Ce jeudi 11 février, le Conseil économique, social et environnemental accueille la grande conférence de santé. Voulue par la ministre de la Santé Marisol Touraine, elle doit compléter la loi santé promulguée en janvier. Les principaux syndicats de médecins libéraux, eux, n’iront pas et dénoncent une « mascarade ».
Annoncée en mars après la manifestation qui avait réuni entre 19 000 et 40 000 professionnels de santé dans les rues de la capitale, la conférence de santé qui s’ouvre ce jeudi va réunir plus de 300 représentants de médecins hospitaliers, d’organisations étudiantes, d’infirmiers, de paramédicaux ou de pharmaciens dans les locaux du Conseil économique et social et environnemental (CESE), à Paris.
Face à des professionnels de santé échaudés par l’adoption en décembre de la loi santé et de sa mesure phare, le tiers payant généralisé, le premier ministre Manuel Valls devrait au contraire annoncer des mesures « consensuelles » destinées à répondre à diverses revendications syndicales en matière de formation ou d’amélioration des conditions d’exercice.
Qu’il s’agisse de l’amélioration de la protection sociale des médecins installés en secteur 1 ou d’une modulation régionale du numerus clausus pour mieux réduire les disparités d’implantation des médecins, ces petits gestes pourraient se montrer insuffisants pour répondre à la colère de médecins libéraux qui avaient été brutalement contraints d’interrompre leur mouvement de protestation contre le tiers payant après les attaques terroristes du 13 novembre.
Preuve de ce mécontentement, seul le syndicat MG France a répondu présent à l’appel du gouvernement. Les autres ont décidé de boycotter la réunion et tenir des assises de la médecine libérale dans un hôtel parisien. À défaut des médecins libéraux, les représentants des professions paramédicales, des hospitaliers, des jeunes médecins et des patients seront eux présents. Chacun venant avec ses propres doléances. Au total, une vingtaine de propositions devraient être présentées par le Premier ministre ce soir.
ADM avec AFP