L’Union Européenne est-elle un exemple pour la protection de l’environnement ?

Marche pour le climat partout en Europe, grève des jeunes lancée par la suédoise Greta Thunberg, percée des Verts à Bruxelles… La protection de l’environnement s’est imposée comme un sujet majeur dans le débat européen. Et même si on lui reproche parfois de ne pas en faire assez pour l’écologie, l’Union Européenne est perçue comme une bonne élève. Face aux climato-sceptiques américains et aux nuages de charbon venus de Chine, les Européens semblent donner l’exemple. Dans les faits, est-ce réellement le cas ?

Pour mesurer l’impact sur l’environnement d’un pays, nous avons choisi trois éléments importants : les émissions de CO2, les tonnes de pesticides utilisés, et la part d’énergie renouvelable utilisée dans l’économie d’un pays. Parmi les pays choisis pour évoluer l’Union Européenne, la Chine et les Etats-Unis, deux des plus gros pollueurs mondiaux ainsi que l’Arabie Saoudite, qui a bâti sa richesse sur le pétrole.

Premier enseignement : les conclusions sont complètement différentes lorsque l’on prend les chiffres pour un pays entier ou si on les rapporte à sa population. Ainsi, la Chine est, de loin, le pays qui émet le plus de CO2 alors que l’Arabie Saoudite fait figure de bon élève. Sauf que, une fois divisé par le nombre d’habitants, on remarque que les positions des deux pays s’inversent. L’Union Européenne émet le moins de CO2 par habitant, mais se trouve juste derrière la Chine. Suffisamment pour donner des leçons ?

 

La Chine, championne de l’énergie solaire

L’Union Européenne est leader dans le domaine des énergies renouvelables. En 2017, la consommation d’énergies renouvelables est passé devant celle du charbon dans les pays de l’UE, d’après le rapport annuel sur l’énergie européenne publié par Agora Energiewende et Sandbag. Mais ces bons résultats cachent des disparités. L’Allemagne et le Royaume-Uni tirent la croissance des énergies renouvelables en Europe. L’Allemagne produit aujourd’hui 30 % de son électricité à partir du solaire, de l’éolien et de la biomasse. Loin derrière le Danemark cependant, dont 74 % de l’énergie est issue du renouvelable. Un record dans l’Union Européenne mais aussi dans le monde.

 

Mais la Chine, qui avait opté pour le tout charbon dans les années 1990, pourrait bien rattraper les Européens. Cette politique a trouvé ses limites et le pays suffoque régulièrement dans un nuage de pollution. Depuis 2015, la Chine est le pays qui investit le plus d’argent au monde dans les énergies renouvelables. L’énergie solaire en particulier. «La capacité photovoltaïque a augmenté de 50% dans le monde en 2017 et la Chine a contribué pour près de la moitié à cette croissance», selon l’Agence internationale de l’énergie.

L’Union Européenne : de plus en plus de bio

Les pesticides sont au cœur de nombreux débats en Europe. Malgré la mobilisation citoyenne, le glyphosate n’est toujours pas interdit au niveau européen. Pour autant, au niveau mondial, l’Union Européenne fait réellement partie des bons élèves.  Depuis 1990, la quantité de pesticides utilisée reste stable, à des niveaux équivalent aux États-Unis.

Et dans certains pays, comme la France, le bio gagne du terrain. 2018 fut une année record pour la production agricole biologique dans l’Hexagone. D’après l’Agence Bio, 10% des agriculteurs travaillent désormais en bio dans le pays.

La Chine se détache clairement comme le mauvais élève. L’Empire du milieu utilise plus de produits chimiques que n’importe quel autre pays. Un constat qui s’aggrave lorsque l’on ramène l’utilisation de ces produits aux terres agricoles du pays. Cette situation s’explique en partie par le peu de réglementation imposée aux agriculteurs, tandis que les normes européennes sont très restrictives.

Alors, l’Union Européenne peut-elle se permettre de donner des leçons au reste du monde ? Parmi les pays développés, et polluants, l’Union Européenne reste l’un des meilleurs élèves. Mais pas de quoi faire la leçon au reste du monde. Contrairement aux idées reçues, la Chine ne s’en tire pas si mal, notamment grâce aux efforts consentis ces dernières années sur les énergies renouvelables. Des investissements qui pourraient permettre aux Chinois de devenir les leaders mondiaux.

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