Alors que la campagne pour les élections européennes démarre aujourd’hui, les derniers sondages annoncent une abstention élevée. A Levallois-Perret (92) ils sont nombreux à ne pas s’intéresser au scrutin, alors que d’autres n’ont pas encore fait leur choix.
« Je n’irai pas voter, je suis déçue de la politique », lance une vieille dame en promenant son chien près de la mairie de Levallois. A l’approche des élections européennes du 26 mai, les Français ne semblent pas très enthousiastes à l’idée de renouveler les 750 sièges du Parlement européen. Il y a cinq ans, le taux d’abstention avait atteint 56% en France. Mais cette année, il risque d’être encore plus élevé, et pourrait battre le record de 2009, qui était à l’époque de 59%. Près de 6 Français sur 10 ont prévu de ne pas se rendre aux urnes le 26 mai prochain.
Principale raison de ce désintérêt : le rejet de la politique de manière globale. « Ça me fait chier d’aller voter, c’est inutile. Ils font tous de la politique politicienne », explique Jérôme, chômeur de 44 ans. Pour lui, cette élection est une « mascarade » et une « fumisterie totale ». Aucun candidat ne l’intéresse, et il déplore le fait que « les partis eurosceptiques se présentent aux élections pour détruire l’Union européenne de l’intérieur« , tout expliquant que c’était « un magnifique projet » à la base. Ce projet, Sophie n’y croit plus. A 57 ans, elle estime le fonctionnement de l’Union européenne flou. Pour la quinqua « les nations ont les mains liées et n’ont plus la maîtrise de leur politique ». « On a assez de problèmes à régler en France pour s’occuper de l’Europe », conclut-elle.
« J’ai envie que les choses changent »
Pourtant, certains se disent intéressés par ce scrutin mais ne savent pas encore pour qui ils voteront le 26 mai. En attendant son taxi, Nadine est indécise mais confie qu’elle ira voter dans deux semaines « pour ses enfants et petits enfants », car « le vote c’est à la fois un droit et un devoir » . Près de la mairie, Florence, retraitée, ne comprend pas l’abstention. « Moi j’irai voter parce que j’ai envie que les choses changent. Les gens rouspètent mais ils ne font rien pour que ça bouge », indique-t-elle, déterminée.
Chloé aussi se déplacera, mais elle veut se donner du temps et se renseigner pour « ne pas voter n’importe quoi ». Pour cette consultante de 28 ans, l’Europe est avant tout un espace qui permet de voyager dans les pays membres. Au delà de ça, elle aimerait que l’Union européenne soit plus puissante, « surtout aujourd’hui où tout est remis en cause ».
Alexandre Cool