Allemagne : première adoption par un couple homosexuel

Prononcée le 5 octobre à Berlin, l’adoption d’un petit garçon par deux hommes fait suite à l’entrée en vigueur du Mariage pour tous, le 1er octobre. La loi permet également le droit à l’adoption pour les couples de même sexe. 

Michael et Kai Korok se sont mariés le 2 octobre dernier. Ils n’attendaient plus que l’obtention de leur acte de mariage avant de pouvoir adopter leur petit garçon. La demande d’adoption avait été déposée depuis plusieurs mois.

Il s’agit de la première adoption d’un enfant par un couple homosexuel, en Allemagne. L’enfant de deux ans et demi vit depuis sa naissance avec ce couple, désigné comme famille d’accueil mais qui n’avait jamais réussi, malgré de nombreux recours devant les tribunaux allemands, à l’adopter.

« C’est à nouveau un grand pas pour les gays et lesbiennes avec une sécurité juridique accrue. C’est aussi la preuve que le Mariage pour tous n’est pas seulement symbolique« , s’est félicité auprès de l’AFP Jörg Steinert, porte-parole de l’association des gays et lesbiennes de Berlin.

La loi sur le Mariage pour tous, votée le 30 juin, a modifié le Code civil en définissant le mariage comme « une union pour la vie entre deux personnes de sexe différent ou identique« . L’Allemagne est le 15e pays européen à ainsi élargir cette définition.

Marie Lecoq

La Russie accuse les USA de « faire semblant » de lutter contre l’EI

L’armée russe, qui intervient en Syrie en appui des forces gouvernementales du pays, a accusé mardi les Etats-Unis de « faire semblant » de combattre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) afin de « compliquer » l’avancée des troupes du régime.

Selon le général Igor Konachenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense, la coalition internationale menée par Washington a réduit ses opérations en Irak pour permettre aux combattants de l’EI de se replier dans l’est de la Syrie, où l’armée de Bachar al-Assad progresse dans la région de Deir Ezzor, la dernière aux mains des jihadistes.

« Tout le monde voit que la coalition menée par les Etats-Unis fait semblant de combattre l’Etat islamique, spécialement en Irak, mais continue de soi-disant combattre activement l’EI en Syrie« , a-t-il déclaré dans un communiqué. Depuis le début de l’intervention militaire russe en Syrie en septembre 2015, Moscou a à plusieurs reprises accusé les Etats-Unis de soutenir l’EI ou la branche syrienne d’Al-Qaïda, l’ancien Front Al-Nosra et actuel Front Fateh al-Cham, et appelé Washington à « arrêter de faire des avances aux terroristes« .

Clément Dubrul

Dix morts dans une série d’incendies en Californie

Une série d’incendies a fait rage lundi au nord de la Californie, notamment dans les régions viticoles de Napa et Sonoma, faisant dix morts, détruisant des milliers d’habitations et forçant plus de 20.000 personnes à fuir. Selon les autorités de Californie, environ 32.000 hectares ont déjà été ravagés par les flammes depuis dimanche soir dans cette région très touristique et cossue du nord-ouest des Etats-Unis. Au total, dix personnes ont perdu la vie. Sept personnes sont mortes dans le comté de Sonoma, deux dans l’incendie Atlas dans le comté de Napa et un dans celui de Mendocino.

« En moins de 24 heures, plus de 18 feux ont commencé à brûler » et ont « détruit plus de 2.000 habitations et en menacent des milliers d’autres » a constaté le gouverneur de l’Etat le plus peuplé du pays, Jerry Brown, dans une lettre au président Donald Trump. Il lui demande d’émettre une déclaration de catastrophe naturelle afin de débloquer des aides fédérales, vu la « gravité et l’ampleur » des incidents. Les feux ont par ailleurs entraîné la fermeture d’autoroutes et de routes locales.

L’ouest des Etats-Unis a déjà subi début septembre de violents incendies qui avaient entraîné des milliers d’évacuations dans l’Etat de Washington et des centaines près de Los Angeles, où un brasier avait atteint une dimension « historique« . La région est régulièrement la proie des flammes à cette époque de l’année, où les pluies sont rares et les vents violents.

 

Clément Dubrul

Mort du Che : « Il voyait le Congo comme un territoire stratégique au cœur du continent africain »

Che Guevara et Fidel Castro en 1961 Crédit Photo : Alberto Korda
Che Guevara et Fidel Castro en 1961
Crédit Photo : Alberto Korda

Amzat Boukari-Yabara est un historien spécialiste de l’Afrique et docteur de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Il est également auteur de plusieurs livres dont Africa Unite, une histoire du panafricanisme. Pour les 50 ans de la mort de Che Guevara, retour sur les ambitions révolutionnaires de Cuba en Afrique.

 

Quels étaient les liens entre Cuba et le Congo (aujourd’hui République Démocratique du Congo) à l’époque de Lumumba ?

Avant l’assassinat de Lumumba il n’y avait pas de lien officiel en tant que tel. La révolution cubaine a lieu en 1959, le Congo devient indépendant en 1960 et la crise s’installe tout de suite donc Lumumba n’a pas vraiment le temps de créer des liens politiques et diplomatiques avec Cuba. En revanche, il y a beaucoup de lien culturel notamment musical, une petite diaspora cubaine est aussi présente au Congo, et on retrouve un héritage congolais très fort à Cuba issu de l’époque de la traite et de l’esclavage qui se manifeste également dans la langue.

Pourquoi Che Guevara décide d’aller faire la révolution au Congo ?

Parce qu’il y avait des difficultés au niveau de la révolution en Amérique latine. De l’autre côté du globe, le Vietnam causait beaucoup de soucis aux Américains. Donc pour Che Guevara, il voyait le Congo comme un territoire stratégique au cœur du continent africain. Et on est également dans une période où les pays au sud du Congo sont encore des colonies (Zimbabwe, Zambie, Afrique du Sud etc.) Donc il voyait le pays comme le point de départ pour libérer le reste du continent africain. En plus de cela, les Américains sont intervenus en Afrique en manipulant les Nations Unies et ils ont pris position de manière ferme pour bloquer les soviétiques. Il y avait donc un enjeu géopolitique important.

Que deviendront les aspirations révolutionnaires cubaines sur le continent africain ?

Depuis la crise de 1962, les Cubains désirent développer leur propre ligne de soutien aux armées de libération. Suite de l’échec de la révolution congolaise, Fidel Castro organise la conférence tricontinentale à La Havane en janvier 1966 où un véritable soutien de Cuba est mis en place pour les mouvements africains de libération. Mais Fidel Castro devra attendre les années 70 et les guerres d’indépendance des colonies portugaises, comme l’Angola, pour vraiment participer à une révolution africaine, avec le soutien de Moscou. L’échec au Congo a permis à Fidel et Raul Castro de réaliser qu’une révolution sur le continent africain nécessitait plus de temps et surtout beaucoup plus de moyens.

 

Propos recueillis par Sarafina Spautz

 

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