« Ashes », l’exposition de Steve McQueen, emballe les spectateurs

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2016. GRJ PHOTO

La galerie Marian–Goodman à Paris, débute l’année 2016 avec «Ashes», la dernière installation filmique du réalisateur britannique Steve McQueen. Composée de deux petits films, l’installation surprend et étonne les spectateurs qui essayent de comprendre l’histoire racontée dans la salle obscure.    

Une expérience immersive. «Ashes», la dernière installation filmique de Steve McQueen, est exposée à la galerie parisienne Marian-Goodman. Le réalisateur britannique s’est inspiré d’une rencontre lors d’un tournage sur l’île de Grenade, dont sa famille est originaire.

Au rez–de-chaussée, deux spectatrices s’approchent du premier élément de l’exposition : une installation murale composée de quatre-vingt-huit tubes néon qui forment, chacun, en lettres manuscrites, la phrase «Remember Me» («souviens-toi de moi»). En empruntant les escaliers, le visiteur découvre une pile d’affiches montrant un jeune homme de dos, Ashes, qui regarde la mer. Sur l’image, quelques mots sont écrits. Un couple s’approche timidement et prend une affiche. «Je ne sais pas si on peut la prendre», lance l’homme à sa femme.

Au niveau inférieur, une salle obscure dans laquelle deux films, tournés en Super 8, se projettent simultanément de part et d’autre d’un même écran suspendu. Devant le premier écran, «Ashes» se tient à la proue d’un bateau, au large de la mer des Caraïbes. Des spectateurs, debout comme assis, regardent l’écran, absorbés par l’histoire.

Ce premier film contraste avec le contenu du deuxième, réalisé dans un cimetière de l’île de Grenade. Dans ce film, une dizaine de visiteurs peuvent observer la construction d’une tombe et les inscriptions, gravées à la flamme, sur sa plaque.

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2016. GRJ PHOTO

 

Chaque spectateur est témoin du drame

La présence du personnage est l’un des éléments les plus attirants de l’installation, comme le raconte Anne Maurain, 24 ans : « On connaît le personnage dès le début de l’exposition. On peut l’amener avec nous en prenant une affiche. Dès que je suis entrée dans la salle, la présence du personnage à l’écran m’a immédiatement fait m’assoir. J’avais envie de connaître toute son histoire.»

 Le contraste entre ces deux courts-métrages a étonné Maurice Bourges, 40 ans : «Pour moi, le plus important, c’est l’intensité qui réside dans la pièce, l’antagonisme des deux projections. La vie et la mort. Voilà ce qui m’ a fait passer du temps devant chaque projection, je les ai revues plusieurs fois».

Cette liberté de mouvement est l’essence de l’installation pour Lilla Paci, 36 ans : «On peut aller d’une projection à l’autre, les revoir si on n’a pas compris, construire dans notre esprit l’histoire de ce jeune homme. Pour moi, McQueen veut qu’on devienne témoins du drame, mais aussi acteurs. Il veut que nous réfléchissions sur notre propre liberté. Liberté qu’«Ashes» n’a plus, puisqu’il se trouve dans une tombe».

Pour d’autres visiteurs, l‘expérience a presque été un échec. C’est le cas d’Alain Dabancourt, 53 ans: «Tout d’ abord je n’ai pas compris de quoi s’agissait cette exposition. J’ai vu un jeune homme dans un bateau et rien de plus. A ce moment-là, j’ étais vraiment déçu. Après, sur le deuxième écran, j’ai vu des hommes entrain de construire une tombe et à ce moment-là, je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’une histoire qu’il fallait déduire. Je me suis bien amusé !».

Le public peut profiter l’installation filmique jusqu’au 27 février 2015.

Gila Ríos Jiménez

 

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