L’Arcom mobilise les plateformes de streaming pour la sobriété écologique

L’autorité médiatique entend rallier les plateformes de streaming dans le développement de comportements éco-responsables, passant, par exemple, par la réduction de la définition des images.

Netflix, Disney+, Prime Video, Youtube … Réduire la qualité de la vidéo, un geste éco-citoyen ? L’Arcom appelle à la sobriété énergétique dans les comportements des utilisateurs des plateformes de streaming. Dans une recommandation publiée au Journal officiel, le gendarme des médias veut favoriser une baisse de l’impact environnemental de la consommation de contenus audiovisuels.

Elle demande aux services de médias audiovisuels à la demande et aux services de partage de vidéos de mettre en place, « si cela s’avère techniquement possible, une fonctionnalité de type sobriété énergétique, aisément accessible et permettant d’appliquer automatiquement l’ensemble des réglages les plus respectueux de l’environnement« .

Encourager la conscience écologique dans l’expérience du streaming

Pour le consommateur, cela pourrait vouloir dire diminuer la qualité de l’image ou désactiver la lecture automatique de vidéos, en prenant en compte « la taille de l’écran du terminal » et le type de réseau utilisé (wifi ou réseau mobile), explique l’Arcom sans plus de précisions. Les diffuseurs sont, eux, invités à mieux informer leurs utilisateurs sur les leviers à même de venir réduire leur impact, comme l’extinction des équipements (télévision, box internet, box TV) lorsqu’ils sont inutilisés. Ils doivent aussi mettre en place « une méthodologie commune de calcul de l’impact environnemental des usages audiovisuels » et produire chaque année un bilan des actions mises en oeuvre.

Selon l’Ademe (l’agence de l’environnement), le numérique représentait en 2020 près de 2,5% de l’empreinte carbone des Français, soit 17,2 millions de tonnes équivalent CO2, et cette part pourrait tripler d’ici 2050. Une grande partie (78%) de cet impact provient de la fabrication des équipements, notamment celle des grands écrans plats qui nécessitent également un long transport. L’utilisation des terminaux représente 21% des émissions carbone et tend à s’accroître avec le développement des usages, rappelle l’Arcom.

Shad De Bary avec AFP

Promouvoir le fleurisme aux Tuileries

À l’occasion de la 20e édition des Rendez-vous Jardin, organisés par le ministère de la Culture, les parcs et jardins de France ouvrent leurs portes du 2 au 4 juin, offrant aux visiteurs une immersion au cœur de la nature. En plein Paris, le jardin des Tuileries propose l’événement « Jardins Jardin ».

Les jardins des Tuileries ouvrent leurs portes tout le week-end aux curieux. Adèle G

À vos marques, prêts… plantez ! La 20e édition des Rendez-vous Jardin, organisés par le ministère de la Culture, c’est en ce moment. Du 2 au 4 juin, plus de 2 200 parcs et jardins ouvriront leurs portes, parfois à titre exceptionnel, partout en France. Le jardin des Tuileries a vu grand en organisant “Jardins Jardin”. L’objectif : « faire découvrir le fleurisme et promouvoir la biodiversité », explique Violette Kerichard, membre de l’organisation de l’événement.

La nature au cœur de la capitale

Au programme : une centaine d’exposants présents pour discuter autour du thème du végétal.

On veut montrer qu’il peut y avoir de la nature en ville : présenter la biodiversité, montrer les différentes fleurs et plantes qui peuvent pousser sur les balcons… En somme : ré-apprivoiser la nature.. », détaille Violette Kerichard.

Mais parmi tous les jardins exposés, les participants se pressent pour en découvrir un en particulier… Le jardin éphémère de Chanel, qui présente les secrets de la fleur d’oranger, à travers des visites guidées et des ateliers.

Chanel ouvre ses portes et dévoile aux visiteurs les secrets de la fleur d’oranger. Adèle G

Le fleurisme tente de se faire connaître

D’autres acteurs du monde des jardins sont présents, notamment l’Ecole nationale des fleuristes. Créée en 1950, l’école espère bien attirer plus d’élèves dans ses rangs à la rentrée prochaine. “C’est vrai que les jeunes n’ont pas forcément le réflexe fleurisme”, avoue Dorian Garcia, membre de l’Union nationale des fleuristes. Pour lui, le métier doit se réinventer et tendre vers plus “d’éco-responsabilité”. Il ajoute : “On voit que c’est une problématique qui touche de plus en plus. Pendant la période du confinement, on a eu beaucoup de reconversions de personnes, qui voulaient un travail plus en accord avec leurs valeurs, et tourné vers le végétal« .

Cette préoccupation écologique se retrouve chez certains exposants. Emma Havot est venue présenter un abri à insectes à l’allure futuriste. L’objet, conçu par le designer Alexandre Hesteve à base de matériaux recyclés, se veut un îlot de biodiversité pour la faune et la flore. L’objectif : “abriter, nourrir et pourvoir en eau la faune et la flore sur un territoire donné”, explique Emma Havot.

Crédit : Adèle G

Si l’invention n’est pas encore extrêmement répandue, l’exposante espère qu’elle se démocratisera et concurrencera les hôtels à insectes. Des abris néfastes, selon elle, car ils constituent des plateformes d’échange de parasites entre les insectes et servent parfois de mangeoires pour les oiseaux. Une manière, pour elle, d’évoquer le problème plus large de l’extinction des insectes : “Il y a beaucoup de sensibilisation à faire. Les gens ne se rendent pas compte de la gravité que représente cette extinction qu’on est en train de vivre.

Adele G

Saint-Denis : la Pride des banlieues célèbre les fiertés des quartiers populaires

Ce samedi 3 juin aura lieu la troisième édition de la Pride des banlieues à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), une marche militante visant à mettre en avant les revendications des personnes LGBTQIA+ des quartiers populaires.

Samedi 3 juin, le cortège de la Pride des banlieues défilera dès 14h dans les rues de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Crédit : La Pride des banlieues/Twitter

« Placer les marges au centre des luttes ». Telle est la volonté du collectif de la Pride des banlieues, créé en 2019 par des membres de l’association Saint-Denis au centre. L’objectif : déconstruire le supposé obscurantisme des quartiers populaires face aux questions LGBTQIA+ et rendre visibles les personnes LGBTQIA+ des quartiers populaires, notamment de Seine-Saint-Denis. Il s’agit de porter les revendications propres à ces territoires afin de « dégager des solutions aux problématiques vécues par les habitants de Seine-Saint Denis de façon autodéterminée », a expliqué Mihena Alsharif, membre du comité d’organisation dans un billet de blog sur Mediapart.

Pour cause, dans les quartiers populaires, l’homophobie et la transphobie sont souvent couplés à d’autres discriminations et les personnes concernées ne se sentent pas toujours représentées dans la traditionnelle Marche des fiertés parisienne. « Lorsqu’on est LGBTQI+ en quartiers populaires, aux LGBTphobies viennent s’ajouter le racisme, la précarité et l’abandon des services publics. Nos revendications prennent donc en compte ces enjeux qui s’intersectionnent », détaille Yanis Khames, l’un des coordinateurs de la Pride des banlieues dans les pages du média Komitid.

Un accès élargi à la PMA, la revendication centrale en 2023

Après une première édition en 2019 et une seconde en 2022, centrée sur la question du logement pour les personnes LGBTQIA+ des quartiers populaires particulièrement touchées par le mal-logement, cette année la revendication mise en avant est celle de la PMA pour tous et toutes. En effet, malgré l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux femmes seules et aux couples de femmes en 2021, les hommes trans, qui peuvent pourtant dans certains cas porter un enfant, en sont toujours exclus. Le collectif pointe aussi du doigt les inégalités face au droit à la PMA, notamment pour les personnes non-blanches, qui font face à des délais d’attente plus longs pour accéder à un don de gamètes en raison de l’obligation d’appariement.

Plusieurs personnalités publiques ont d’ores et déjà apporté leur soutien à l’évènement comme l’humoriste Tahnee, l’acteur et réalisateur Océan, ou encore l’actrice Adèle Haenel.

L’année dernière, 10 000 personnes avaient rejoint le cortège dans les rues de Saint-Denis, soit trois fois plus qu’en 2019. Suite à ce succès, le collectif d’organisation de la marche est devenu un mouvement actif tout au long de l’année. Dans cette optique, Yanis Khames, a écrit un livre, intitulé Les marges au centre de la lutte (Double ponctuation, 2023) qui est sorti en mai dernier. Dans celui-ci, il pose les bases théoriques et pratiques du mouvement, afin d’expliciter leur démarche.

Marie SCAGNI

Droits de l’enfant : la France doit prendre des « mesures urgentes », estime l’ONU

Le Comité des droits de l’enfant de l’ONU a publié un rapport ce vendredi 2 juin qui évalue les politiques publiques françaises mises en place pour protéger les mineurs. Il évoque notamment la hausse de la pauvreté touchant les enfants, mais aussi l’accès trop facile à la pornographie sur Internet. Le pays doit « bloquer les sites qui offrent des contenus pornographiques sans vérifier l’âge des utilisateurs », précise le comité.

Le comité, basé à Genève, se dit également préoccupé par « le nombre croissant d’enfants » touchés par la pauvreté. Cette situation est d’autant plus présente dans les familles monoparentales. De nombreux mineurs seuls rencontrent aussi des difficultés à avoir accès aux structures de protection de l’enfance, « à la santé et à l’éducation, ainsi qu’à l’hébergement. »

Le rapport estime que le gouvernement doit arrêter de détenir des enfants immigrés dans les aéroports, et dénonce d’ailleurs des « conditions [qui] ne sont pas adaptées ». L’ONU pointe enfin le manque de fiabilité des tests osseux réalisés pour évaluer l’âge des jeunes arrivants.

 

Elena Gillet / AFP