Ultradroite : le parquet antiterroriste ordonne un procès pour 16 membres d’un groupe anti-musulmans

Seize personnes, âgées de 37 à 74 ans seront jugées par le parquet national antiterroriste pour « association de malfaiteurs terroriste ». Membres du groupe clandestin de l’ultra-droite « Action des forces opérationnelles », les treize hommes et trois femmes sont soupçonnés d’avoir planifié des actions violentes à l’encontre des musulmans.

Dans le box des accusés, on retrouve notamment un antiquaire, un diplomate en poste à l’ambassade de France au Salvador et un téléopérateur de nuit. Parmi les autres accusés, on note un consultant en ressources humaines, un restaurateur, une comptable, un chômeur et un enseignant en lycée.

Des armes et des milliers de munitions retrouvées

Parmi les nombreuses cibles évoquées, dans des projets parfois à peine déclaratifs : « tuer 200 imams radicalisés« , le rappeur Médine ou encore le conférencier et prédicateur Tariq Ramadan.

Entre 2017 et 2018, ils auraient notamment effectué des repérages sur des mosquées en vue d’attaques. Ils devront également répondre de l’organisation d’un empoisonnement de la nourriture halal en supermarché, avec un composant de la mort-aux-rats. Des armes à feu et des milliers de munitions ont été retrouvées lors de perquisitions chez des suspects, y compris des éléments entrant dans la fabrication d’explosif de type TATP.

Les mis en cause ont « largement contesté avoir eu personnellement l’intention de mener des actions violentes », a commenté le parquet national antiterroriste.

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Lise Tavelet / AFP

Ultradroite : qui est Rémy Daillet, figure du complotisme, remis en liberté ?

Rémy Daillet-Wiedemann, soupçonné d’avoir commandité l’enlèvement de la petite Mia, est sorti mercredi 31 mai de la maison d’arrêt de Strasbourg (Bas-Rhin). Figure des milieux complotistes, l’homme de 56 ans est assigné à résidence avec un bracelet électronique.

Rémy Daillet est assigné à résidence et doit porter un bracelet électronique. © Jérémy-Günther-Heinz Jähnick

Une figure du complotiste remise en liberté. Notamment soupçonné d’avoir planifié des attentats contre l’Elysée en 2021, Rémy Daillet a vu sa détention provisoire prendre fin. Il est désormais assigné à résidence avec port d’un bracelet électronique.

  • Un ancien cadre du Modem

Rémy Daillet est le fils de l’ancien député centriste Jean-Marie Daillet. En octobre 2008, il devient responsable du Modem Haute-Garonne à Toulouse avant d’être exclu du parti en 2010. Les idées de Rémy Daillet sont jugées très conservatrices, notamment en termes d’éducation. Il plaide pour faire l’école à la maison. Rémy Daillet tient aussi des discours anti-avortement.

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  • Figure du complotisme

Après son expulsion du Modem, Rémy Daillet commence à côtoyer des cercles conspirationnistes. En plus d’être anti-avortement, il est opposé à la 5G et à la vaccination. Il est soupçonné d’être à la tête d’un groupe d’ultra-droite qui aurait prémédité des actions violentes et un coup d’état contre le gouvernement, nommé l’ «Opération Azur ».

Entre mai et octobre 2021, douze personnes de l’entourage de Rémy Daillet appartenant à l’ultradroite sont mises en examen. Leurs profils sont divers : ex-militaire, ingénieur chimiste, ex-candidat FN aux législatives 2012, agent de sécurité, intermittent du spectacle, etc. Plusieurs de ces personnes seraient proches du groupuscule néonazi « Honneur et nation ».

  • Affaire Mia

Le 13 avril 2021, l’enlèvement de la petite Mia, âgée de huit ans, survient dans les Vosges. Elle avait été enlevée par plusieurs hommes sur demande de sa mère qui n’en avait plus la garde. Cinq jours plus tard, la mère et la fillette sont retrouvées dans un squat en Suisse, saines et sauves.

Installé en Malaisie, Rémy Daillet est soupçonné d’avoir incité l’enlèvement. Mi-juin 2021, il est inculpé pour complicité d’enlèvement d’un mineur de 15 ans en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre le crime d’enlèvement de mineur de quinze ans en bande organisée.

  • Assigné à résidence

Depuis 2021, Rémy Daillet était en détention provisoire à la maison d’arrêt de Strasbourg (Bas-Rhin). Son avocat Dylan Slama avait déposé une demande de remise en liberté. La chambre de l’instruction de la cour d’appel y a répondu favorablement. L’homme de 56 ans est assigné à résidence et doit porter un bracelet électronique.

Julie Zulian/AFP