obtient la reconnaissance de ses pairs. En 1976, il remporte le César du meilleur second rôle pour Que la fête commence (1975), réalisé Bertrand Tavernier. Il enchaine ensuite sur Le Crabe tambour (1977), drame de Pierre Schoendoerffer. Pour ce rôle, il rafle le César du meilleur acteur. Couronnement de son importante carrière, il obtient un César d’honneur en 1999.

L’acteur a construit sa filmographie librement, alternant entre films grand public et longs métrages plus confidentiels.  « Je me suis toujours foutu de mon image de marque« , racontait-il à Télérama. Jean Rochefort était aussi présent là où on ne l’attendait pas. Le réalisateur surréaliste Luis Bunuel le fait tourner dans Le Fantôme de la liberté en 1974. Le comédien n’a jamais hésité à accepter des films de la part de réalisateurs débutants. Il joue dans L’Horloger de Saint-Paul, le premier long-métrage de Bertrand Tavernier en 1973, un de ses films qui l’a le plus marqué.

Jean Rochefort a également été un acteur de théâtre. Il a débuté sa carrière sur les planches et a fait partie de la bande du Conservatoire aux côtés de, entre autres, Annie Girardot, Jean-Paul Belmondo et Claude Rich.

Présent presque continuellement sur les écrans, petit comme grand, le comédien avait ralenti le rythme depuis quelques années. Sa dernière apparition au cinéma remonte à 2015 dans Floride de Philippe Le Guay. Les plus jeunes avaient découvert son humour dans « le boloss des belles lettres ».

Dans son autobiographie, Ce genre de choses (éd. Stock), publiée en 2013, il s’inquiétait : « Je ne voudrais pas claquer tout de suite parce que j’ai encore plein de choses à faire. »

 

Anaïs Robert

Thierry Marx revisite pour Chefs de gare le sandwich SNCF

thierry marxDu 9 au 21 octobre, les gares de France se mettent à la gastronomie. Huit grands chefs viennent revisiter la gastronomie de comptoir et distiller leurs conseils au public. Le coup d’envoi de Chefs de gare est donné aujourd’hui à la gare Montparnasse à Paris, avec en vedette le parrain de cette cinquième édition, Thierry Marx. Avec un objectif : bannir la malbouffe des gares françaises.

Dans le hall de la gare Montparnasse à Paris, des regards voraces et des bouches pleines traquent les plateaux de sandwichs qui circulent. L’attroupement se concentre autour d’un plan de travail rutilant. Au-dessus, un écran transmet en direct l’image en gros plans des doigts habiles de Thierry Marx. L’ex juré de Top Chef garnit des petits pains briochés de saumon et d’avocat. La cinquième édition de l’opération Chefs de Gare, à l’initiative de la SNCF, est de nouveau sur les rails du 9 au 21 octobre. Entre deux trains, les grands chefs mettent leurs étoiles à la portée des appétits voyageurs.

Dire adieu aux sandwichs industriels

Le coup de com’ est joli. Mais, Thierry Marx l’assure, le but de l’opération est tout autre. « Ça ne sert à rien de faire venir les chefs dans les gares si ce n’est que pour le côté cosmétique. Notre but, c’est de changer les habitudes alimentaires dans les gares. Il faut absolument y réintroduire l’artisanat des métiers de bouche, surtout que les gens voyagent de plus en plus aujourd’hui ». Le chef aux deux étoiles Michelin se prend à rêver que le bun brioché qu’il vient de concocter viendra un jour remplacer les jambon-beurre et poulet-crudités industriels qu’il aperçoit derrière la vitrine d’une sandwicherie, à quelques mètres de là. « Vous voyez, dans ma fenêtre de tir, c’est que de la merde ! s’exclame-t-il en pointant la devanture éclairée de néons. Là-dedans, il n’y a qu’un quart des aliments qui est sain. Le reste, c’est du sucre, du sel, des conservateurs, et tout ce qu’il vous faut pour vous rendre diabétique. » Militant pour l’ouverture de la gastronomie à tous les publics, Thierry Marx s’y connait en matière de table de gare, puisqu’il a lui-même ouvert, il y a un an, l’Etoile du Nord. Cette brasserie de la gare du Nord est appréciée pour sa carte appétissante et accessible. « Il n’y a pas de raison que l’on impose au consommateur des produits qui ne sont pas étiquetés et dont on ignore la provenance » assène Thierry Marx.

Des pains de qualité, venus du fournil de la boulangerie de Thierry Marx.
Des pains de qualité, venus du fournil de la boulangerie de Thierry Marx.

 

De la cuisine grand public ?

Le pari semble en tout cas réussi pour le coup d’envoi parisien de cette cinquième édition. Pas sûr en revanche que les recettes soient toutes accessibles. L’aura de la haute gastronomie impressionne, même quand elle se destine au grand public. Elisabeth Desplanques, une jeune retraitée de passage à Paris, écoute plus en spectatrice qu’en cuisinière les conseils du chef de l’Etoile du Nord, appliqué à faire revenir des oignons rouges. «J’ai un livre des recettes de Thierry Marx à la maison, mais j’avoue que je n’ai pas encore réussi à en faire une. C’est trop compliqué ! Il utilise des produits qui ne sont pas forcément faciles à trouver en dehors de Paris. A ce stade, c’est vraiment de l’art… » rigole-t-elle.

Mais parmi les spectateurs, beaucoup ne sont pas là par hasard. Eric Detourre, qui enseigne les mathématiques dans un lycée de Chartres, prend tous les jours son train à la gare Montparnasse. Aujourd’hui, il ne donne cours que l’après-midi, mais il est arrivé à la gare avec deux bonnes heures d’avance pour être sûr de ne pas louper la leçon de cuisine. A la vue des verrines qui viennent d’être concoctées, cet amoureux des fourneaux se rue sur le plateau. Et c’est en critique culinaire que le professeur de maths livre son verdict : « C’est excellent… la crème de châtaigne est très bonne, les champignons sont très gouteux… analyse-t-il, sa cuillère en plastique suspendue dans les airs. La petite touche de vinaigre apporte juste ce qu’il faut d’acidité, pour contrebalancer avec la douceur de la châtaigne. » Demain, Thierry Marx passera ce relais gourmand au chef Nicolas Pourcheresse, qui installera sa cuisine dans la gare de Lille. Que ce soit pour glaner de bonnes recettes ou simplement s’offrir un gueuleton gratuit,  l’attente sera, dans tous les cas, bien plus sympathique.

Verrine de champignons sur mousse de châtaigne, une entrée sophistiquée expliquée pas à pas
Verrine de champignons sur mousse de châtaigne, une entrée sophistiquée expliquée pas à pas

Emilie Salabelle

Dove contraint de s’excuser pour une publicité jugée raciste

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Crédit : Capture d’écran Twitter

 

Dans cette publicité Dove, une femme noire devenait blanche une fois lavée. Ses dirigeants se sont excusés, plaidant une méprise. La vidéo a été supprimée, mais les internautes restent révoltés.

La marque de cosmétique Dove est contrainte de laver son linge sale en public ce lundi. En cause, une publicité en ligne présentant une femme noire devenue blanche une fois lavée. La marque, propriété du groupe néerlandais Unilever, a présenté ses excuses après avoir reçu de nombreuses accusations de racisme.

« Dans une image publiée cette semaine, nous sommes passés à côté en pensant représenter les femmes de couleur, et nous regrettons profondément le tort que cela a causé » déclare la marque sur Twitter.

La vidéo en question, une publicité d’une durée de trois secondes pour un savon liquide, montrait une femme noire enlevant un tee-shirt pour laisser apparaître une femme blanche et rousse, qui elle-même enlève son tee-shirt et laisse apparaître une troisième femme brune au teint mat.

Malgré les excuses publiques et le retrait de la vidéo, les internautes continuent d’appeler au boycott de la marque avec le mot clé #BoycottDove, rappelant que ce n’est pas la première fois qu’un dérapage de ce type est remarqué. En 2011, une publicité montrait déjà un avant/après, la femme la plus sale étant noire de peau, celle avec la peau blanche étant « la plus belle ». Une lotion pour « peaux normales à noires » avait également été pointé du doigt en mars 2015.

L’action d’Unilever était en baisse de 0,39% à la bourse de Londres ce lundi.

Louise Boutard