Nicolas Sarkozy: ceux qui y croient encore

Les sondages sont catastrophiques pour Nicolas Sarkozy. L’ancien chef de L’État n’a plus la cote auprès des français. Pourtant, autour de lui, ses soutiens y croient encore, envers et contre tout. Ils n’attendent plus qu’une chose : l’annonce de sa candidature aux primaires de la droite.

Ils y croient toujours. Malgré le rejet d’une majorité de français, les soutiens de Nicolas Sarkozy restent optimistes. Pourtant, une victoire de leur poulain aux primaires de la droite semble de plus en plus improbable. Depuis son retour, en septembre 2014, l’ancien chef de l’État n’a d’ailleurs jamais vraiment renoué avec les sondages. A un an de l’élection présidentielle, un sondage Viavoices publié par Libération montre le profond désamour des français pour Nicolas Sarkozy. Pour 76% d’entre eux, l’ancien président n’a pas changé depuis 2012. Dans le classement des personnalités de droite qui feraient un « bon président de la République », il chute de la deuxième à la troisième place.

Pourtant, certains continuent à apporter un soutien sans faille à l’ancien chef de l’État. D’ailleurs, ils contre-attaquent. Le 28 mai au soir, l’association « les jeunes avec Nicolas Sarkozy » organise une « soirée de lancement ».  Le but : rassembler des jeunes autour de l’ancien président, en prévision de la campagne des primaires. Si l’évènement n’est pas directement piloté par Sarkozy, l’ancien président de la République le suit avec « bienveillance », selon Sacha Straub-Kahn, l’un des organisateurs. Pour lui, les primaires du parti sont loin d’être perdues. « Bien sûr pour l’instant, Juppé est en tête, mais il faut bien comprendre une chose : Sarkozy n’a toujours pas lancé sa campagne. Juppé, ça fait un an qu’il fait campagne, c’est normal qui récupère les fruits. Mais on verra, lorsqu’on, se lancera, je pense qu’il y aura une vraie dynamique ».

« Des sondages peu crédibles »

Au sein du parti, les soutiens de l’ancien président critiquent vivement les sondages. Pour Sébastien Leblanc, chef de cabinet de Marc-Philippe Daupresse, député de Lambersart et soutien de longue date de Nicolas Sarkozy, les enquêtes d’opinion sont biaisées. « Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’on ne sait pas qui ira voter lors de ces primaires, c’est la première fois qu’on organise ce genre d’évènement : c’est donc très difficile de faire de vraies prévisions « .

Pour lui, la grande force de Sarkozy reste sa capacité de mobilisation : « c’est le seul qui arrive à déplacer les foules, les militants du parti sont acquis à sa cause : s’il se lance dans ces primaires, il pourra compter sur leur soutien, et il rattrapera son retard ».

Ses cinq ans à l’Élysée sont un « handicap » pour 54% des français. Pourtant, son expérience est très mobilisée par les sarkozystes pour convaincre. L’ancien président serait le seul « à même de restaurer l’autorité de l’état », selon Sébastien Leblanc. Pour Sacha Straub-Kahn, « il n’a pas à rougir de son bilan », et pourra « dès le début de son mandat mettre à profit son expérience ».

Des supporters « optimistes »

S’il veut gagner les primaires, le défi sera de taille pour l’ancien chef de l’État. Son but était de revenir en homme providentiel d’une droite divisée par des luttes internes. Aujourd’hui, il est acculé face à ses futurs concurrents, et croule sous les affaires judiciaires. « Il y a un certain acharnement médiatique et politique autour de ces affaires, qui se terminent toujours par un non-lieu », pense Marc-Philippe Daupresse. « Et puis, son retour n’a pas été aussi raté que ça : il a reconstruit le parti, qui était en totale déliquescence ».

Les soutiens de Sarkozy n’en démordent pas : l’ancien chef de l’État a toutes ses chances, et déjouera tout les pronostics. Pour Sacha Straub-Kahn, « si la campagne se fait sur le fond, et qu’on s’attarde sur les idées des candidats, Sarkozy pourra l’emporter face à Juppé, dont le principal avantage est l’image d’un homme rassembleur, qui n’a pourtant pas trop d’idées au fond« .  « Je suis parfaitement optimiste », conclue Sebastien Leblanc.

Florian Cazeres

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