Volodymyr Zelensky à l’Assemblée nationale : ce qu’il faut retenir du discours

Au lendemain des commémorations du D-Day où Volodymyr Zelensky était présent, le président ukrainien a prononcé un discours devant les députés à l’Assemblée nationale vendredi 7 juin. Voici les points clés de son allocution.

« C’est en Ukraine que se trouve la clef de la sécurité de toute l’Europe », a déclaré le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors de son discours à l’Assemblée nationale vendredi 7 juin, plus de deux ans après sa première allocution au Palais Bourbon.

D’abord accueilli par le ministre des Armées Sébastien Lecornu aux Invalides, Volodymyr Zelensky et sa femme Olena Zelenska ont ensuite été reçus à l’Hôtel Lassay par Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale. Durant une trentaine de minutes, le Président ukrainien s’est exprimé devant les députés au sujet de la guerre en Ukraine, entouré des drapeaux ukrainiens, européens et français. Introduit par un discours de Yaël Braun-Pivet à la tribune, cette dernière a rappelé que « La France et son Assemblée nationale sont à vos côtés ».

« Notre Europe »

Ovationné à son arrivée par l’Assemblée, Volodymyr Zelensky s’est d’abord exprimé sur la commémoration du 80e anniversaire du Débarquement en Normandie, à laquelle ce dernier a assisté la veille. « Ces jours-ci, nous commémorons le courage des combattants au soutien mutuel des peuples qui ont remporté la bataille de Normandie. Et c’est justement cette victoire qu’on ressent encore sur les plages où nous étions hier avec le président Emmanuel Macron et d’autres dirigeants. C’est bien cette bataille remportée que nous commémorons ici et nous sommes fiers d’être des héritiers de ceux qui ont participé », a-t-il déclaré.

« C’est grâce à cette victoire qu’est née notre Europe »

Ce rappel historique est volontaire : tout en évoquant « ces batailles remportées » sans lesquelles « personne n’existerait, ni l’Ukraine, ni la France », le Président ukrainien a rappelé que « c’est grâce à cette victoire qu’est née notre Europe » . Des mots qui ne sont pas choisis au hasard, alors que l’Ukraine est candidate à l’entrée dans l’Union européenne depuis le 28 février 2022.

Vladimir Poutine, « l’ennemi commun »

« Nous vivons à une époque où l’Europe n’est plus un continent de paix », a rappelé Volodymyr Zelensky, tissant un lien avec la fin de la Seconde Guerre mondiale. Évoquant la guerre qui continue de sévir en Ukraine depuis l’invasion russe du 24 février 2022, le président a ciblé un « ennemi commun » qualifié « d’anti-Europe » : Vladimir Poutine, le Président russe, dont le « régime […] ne connaît pas de limites. L’Europe ne lui suffit plus »

« Poutine peut-il gagner cette bataille ? » s’interroge le président. « Non, parce que nous n’avons pas le droit de perdre ». Avant de souligner que « si quelqu’un, tout seul, essaye de dessiner des lignes de partages provisoires, ça ne donnera qu’une pause avant une nouvelle guerre ». 

Soutien français

S’exprimant en français pour quelques phrases, le Président ukrainien a remercié la France « d’être à nos côtés pour défendre la vie. » Une façon d’introduire la dernière partie de son discours sur le soutien moral, mais surtout matériel que la France apporte à l’Ukraine.

« Pour la paix juste, il faut plus »

« Je suis certain qu’un jour viendra où l’Ukraine pourra voir dans son ciel les avions tels que nous les avons vus hier dans le ciel de la Normandie » a ponctué Volodymyr Zelensky, certainement en référence aux Mirages 2000-5 dont Emmanuel Macron a annoncé, jeudi soir, la cession prochaine à l’Ukraine, en même temps que la formation de pilotes ukrainiens en France. Clôturant son discours, le Président ukrainien s’est dit « reconnaissant pour ce que vous faites déjà, […] mais pour la paix, il faut plus », tout en précisant ne faire « aucun reproche ».

À l’issue de cette journée, les présidents Emmanuel et Volodymyr Zelensky devraient signer deux accords à l’Élysée, permettant l’octroi de 650 millions d’euros de prêts et dons à l’Ukraine.

Elisa Robuchon

⚡️🔴 Suspicion d’action violente en France : l’Ukraino-Russe arrêté présenté à un juge antiterroriste

L’homme ukraino-russe soupçonné d’avoir envisagé une « action violente » en France ces derniers jours, et retrouvé en possession d’explosifs dans sa chambre d’hôtel à Roissy le 5 juin dernier, est présenté à un juge antiterroriste ce vendredi 07 juin, selon une source proche du dossier.

Le parquet national antiterroriste avait ouvert une enquête à la suite de son interpellation.

Camille Dubuffet

[PODCAST] Les 5 actus marquantes de la semaine

Dans l’orange bleue on revient sur l’actualité de la semaine. Dans nos 5 actus :

  • Au Sénégal, neuf personnes ont été tuées dans les violences qui ont éclaté dans le pays, après la condamnation de Ousmane Sonko ce jeudi 1 juin.
  • Ce vendredi 2 juin, le gouverneur de la région de Belgorod, en Russie a déclaré que deux civils ont été tués et deux ont été blessés lors de frappes ukrainiennes. Une prolongation des pressions qui touchent la Russie depuis le 22 mai.
  • À Paris, le siège de l’Unesco a accueilli lundi 29 mai un nouveau round de négociations sur un future traité international concernant la pollution plastique.
  • L’Opep se réunira ce dimanche 4 juin à Vienne sur fond de tensions entre Moscou et Ryad. Mais des signes de discorde entre principaux producteurs semblent se profiler à l’horizon.
  • Haïti, le Burkina Faso, le Mali et le Soudan en alerte maximal d’insécurité alimentaire, c’est ce qu’indique l’ONU dans un rapport publié ce lundi 29 mai.

Ecoutez le podcast ici

Un épisode présenté par Emma Larbi. Réalisation : Barbara Gouy, Benjamin Milkoff, Emma Larbi, Titouan Allain et Yara El Germany.

Deux civils russes tués dans la région de Belgorod

En Russie, le gouverneur de la région de Belgorod, frontalière à l’Ukraine, a indiqué que deux civils ont perdu la vie lors d’un bombardement ukrainien près de la ville de Chebekino. Ces tirs ont atterri proche d’une route. Deux autres automobilistes ont également été blessés par des éclats d’obus. 

Cette attaque intervient dans un contexte de tensions dans cet oblast russe. Hier, la Russie a affirmé avoir repoussé une tentative d’invasion sur ce même territoire qui, déjà dix jours auparavant, avait été la cible de groupes russes anti-Kremlin, équipés de véhicules blindés.

Titouan Allain / AFP