Martha Graham et la tabou de la vieillesse

La danseuse américaine Martha Graham en 1948. ©Wikimedia Commons
La danseuse américaine Martha Graham en 1948. ©Wikimedia Commons

« Vieillir est vraiment pénible » affirmait la danseuse Américaine Martha Graham (1894-1991). « C’est un fardeau, quelque chose d’épouvantable » s’effrayait-elle à l’idée de voir son corps s’affaiblir avec le temps. Vieillir, cela signifiait pour elle arrêter de danser. Une idée inconcevable pour cette icône américaine de la danse moderne. Martha Graham tente alors d’effacer tout ce qui peut trahir son âge : pas un cheveu blanc, pas une ride ne doit apparaître. Elle porte des gants pour cacher ses mains, d’amples robes pour couvrir son corps vieillissant. Et lorsque la danseuse quitte la scène à 76 ans, usée après plus de 50 ans de carrière, elle connaît une traversée du désert. Martha Graham s’isole dans un premier temps, ne mangeant plus et sombrant dans l’alcool. Après un long séjour à l’hôpital, elle décide finalement de revenir à la tête de sa compagnie pour créer des chorégraphies. La danseuse préfère ignorer son arthrite, sa mauvaise vue, son ouïe défectueuse. Elle continue à travailler sans relâche, car « un danseur meurt deux fois, d’abord lorsqu’il arrête de danser ».

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