Le président de la République François Hollande a nommé ce mercredi son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, à la présidence du Conseil constitutionnel. Cette nomination donne le coup d’envoi de ce qui devrait être le dernier grand remaniement gouvernemental avant l’élection présidentielle de 2017. Le bruit de ce changement de poste courrait déjà depuis plusieurs mois.
L’ancien Premier ministre (1984-1986), qui dirigeait la diplomatie française depuis 2012, a confirmé lui-même son départ du gouvernement à la presse en confiant avoir participé à son dernier Conseil des ministres ce matin. Il reste cependant ministre des Affaires étrangères « tant qu’il n’a pas passé l’ensemble des auditions dans les différentes commissions de l’Assemblée et du Sénat » a précisé le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll. Une fois cette étape franchie, Laurent Fabius succèdera à Jean-Louis Debré, nommé à ce poste en 2007 par l’ancien président de la République Jacques Chirac. Toutefois, il ne quitte pas totalement le Quai d’Orsay puisqu’il y garde un bureau en qualité de président de la COP21, chargé de suivre les négociations sous l’égide de l’ONU, pour encore quelques mois. Il a précisé qu’il tenait à garder cette « fonction internationale bénévole » qui n’a, selon lui, « pas d’incompatibilité juridique ou dans le temps » avec le Conseil constitutionnel.
Figure incontournable du parti socialiste depuis 40 ans, Laurent Fabius fut le plus jeune Premier ministre français, nommé à 37 ans par François Mitterrand en 1984. Il fut également président de l’Assemblée nationale par deux fois (entre 1988 et 1992 puis entre 1997 et 2000) ainsi que ministre de l’Économie et des Finances entre 2000 et 2002. A 69 ans, il n’est cependant jamais parvenu à son grand objectif, la présidence de la République. Il avait notamment été éliminé de la primaire du Parti socialiste en 2006, face à Ségolène Royal.
Anne-Charlotte Dancourt