Bagages en trop: la SNCF infligera des amendes à partir de lundi

Le groupe ferroviaire a annoncé que les voyageurs qui ne respecteront pas la limite de deux bagages seront sanctionnés à partir de lundi prochain. Une règlementation entrée en vigueur le 15 février mais qui s’accompagnera désormais de sanctions.

Deux grands bagages, et pas un de plus. Attention aux voyageurs qui n’ont pas vu la nouvelle réglementation de la SNCF, le groupe va commencer à sanctionner à partir du 16 septembre. Après une période d’adaptation débutée en février, les passagers pourront désormais se faire verbaliser s’ils sont trop chargés, à hauteur de 50 euros, voire de 150 euros « si le bagage est gênant ou dangereux », rappelle la compagnie ferroviaire.

« Clarifier la règle existante »

Les voyageurs avaient auparavant l’obligation de pouvoir « porter eux-même et en une fois l’ensemble de leurs bagages ». Mais le groupe ferroviaire avait décidé de « clarifier la règle existante » en février dernier. Désormais, chaque client pourra voyager avec deux sacs ou valises d’un format de 70 cm x 90 cm x 50 cm maximum et un plus petit sac de 30 cm x 40 cm x 15 cm. Pour les bagages spéciaux comme les skis, les poussettes ou encore les planches de surfs, ils sont considérés comme des bagages de grande taille.

« Nos clients, mais aussi nos agents, peuvent se retrouver confrontés soit à des problèmes de sécurité à bord (chute de valise), soit à des difficultés de circulation, soit à un manque de place », avance la SNCF pour justifier cette mesure. La compagnie ferroviaire est aussi confrontée au succès croissant du train, avec des rames de plus en plus remplies et donc saturées, notamment lors des périodes de grands départs en vacances.

Comment le gouvernement entend remettre sur les rails le fret ferroviaire français

Après un déclin de son importance depuis les années 1990 et sous le coup d’une enquête de la Commission européenne, le fret ferroviaire français est en mauvaise posture. Le ministre délégué chargé des Transports Clément Beaune a défendu ses projets pour stabiliser et relancer la filière.

Le fret ferroviaire n’est pas au bout de ses peines. Pour la première fois depuis une vingtaine d’année, Fret SNCF en difficultés depuis les années 1990 retrouver des résultats positifs. La libéralisation progressive du secteur dans les années 2000 n’a pas été la réponse providentielle promise, et la part modale du fret ferroviaire repasse difficilement en 2023 au-dessus des 10%. Mais la filière ne voit pas encore le bout du tunnel. Depuis janvier 2023, la Commission européenne enquête sur l’entreprise pour des subventions non-conformes de l’État entre 2007 et 2019. Si la condamnation aboutit, Fret SNCF serait contraint de rembourser 5,3 milliards d’euros, une somme colossale qui condamnerait la filiale.

Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune a été auditionné mercredi 13 septembre 2023 par une commission d’enquête sur le sujet à l’Assemblée nationale, et entend « organiser et sécuriser l’avenir du fret ferroviaire en France comme en Europe au moment de la transition écologique ». La décision du gouvernement est de négocier un accord avec Bruxelles plutôt que d’attendre 18 mois d’enquêtes et de risquer le pire. Le ministre se justifie: « face à une situation douloureuse, la réponse est d’apporter une solution rapide qui limite les risques. Ne jouons pas, sécurisons. »

Sauver l’opérateur central du fret ferroviaire

« Nous ne pouvons pas nous passer d’un opérateur national de référence », affirme Clément Beaune. L’accord doit restructurer Fret SNCF en deux entités séparées, une dédiée au transport de marchandise en lui-même et l’autre à la maintenance. 90% des emplois doivent être conservés, et les 10% restants doivent être redirigé vers d’autres opérateurs du fret ferroviaire, ou réabsorber par le groupe SNCF vers d’autres activités.

Cette restructuration aura toutefois un prix. 23 lignes opérées jusque-là par l’opérateur public vont être cédées d’ici janvier ou juin 2024, à d’autres opérateurs: « tout ce qui sera cédé reste dans le fret ferroviaire, à défaut du Fret SNCF », insiste le ministre. Ces actions visent à rassurer l’alliance 4F qui regroupe les acteurs du fret français, et à donner la visibilité demandée par le groupe en 2022.Il n’y aura « ni sabordage, ni abandon, ni résignation sur la fret ferroviaire français » martèle-t-il.

Revitaliser le secteur entier

Au-delà de sauver les meubles, « l’objectif est d’atteindre les 18% de part modale d’ici 2030 », voire de les dépasser, et donc de retourner à son niveau des années 1980. En clair, le but est de rattraper le retard pris sur le fret routier, et donc de ne céder aucune des 23 liaisons au transport par camion. La filière a toutes ses chances dans la recherche de transports moins polluants, en lien avec les ambitions de réindustrialisation: « les nouvelles industries plus vertes vont chercher des modalités plus vertes », souligne Clément Beaune.

Pour relever ce secteur endeuillé, les efforts passent d’abord par les financements. Les aides allouées chaque année depuis 2020 sont prolongées « au moins jusqu’en 2030 » et « amplifiées de 30 millions d’euros », ce qui amène le montant total à 330 millions d’euros annuels à partir de 2025. Du côté investissements, le ministre rappelle la promesse déjà faite au mois de mai : 4 milliards d’euros engagés entre 2023 et 2032, assuré au moins à moitié par l’État, le reste fourni par les régions et acteurs locaux. Ces sommes impressionnantes restent toutefois loin des 10 milliards d’euros nécessaires, selon les estimations d’un rapport sénatorial de 2022.

Mia Goasguen–Rodeno

Accident mortel sur le toit d’un Eurostar

Un migrant est mort électrocuté ce mardi matin sur le toit d’une rame Eurostar en gare du Nord. Il se trouvait à proximité d’un caténaire au moment du drame. L’accident s’est produit à 5 heures 05 du matin.

La circulation des trains a été fortement perturbée entre 5 heures 30 et 8 heures.

« L’électricité a été coupée sur l’ensemble de la gare pour favoriser l’intervention des pompiers entre 5 heures 30 et 6 heures 30 et aucun train n’a circulé pendant une heure », déclare un porte-parole de la SNCF à l’AFP.

Le trafic est revenu à la normale en milieu de matinée dans la plus grande gare d’Europe. Il reste encore quelques difficultés sur les lignes B et D du RER qui sont en train de se résorber.

 

Alice Pattyn

Huit mois après : la révolution des bus Macron

Quelles conséquences à la révolution des bus?

En août 2015, la loi portée par le ministre de l’Économie et des finances, Emmanuel Macron a libéralisé le transport de voyageurs dans l’hexagone. Alors que le marché en pleine expansion a facilité l’accès à la mobilité pour une partie des usagers, les conséquences futures pourraient être moins positives. Une enquête d’Emma Donada et Constance Léon. 

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