Affaire Weinstein : Léa Seydoux, nouvelle victime

Dans un entretien au Guardian, l’actrice française Léa Seydoux accuse à son tour Harvey Weinstein d’agression sexuelle.

Léa Sedoux / Crédit : Hannah Mckay/Reuters

Le scandale continue d’enfler autour du producteur hollywoodien Harvey Weinstein. Chaque jour, de nouvelles actrices et personnalités hollywoodiennes révèlent avoir subi les agressions sexuelles du producteur, trois jours après la publication dans le New York Times d’une enquête révélant ses agissements. Après Rose McGowan, Gwyneth Paltrow, Emma de Caunes, Judith Godrèche et tant d’autres, c’est l’actrice Léa Seydoux qui témoigne avoir été victime d’agression sexuelle, mercredi, dans les colonnes du Guardian.

« J‘étais un morceau de viande« 

L’actrice française raconte sa première rencontre avec Harvey Weinstein, lors d’un défilé de mode. Décrit comme un homme « insistant » et « dominateur », la jeune femme accepte de le rencontrer dans un hôtel, avec en tête « un rendez-vous professionnel. Il me regardait comme si j’étais un morceau de viande. Il faisait comme s’il envisageait de me donner un rôle. Mais je savais que c’était des conneries. Je le savais, je pouvais le voir dans ses yeux. Il utilisait son pouvoir pour avoir des rapports sexuels », révèle l’actrice.

Harvey Weinstein / Crédit : Flickr

Le producteur invite Léa Seydoux à boire un verre dans sa chambre d’hôtel profitant de son statut de cinéaste renommé. Assis sur un canapé, l’homme se jette sur l’actrice française. « Il a essayé de m’embrasser. J’ai dû me défendre. Il est grand, et gros, alors j’ai dû résister vigoureusement », se remémore-t-elle. Un épisode traumatisant pour la trentenaire qui reste tout de fois fréquent dans le monde du cinéma. « Vous devez être désirable pour être aimée. Mais tous les désirs ne peuvent pas être assouvis, même si les hommes dans le milieu du cinéma croient le contraire ».

Garance Feitama

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Star Wars VIII : une réservation en plusieurs épisodes

Capture d'écran de la bande annonce officielle du film "Star Wars VIII : Les Derniers Jedi"
Capture d’écran de la bande annonce officielle du film « Star Wars VIII : Les Derniers Jedi »

 

À partir du 13 décembre, le huitième opus de la saga Star Wars arrive dans les salles de cinéma françaises. Pour éviter la cohue parmi les millions de fans qui voudront voir le film dès les premiers jours, des réservations sont disponibles à partir de ce mardi 10 octobre. Et cette fois, les distributeurs sont déterminés à faire mieux que les années précédentes.

Une bande-annonce de 2 minutes 30, une nouvelle affiche, et surtout… l’ouverture des réservations. La journée du 10 octobre est riche en émotions pour les fans de la saga Star Wars. Alors que le prochain film sortira le 13 décembre en France (en avant-première mondiale), les plus pressés peuvent déjà réserver leurs places pour ce nouvel épisode titré Les Derniers Jedi. Afin que l’organisation soit la plus fluide possible, les distributeurs ont mis en place une réservation en plusieurs étapes.

Kylo3
Capture d’écran de la bande annonce officielle de « Star Wars VIII :Les Derniers Jedi »

Des réservations en deux étapes

Depuis la réveil de la saga sur les grands écrans, la cohue est au rendez-vous. Pour le septième volet sorti en 2015, Le Réveil de la force, 10 millions de spectateurs s’étaient rués dans les salles françaises. 123 000 billets avaient été vendus dès les trois premiers jours de pré-vente. Dans certains cinéma, les spectateurs avaient dû patienter plus d’une semaine avant de voir le film, car les séances étaient toutes complètes. Les sites de réservation, en France mais aussi aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne avaient été saturés.

Cette année, les distributeurs ont pris les devants en mettant en place un système de réservation inédit en France. Les projections en Imax, 3D, 4DX ou ICE (tous très demandés pour les films de la saga les deux dernières années) seront ouvertes à la réservation dès ce mardi. Pour les séances « classiques » en 2D, il faudra patienter jusqu’au dimanche 15 novembre. « Très peu de salles sont concernées par ces premières réservations, cela engendre un sentiment d’urgence » raconte Adrien Belasel, rédacteur pour Star Wars Universe, un site dédié aux fans de la saga de George Lucas.

Capture d'écran du site starwars.fr
Capture d’écran du site starwars.fr

Une communauté de fans impatiente et réactive

Cette ouverture en deux étapes doit permettre une meilleure gestion du flux sur le site starwars.fr. Dans une interview accordée au Parisien, Frédéric Monnereau, directeur studio de Walt Disney France, en charge de la distribution des films résume la stratégie adoptée : « À film exceptionnel, dispositif exceptionnel. En 2015, nous avions constaté que 80 % de ceux qui avaient réservé avaient choisi de le faire dans des salles premium, pour voir le film en 3D ou en Imax. Pour ce nouvel épisode, nous avons donc imaginé un système progressif. »

Les organisateurs espèrent ainsi pouvoir ouvrir de nouvelles salles en fonction de la demande et satisfaire tous les fans. Adrien Belasel, qui, de par son activité sur le site Star Wars Universe, se tient au cœur de la communauté de fans, l’assure : « les plus grands fans ont déjà pris leurs places le matin de l’ouverture des pré-ventes. Ils l’ont annoncé fièrement sur les réseaux sociaux ! Les producteurs ont bien fait leur coup. L’affiche et la bande annonce sorties juste avant les pré-ventes ont vraiment emballé le public. »

Capture d'écran de la bande annonce officielle "Star Wars 8 : les derniers jedi"
Capture d’écran de la bande annonce officielle « Star Wars VIII : Les Derniers Jedi »

Un nouvel espoir

Cet empressement prouve – si c’était nécessaire – que la recette galactique fonctionne toujours très bien. D’ailleurs l’enthousiasme des fans n’est pas près de retomber, puisque trois autres films liés à l’univers de la saga doivent encore sortir jusqu’en 2020.

Pour autant, les fans restent exigeants. Certains attendent beaucoup du film à venir. « L’épisode VII était une demi-déception, explique Adrien Belasel, certains ont critiqué un scénario peu original et des décors décevants. Les fans attendent beaucoup du nouvel opus sur ces deux points. Personnellement, j’attends aussi de voir de quoi est capable ce nouveau réalisateur, Rian Craig Johnson. Il n’a pas encore réalisé de films de cette ampleur. »

En attenant la date fatidique, les plus impatients pourront toujours regarder en boucle la bande annonce, déjà analysée en détails par les sites spécialisés.

 

Louise Boutard

Accusé de harcèlement sexuel, le producteur Harvey Weinstein est renvoyé de sa compagnie

Il est l’un des hommes les plus puissants de Hollywood. Le producteur de films, qui compte six oscars à son actif, est sous le feux des critiques depuis qu’un article du New York Times a mis en lumière ses agissements déplacés envers les femmes.  

Harvey Weinstein est-il fini à Hollywood ? Le producteur a été licencié dimanche 8 octobre de la société de production qu’il a co-fondée, la Weinstein Company. Un départ qui fait suite aux révélations du New York Times. Plusieurs actrices et collaboratrices de l’homme de 65 ans l’accusent de harcèlement sexuel. Des témoignages étayés par de nombreuses preuves, des emails et des rapports internes.

« A la lumière des nouvelles informations qui ont éclaté ces derniers jours sur la mauvaise conduite de Harvey Weinstein, les directeurs de la Weinstein Company – Robert Weinstein, Lance Maerov, Richard Koenigsberg et Tarak Ben Anmar – ont décidé, et ont informé Harvey Weinstein que son travail à la Weinstein Compagny était terminé, avec effet immédiat », a déclaré la direction de la société dans un communiqué.

Le producteur était jusque-là l’un des hommes les plus puissants de l’industrie du cinéma américain. « Je voudrais remercier Dieu, Harvey Weinstein« , a, une fois, ironisé l’actrice Meryl Streep lors d’une cérémonie des Golden Globes. En France, il est surtout connu pour être l’artisan du succès outre-atlantique de The Artist, oscar du meilleur film et du meilleur acteur pour Jean Dujardin en 2012.

Selon le quotidien américain, le producteur de, entre autres, Pulp Fiction, aurait harcelé des femmes pendant plus de trente ans sans être particulièrement inquiété. Harvey Weinstein se serait à chaque fois dérobé devant la justice en concluant des accords à l’amiable avec au moins huit femmes pour des montants allant de 80 000 à 150 000 dollars.

Lorsqu’il invite, il y a une vingtaine d’années, la jeune actrice Ashley Judd dans sa luxueuse suite d’hôtel, celle-ci s’attend à une réunion de travail, au mieux à un petit déjeuner. Mais le magnat d’Hollywood se présente devant elle en robe de chambre, lui propose un massage ou bien de le regarder se doucher. Un scénario qui se répète au fil des années, notamment avec l’actrice Rose McGowan, rôle principal de Scream.

« Un environnement toxique pour les femmes »

Autre victime présumée de cet ami proche du réalisateur Quentin Tarantino, Lauren O’Connor, employée de la société de Weinstein a écrit une lettre qui éclaire aussi sur les raisons du silence autour des actes du producteur star. Elle décrit « un environnement toxique pour les femmes » au sein de la compagnie. Puis elle souligne son impuissance. « Je suis une femme de 28 ans essayant de gagner sa vie et de construire une carrière. Harvey Weinstein est un homme de renommée mondiale et c’est son entreprise. L’équilibre de pouvoir est moi : 0, Harvey Weinstein : 10. »

« Nous sommes tous complices (…), l’industrie en général« , a dénoncé dans le Guardian la productrice californienne Emily Best pour qui ce secret était connu de tous. Sous le feu des accusations, Harvey Weinstein a tenté de justifier ses actes, invoquant une « culture » différente : « J’ai grandi dans les années 60 et 70, quand toutes les règles sur le comportement et les lieux de travail étaient différentes (…). C’était la culture à l’époque. J’ai appris depuis que ce n’est pas une excuse, au bureau ou ailleurs. » Son avocate a indiqué qu’il suit une psychothérapie et que ce « vieux dinosaure (…) apprend de nouvelles manières ».

Grand donateur du parti démocrate et soutien d’Hillary Clinton durant la campagne présidentielle de 2016, Harvey Weinstein avait participé à la « Women’s March » alors que Donald Trump venait d’être investi président.

Anaïs Robert

Disparition de Jean Rochefort, un des acteurs préférés des Français

Icône du cinéma français populaire, l’acteur Jean Rochefort est décédé dans la nuit de dimanche à lundi 9 octobre à 87 ans. Il était hospitalisé depuis août pour des douleurs abdominales. 

« Au fond, je ne me prends pas du tout au sérieux. Ni moi, ni mon ‘art’. Monter sur une scène, faire le fou avec une bande de copains suffit à mon bonheur », confiait Jean Rochefort à Télérama en 1994. Un bonheur partagé. En environ 60 ans de carrière, il est devenu l’un des acteurs les plus populaires du cinéma français et une figure incontournable de la comédie.

Jean Rochefort laisse derrière lui plus de 150 films. S’il commence sa carrière au cinéma dans les années 50, c’est au début des années 70 qu’il connait le succès grâce au registre qui restera sa prédilection : la comédie. D’abord abonné aux seconds rôles, il tient pour la première fois le haut de l’affiche en 1972 dans Les Feux de la Chandeleur de Serge Korber. Affublé de sa célèbre moustache qu’il ne quittera plus, il devient le comédien fétiche d’Yves Robert, chantre du cinéma populaire, qui le fera tourner dans Le Grand Blond avec une chaussure noire (1972). C’est avec le rôle d’Etienne dans Un éléphant, ça trompe énormément et sa suite, Nous irons tous au paradis qu’il devient une figure familière du grand public.

Un acteur aux trois Césars

Plébiscité par les Français comme comédien populaire, c’est par ses rôles dans des films dramatiques qu’il obtient la reconnaissance de ses pairs. En 1976, il remporte le César du meilleur second rôle pour Que la fête commence (1975), réalisé Bertrand Tavernier. Il enchaine ensuite sur Le Crabe tambour (1977), drame de Pierre Schoendoerffer. Pour ce rôle, il rafle le César du meilleur acteur. Couronnement de son importante carrière, il obtient un César d’honneur en 1999.

L’acteur a construit sa filmographie librement, alternant entre films grand public et longs métrages plus confidentiels.  « Je me suis toujours foutu de mon image de marque« , racontait-il à Télérama. Jean Rochefort était aussi présent là où on ne l’attendait pas. Le réalisateur surréaliste Luis Bunuel le fait tourner dans Le Fantôme de la liberté en 1974. Le comédien n’a jamais hésité à accepter des films de la part de réalisateurs débutants. Il joue dans L’Horloger de Saint-Paul, le premier long-métrage de Bertrand Tavernier en 1973, un de ses films qui l’a le plus marqué.

Jean Rochefort a également été un acteur de théâtre. Il a débuté sa carrière sur les planches et a fait partie de la bande du Conservatoire aux côtés de, entre autres, Annie Girardot, Jean-Paul Belmondo et Claude Rich.

Présent presque continuellement sur les écrans, petit comme grand, le comédien avait ralenti le rythme depuis quelques années. Sa dernière apparition au cinéma remonte à 2015 dans Floride de Philippe Le Guay. Les plus jeunes avaient découvert son humour dans « le boloss des belles lettres ».

Dans son autobiographie, Ce genre de choses (éd. Stock), publiée en 2013, il s’inquiétait : « Je ne voudrais pas claquer tout de suite parce que j’ai encore plein de choses à faire. »

 

Anaïs Robert