Un responsable du groupe a annoncé lundi que les fichiers de personnalités tels que ceux révélés en France existent « très probablement » dans d’autres pays européens.
Le groupe Bayer, qui a racheté l’entreprise Monsanto il y a un an, fait face à un nouveau rebondissement dans l’affaire du fichage de personnalités commandé par Monsanto. Lundi 13 mai, Matthias Berninger, directeur en charge des affaires publiques du groupe allemand, a déclaré, lors d’une conférence téléphonique que les fichiers tels que ceux révélés en France existent « très probablement » dans d’autres pays européens. Il a indiqué ne pas disposer « d’informations certaines » mais a annoncé que le contrat entre Monsanto et l’agence de communication Fleishman Hillard, qui a établi ces fichiers, « s’étendait à toute l’Europe« .
Une enquête ouverte par la justice française pour « soupçons de fichage illégal ».
Ces fichiers datent de 2016 et regroupent les positions d’une centaine de personnalités et médias quant au glyphosate, aux OGM, et indiquent la propension à être influencé. Le Monde et l’un de ses journalistes qui figurait dans ces documents ont déposé une plainte pour « collecte de données personnelles par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite« . La justice française a ouvert une enquête pour soupçons de fichage illégal.
Dimanche 12 mai, le groupe Bayer a présenté ses excuses, même s’il estime ne pas voir « pour le moment » d’éléments montrant que ces listes établies pour le compte de Monsanto ont enfreint la loi. Matthias Berninger a pourtant déclaré lundi que « cette manière de travailler avec des journalistes, des politiques mais aussi des activistes est inappropriée« , ajoutant qu’une enquête interne était en cours et qu’un cabinet d’avocats serait mandaté pour éclaircir les faits. Il a également indiqué que Bayer comptait coopérer « pleinement » avec les enquêteurs et que les liens avec Fleishman Hillard étaient désormais « suspendus« .
Iris Tréhin avec AFP