La Tunisie interdit à une délégation européenne l’entrée sur son territoire

Sans réelles clarifications, la Tunisie a refusé l’entrée d’une délégation du Parlement européen sur son territoire, selon les déclarations jeudi d’une source européenne à l’AFP. Une décision de Tunis qui intervient suite aux critiques d’eurodéputés d’un accord migratoire conclu entre l’UE et Tunis.

La Tunisie a interdit d’entrée sur son territoire une délégation du Parlement européen après les critiques d’eurodéputés sur un accord migratoire conclu entre l’UE et Tunis, confie jeudi une source européenne à l’AFP.

Cette délégation composée de cinq députés, dont trois Français, devait se rendre à Tunis jeudi « pour mieux se rendre compte de la situation politique actuelle » et faire le point après la signature à la mi-juillet entre l’UE et la Tunisie d’un accord sur les flux migratoires.

Emmenée par le député Allemand Michael Gahler (PPE, chrétien-démocrate), elle devait rencontrer des membres de la société civile, des syndicalistes et des représentants de l’opposition tunisienne.

Dans une lettre adressée à cette délégation, que l’AFP a pu consulter, les autorités tunisiennes se bornent à informer ces députés de la Commission des Affaires étrangères du Parlement qu’ils ne seront « pas autorisés à entrer sur le territoire national ».

Le président tunisien « s’autorise à choisir ses interlocuteurs »

« C’est à la fois étonnant et exceptionnel », a réagi le député Mounir Satouri (Verts), interrogé par l’AFP.

En refusant l’accès à des députés européens, le président tunisien Kais Saied « se croit autorisé à choisir ses interlocuteurs parmi les Européens et pense qu’il n’a pas besoin des représentants du peuple pour toucher les centaines de millions que lui a promis Mme von der Leyen », s’est-il insurgé.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a cité en exemple mercredi le « partenariat migratoire » conclu entre l’UE et la Tunisie,

Elle avait d’ailleurs fait le déplacement à Tunis à l’occasion de la signature, accompagnée des chefs de gouvernement italien Giorgia Meloni et néerlandais Mark Rutte, après une première visite en juin du trio, au cours de laquelle ils avaient proposé ce partenariat.

avec AFP

Tunisie : mort d’un soldat lors d’affrontements avec des groupes islamistes

Un soldat de l’armée tunisienne est décédé dans la nuit de mardi à mercredi dans la région montagneuse de Kasserine suite à des heurts avec des rebelles islamistes, a annoncé le ministère de la Défense.

Vue de la montagne de Gafsa - Habib M’henni
Vue de la montagne de Gafsa – Crédits : Habib M’henni

Mardi soir, des heurts avaient éclatés entre des groupes armés qui tentaient de se procurer de la nourriture dans des maisons isolées situées près du mont Mghilla et une patrouille militaire, a précisé le colonel Belhassen Oueslatin, porte-parole du ministère.

Blessé par balles lors des affrontements, un jeune caporal est mort de ses blessures. Il est la seule victime de ces affrontements, tandis qu’aucune personne n’a été arrêtée. Ce n’est pas la première fois que la Tunisie est en proie à de telles opérations de la part de groupes de mouvance djihadiste. Depuis la révolution de 2011, plusieurs civils tunisiens, soldats, policiers mais aussi des touristes étrangers ont été tués.

Une guerre qui dure depuis 2012

La région de Kasserine, où l’attaque a eu lieu, fait partie d’une zone stratégique située à l’intérieur marginalisé du pays où de nombreux groupes djihadistes sont retranchés dans les reliefs montagneux. Face à ces groupes souvent destructurés, l’armée tunisienne mène un combat sans relâche depuis 2012.

En vigueur depuis 2015 suite à une série d’attentats meurtriers, l’état d’urgence a été prolongé le 6 mars jusqu’à la mi-octobre par les autorités tunisiennes.

Clara Losi avec AFP

Les 5 avantages et inconvénients d’étudier en France pour les maghrébins

Pour les jeunes maghrébins, étudier en France n’est pas simple comme changement de vie. Il y a des avantages et des inconvénients à quitter son pays pour se former ailleurs.

  • Les démarches administratives

Il y a une nette différence entre les étudiants qui viennent étudier dans des écoles d’élites et ceux qui réalisent leur cursus dans une université moins réputée. Pour les étudiants de grandes écoles, ce sont souvent les administrations qui s’occupent des visas et autre papiers pour que l’étudiant puisse venir étudier en France. Pour ceux qui sont dans des universités publiques, c’est à la charge de l’étudiant de s’occuper de son titre de séjour. Longues et compliquées, les démarches ne sont pas facilitées par l’administration française mais elle a tout de même quelques points positifs par rapport aux administrations maghrébines. « Tout peut se faire en ligne. Pas besoin de faire la queue pendant des heures, tous les services de l’administration française sont sur internet. Ce qui n’est pas le cas en Tunisie où les administrations sont ouvertes seulement de 8h à 11h » s’exclame un étudiant en école d’ingénieur à Paris.

  • Les bourses

Au Maroc et en Tunisie, les étudiants se voient dotés de bourses pour aller étudier à l’étranger. En Algérie, certaines bourses existent mais très peu d’étudiants y ont accès. Autre exemple particulier : Karim Berrada est marocain et aujourd’hui trader au Credit Suisse à Paris. « L’Ecole Centrale de Paris a payé ma scolarité. Je n’ai donc rien déboursé, c’était l’idéal. » Certaines grandes écoles font venir des étudiants qui excellent dans un domaine et leur payent les études afin de faire valoriser leur filière.

  • Qualité de l’enseignement

Les étudiants maghrébins jugent les écoles et universités françaises de grande qualité par rapport à ce qu’ils ont dans leur pays. En Algérie et en Tunisie, les étudiants sont confrontés à des grèves et des absences d’enseignants suite au printemps arabe. Karim Berrada a été très satisfait de ses enseignants français : « Les professeurs sont très compétents et de grande qualité. On ne retrouve cela pas n’importe où. » Mohammed Andaloussi est diplômé d’un master en ingénierie à l’Université de Lorraine à Metz. « Je suis content de mon diplôme, c’est pour moi une valeur ajoutée. Je cherche du travail en France pour avoir une première expérience et trouver plus facilement du travail quand je rentrerai au Maroc. »

  • L’insertion professionnelle

Trouver un emploi est plus facile pour ceux qui sortent de grandes écoles. Les employeurs les repèrent lorsqu’ils sont encore dans l’école. Pour ceux qui sont diplômés d’une université, c’est moins évident. « L’Etat français impose des exigences quand on est étranger. Je dois obligatoirement obtenir un contrat à hauteur de mon niveau d’études. Mais c’est compliqué même pour un Français d’avoir directement une proposition de poste de cadre » déplore Mohammed Andaloussi.

  • Les jobs étudiants

L’insertion professionnelle est aussi compliqué durant les études. Certains étudiants ont besoin d’un petit boulot pour subvenir à leurs besoins. Mais leur origine peut être un obstacle à l’embauche. Lina, 24 ans, est algérienne et a postulé à plus de 53 jobs étudiants. Plusieurs employeurs refusent de la prendre pour des questions administratives. « Après m’avoir proposé un CDI, ils font marche arrière lorsqu’ils constatent que je suis algérienne. A leurs yeux, il y a trop de papiers à faire. » En effet, pour obtenir une autorisation de travail, l’employeur doit remplir un papier et le déposer à la Direction régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi. Une perte de temps aux yeux des employeurs.

Alice Pattyn et Elisa Centis

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