Les insectes vont-ils vraiment finir dans nos assiettes ?

Près de 2 milliards de personnes dans le monde consomment régulièrement plus de 2.000 espèces d’insectes différentes / Unsplash @Analuisa Gamboa

En France, les entreprises qui se lancent dans l’élevage d’insectes se multiplient et lèvent des millions d’euros. Pourtant, la demande des consommateurs reste très faible, les normes sont limitées et les arguments environnementaux sont remis en cause. Des conditions qui laissent penser que les insectes ne sont peut-être pas l’avenir de notre alimentation.

 

Depuis maintenant plusieurs années, les insectes sont prédits comme fondamentaux pour l’avenir de notre régime alimentaire. Meilleurs pour l’environnement, bons pour la santé et transformables à l’infini (poudre, steak, grillade), les insectes permettraient de nourrir en protéines les humains, toujours plus nombreux. Et cette hypothèse semble très convaincante puisque les start-ups qui se lancent dans l’élevage d’insectes se multiplient sur le marché français. Innovafeed, une foodtech française, vient justement de lever 250 millions d’euros pour développer son activité aux Etats-Unis et en France. 

Encore hors des habitudes de consommation

 

Côté Occident, ces petites bêtes sont exclues de nos habitudes alimentaires. Pourtant, manger des insectes est loin d’être absurde dans certains pays. En Asie ou en Afrique, on estime que 2 milliards de personnes pratiquent l’entomophagie (la consommation d’insectes par l’être humain). « En France, le niveau d’acceptabilité devant l’idée de manger des insectes est très bas » explique Tom Bry-Chevalier, doctorant en économie de l’environnement, spécialisé dans les protéines alternatives. Début 2022, une étude de l’Institut CSA démontre que 39% des personnes interrogées sont complètement opposées à goûter un insecte. Pour Tom Bry-Chevalier, « c’est un produit qui est vendu pour vivre une expérience sympa, lors d’un apéro entre copains, et pas pour une consommation régulière. » D’ailleurs, les denrées vendues par les marques phares du marché, comme Jimini’s ou Micronutris, se retrouvent souvent au rayon apéritif, et à des prix élevés. 

Au-delà de l’absence de demande, les normes imposées par l’Union Européenne ne facilitent pas le développement de ces sociétés spécialisées en insectes comestibles. En 2021, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a autorisé trois insectes à la consommation humaine : le ver de farine, le criquet et le grillon. Avant cela, il était interdit d’en consommer. Déjà limitées par cette restriction, les entreprises doivent aussi jongler avec les normes sanitaires très strictes. L’ANSES (l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), pointe divers dangers notamment sur les allergènes, très présents dans les insectes, et réclament plus de recherches.

BADRU KATUMBA / AFP

Un élevage pas si respectueux de l’environnement

 

Le premier argument exposé lorsque l’on parle d’entomophagie reste l’argument environnemental. Un élevage d’insectes serait nettement moins impactant pour la planète qu’un élevage intensif classique. Pour Tom Bry-Chevalier, « c’est plus ou moins vrai, ça dépend de plusieurs facteurs. » Le spécialiste en protéines alternatives explique d’abord que la majorité des insectes d’élevage en France sont nourris avec des céréales : « Ces denrées pourraient servir à la consommation humaine ou animale, sans que nous ayons besoin de passer par les insectes ». Autre point négatif, les insectes ont besoin de chaleur pour se développer et produire des protéines. Les centres d’élevage doivent donc être chauffés lors des saisons froides.

Face aux règles strictes de l’Union Européenne, de nombreuses entreprises d’élevage produisent des insectes destinés à l’alimentation animale. Problème : « des études montrent que l’impact environnemental est moindre quand on nourrit les animaux avec des céréales qu’avec des insectes » explique Tom Bry-Chevalier. Innovafeed, société lancé en 2016 et qui prévoit d’atteindre une production de 100 000 tonnes d’insectes d’ici 2024, est dans ce cas. La mouche soldat noire, espèce choisie par l’entreprise, n’est pas dans la liste de l’Union Européenne. Innovafeed produit donc uniquement de l’alimentation pour les animaux d’élevage ou de compagnie. Mais cela pourrait changer prochainement, la foodtech a déposé un dossier de demande pour que sa mouche soit autorisée à la consommation humaine.

D’autres alternatives plus plausibles

 

Alors même si les entreprises ne cessent de capitaliser sur les insectes, il semblerait que ces derniers se retrouveront plus vite dans l’assiette de nos animaux que dans les nôtres. « À moins d’un énorme coup marketing, les consommateurs n’ont pas prévu d’intégrer les insectes dans leur quotidien » ironise Tom Bry-Chevalier. Pour lui, il vaut mieux se tourner vers d’autres alternatives pour remplacer la viande et ses exploitations polluantes, énergivores : « la protéine végétale est nettement moins impactante pour la planète que n’importe quel autre substitut » Pour le chercheur, il est essentiel de réduire notre consommation de viande, et cela n’est pas possible sans prendre en compte les goûts des Français. « C’est déjà un défi d’introduire ces protéines dans les habitudes de consommation, mais ça paraît plus facile de passer d’un steak bovin à un steak végétal, que de passer directement à un steak d’insectes », explique-t-il.

Alors la situation peut encore beaucoup évoluer, d’autant plus que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’est récemment prononcée en faveur du développement de l’élevage d’insectes à grande échelle. Pour l’organisation, il s’agit d’une solution viable pour relever le défi de nourrir la planète en 2030. Le secteur de l’insecte comestible va continuer de grandir et faire parler de lui, jusqu’à peut-être convaincre les consommateurs les plus réticents.

Héloïse Bauchet

Pilule du lendemain: vers une prise en charge simplifiée ?

La pilule du lendemain NorLevo (gauche) est efficace jusqu’à 72 heures après le rapport sexuel à risque. La ellaOne (droite), avec un dosage plus important, offre une efficacité jusqu’à 5 jours après l’acte. (© Imane Lyafori)

À compter du 1er janvier 2023, la pilule du lendemain, ou contraception d’urgence, sera gratuite pour toutes les femmes en pharmacie et sans ordonnance. Une mesure qui s’applique également au dépistage des maladies sexuellement transmissibles (IST) pour les moins de 26 ans.

Le ministre de la Santé François Braun a annoncé ce mardi, dans une interview donnée au journal 20 minutes, l’accès gratuit à la pilule du lendemain pour toutes les femmes, sans aucune restriction. Jusqu’ici, seules les jeunes femmes mineures et les étudiantes de moins de 26 ans pouvaient se procurer ce médicament sans avancer de frais et de manière anonyme.

Le dépistage des maladies sexuellement transmissibles (IST) sera également gratuit et réalisable sans ordonnance pour les personnes de moins de 26 ans. Pour le moment, seul le dépistage du VIH est pris en charge. Ces deux mesures seront inscrites dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2023 qui sera présenté en conseil des ministres le 26 septembre prochain. Elles entreront en vigueur à compter du 1er janvier 2023 si le projet de loi est adopté.

Une alternative victime de préjugés  

Il existe deux types de pilules du lendemain. D’abord, la NorLevo, commercialisée au prix de 4,28 euros, qui permet de retarder l’ovulation durant 72 heures à condition de la prendre immédiatement après le rapport non protégé. Ensuite, la ellaOne, avec un dosage bien supérieur à la première, qui agit sur le cycle pendant au moins cinq jours et qui est proposé au prix de 14,25 euros. Des génériques sont également disponibles, à moindre frais.

Malgré son accès libre réservé aux jeunes femmes mineurs, certains pharmaciens ne cachent pas leur réticence à l’idée de délivrer ce médicament. Pour cause, de nombreuses croyances sont associées à la prise de la pilule du lendemain comme la stérilisation ou encore le développement de maladies graves sans que ce ne soit scientifiquement prouvé. Alors, cela peut en décourager certaines.

“Il arrive encore que des pharmaciens se permettent des remarques déplacées”, explique Anna Roy, sage femme en évoquant les expériences de ses patientes. “Mais si vous êtes confronté à ce cas de figure, rien ne vous empêche de changer de pharmacie”, précise-t-elle. Face à ces « comportements déviants », le président de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France Philippe Besset  appelle les praticiens à “signaler immédiatement les praticiens concernés au conseil de l’ordre compétent”.

“Il faut savoir se prendre en charge”

Prendre la pilule du lendemain à plusieurs reprises, durant des périodes espacés, n’est pas risqué, rappellent les praticiens. “Certes, cette pilule d’urgence peut n’est pas à prendre à tout va mais elle n’est pas plus dangereuse que la pilule contraceptive”, explique Anna Roy. Pour Isabelle, pharmacienne, il est primordial de mettre l’accent sur la prévention et l’accompagnement. “Il faut savoir se prendre en charge”, souffle la praticienne. “Et puis, une meilleure prévention serait plus efficace et importante pour prévenir ce genre de situation.”

Les pharmaciens n’ont pas le droit de refuser la délivrance de médicaments, sauf en cas de danger pour le patient, comme l’explique Rémy, pharmacien préparateur. “Si l’un de mes patients prend des médicaments qui ont des effets secondaires non compatibles avec d’autres médicaments, là je suis autorisé à intervenir. Mais c’est la seule exception. »

 

                                                                                                                  Imane Lyafori

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Roms et gens du voyage exclus des droits fondamentaux, selon le Conseil de l’Europe.

Le Conseil de l’Europe a listé les discriminations dont Roms et gens du voyage sont victimes en France, dans un rapport publié mercredi. Y sont pointés un contexte de haine, mais aussi des manquements politiques et juridiques.

« Le discours de haine prend de l’ampleur, notamment dans le milieu politique, (…) », et créent « un environnement propice aux actes de violence à l’encontre de Gens du voyage et de Roms. » Ce sont les conclusions d’un rapport publié ce mercredi par le Conseil de l’Europe au sujet de la France.

Les auteurs du rapport recensent une série d’appels à la haine et d’attaques punitives motivées par la rumeur, perpétrées contre des membres de la communauté rom et des gens du voyage au cours des dernières années. Ils pointent aussi les manquements de la loi française et de son application, qui favorisent aussi les phénomènes de discrimination.

Exclus des droits fondamentaux

Ainsi, le droit français ne considère pas les caravanes comme des logements. Selon le Conseil de l’Europe, ce régime juridique exclut les gens du voyage de la reconnaissance « des droits au logement notamment en ce qui concerne la salubrité et la sécurité de l’environnement », et par extension, de l’accès droits fondamentaux. Le rapport relève aussi que les expulsions de camps et d’installations informelles sont quotidiennes, et opérées en dépit des trêves hivernales.

Pour Morgane Mercier, juriste de l’Association nationale des gens du voyage citoyen (ANGV), discrimination légale et discours de haine sont deux facettes d’une même pièce.

« L’antitsiganisme se manifeste par une violence qui va jusqu’à la déshumanisation », estime-t-elle. À ses yeux, les événements survenus cet été à Faverges-Seythenex sont emblématiques. En l’absence de terrain appropriés, la municipalité avait relogé un groupe de voyage sur un terrain appartenant à des agriculteurs. La décision a été suivie d’appels au meurtre lancés les réseaux sociaux locaux. Dans la nuit, le camp avait été visé par des tirs de fusil.

« Des mots violents, une mesure discriminatoire »

Or, « les politiques entretiennent ce contexte », dénonce la juriste, en citant les propos tenus par Emmanuel Macron en décembre dernier au Beauvau de la sécurité. Le président de la République avait promis de « taper là où ça fait mal, au porte-monnaie », en instaurant une amende forfaitaire pour occupation illicite de terrain par les gens du voyage.

« Ces mots étaient violents, et annonçaient une mesure politique et explicitement discriminatoire. », analyse-t-elle. « Il ne s’agit pas d’établir une simple contravention, mais une amende délictuelle. C’est-à-dire qu’en cas de récidive, elle peut entraîner l’inscription au casier judiciaire de la personne, voire un emprisonnement », explique Morgane Mercier.

L’amende forfaitaire délictuelle est encore en expérimentation, et n’est pour l’instant appliquée qu’à Marseille, Lille, Reims et Créteil. Plusieurs ONG de défense des roms et des gens du voyage sont mobilisée contre la mesure, relève le rapport du Conseil de l’Europe. En janvier, la Ligue des droits de l’homme avait réclamé sa levée.

Inceste : quelles conséquences traumatiques à l’âge adulte ?

Après un an de travail, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants a rendu, ce mercredi, le rapport de son appel à témoignages. Plus de 16 000 victimes, aujourd’hui adultes, ont été entendues. Toutes font part des conséquences dramatiques de ces agressions sur leur quotidien.

 

« J’ai pris perpétuité à huit ans. » Ainsi se confie l’un des témoins du rapport de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise). Publié ce mercredi, ce bilan a réuni 16414 témoignages après un an de travail. Autant de paroles qui font part des conséquences d’agressions passées sur leur vie actuelle. « Ce qui saute aux yeux en lisant les mails reçus, c’est l’expression de la souffrance, une souffrance extrême et qui dure. Ce n’est pas penser à quelque chose de douloureux qui s’est passé il y a longtemps, c’est l’éprouver aujourd’hui » explique le juge et co-président de la Civiise, Edouard Durand à l’AFP. Une conclusion qui a permis au groupe de travail d’établir plusieurs préconisations : la levée de la clause de conscience des médecins ou encore l’organisation de campagnes annuelles de sensibilisation. Mais comment ces conséquences traumatiques se manifestent-t-elles dans le parcours des victimes d’abus ? De quelles souffrances parle-t-on ? 

« Comme un traumatisme de guerre »

Comment expliquer à ceux qui ne l’ont pas vécu que l’on puisse encore éprouver dans sa chair un évènement passé, révolu ? « C’est tout le noeud du problème » explique Laurent Boyet, membre de la Ciivise et président de l’association Les Papillons qui accompagne les victimes de violences sexuelles.  C’est pourtant la définition même du psycho traumatisme : « C’est comme un traumatisme de guerre. Vous avez vécu quelque que chose de tellement horrible que vous avez cru mourir. Et même si vous vous protégez par la carapace du déni protecteur, les maux, eux, vont parler à votre place. Et la souffrance est toujours là. Vous ne la maitrisez pas« , développe Isabelle Aubry, également membre de la Ciivise et présidente de l’association Face à l’inceste.

Ainsi, au fil de son parcours, l’enfant abusé tente, par tous les moyens, d’échapper à ce poids incompréhensible pour le cerveau comme pour le corps. Abusé par son grand-frère lorsqu’il était enfant, Laurent Boyet décrit ce qu’il a traversé : « Il y a un impact sur la vie affective, sexuelle, sur la confiance en soi. On passe par des comportement d’addiction, de mise en danger car on n’a plus de de respect pour son propre corps. J’ai aussi fait des tentatives de suicide. C’est le parcours d’une immense majorité de victimes et donc des témoignages recueillis par la Ciivise. » Parmi les victimes, la Commission rapporte, en effet, que trois personnes sur dix, tous sexes confondus, évoquent une absence ou baisse de libido ou une absence de vie sexuelle. Chez les femmes, quatre victimes sur dix souffrent des douleurs comme le vaginisme. Pour les hommes, c’est près d’une personne sur trois qui passent par des troubles de l’érection. Sans compter les troubles alimentaires et les problèmes d’addiction. Un impact, à court, moyen, long terme, parfois tout au long de la vie qu’Isabelle Aubry considère comme « un fléau de santé publique. » Et pour cause, le corps, assure Homayra Sellier, fondatrice d’Innocence en danger, n’oublie jamais. « Les études cliniques et neurologiques prouvent aujourd’hui que les traumatismes subis dans l’enfance altèrent des partis du cerveau et sont même transmises dans l’ADN sur trois générations, » poursuit-elle.

Des victimes enfoncées par « le déni de la société »

Si plus de 16 000 personnes ont bien témoigné dans le cadre des travaux de la Ciivise, Homayra Sellier estime qu’il ne s’agit que d’un échantillon : « Le nombre de victime d’incestes en France est bien plus que grand que cela. On parle de millions de personnes. » Selon un sondage réalisé par l’Ipsos pour l’association Face à l’inceste en 2020, 6,7 millions de Français déclarent, en effet, avoir été victimes d’inceste. Celles-ci sont issues de tous type de milieux sociaux et de toutes origines.

Au coeur de ce décalage, « le déni de la société française » explique la fondatrice d’Innocence en danger. Un déni « coupable et irresponsable » qui participerait, selon elle, à enfoncer les victimes dans leur culpabilité. « L’inceste n’est pas encore une cause, précise Isabelle Aubry. On en est aux prémices. Un peu comme au début du Sida : à part les personnes concernées, personne n’en parlait.  Mais à partir du moment ou des personnalités se sont impliquées, c’est devenu une cause. Pour l’inceste, ce n’est pas encore le cas. On est toujours dans le fléau de la honte. » À noter que la Commission sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants s’est notamment constituée dans le prolongement de la publication du livre La Familia Grande de l’éditrice Camille Kouchner. Elle dénonce les agressions sexuelles de son beau-père et politologue reconnu, Olivier Duhamel sur son frère jumeau.

 

79 % des professionnels de santé ne font pas le lien entre les violences subies et l’état de santé des victimes.

« Autant on dit qu’il faut libérer la parole, autant on sait que la société n’est pas encore prête à entendre cette parole libérée » assure Laurent Boyet. Dans ce prolongement, les conclusions de la Ciivise se veulent moyen de pallier cette contradiction. Si son travail consiste d’abord à rendre compte des réalités de ce phénomène, elle s’emploie aussi à des préconisations telles que la mise en place de campagnes d’information pour sensibiliser la société civile, la levée de la clause de conscience des médecins ou la formation du personnel de santé :  « Comment repérer quelqu’un qui va mal ? C’est le questionnement systématique.  Lorsqu’un médecin demande des antécédents familiaux ou de santé, il ne demande jamais si vous avez subi un traumatisme. Or on sait aujourd’hui que l’impact des traumas sur la santé est énorme. Il faut former les professionnels à dépister. » détaille Isabelle Aubry.

Autres pistes de réflexions proposées notamment par Innocence en danger :  le remboursement systématique par la Sécurité sociale des accompagnements psychologiques et médicaux des victimes ou le développement des thérapies cognitives ( hypnose, EMDR…) pour soigner les patients.

Perla Msika