A Tolbiac, la « convergence des luttes » comme horizon

L’assemblée générale lundi matin a de nouveau réuni plus de 1000 personnes au centre Pierre Mendès France de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, occupé depuis deux semaines. Reportage.

Tolbiac © LaMeute - Graine

Tolbiac © La Meute – Graine

« Tolbiac est la plus grande faculté mobilisée aujourd’hui. Tout le monde regarde vers nous » clame Lucie, étudiante en L1 Philosophie, sous les applaudissements d’un amphithéâtre plein à craquer. Dans un autre style, un étudiant lance « mort au fascisme, mort au capitalisme ! […] Macron ne démissionnera pas, mais ensemble nous le destituerons. Que vive la commune de Tolbiac ! » Nouvelle ovation du gros millier de personnes réunies au centre Tolbiac – Pierre Mendès France de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ce lundi midi.

Occupée depuis deux semaines par des étudiants, la « Commune libre de Tolbiac », ainsi qu’ils se nomment, est devenue un lieu clé des mobilisations étudiantes contre la loi relative à l’Orientation et à la Réussite des Etudiants (ORE) promulguée le 8 mars 2018. C’est d’ailleurs le premier thème abordé lors de cette assemblée générale, où le texte est présenté comme une « loi d’attaque contre l’éducation » qui instaurerait une « sélection à l’entrée de l’université ». Son retrait est toujours un préalable à la levée du blocus, une décision votée lors de l’assemblée générale du lundi 2 avril.

« Une lutte d’ensemble qui ferait reculer Macron »

Mais c’est bien la fameuse « convergence des luttes » qui est dans tous les esprits ce lundi midi. Comment lier toutes les luttes sociales (cheminots, personnels hospitaliers, étudiants…) qui traversent le pays ? « Tout le monde se pose la question d’une lutte d’ensemble qui ferait reculer Macron et le gouvernement. Il faut passer à la vitesse supérieure dans le mouvement. C’est un rapport de force global. Avril 2018, début d’une lutte prolongée ! » scande une étudiante.

Durant plus de deux heures, les prises de parole et les propositions s’enchaînent dans une ambiance de plus en plus agitée. Pas aidés par un micro défaillant, les animateurs de l’assemblée générale ont aussi dû composer avec l’actualité en temps réel : expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, intervention des forces de l’ordre à l’Université Paris Nanterre ou encore la « présence de fascistes opposés au vote du blocage » devant l’Université Paris 3 ou une assemblée générale se tient au même moment.

Même si la méthode semble encore brouillonne, les énergies bouillonnent et les espoirs sont multiples pour les personnes présentes ce lundi midi : faire plier la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal, mais aussi imposer un véritable rapport de force face à la politique globale menée par Emmanuel Macron et le gouvernement. Dès la fin de l’assemblée générale, chacun est d’ailleurs appelé à se rendre place des Invalides pour se joindre au rassemblement des cheminots, alors que s’ouvre le débat parlementaire sur le projet de loi « Pour un nouveau pacte ferroviaire » à l’Assemblée nationale. Un premier pas vers la convergence des luttes ?

 

Lucas Martin

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