Le remaniement relance le débat sur la légalisation du cannabis

A l’occasion du remaniement ministériel de ce jeudi, François Hollande a fait rentrer parmi les nouveaux ministres Jean-Michel Baylet, patron du PRG. Patron de presse, élu local iconoclaste, le radical a, à plusieurs reprises, pris position en faveur de la dépénalisation du cannabis.

Laurence Rossignol, Ministre du droit des femmes, était l'invitée de Jean-Jacques Bourdin ce matin. (Capture écran BFMTV)
Laurence Rossignol, Ministre du droit des femmes, était l’invitée de Jean-Jacques Bourdin ce matin. (Capture écran BFMTV)

Voici une entrée au gouvernement qui pourrait faire du bruit. Lors du remaniement, la nomination de Jean-Michel Baylet comme nouveau ministre de l’Aménagement du territoire n’est pas passé inaperçue. L’ancien sénateur est le patron du PRG, mais il est aussi un partisan de la légalisation du cannabis. Son arrivée dans l’exécutif rouvre le débat en France.

Pourtant, cette prise de position reste encore minoritaire parmi la classe politique française. En 2012, François Hollande s’était prononcé contre une dépénalisation lors de sa campagne présidentielle. Mais Manuel Valls a déclaré en 2015 que la discussion était « close » du point de vue du gouvernement. Pour Les Républicains, la légalisation est inenvisageable.

 

Patrick Mennucci, député socialiste des Bouches-du-Rhône – qui partage les positions du nouveau ministre – par contre, a félicité la promotion de son collègue sur Twitter.

Interrogée sur les propos de son collègue par Jean-Jacques Bourdin sur RMC, la nouvelle Ministre du droit des femmes Laurence Rossignol a affirmé qu’il n’y a « aucun débat interdit surtout quand il concerne la santé publique ». « Comment met-on en place la politique de santé publique la plus efficace pour que des gamins de 13-14 ans ne commencent pas à se retourner la tête en fumant du cannabis et comment l’économie souterraine et le trafic dans les cités peuvent être à terme éteints », a-t-elle ajouté.

Pourtant, cette prise de position reste encore minoritaire parmi la classe politique française. En 2012, François Hollande s’était prononcé contre une dépénalisation lors de sa campagne présidentielle. Mais Manuel Valls a déclaré en 2015 que la discussion était « close » du point de vue du gouvernement. Pour Les Républicains, la légalisation est inenvisageable.

Lors du Congrès de pneumologie de langue française en janvier dernier, le professeur Bertrand Dautzenberg de la Pitié-Salpêtrière s’est positionné en faveur de la dépénalisation de la consommation du cannabis. « Je constate que la consommation de cannabis chez les jeunes augmente, que la France est numéro un en Europe avec 45 % des jeunes qui ont essayé alors que, dans d’autres pays, comme les Pays-Bas où il est légalisé, le taux est de 29 %. Plus c’est interdit, plus il y a de consommateurs », a-t-il déclaré lors de son discours. Pour lui, dépénaliser la consommation de cannabis permettrait de proposer des produits plus sains en encadrant leur vente, mais également de faciliter le dialogue sur les problèmes d’addiction qui peuvent s’en suivre.

Et dans les autres pays?

En ce qui concerne la loi, La France n’est pas l’État le plus laxiste. Le cannabis est prohibé depuis 1970, avec au maximum un an de prison et 3.750 euros d’amende. Mais l’emprisonnement vise principalement les trafiquants et non les petits consommateurs. Par comparaison, chez nos voisins européens, le cannabis est autorisé aux Pays-Bas, dépénalisé pour un usage personnel au Portugal, en Espagne, en Belgique, en Allemagne et en République Tchèque. Dans le reste de l’Europe, c’est l’interdiction qui prédomine.

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