L’ONU appelle à des engagements forts sur les énergies renouvelables

Les représentants des Etats membres des Nations unies se réunissent pour la première fois depuis quarante ans pour discuter du sujet de l’énergie. Un domaine sur lequel le secrétaire général Antonio Guterres attend d’importants progrès, notamment sur l’accès à l’électricité. 

400 milliards de dollars. C’est le montant total sur lequel se sont engagés organisations et Etats-membres des Nations unies dans divers projets en faveur du développement des énergies renouvelables. Mais devant l’urgence du réchauffement de la planète, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé vendredi les leaders du monde entier à s’engager davantage en faveur des énergies propres, tout en s’assurant de l’accès des plus pauvres à l’énergie.

La feuille de route de ces 400 milliards de dollars doit être détaillée vendredi au cours du Dialogue de haut niveau sur l’énergie, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Parmi les projets, on trouve notamment l’exploration technologique de l’hydrogène et l’extension de l’accès à l’électricité, particulièrement les pays émergents.

D’après l’organisation internationale, près de 760 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité à travers le monde. « Nous avons un double impératif : mettre fin à la précarité énergétique et limiter le changement climatique » a martelé le secrétaire général devant l’assemblée du Dialogue de haut niveau, qui se réunit pour la première fois depuis quarante ans autour du sujet de l’énergie.

L’année dernière, la part des énergies renouvelables dans la production mondiale a grimpé à 29 %. « Dans la plupart des pays, le solaire photovoltaïque est désormais la source d’énergie la moins chère » a-t-il ajouté. Néanmoins, il a jugé des progrès encore trop lents. Il a fixé pour objectif la division par deux du nombre de personnes sans accès à l’électricité et le triplement des investissements dans les énergies renouvelables et les économies d’énergie, pour atteindre un total de 5000 milliards de dollars par an.

 

J. B. avec AFP

La plateforme Twitch peut-elle jouer un rôle dans les élections présidentielles ?

Unsplash, Caspar Camille Rubin – Photo libre de droit

Avec la présence de quelques représentants de l’Etat et des chaînes de vulgarisation, la plateforme Twitch permet de sensibiliser certains utilisateurs aux enjeux politiques, mais n’est pas une recette miracle pour les emmener jusqu’aux urnes. 

Alors qu’Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon débattent sur le plateau de BFM TV, le 23 septembre, plusieurs streamers diffusent et commentent le débat sur leur chaîne Twitch. Ils ont réuni 100 000 personnes avides de suivre la confrontation. Signalés par BFM TV, Hugo Decrypte, Sardoche et Dany Caligula ont été bannis de la plateforme pour 48 heures. Le hic ? Le débat est la propriété intellectuelle de BFM TV qui a attiré 3,81 millions de téléspectateurs. Sans oublier que BFM TV possède sa propre chaîne Twitch et proposait à près de 12 000 utilisateurs un live commenté par ses propres streamers. Il y a donc un public réceptif aux débats commentés en direct sur Twitch et diffusés de manière moins traditionnelle. « C’est une nouvelle manière d’avoir un débat politique » affirme Lisa Bolz, chercheuse au Celsa.

Une politique plus accessible

Les streamers permettent de rendre plus intelligible à un certain public des discours politiques ou des débats dont tout le monde ne maîtrise pas les enjeux. Depuis 2015, Jean Massiet vulgarise la politique sur Twitch et rassemble une communauté de plus de 100 000 personnes. Sa chaîne « Accropolis » propose notamment de décrypter en direct les débats à l’Assemblée Nationale. « Il y a un public pour cette écoute active. Il y a un public qui a envie d’un décryptage en temps réel, qui n’a pas forcément envie d‘écouter tout ce qui est dit dans un débat », explique Philippe Moreau Chevrolet, professeur de communication politique à SciencePo et président de MCBG Conseil, C’est extrêmement satisfaisant que quand on a du temps pour faire ce travail de vulgarisation politique, d’échange et d’explications, on fédère un public. »

C’est également une manière plus directe de s’adresser à des viewers habitués à échanger en direct et qui souhaitent interagir avec les politiques, leurs poser des questions et avoir une réponse instantanément. »C’est un moyen de parler en dehors des cadres, de parler plus longtemps, d’une autre manière et avec moins de filtres, explique Lisa Bolz, C’est la fonction commentaire, c’est cet échange qui ajoute quelque chose entre l’utilisateur de la plateforme et le politique ».

Les politiques se rendent aussi plus accessibles. Ainsi, le député Ugo Bernalicis (LFI) a affronté Denis Masséglia (LREM) sur le jeu League of Legend, lors d’un live diffusé sur Twitch, en juin 2021, juste avant les élections régionales et départementales.

Une compatibilité parfois fragile

S’exprimer sur Twitch ne permet pas à coup sûr de toucher un nouveau public ou de l’inciter à voter. « C est un public qui est moins intéressé par la politique, donc il ne suffit pas d’être sur Twitch. Ce qu’il faut aussi, c est que le discours et les enjeux les intéressent. Il faut qu’il y ait une concordance entre le support, qui est effectivement plus accessible et utilisé, et le message doit être jugé impactant et utile. (…) Sinon, ça ne vous convaincra pas qu’il faut absolument aller voter. », affirme Arnaud Mercier, professeur en sciences de l’information et de la communication.

Mais ces codes, Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle, les connaît. Philippe Moreau Chevrolet précise qu’il « ne pratique pas la langue de bois » et « sa posture à mi-chemin entre le populisme et la figure du sachant, un peu à la Bernie Sanders, c’est quelque chose qui répond aux aspirations des utilisateurs Twitch« .

Le Premier ministre Jean Castex, au contraire, rate son coup, le 14 mars. Alors qu’il participe au live Twitch du journaliste Samuel Etienne, il est en décalage avec les codes de Twitch. « Les utilisateurs de Twitch cherchent quelque chose qui a du fond et qui soit sans langue de bois. L’échec de Castex sur Twitch, c était qu’il y avait un décalage de culturel phénoménal. Il y a une pratique sur Twitch, c est que les questions appellent de vraies réponses. (…) Les politiques français ne savent pas communiquer avec les internautes directement. Il leur faut toujours un intermédiaire.« , explique Philippe Moreau Chevrolet.

Michèle Bargiel

Violences conjugales : les débuts fébriles de la technologie au service des femmes

Pour lutter contre les violences conjugales, le ministère de la justice a annoncé ce vendredi la mise en place d’un casque à réalité virtuelle à destination des agresseurs. Une initiative qui suit le pas à de nouvelles innovations technologiques pour lutter contre ces violences, non sans difficulté.

©Mélodie Descoubes Les innovations technologiques en faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes se multiplient, mais sont encore très méconnues.

Mettre la technologie au service des femmes battues. C’est l’objectif de la nouvelle innovation technologique mise en place par le ministre de la justice : un casque à réalité virtuelle destiné aux agresseurs pour se mettre à la place de leurs victimes.

A l’occasion des un an du bracelet anti-rapprochement, autre mesure initiée par le gouvernement, le ministre de la justice Éric Dupond-Moretti a annoncé ce vendredi ce dispositif destiné à éviter la récidive des violences conjugales.

Une initiative qui n’est pas isolée puisque ces dernières années, les innovations technologiques en faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes se sont multipliées. Et le gouvernement n’est pas le seul.

Des applications française pour alerter 

En 2015, l’association Resonantes lance App-Elles, la première application française permettant d’alerter rapidement ses proches ou des secours en cas de violences. Trois contacts sont choisis en amont et un message d’alerte leur est instantanément envoyés. Ils peuvent alors entendre en direct ce qui se passe et suivre la position GPS en temps réel.

Autre application française, Hehop (Help For Hope), permet de faciliter la capture de preuves audio, vidéo et photo de faits de violence. Une aide qui peut, en théorie, s’avérer précieuse en cas de dépôt de plainte ou de procès.

Des innovations trop méconnues

Mais dans les faits, ces innovations technologiques initiées par des associations d’aide aux victimes ne sont pas efficaces contre les féminicides. On en dénombrait 144 en 2015, à la sortie de l’application App-Elles, contre 145 en 2019.

La faute à une méconnaissance : « On n’est qu’au stade du balbutiement, les victimes ne sont pas au courant de ces applications. Nous-même, avocats, ne sommes pas prévenus de ce qui existe, ni comment ça s’applique », explique Janine Bonaggiunta à CelsaLab, avocate spécialisée dans les violences conjugales.

« L’idéal serait que la victime porter un collier qui envoie un signal et qui enregistre pour avoir une preuve. Mais même avec ça, on ne peut pas savoir avec certitude si la voix de l’homme qui cri est bien celle de l’agresseur. »

Et même si certaines innovations technologiques sont médiatisées, elles ne sont pas forcément efficaces. L’avocate salue les initiatives du gouvernement mais rappelle que « rien n’arrête les auteurs de violences, même avec un bracelet ».

« Les victimes disparaissent des réseaux sociaux »

« Il faudrait que tout le monde ait accès à ces applications, à condition que l’auteur des violences ne supprime pas l’accès aux appareils électroniques », explique Janine Bonaggiunta. Car même si ces innovations se répandent et fleurissent, les femmes victimes de violences n’ont pas le réflexe de se tourner vers la technologie.

Au contraire, elles la fuient. « A partir du moment où les victimes sont traquées, elles disparaissent des réseaux sociaux. Parfois, elles n’ont même pas accès au téléphone parce que leur agresseur leur interdit », raconte l’association Léa solidarités femmes.

C’est là que l’innovation se confronte à un paradoxe : « Ces initiatives devraient être encouragées, mais dans la discrétion. Si c’est trop connu, que c’est identifiable par les agresseurs, ça ne fonctionnera pas. »

Le téléphone portable devient donc l’outil de prédilection des agresseurs pour traquer et harceler leurs victimes. Un couteau à double tranchant, devenu à la fois le support des agressions psychologiques et celui des aides technologiques, qui peinent encore à faire leurs marques.

Lise Cloix

Grève mondiale pour le climat : Greta Thunberg dénonce la responsabilité des partis

Une nouvelle « Grève mondiale pour le climat » s’organise toute la journée à l’initiative de Fridays for future de Greta Thunberg. La militante suédoise est aujourd’hui à Berlin. Si en France, des rassemblements devraient avoir lieu à Paris, Bordeaux, Nantes et Brest, en Allemagne des rassemblements sont attendu dans plus de 200 villes.

Deux jours avant les législatives allemandes, des milliers de défenseurs de l’environnement, menés par Greta Thunberg, ont réclamé vendredi des mesures plus fortes contre le réchauffement climatique. Leurs revendications sont adressées aux candidats en lice pour les élections qualifiées de vote « du siècle » par Luisa Neubauer, responsable en Allemagne du mouvement Fridays for future. Selon les organisateurs, 100 000 personnes se sont jointes à la mobilisation.


Lors de la manifestation, Greta Thunberg a reproché aux partis politiques de « ne pas en faire assez » pour lutter contre le réchauffement, dans un discours adressé à des milliers de personnes mobilisées à Berlin pour défendre le climat. « Oui, nous devons voter et vous devez voter. Mais n’oubliez pas que le vote seul ne suffira pas. Nous devons continuer à descendre dans la rue et à exiger de nos dirigeants qu’ils prennent des mesures concrètes en faveur du climat« , a lancé l’activiste suédoise.

En Allemagne, les candidats écologistes, à l’issue d’une campagne jugée décevante, obtiendraient 15% des intentions de vote selon les derniers sondages en s’adjugeant la troisième place devant le parti libéral (12%). Leur tête de liste, Annalena Baerbock, s’est jointe vendredi 24 septembre à la manifestation pour le climat organisée à Cologne avant de boucler sa campagne non loin de là, à Düsseldorf.