Paris : plusieurs milliers de manifestants réunis place du Châtelet pour « Bloquons tout »

Plusieurs milliers de personnes étaient présentes au coeur de Paris, à la place du Châtelet, ce mercredi 10 septembre, dans le cadre du mouvement national de contestation “Bloquons tout”.

Parmi les slogans brandis, on entendait : « Non au budget. Oui à la taxe Zucman » ou « De l’argent pour les lycées et l’hôpital, pas pour l’armée et les Rafales ». Ces messages ont été portés par des manifestants ce mercredi 10 septembre à Paris, place du châtelet, où ils sont plusieurs milliers à avoir répondu à l’appel de rassemblement de l’intersyndicale. Parmi eux, soignants, étudiants, enseignants et salariés en colère ont fait de ce carrefour une véritable scène de protestation.

Pour Alain Bourdaire, 53 ans, brancardier à la clinique privée Montaigne Santé (8e arrondissement), « ce rassemblement répond à un ras-le-bol général de la politique du gouvernement ». « On n’en pouvait déjà plus, mais le budget de Bayrou, c’est la goutte qui a fait déborder le vase », ajoute-t-il, alors qu’une poignée de manifestants scandent « Macron démission ».

Le pouvoir d’achat au centre des revendications

« Il va falloir arrêter d’enrichir les riches et d’appauvrir les pauvres », affirme Valérie Borieux, 39 ans, employée en restauration. « Il faut revaloriser le SMIC, parce qu’avec l’inflation, on ne peut plus rien s’offrir », insiste-t-elle. Non loin de la Fontaine du Palmier, qui trône au centre de la place du Châtelet, une pancarte portant l’inscription « Génération ZUCMAN », faisant référence à la taxe Zucman, proposée par l’économiste du même nom, survole la foule. Elle appartient à Marius Perimbert, 22 ans, étudiant en ingénierie agronome à Paris Cité. Il explique : « Je dois travailler à côté de mes études parce que tout coûte de plus en plus cher. Pendant ce temps, les Français les plus riches paient moins d’impôts que mes parents proportionnellement à ce qu’ils gagnent.»

« On nous parle de la dette économique mais la vraie dette, c’est la dette climatique »

La question climatique revient régulièrement dans les conversations des manifestants. « La justice sociale et climatique, c’est un seul et même combat. Ce mouvement transpartisan peut faire avancer les choses en allant chercher l’argent là où il est pour réduire les inégalités et mieux s’occuper de notre planète. On nous parle de la dette économique mais la vraie dette, c’est la dette climatique», estime Ina Greutt, 23 ans, tout juste diplômée en droit de Sciences Po Paris.

« Il faut arrêter de se foutre de nous »

Cette mobilisation intervient au lendemain de la nomination de Sébastien Lecornu, ex-ministre des Armées, au poste de Premier ministre, après le départ de François Bayrou. Le choix d’Emmanuel Macron ne semble pas avoir calmé la défiance des manifestants. « J’avais très envie de venir, mais je ne savais pas si je me déplacerais. J’ai décidé de venir après l’annonce de Lecornu : c’est encore et toujours du recyclage de macronistes, il faut arrêter de se foutre de nous », s’indigne Frédéric Aliot, 48 ans, professeur de mathématiques dans un collège de banlieue parisienne.

Après cette journée de mobilisation, qui a rassemblé près de 100 000 personnes à travers le pays selon les syndicats, le mouvement « Bloquons tout » appelle à une nouvelle journée de mobilisation le 18 septembre, avec blocages et rassemblements prévus dans toute la France.

Hugo Duport

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