Filière jihadiste à Champigny: 3 à 10 ans de prison requis en appel

L’avocat général a requis lundi des peines de trois à dix ans d’emprisonnement contre douze prévenus au procès en appel de la filière jihadiste de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne).

A l’issue du procès en première instance, le parquet avait fait appel car les peines prononcées à l’encontre de certains des prévenus étaient inférieures aux réquisitions, ou n’étaient pas assorties de la période de sûreté des deux tiers demandée par l’accusation.

 

La filière de Villiers-sur-Marne

Par deux vagues successives, les 10 et 12 août 2013, les membres de ce groupe s’étaient rendus en Syrie. Plusieurs d’entre eux s’y trouveraient encore et ont été condamnés par défaut, en leur absence, le 12 avril dernier par le tribunal correctionnel de Paris. Ils s’étaient radicalisés pour la plupart en fréquentant la mosquée Triton de Villiers-sur-Marne. Notamment au contact de son « imam » Mustapha Mraoui, en fuite, décrit comme un « gourou » et d’un autre homme, Karim Assani, qui occupait une place de référent religieux. Il est sans doute mort en Syrie, tout comme un autre des prévenus, Mikaël Batista. simpsonPeine maximale requise

Le parquet général a requis la peine maximale encourue, dix ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers, contre les sept prévenus absents, sous le coup d’un mandat d’arrêt. Le magistrat a requis neuf ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers contre Hedi Arbouche et Abdelhakim Ahl Tahar, qui comparaissent détenus. Ils avaient été condamnés respectivement à huit et sept ans de prison. L’avocat général a demandé

 

Mickaël Dos Santos, « fanatique du groupe »

Concernant la compagne de l’un des absents, le parquet a demandé à la cour de confirmer la peine prononcée en première instance: cinq ans de prison dont trois avec sursis assorti d’une mise à l’épreuve. Cette jeune mère de famille s’était rendue avec ses trois enfants en Syrie pour y rejoindre son mari, d’avec qui elle est aujourd’hui en instance de divorce. Elle avait transporté dans sa valise, en soute, deux lunettes de visée. Dans cette affaire apparaît Mickaël Dos Santos, décrit par le parquet comme « le fanatique du groupe », qui a rejoint les rangs du groupe jihadiste État islamique (EI), mais fait l’objet d’une autre procédure, criminelle. Cet homme a posté sur Facebook des photos de têtes coupées et se vante de multiples exactions, avec des messages tels:

« La dernière fois que j’ai tué, c’était hier ».

Renoncement de Hollande pour 2017 : son quinquennat en 5 dates clés

C’est désormais officiel : faisant mentir tous les pronostics, le président de la République a décidé de ne pas briguer son deuxième mandat. Celsa Lab revient sur un quinquennat nuageux en cinq dates clés.

François Hollande

Photo Mathieu Delmestre

15 mai 2012 : François Hollande devient officiellement président. Il profite de ses derniers bains de foule.


Photo Wikipedia

29 mai 2013
: Grâce à une loi passée de haute lutte, Vincent Autin et Bruno Boileau célèbrent le premier mariage gay. Ce texte demeure pour la gauche un accomplissement phare. Tandis qu’une manifestation anti mariage gay bat son plein, un couple s’échange un baiser.

Photo Wikipedia

31 mars 2014 : Suite à un échec cuisant du parti socialiste aux élections municipales, Jean-Marc Ayrault est écarté comme Premier Ministre. C’est le début du Gouvernement de Manuel Valls.

Photo Wikipedia
11 janvier 2015
: François Hollande marche aux côtés des chefs dEtats du monde entier lors de la grande manifestation de soutien à la suite des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher. François Hollande reste le seul Président à ce jour à avoir fait face à trois attentats au bilan massifs, les attaques ayant tué 238 personnes depuis le 7 janvier 2015.

 

Photo Capture France Télévisions

1er décembre 2016 : Lors d’une allocution télévisée, le Président Hollande décide de ne pas briguer un deuxième mandat, une première depuis la Seconde Guerre mondiale.

Estelle Walton

Rejet radioactif à la centrale nucléaire de Golfech : 9 associations portent plainte contre EDF

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Des associations anti-nucléaires s’inquiètent de l’avenir de la centrale du Tarn-et-Garonne après la découverte de rejet radioactif.

C’est un « événement significatif pour l’environnement ». Dans un communiqué publié lundi, EDF a révélé un incident survenu le 19 octobre à la centrale nucléaire de Golfech, dans le Tarn-et-Garonne. Pendant deux minutes, de 18h55 à 18h57, l’un des deux réacteurs de la centrale a libéré des gaz radioactifs dans l’atmosphère. « Une centrale nucléaire rejette en permanence ce type de gaz » explique Jean-Pierre Delfau, président de l’association France Nature Environnement dans le département. « Mais il y a un seuil à ne pas dépasser, fixé à 4 milliards de Becquerels (l’unité de calcul de la matière radioactive) par mètre cube. » Lundi, le rejet a été de 136 milliards de Becquerels, déclenchant les alarmes de la centrale.

Contacté par téléphone, EDF n’a pas souhaité répondre mais expliqué dans son communiqué que la source de l’incident serait de nature humaine. L’erreur d’un employé qui aurait laissé échappé une trop grande quantité de gaz au niveau des conduits d’eau. Mais l’incident n’a été rendu publique que cinq jours plus tard, lorsque EDF a prévenu l’Autorité de Sécurité nucléaire, chargée de surveiller le sûreté nucléaire du pays, et la Commission Locale d’Information, l’organisme qui suit l’impact des activités humaines sur l’environnement. Pour les associations de défense de l’environnement, le délai est inacceptable. « La loi oblige EDF a déclarer ce type d’événement sans délai » indique Jean-Pierre Delfau. Réunis par les organismes Sortir du nucléaire et France Nature Environnement, neuf associations ont décidé de porter plainte.

« Désinformation volontaire »

Parmi ces structures, l’Association Française des Malades de la Thyroïde (AFMT), a déjà connu des situations similaires lors des événements de Tchernobyl. « Nous avons porté plainte pour des questions morales, parce qu’il y a un défaut de protection de la population, une désinformation volontaire » ajoute Chantal L’Hoir, présidente de l’association.

Autre point de tension, l’Autorité de Sûreté Nucléaire a classé l’incident au niveau 0 sur l’échelle INES, signifiant un « écart ». Pour les associations, l’événement de la centrale de Golfech devrait être classé au niveau 3, « incident ».

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L’inquiétude reste vive autour de l’avenir de la centrale. « Si elle commence à aller mal, qu’ils ont déjà du mal à gérer les réacteurs alors que l’hiver commence à peine, on se dit que ça va mal finir », indique Chantal L’Hoir, présidente de l’AFMT. De son côté, EDF a rencontré hier soir les associations lors d’une assemblée générale à Pommevic, à 7 kilomètres de la centrale Golfech, mais la situation n’a pas progressé. Les dirigeant des neufs associations s’attendent à une bataille par avocats interposés.

Clara Griot

Démission de Hollande : la droite regarde vers 2017

La démission surprise de François Hollande, présentée hier soir, a soulevé une vague d’approbation dans les rangs de la droite. Une démission que tous veulent voir comme l’augure d’une prochaine victoire aux présidentielles.

Personne ne s’y attendait. Pour la première fois dans l’histoire de la Vème République, un président sortant renonce à briguer un deuxième mandat. Cette décision, qui vient conclure un quinquennat très impopulaire, n’a pas manqué de faire réagir les ténors de la droite, qui ne perdent pas de vue l’objectif de reconquête du pouvoir.

La lucidité du chef de l’état saluée, un échec souligné

L’ensemble des élus LR ont salué la lucidité du président, soulignant en même temps l’échec de la politique menée par Hollande. Une position exprimée notamment par le gagnant de la primaire de la droite et du centre, le candidat à la présidentielle François Fillon.

Le secrétaire général du parti Les Républicains, Bernard Accoyer, s’est lui aussi félicité de ce renoncement, sans mâcher ses mots à l’égard  du président sortant :

« Ce retrait prématuré d’un président en exercice, inédit dans l’histoire de la Ve République, résonne comme un terrible aveu d’échec de l’ensemble de son quinquennat, qui aura été synonyme de reculs majeurs pour la France. »

Une défaite qui dépasse la personne de Hollande

Certains ont profité de cette annonce pour y voir un aveu de faiblesse de la part du PS, et discréditer par la même occasion ses ministres et potentiels futurs présidents du pays. Nathalie Kosciusko-Morizet a ainsi déclaré sur France 2 :

 « En tant que premier ministre sortant, Manuel Valls est solidaire et coresponsable du bilan. Comme Emmanuel Macron et Benoît Hamon dans une moindre mesure »,

égratignant dans un même temps le premier ministre actuel, fortement pressenti pour remplacer Hollande à la primaire de la gauche, l’ancien ministre de l’économie, qui se présente hors primaire à la présidentielle, et le candidat déclaré à la Belle Alliance populaire.

Même message  au centre, où Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI, appelle à un renouvellement de la classe politique pour 2017.

Il est cependant compliqué de savoir quel sera réellement l’impact du renoncement de Hollande dans la course à la présidentielle. Il n’est pas exclu que la gauche trouve une forme d’unité après cette décision qu’une grande partie de la classe politique réclamait.

 

Emilie Salabelle